samedi 27 avril 2024

“Civil War” : le spectre de la guerre de Sécession ravivé aux États-Unis


Voir aussi mon commentaire sur le film Civil War.

MADEMOISELLE HOLMES minisérie policière (FR-2024)

 


Mademoiselle Holmes est une mini-série télévisée française réalisée par Frédéric Berthe et François Ryckelynck sur un scénario de Victoria Spennato écrit en collaboration avec Laëtitia Kügler. La minisérie en 6 épisodes a été diffusée en France sur TF1 à partir du 11 avril 2024.

Résumé

Charlie Holmes (Lola Dewaere) vit à Nantes dans un château délabré appartenant à son grand-père Georges Holmes (Daniel Prévost), le fils du fameux détective britannique Sherlock Holmes. Charlie souffre de troubles du comportement qui l’empêchent de progresser dans sa carrière de policière. Suite à un accident, elle se rend compte que les médicaments que lui fait prendre son grand-père, s’ils calment ses troubles, inhibent aussi les exceptionnelles facultés d’observation et de déduction qu’elle tient de son arrière-grand-père.

Avec Samy Vatel (Tom Villa), stagiaire en médecine légale, aussi emprunté qu’elle est intrépide, elle forme un couple détonant, ce qui rend ses chefs hystériques, en particulier le rigide Chris (Thomas Jouannet) et, à un titre moindre Florence (Alika del Sol), très à cheval sur le respect de la hiérarchie.    

Mon opinion

Divertissante série policière avec des personnages hors normes qui en font tout le charme dans l’esprit d’HPI  ou de Capitaine Marleau.

vendredi 26 avril 2024

CIVIL WAR film dystopique d'Alex GARLAND (GB/USA - 2024)

 

Civil War est un film dystopique britannico-américain réalisé par Alex Garland et sorti en 2024. Il a été présenté en avant-première mondiale au festival South by Southwest (Austin, Texas), en mars 2024

Présentation

Dans un futur proche, les Etats-Unis sont en pleine guerre civile. Le président, qui en est à son 3ème mandat, refuse de démissionner malgré une opposition farouche de 17 Etats américains. Une armée, constituée par le Texas et la Californie sous le nom de WF (Western Forces) s’est rassemblée à Charlottesville en Virginie, et encercle Washington.

Une équipe de journalistes, formée de Lee Smith (Kirsten Dunst), Joel (Wagner Moura) et Sammy (Stephen McKinley Henderson) décide d’aller jusqu’à Washington où il est retranché, pour interviewer le président.

Lors d’une étape à Brooklyn, Lee sauve la jeune Jessie Cullen (Cailee Spaeny), d’un attentat. Celle-ci, qui admire son travail de photographe, convainc les journalistes professionnels de l’emmener avec eux.

Ils s’embarquent alors pendant un long et dangereux voyage à travers les États-Unis pour rejoindre Washington, au cours duquel Sammy sera tué. Lee, Joel et Jessie parviendront au péril de leur vie à rejoindre l’armée sécessionniste et entrera avec eux dans la capitale fédérale à feu et à sang où ils seront les premiers à filmer l’entrée à la Maison Blanche et l’assassinat du président.

Mon opinion

Tout l’intérêt du film réside dans la place que réserve le réalisateur à ces quatre (puis trois) journalistes qui, à part la jeune Jessie, couvert de nombreux conflits et vu des choses atroces contre lesquelles ils se sont blindés. En fait, on avance dans ce conflit et on le voit à travers leurs yeux et leur vécu et c’est cela qui est intéressant plus que les évènements en soi qui pourraient se dérouler n’importe où dans le monde. Sauf qu’on est bien aux Etats-Unis, où chaque famille, du plus jeune au plus âgé, est armé. Le film, qui est une fiction, décrit malheureusement bien ce qui pourrait se passer aux Etats-Unis dans les mois qui viennent avec les prochaines échéances électorales et l’affrontement prévisible entre des Démocrates et les Républicains s’ils n’acceptent pas le verdict des urnes.  

Voir aussi : 

- Civil War : la peur du sécésionnisme aux USA.

dimanche 21 avril 2024

Le Professeur au cinéma - Blow Up - ARTE


Films cités et commentés dans ce blog :



LA SALLE DES PROFS de Ilker CATAK (D- 2023)

 


La Salle des profs (Das Lehrerzimmer) est un film dramatique allemand réalisé par İlker Çatak et sorti en 2023.

Résumé

Carla Nowak (Leonie Benesh) est une jeune enseignante de mathématiques et d'éducation physique dans une classe de 5ème. Tout se passe bien avec ses élèves jusqu’à ce que la direction, ayant constaté plusieurs vols, décide d’agir en contrôlant les sacs des élèves. Une grosse somme ayant été découverte dans le portefeuille d’Ali (Can Rodenbostel), les parents sont convoqués : l’argent lui a été donné pour acheter un jeu vidéo pour offrir à l’anniversaire d’un de ses amis.

Dans la salle des profs, Carla surprend une de ses collègues à voler la cagnotte de la machine à café. Elle décide alors d’en avoir le cœur net et, ayant délibérément laissé son porte-monnaie dans sa veste avec une certaine somme d’argent, elle met en veille son ordinateur pour filmer le coupable.

Lorsqu’elle revient, elle a la surprise de voir que l’ordinateur a filmé la manche d’un chemisier porté par Mme. Kuhn (Eva Löbau), la secrétaire de l’administration. Forte de cette preuve, elle la confronte mais celle-ci nie avec véhémence être la voleuse. Devant sa mauvaise foi, Carla va montrer la vidéo à la directrice.

A partir de là, les choses dérapent : Mme. Kuhn est suspendue mais son fils Oskar (Leonard Stettnisch), scolarisé dans la classe de Carla, ne veut pas croire à la culpabilité de sa mère, soulevant une révolte des autres élèves.

Mon opinion       

Le film est mené comme un thriller : dès les premières images, et l’interrogatoire des délégués de classe, puis de la fouille des sacs, qui a quelque chose de révoltant, on comprend que les choses sont mal engagées. J’ai été enseignant et je n’ai, heureusement jamais été confronté à une telle situation. Il est facile de dire, je n’aurais pas réagi comme ça. Mais qu’en sait-on ? Les erreurs sont commises et tout ce qui est fait par la suite pour les réparer ne fait qu’entraîner le désastre : le dérapage est inéluctable. Comme toujours, les enfants sont formidables de naturel et de sincérité. Ce film m’a beaucoup fait penser à un autre excellent film allemand, sur un scenario pourtant bien différent : Die Welle/La vague, qui, à partir d’une bonne idée d’un enseignant, dérape aussi avec une issue bien plus dramatique que celui-ci. 

vendredi 19 avril 2024

PERFECT DAYS de Wim WENDERS (D-JP 2023)

 

Perfect Days est un film germano-japonais réalisé par Wim Wenders présenté en compétition au festival de Cannes 2023, où il a remporté le prix d'interprétation masculine pour l'acteur principal Kōji Yakusho, ainsi que le prix du jury œcuménique. Il est sorti en France en mars 2024.

Présentation

Le film suit le quotidien de Hirayama (Köji Yakusho), un homme célibataire d’une 40e d’années, qui vit dans un modeste duplex à Tokyo. Chaque matin, il se réveille, se brosse les dents, s’habille et, après avoir avalé une boisson prise au distributeur dans la rue, monte dans son mini-van et part à son travail. Celui-ci consiste à nettoyer les toilettes publiques de Tokyo. Il y retrouve son adjoint, un jeune homme du nom de Takashi (Tokio Emoto), un tire-au-flanc semi-décérébré, qui ne pense qu’à en faire le moins possible et à retrouver sa copine.

Quand Hirayama a terminé son travail qu’il fait consciencieusement (on rêverait d’avoir, en France, des toilettes publiques aussi bien tenues !), il va manger un morceau dans une galerie marchande où il est connu comme le loup blanc, faire sa toilette dans des bains publics, ou prendre un verre dans un bar tenu par Mama, qui interprète quelques chansons pour le bonheur de ses habitués, il rentre chez lui, se couche et lit quelques pages des nombreux livres qui forment, avec ses bonsaïs, son seul luxe.

Sa routine tranquille et bienheureuse est bouleversée une première fois le jour où son adjoint lui emprunte son van et surtout lorsque sa nièce, qui a fugué, débarque chez lui. On s’attend à ce qu’elle soit impossible et qu’il la rejette mais au c’est tout le contraire qui se passe. La gamine est tout aussi taiseuse que lui et ils partagent ensemble quelques moments de contemplation que l’on n’aurait pas imaginé chez quelqu’un de cet âge.

Lorsque la sœur d’Hirayama, une grande bourgeoise richissime qui vient, à bord de sa limousine avec chauffeur, rechercher la fugueuse, on s’attend à un esclandre, mais l’échange reste feutré même si on comprend qu’un drame sépare le frère de la soeur.       

Mon opinion

Film singulier, entre pseudo-documentaire et oeuvre de pure poésie. Ce film très lent, très zen, pourra paraître ennuyeux à certains. On ne pourra s’empêcher de penser au chef d’œuvre absolu de Wenders : Les ailes du désir où les anges contemplent la vie des humains sans pouvoir intervenir dans leur destinée et, s’ils interviennent, perdent leur immortalité. Hirayama est une sorte d’ange éthéré qui apprécie la vie simple qu’il a, sa routine quotidienne, photographie les ombres portées des arbres, la musique des années 70 qu’il écoute sur des cassettes, les livres qu’il lit, les gens qu’il rencontre. On est partagé entre la poésie d’un film où peu de choses se passent et l’ennui. Mais on devra reconnaître à Wenders une qualité d’écriture cinématographique qui n’appartient qu’à lui.      

dimanche 31 mars 2024

James DEAN (1931-1955)




C'est en réécoutant la chanson de Diane Tell La légende de Jimmy, consacrée à James Dean, que j'ai eu envie de rédiger une fiche sur cet acteur américain décédé en pleine gloire dans un accident de voiture à l'age de 24 ans. 

 James Dean est un acteur américain, né le 8 février 1931 à Marion (Indiana) et mort le 30 septembre 1955 à Cholame (Californie). Considéré comme un des meilleurs acteurs emblématiques du cinéma, son décès tragique accidentel et prématuré à l'âge de 24 ans, aux prémices de sa gloire, contribue au mythe et à son entrée dans la légende du cinéma américain. Fait unique, il est nommé deux fois à l'Oscar du meilleur acteur à titre posthume. Il compte aussi parmi les rares acteurs (cinq au total) à être nommés dans cette catégorie pour leur premier rôle au cinéma.

Biographie

Fils unique de Winston Dean (né le 17 janvier 1907 et mort le 21 février 1995) et de Mildred Wilson Dean (née le 15 septembre 1910, morte le 14 juillet 1940), d'origine indienne par sa grand-mère maternelle, James Dean naît à Marion (Indiana) le 8 février 1931. Il se sent très proche de sa mère aimante, mais reste incompris par son père, froid et distant. Six ans après l'abandon du travail de la ferme par son père pour devenir technicien dentaire dans un laboratoire, sa famille part s’installer à Santa Monica en Californie. James Dean entre alors à la public school du quartier de Brentwood à Los Angeles. Il y reste jusqu’à la mort de sa mère le 14 juillet 1940 d'un cancer du col utérin. Il a 9 ans et, bien que son père l'ait préparé à cette disparition prématurée, elle le laisse dans un profond désarroi.

Incapable d'élever son fils car s'étant endetté pour pouvoir traiter Mildred au radium, Winston Dean l'envoie vivre chez son oncle et sa tante, Marcus et Ortense Winslow à Fairmount (Indiana). James y reçoit une éducation quaker. Au lycée, il s’initie au théâtre et pratique le basket-ball, sa taille de 1,73 m (selon IMDB) ne l'empêche pas d'être un bon joueur, a contrario de sa myopie qui le handicape et ne lui permet pas de se révéler complètement dans ce sport. Lors d'une cascade en trapèze pour impressionner une petite copine, il se casse deux incisives. Son père prothésiste lui confectionne un bridge, ce qui explique ses problèmes de diction que lui reprocheront ses futurs metteurs en scène. C'est à cette époque qu'il rencontre le pasteur baptiste James DeWeerd qui devient son mentor (lui donnant le goût de la corrida, de la course automobile et du théâtre) et son amant. Après l'obtention de son diplôme en 1949, à 18 ans, il quitte Fairmount pour Los Angeles, où il rejoint son père qui s'est remarié.

Il entre à l'université de Santa Monica où il intègre la confrérie des Sigma Nu, puis à l’université de Californie à Los Angeles. À cette époque, il s’investit totalement dans le théâtre malgré l'opposition de son père. James Dean quitte le domicile familial pour vivre dans un appartement avec son amant William Bast. Il vit alors de petits boulots tels que gardien de parking.

Carrière professionnelle

James Dean commence sa carrière d’acteur en jouant dans une publicité pour Pepsi-Cola en 1950. Il quitte l’université pour se consacrer entièrement à sa passion de comédien et s'inscrit comme auditeur puis élève à des cours de comédie à l'Actors Studio. Il rencontre à cette époque Rogers Brackett, directeur financier d'une agence de publicité et producteur de shows radiophoniques formé aux studios Walt Disney et aux côtés du producteur hollywoodien David O. Selznick. Dean a une liaison avec Brackett qui devient son mentor, le faisant tourner dans plusieurs publicités et lui ouvrant le monde de la télévision et du cinéma.

Il rencontre Jack Garfein, qui lui donne son premier rôle au théâtre dans une pièce de Calder Willingham intitulée End As a Man, avec Ben Gazzara. Il joue ensuite le rôle du jeune Arabe Bachir dans la pièce d’André Gide, où il connaît un grand succès à Broadway, L'Immoraliste, qui lui valut le prix du jeune acteur le plus prometteur de l'année8, et le propulse dans le monde du cinéma.

Le réalisateur Elia Kazan assiste à l'une des rares représentations de L'Immoraliste et, fasciné par le jeu de James Dean, voit en lui le personnage de Cal Trask, présent dans un roman de John Steinbeck : À l'est d'Eden. Lors des auditions pour le rôle de Aron, James Dean effectue un bout d'essai avec un acteur encore inconnu : Paul Newman (finalement, Newman n'obtient pas le rôle qui revient à Richard Davalos). « J’ai choisi Jimmy parce qu’il était Cal. Il n’y avait aucun doute, personne ne pourrait le jouer mieux que lui. » Elia Kazan.9

Sous contrat à la Warner Bros, il tient des petits rôles dans divers films, mais c’est son rôle de Cal Trask dans À l’est d’Eden, pour lequel il est nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur (première nomination posthume de l’histoire des Oscars), qui le rend célèbre et révèle tout son talent dramatique. Il enchaîne avec La Fureur de vivre, puis Géant, son dernier film pour lequel il reçoit également une nomination aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur.

Le 8 mars 1954, James Dean quitte New York et se rend à Los Angeles pour commencer le tournage du film. Il joue le rôle d’un jeune homme à la recherche de l’amour de son père, joué par Raymond Massey. Dans le film, la relation entre Cal et son père est conflictuelle. Cette relation l'est d'autant plus que, sur le tournage, les rapports entre James Dean et Raymond Massey sont électriques.

L’'acteur poursuit sa rapide ascension en jouant le rôle principal dans La Fureur de vivre de Nicholas Ray, sorti en 1955 et qui devint le film phare des adolescents de l’époque. Dean y incarne Jim Stark, un adolescent rebelle. Ce rôle le propulse « fer de lance » de toute une génération et fige à jamais, après sa tragique disparition, son image d'éternel adolescent fragile et révolté. Les autres interprètes sont Natalie Wood, Sal Mineo, Dennis Hopper et Jim Backus dans le rôle du père de Jim.

Pendant le film, James Dean se prend de passion pour les courses automobiles et achète sa première Porsche 356 Speedster 1500 Super, avec laquelle il gagne quelques courses.

Géant sort l’année suivant la mort de James Dean, en 1956. Dans un second rôle, il y partage l'affiche avec Elizabeth Taylor et Rock Hudson. Il joue le rôle de Jett, un employé de ranch, qui deviendra un magnat du pétrole. L'histoire relate 50 années de la vie d'une famille texane, les Benedict, dont la fille Luz s'éprend de Jett mais finit par le quitter du fait de son addiction à l'alcool. Bien qu'il n'ait pas le rôle principal, la plupart des critiques de l’époque reconnaissent que Dean est incontestablement la star du film.

C'est son dernier film, pour lequel il est également nommé meilleur acteur aux Oscars. Seulement deux semaines après la fin du tournage, James Dean meurt dans un accident de voiture, ce qui contraint la production à utiliser une autre voix pour terminer la postsynchronisation du film.

James Dean veut participer à une compétition automobile de Salinas, à 500 km de Los Angeles. Aussi, le 30 septembre 1955, part-il tôt le matin de Los Angeles, au volant de sa nouvelle Porsche 550 Spyder n°130, avec son mécanicien Rolf Wütherich. Durant le trajet, il est verbalisé par un contrôle de police de la California Highway Patrol pour excès de vitesse (105 km/h au lieu des 89 autorisés, 65 mph dans une zone à 55 mph).

 

 

Venant de l'est sur la route 466 (actuelle California State Route 46 (en)), James Dean roule déjà depuis presque quatre heures en direction de Salinas, lorsque à un croisement proche de la petite bourgade de Cholame, un étudiant de 23 ans, Donald Turnupseed, arrive en face, au volant d'une Ford Custom Sedan, et braque pour tourner à gauche en lui coupant la priorité. James Dean n'arrive pas à éviter la collision. Le passager de la voiture Rolf Wutherich, heurte le tableau de bord avant d'être projeté hors de la voiture, avec quelques blessures graves à la mâchoire, à la hanche et au fémur. James Dean est tué sur le coup, à l'âge de 24 ans, du coup du lapin, tandis que l'étudiant s'en sort avec quelques hématomes. La mort de l'acteur est annoncée à 17 h 59, le 30 septembre 1955.

James Dean venait de terminer le tournage de Géant, durant lequel, une clause de son contrat lui interdisait les courses automobiles et les conduites dangereuses. Il avait tourné peu de temps avant un clip pour la prévention routière, incitant les gens à rouler prudemment.

Le compteur de la voiture, retrouvé bloqué, marquait 115 miles (soit 185 km/h). Les publications du monde entier forgeront pendant une dizaine d'années le mythe et la « figure d'archange néo-romantique foudroyée » à 170 km/h.

[Extrait de la fiche James Dean de Wikipedia]

samedi 30 mars 2024

LA PESTE minisérie de France 2 (FR-BE 2024)

 

La Peste est une mini-série télévisée franco-belge en quatre épisodes, réalisée par Antoine Garceau sur un scénario de Gilles Taurand et Georges-Marc Benamou, et diffusée pour la première fois en France depuis le 4 mars 2024 sur France 2. Cette dystopie, adaptation du roman d'Albert Camus paru en 1947, est une coproduction de Siècle Productions et de la société belge Umedia, réalisée avec la participation de France Télévisions, en association avec Ufund et avec le soutien du Tax shelter du gouvernement fédéral de Belgique, de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, du département des Alpes-Maritimes, de la Ville de Nice et de la métropole d'Aix-Marseille-Provence.

Résumé

La série est censée se dérouler dans une ville côtière du sud de la France (Nice ou Marseille) en 2030. Nous sommes en été. Les estivants sont agglutinés sur le sable et profitent du soleil et de la mer lorsqu’un rat parcourt la plage, effrayant les gens qui s’enfuient. Un plagiste tente en vain d’arrêter la course de l’animal mais c’est finalement un chien qui l’interceptera.

De plus en plus de rats morts sont signalés un peu partout dans la ville, en proie à la canicule et à la grève des éboueurs.

Le cabinet du Dr. Bernard Rieux (Frédéric Pierrot) ne désemplit pas de malades atteints d’une forme inconnue de pneumopathie qui sont dirigés vers l’hôpital de la ville qui, devant l’affflux de malades, ne parvient pas à faire face.

Les chercheurs, le professeur Castel (François Marthouret) et son élève Laurence Molinier (Sofia Essaïdi) alertent les autorités, le maire Pierre Cariou (Bruno Raffaelli), en tête, qui minimisent les faits et, au lieu de prendre les décisions sanitaires qui s’imposent, préfèrent augmenter la surveillance et la lutte contre les opposants.

Sylvain Rambert (Hugo Becker), un journaliste, venu de la « capitale » (on ne parle pas de Paris), essaie, tant bien que mal, de comprendre ce qui se passe et est la cible de l’équipe mafieuse du maire qui cherche à le faire taire.

Finalement, les chercheurs comprennent qu’ils ont affaire à une épidémie de peste mais les choses que plus personne ne peut gérer la situation et la seule solution que trouvent les autorités est de déclarer le blocus de la ville.

Autour de la série

Cette dystopie est une adaptation libre du célèbre roman d'Albert Camus, un des cinq livres les plus lus au monde, mais, selon Hugo Becker, qui joue le rôle du journaliste, il ne s'agit pas d'une transposition classique : « Il y a des personnages tirés du roman, avec les mêmes problématiques, les mêmes dilemmes, mais reproduire et faire exactement la même chose que dans le passé n'aurait pas eu grand intérêt. Ça a déjà été très bien fait, et avec les événements récents comme le Covid, c'est très intéressant de se positionner dans de l'anticipation, car la série se déroule en 2029, c'est tout à fait possible, et ça nous parle à tous après ce qu'on a connu ces dernières années avec le Covid et le confinement ». « La Peste, c'est une métaphore, une parabole, qui permet d'aborder de multiples sujets, comme le totalitarisme, le racisme, la télésurveillance, le contrôle de plus en plus présent » explique l'acteur lors d'une interview réalisée au festival Canneseries.

Le scénariste et producteur Georges-Marc Benamou ajoute : « Nous avons fait le choix d'une dystopie pour nous éloigner de l'œuvre. Celui de créer des personnages importants qui n'existaient pas, notamment des femmes, rares dans La Peste ». « On ne voulait pas que ça ressemble au Covid. L'idée c'est donc d'installer la série après l'épidémie de Covid. Il fallait garder l'authenticité du message de ce livre (…), et en même temps croiser des préoccupations contemporaines comme les épidémies, le fascisme contemporain, le totalitarisme, la télésurveillance. Le symbole de La Peste de Camus c'est l'intolérance, la haine, la dispute plutôt que la parole. C'était les années noires et un certain fascisme. On a voulu essayer avec Gilles Taurand de retranscrire cela dans la modernité d'une série. Et tout ça avec l'appui de Catherine Camus, la fille de Camus, qui adore les séries et aime les prises de risque ». Pour lui, La Peste de Camus est une inspiration folle : « Le livre est tellement incroyable, tellement visionnaire qu'il avait tout vu ».

Mon opinion

J’ai vu cette série en replay sur la plateforme France.TV. On sait que le roman de Camus, homme de gauche est à prendre au sens symbolique, l’auteur ayant fait de la peste l’allégorie de tous les totalitarismes contre lesquels il se battit toute sa vie. J’avais beaucoup aimé l’adaptation qu’en avait fait Luis Puenzo dans son film La peste (The plague), introuvable depuis sa sortie en 1992, avec la superbe bande son de Vangelis. J’ai appris qu’une autre adaptation plus récente (2010), intitulée La Cité (titre original : The city of shadows), avait été réalisée depuis par le cinéaste québécois Kim Nguyen mais je ne l’ai pas vue. Il n’y a donc rien de blâmable à ce qu’une nouvelle adaptation libre en soit fait car ce livre est universel et peut être lu à plusieurs niveaux.

J’ai bien aimé l’interprétation très sobre de Frédéric Pierrot ainsi que celle d’Hugo Becker (déjà vu et apprécié dans le remake français de l’excellentissime série américaine This is us, Je te promets     

   

vendredi 29 mars 2024

IL RESTE ENCORE DEMAIN Comédie dramatique de Paola CORTELLESI (IT-2024)

 


Il reste encore demain (titre original : C'è ancora domani) est une comédie dramatique italienne sortie en 2023 et réalisée par Paola Cortellesi, dont c'est la première réalisation. Le film a été présenté à la 18e édition du Festival du Film de Rome en compétition dans la catégorie « Progressive Cinema - Visioni per il mondo di domani », où il a remporté deux prix, dont le prix spécial du jury et une mention spéciale pour le meilleur premier film. Il a ensuite reçu le prix du film de l'année aux Rubans d'argent 2024.

Résumé

Le film se déroule en 1946 dans une petite ville italienne peu après la fin de la 2ème Guerre mondiale. Delia (Paola Cortellesi), la réalisatrice et actrice principale du film est mariée à Ivano (Valerio Mastandrea) et doit gérer sa famille, composée de deux garçons d’une 10e d’années qui passent leur temps à se chamailler, et de Marcella, leur fille aînée, ainsi que s’occuper du beau-père grabataire et mal embouché Ottorino, qui la méprise et la rabaisse. Elle doit affronter tous les jours la violence de son mari qui la menace et la bat au moindre prétexte. Alors que sa vie à la maison est difficile, elle est aussi infirmière et, tous les jours, fait sa tournée des malades, raccommode des vêtements à la maison pour lesquels elle est payée une misère et travaille aussi chez un réparateur de parapluies. Sa seule amie est une marchande de fruits et légumes à laquelle elle se confie et partage parfois une cigarette.

Un jour, elle reçoit une lettre de Nino, un amour de jeunesse devenu mécanicien. Devant quitter la région, et la sachant malheureuse avec son mari, il lui propose de partir avec lui.

Mais elle ne peut l’envisager tant que Marcella, qui fréquente Giulio, n’est pas mariée. Les choses se précipitent lorsque Giulio, dont les parents se sont enrichis au marché noir, demande Marcella en mariage. Cependant, Delia s’aperçoit que, sous ses airs de gentil garçon, qu’une fois marié Giulio va devenir aussi possessif avec sa fille qu’Ivano l’est avec elle. Elle profite alors de l’amitié que lui a témoignée William, un marine américain noir pour lui demander un service : faire exploser le commerce des parents de Giulio, sachant que ceux-ci une fois ruinés, Ivano s’opposera au mariage de sa fille.  

On pense jusqu’au dernier moment qu’elle va accepter la proposition de Nino et s’enfuir avec lui.

Mais ce n’est pas ce qui se passe : pour la 1ère fois les femmes sont autorisées à voter et elle choisira d’aller voter plutôt que de quitter la ville, manifestant ainsi son indépendance vis-à-vis de son mari.

Mon opinion

Le film a été vu en Italie par plus de 5 millions de spectateurs et, même s’il n’a pas eu le même succès en France, il a été encensé par la critique et est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs films de l'année 2023. Je ne partage pas tout à fait cet enthousiasme même si je lui reconnais des qualités indéniables : le fait, par exemple, de filmer la violence du mari comme s’il s’agissait d’un ballet ou d’une comédie musicale, la scène finale où toute la foule fait un rempart muet qui prend fait et cause pour Delia. De telles idées, pour faire un grand film, auraient pu être mieux exploitées.


mercredi 27 mars 2024

UNE VIE film dramatique de James HAWES (GB-2024)

 


Une vie (Titre original : One Life) est un film britannique réalisé par James Hawes, sorti en 2023. Il s'agit de l'adaptation de l'ouvrage If It's Not Impossible…The Life of Sir Nicholas Winton de Barbara Winton, revenant sur la vie de son père Nicholas Winton, parfois surnommé le « Schindler britannique ». Ce long-métrage a été présenté en avant-première au festival international du film de Toronto 2023 en septembre, puis au festival du film de Londres le mois suivant. Il est sorti début 2024 sur les écrans français.

Résumé

Le film commence dans les années 90. Un couple âgé, Nicholas Winton  (Anthony Hopkins) et sa femme Grete (Lena Olin) vivent une retraite tranquille dans un cottage retiré de la campagne anglaise. Ils viennent d’apprendre que leur fille Barbara attend un enfant et qu’elle va venir passer sa grossesse chez eux. La maison n’étant pas très grande, la seule pièce disponible est le bureau de Nicholas. Mais celui-ci est encombré de toutes sortes de dossiers et sa femme exige que, pendant le temps où elle va au chevet de sa fille, il débarrasse la pièce pour en faire une chambre.

Grete partie, Nicholas se met à trier ses dossiers et tombe sur une vielle sacoche en cuir, précieusement gardée au fond d’un tiroir de son bureau. Celle-ci contient un dossier qui lui rappelle le souvenir des années où, jeune homme (Johnny Flynn), agent de change londonien que rien ne prédisposait à devenir un héros, il mit sur pied, avec l’aide de sa mère Babette « Babi » Winton (Helena Bonham Carter) un réseau d’évacuation vers l’Angleterre d’enfants de Tchécoslovaquie au début de l’occupation nazie.

Conscient de la valeur historique de ce document, il ne peut se résoudre à le brûler comme les autres. Il l’apporte donc au rédacteur en chef du journal local qui ne lui montre aucun intérêt. Dépité, il en parle lors d’un repas avec son vieil ami Martin Blake. Quelques jours plus tard, il reçoit un appel d’une certaine Elisabeth Maxwell (Marthe Keller) qui l’invite à venir lui présenter ses documents. Elisabeth, historienne de la Shoah est aussi l’épouse du magnat de la presse Robert Maxwell. Elle reçoit Nicholas dans son somptueux château et lui demande de lui confier le dossier. Plus tard, Nicholas est invité à la populaire émission de télévision de la BBC That’s life où son histoire est présentée et où son comportement héroïque pendant la guerre va être révélé.    

Mon opinion

J’ai vu ce film grâce à la recommandation d’une amie qui avait eu la chance d’assister à sa projection en avant-première. Il s’agit de l’adaptation de l’histoire authentique, racontée par sa fille, de Nicholas Winton, qui, en 1938, avec un groupe de résistants tchèques et de quelques amis, mit sur pied un réseau d’évacuation d’enfants réfugiés en Tchécoslovaquie afin qu’ils soient accueillis et adoptés par des familles anglaises. Ils sauvèrent ainsi 669 enfants, pour la plupart juifs, de la déportation et de la mort. Je connaissais bien entendu l’action d’Oskar Schindler par le chef d'oeuvre de Steven Spielberg La liste de Schindler mais je n’avais, comme je pense la plupart des gens, jamais entendu parler de l’action de Nicholas Winton. Celle-ci ne fut d’ailleurs révélée qu’en 1988, dans les circonstances racontées dans le film. Magnifique interprétation d’Anthony Hopkins mais aussi d’Helena Bonham Carter (que les amateurs de la saga HarryPotter connaissent pour son rôle halluciné de Bellatrix Lestrange) , mais aussi la découverte de Johnny Flynn qui interprète sobrement Nicholas Winton jeune.    

 

mardi 26 mars 2024

Les Echecs au cinéma - Blow Up - ARTE


Films cités dans ce post et commentés dans ce  blog : 

BOLERO Le mystère Ravel - biopic d'Anne Fontaine (FR-2024)

 


Boléro est un film français réalisé par Anne Fontaine et sorti en 2024. Il s'agit d'un biopic du musicien Maurice Ravel et à son œuvre emblématique, le Boléro.

Résumé

Le film se déroule dans les années 20, peu de temps après la fin de la 1ère Guerre mondiale que le musicien Maurice Ravel (Raphaël Personnaz) a faite comme ambulancier, ne revenant à Paris que pour y enterrer sa mère chérie (Anne Alvaro). Le film est truffé de flash-backs plus ou moins appropriés. Dans une des premières scènes on le voit se préparer à passer le concours du conservatoire où à sa grande honte, il sera recalé, 1er déboire dans une longue série puisqu’alors qu’il est déjà reconnu pour ses compositions depuis 1901, il échouera 5 fois au Prix de Rome. Le film nous montre ses doutes permanents, ses tentatives avortées, sa difficulté à écrire, jusqu’à ce qu’en 1927, l’excentrique danseuse russe Ida Rubinstein (Jeanne Balibar) lui commande ce qui deviendra le Boléro.

La composition du Boléro le plongera, comme celle de toutes ses autres œuvres, dans une angoisse douloureuse. Il finira par écrire une musique de ballet qui, après une 1ère qui fera scandale à l’Opéra de Paris, deviendra l’œuvre la plus connue, la plus adaptée et la plus jouée au monde, éclipsant par sa notoriété et au grand dam du musicien, toutes ses autres compositions.       

A partir de 1933, alors que Maurice Ravel était en pleine gloire, on lui décela une maladie incurable du cerveau et qui se manifesta par des troubles de l’écriture, de la motricité qui l’empêchèrent de transcrire la musique qu’il avait dans la tête.

Les dernières images du film nous le montrent partant pour l’hôpital où il devait mourir, après une opération du cerveau, le 28 décembre 1937 à l’âge de 62 ans.  

Mon opinion

Anne Fontaine nous surprend toujours avec ses réalisations. Du dérangeant, avec des films souvent ambigus comme Nettoyage à sec ou Perfect mothers (à mon avis, son meilleur film), à sa vacharde fable politique Présidents, elle nous a séduits, surpris, voire agacés (avec Gemma Bovery, très moyen). Je n’ai pas été séduit par Boléro. J’aime beaucoup Raphaël Personnaz, que j’avais découvert dans une sympathique comédie, La stratégiede la poussette, puis particulièrement apprécié dans d’autres films comme Quai d’Orsay où il n’a pourtant qu’un rôle secondaire mais que l’on remarque. Mais, même en ayant pris des cours de piano et de conduite d’orchestre, il faut reconnaître qu’il est bien peu crédible en chef d’orchestre. Et pourquoi avoir choisi Jeanne Balibar dans le rôle d’Ida Rubinstein. La flamboyante danseuse avait 41 ans quand elle a présenté Boléro sur la scène de l’opéra, Jeanne Balibar en a dix de plus… et ça se voit. Doria Tillier, dans le rôle de Misia Sert, est un peu plus conforme à l’idée qu’on se fait de la fantasque « Reine de Paris ». Mais si la sauce ne prend pas, ce n’est pas seulement dû au casting mais à un montage hasardeux, où les flash-back intempestifs déconcertent, mais surtout à un rythme trop lent qui font paraître le film épouvantablement long alors qu’il ne dépasse pas deux heures. La seule scène que j’ai vraiment appréciée est, paradoxalement, celle ou Ida Rubinstein triomphe dans son boléro (chapeau au chorégraphe malgré ses emprunts flagrants à Béjart, ce qui n’est pas pour me choquer). Tout le reste est lent, long, et tellement répétitif qu’on se prend à regarder sa montre tous les quarts d’heures.

samedi 23 mars 2024

SCANDALEUSEMENT VÔTRE Comédie de Thea SHARROCK (GB-2024)

 

Scandaleusement vôtre (Titre original : Wicked Little Letters) est une comédie dramatique franco-britannique réalisée par Thea Sharrock et sortie en 2023 mais sur les écrans français seulement fin mars 2024.

Thea Sharrock est aussi la réalisatrice de l’émouvant film Avant toi (Me before you) avec Emilia Clarke et Sam Claflin, qui traite de l’euthanasie volontaire.  

Résumé

Dans les années 20, de mystérieuses et ordurières lettres anonymes sont envoyées à Edith Swan (Olivia Colman), une bigote respectée de Littlehampton, un village paisible du Sussex. Les lettres scandalisent ses parents rigides et confits en dévotion, qui accusent leur voisine, Rose Gooding (Jessie Buckley). Le seul tort de Rose est d’avoir la langue bien pendue, d’être maman célibataire d’une fillette dénommée Nancy (Alisha Weir) et vivant en concubinage avec Bill (Malachi Kirby), un musicien noir.

Le procès à charge fait par Spedding le chef de la police et son adjoint Papperwick révolte l’agent Gladys Moss (Anjana Vasan) qui, malgré l’interdiction et le mépris que lui montrent ses chefs masculins (elle est une femme et qui plus est d’origine indienne), enquête et démontre grâce à la graphologie, alors considérée comme du charlatanisme, l’innocence de Rose et la culpabilité d’Edith, seul auteur des lettres.

On a peine à croire que le film soit tiré de faits réels dont les protagonistes s’appelaient effectivement Rose Gooding, Edith Swan et Gladys Moss. Gladys a réellement existé et elle a été la première femme nommée officier de police dans le Sussex en 1919. Dans la réalité Rose Gooding a été condamnée à deux peines de prison, de deux mois et demi en 1920, et de 12 mois de travaux forcés en 1921. Comme des lettres injurieuses continuaient à circuler malgré son emprisonnement, elle fut innocentée, libérée et dédommagée. Gladys Moss, qui contrairement à ce que dépeint le film ne résidait pas à Littlehampton, y a été spécialement envoyée en août 1921 afin de surveiller les familles Gooding et Swan. Les soupçons se sont alors portés sur Edith Swan, qui a été arrêtée à la suite d'un flagrant délit. Lors d'un troisième procès en décembre 1921 elle a cependant été acquittée par le jury. Finalement en 1923, après une autre série de lettres, Edith Swan a été condamnée elle aussi a un an de travaux forcés lors d’un quatrième procès.      

Mon opinion sur ce film

Les Anglais, lorsqu’ils se décoincent, sont les champions de l’humour. J’ai rarement autant ri car les injures dont regorgent les lettres d’Edith sont d’une grande inventivité. Le film est une comédie, certes, presque une farce, mais il va bien au-delà car il dénonce le machisme, l’étroitesse d’esprit et la bigoterie qui peuvent régner dans un petit village. La fin, heureuse pour Rose, marque le triomphe des femmes sur l’obscurantisme. Quant à Edith, on comprend que c’est une victime et que sa condamnation va lui permettre de se libérer une fois pour toutes de l’emprise de son père. Jouissif !  

Un grand coup de chapeau aux acteurs : Olivia Colman (vue dans Empire of light, Barbie et Wonka), Timothy Spall (Harry Potter, Le discours d’un roi, Mr. Turner…), Jessie Buckley, Anjana Vasan.      

Javier BARDEM, l'acteur aux mille visages | ARTE Cinema

BLACK TEA d'Abdrrahmane SISSAKO (CIV-CPV-FR-LUX-MR-TW 2024)

 

Black Tea est un film mauritanien co-écrit et réalisé par Abderrahmane Sissako, sorti en 2024. Abderrahmane Sisako était aussi le réalisateur de Timbuktu.

Coproduction internationale entre la France, la Mauritanie, le Luxembourg, Taiwan et la Côte d'Ivoire, le film est sélectionné en compétition au 74e Festival international du film de Berlin qui se tiendra du 15 au 25 février 2024, où il concourra pour l'Ours d'or dès sa première projection mondiale le 21 février au Berlinale Palast. La sortie en salles en France est prévue le 28 février 2024.

Présentation

Le jour de son mariage, Aya (Nina Mélo), une jeune femme d'une trentaine d'années, originaire de Côte d'Ivoire, refuse de se marier et elle part pour la Chine, à Guangzhou (Canton), où se trouve une importante communauté noire. Elle y trouve un emploi dans un magasin d'exportation de thé, dont le patron, Cai (Chāng Hàn) un Chinois de 45 ans, séparé de sa femme, et père de Li-ben (Michael Chang), un adolescent décontracté, qui travaille sans trop forcer à la boutique de son père.

Aux côtés de Cai, Aya apprend à reconnaître les différents types de thé, à les assembler et elle devient une experte très appréciée des clients. Sans qu’il y ait d’ambiguïté dans leurs relations de patron à employée, ils tombent peu à peu amoureux sans toutefois étaler leurs sentiments pour ne pas choquer leurs communautés respectives, peu encline à accepter, aussi conservatrice et soumise aux préjugés sociaux et raciaux l’une que l’autre.  

Mon opinion

Le film est beau mais un peu déconcertant par son montage elliptique : le spectateur, transporté sans préambule d’un mariage africain raté à une ville chinoise où une importante communauté africaine s’est recréée un univers exubérant, a du mal à situer les lieux et les enjeux de la situation mais y parvient, par petites touches subtiles où peu de mots sont échangés, entre retenue chinoise et bouillonnement africain. Les choses se compliquent encore lorsque Cai part à la recherche de sa fille, dont on se demande bien comment elle a pu atterrir dans ce village isolé du Cap Vert. Etrange film, aux belles fulgurances, mais  qui laisse le spectateur dubitatif sur le propos du réalisateur.

samedi 9 mars 2024

THIERRY LA FRONDE Série TV (FR-1963-1966)

 


Thierry la Fronde était une série télévisée française conçue par Jean-Claude Deret, en 4 saisons de 13 épisodes chacune (en tout 52 épisodes en noir et blanc de 25 minutes), réalisée par Robert Guez et Pierre Goutas, et diffusée du 3 novembre 1963 au 27 mars 1966 sur la première chaîne de l'ORTF, chaque dimanche soir, à partir de 19 h 30.

Résumé

L’histoire se déroule au moment de la guerre de Cent ans. Thierry de Janville (Jean-Claude Drouot), se retrouve spolié par la trahison de son intendant, Florent de Clouseaules, de ses domaines. Emprisonné dans les geôles de son propre château et promis à la mort, il est délivré par l’un de ses sujets, Jehan le larron (Robert Rollis), un voleur à la tire. Ils s’enfuient alors et prennent le maquis dans les grandes forêts de la région.

Comme Robin des Bois, dont l’histoire est très proche, Thierry constitue, autour de lui une bande de compagnons prêts à tout pour l'aider à reconquérir ses terres : Jehan, bien sûr, mais aussi Bertrand le tonnelier (Jean Gras), Martin le sabotier (Clément Michu), Pierre le troubadour (Bernard Rousselet), Judas le comédien (Fernand Bellan), Boucicault l’amnésique (Robert Bazil) et Isabelle (Céline Léger) qui deviendra sa femme à la fin de la série. Et comme il est très habile à l’utilisation de la fronde, on le surnommera désormais « Thierry la Fronde ».

Il s'ensuit une série d'aventures, d'abord localisées en Sologne, puis à l'échelle du royaume : Thierry devient (dès la fin de la première saison) un fidèle du dauphin Charles et du roi Jean le Bon et exécutera de nombreuses missions à leur service, luttant non seulement contre les Anglais, mais aussi contre Charles II de Navarre, Charles le Mauvais, ennemi du royaume de France.

Encore une série que nous n’aurions ratée pour rien au monde, mon frère et moi. Nous nous passionnions pour le combat de Thierry contre l’injustice et souhaitions de tout cœur sa victoire contre les ignobles ennemis qui ne reculaient devant aucun piège ni aucune trahison pour le prendre et le mettre à mort.

Nous avions bien dû fabriquer une fronde artisanale qui nous fut bien vite confisquée par nos parents toujours attentifs à ce que nous ne nous blessions pas.

Nous reprenions aussi en cœur la géniale musique du générique (de Jacques Loussier) - dont je me souviens encore - en faisant siffler au-dessus de nos têtes une fronde imaginaire !  

SANS FAMILLE Téléfilm (FR-1965)


Sans famille
est une des innombrables adaptations qui ont vu le jour du célèbre roman d'Hector Malot publié en 1880 et qui reste son oeuvre la plus connue. Si je parle de ce téléfilm réalisé par Yannick Andréi en 1965, (adaptation de Jean-Louis Roncoroni), c'est qu'il fait partie des "madeleines" de mon enfance. Lecteurs assidus de la mythique Bibliothèque verte, créée en 1923 par l'éditeur Hachette qui publiait alors tous les classiques destinés aux enfants, mon frère et moi, nous avions lu le livre d'Hector Malot et sans doute aussi beaucoup pleuré sur les tribulations de Rémi et des animaux, Joli-Coeur et Capi...Pour rien au monde nous n'aurions raté le téléfilm qui en avait été adapté et qui fut présenté en deux parties d’environ 60 minutes pour la première fois le jour de Noël 1965 (1ère partie) et le 1/1/1966 (pour la 2ème partie) dans la série Le Théâtre de la jeunesse. Cette série d'émissions de grande qualité étaient pilotées par Claude Santelli et avait pour ambition de présenter des dramatiques inspirées d'œuvres classiques de la littérature, à destination principale des enfants et des adolescents. 

Voir aussi : Rémi sans famille (film - 2018)

Distribution

·         Michel Vitold : Vitalis

·         Bernard Jeantet : Rémi

·         Andrée Tainsy : mère Barberin

·         Marcel Pérès : père Barberin

·         Blanchette Brunoy : Mme Milligan

·         Jacques Hilling : Garofoli

·         Jacky Catalayud : MattiaV

·         François Chaumette : Jeroboam Driscoll

vendredi 8 mars 2024

L'AFFAIRE JACOB BARBER série policière (USA - 2024)

 


L’affaire Jacob Barber (titre original : Defending Jacob) est une mini-série télévisée américaine en 8 épisodes de 45 minutes, créée par Mark Bomback et diffusée, depuis le 6 au 13 mars 2024 sur TF1 (ainsi qu’en libre visionnage sur MyTF1 (devenu récemment TF1+) Le film est l’adaptation d’un roman « Defending Jacob » écrit par William Landay.

Résumé

Andy Barber (Chris Evans) et sa femme Laurie (Michelle Dockery) vivent une vie tranquille à Newton, une ville paisible et bourgeoise du comté de Middlesex dans le Massachusetts. Andy est assistant du procureur alors que Laurie s'occupe d'une école pour enfants maltraités. Leur fils unique Jacob (Jaeden Martell), âgé de 14 ans, est scolarisé à Newton. Un jour, le corps de Ben Rifkin — un camarade de classe de Jacob — est retrouvé dans le parc menant au collège. L'enquête est confiée à Andy et à l'inspectrice Pam Duffy. Ils interrogent les élèves pour tenter d'en savoir plus mais ils n'ont aucune piste. Alors qu'un ancien délinquant sexuel est repéré en ville, des messages d'élèves sur Internet accusent Jacob, qui avait été vu avec un couteau peu avant le meurtre. Tout va s'accélérer quand une empreinte de Jacob est retrouvée sur le corps de Ben. Déchargé de l'affaire, Andy va tout faire pour innocenter son fils.

Mon opinion

Je regarde rarement les séries policières mais j’ai été tenté de regarder celle-là, surtout en raison de la présence de Chris Evans, découvert dans l’émouvant film de Mark Webb Mary et dans Captain America, the first Avenger.  

Je n’ai pas été déçu par les 3 premiers épisodes vus sur TF1 le 6 mars. J'ai vu toute la série et je n'ai pu décrocher jusqu'au dernier épisode à 2:00 H du matin ! Cela m'arrive rarement mais, là, j'étais scotché, et, bien qu'on puisse voir la série en replay, j'ai tenu bon jusqu'à la dernière imahe. Ne ratez pas cette série et regardez là jusqu'au bout, vous ne serez pas déçus par le "twist-ending" (retournement de situation) de la fin que je ne saurais vous spoiler ici. Remarquable jeu de tous les acteurs, à commencer par Chis Evans, à contre-emploi., et le jeune Jaeden Martell.     

   

jeudi 7 mars 2024

BELLE ET SEBASTIEN -Série TV (FR-1965)


Cette série TV (nous appelions cela un feuilleton, à l'époque) a marqué mon enfance, comme Zorro, Flipper le Dauphin ou Thierry la Fronde. A l'époque nous n'avions pas la télévision et nous allions les voir chez des amis de mes grands-parents puis chez des copains d'école ou de lycée. Nous ne rations aucun épisode.  

Belle et Sébastien était un feuilleton télévisé français en 13 épisodes de 26 minutes, en noir et blanc, écrit et réalisé par Cécile Aubry et diffusé à partir du 26 septembre 1965 sur la première chaîne de l'ORTF. Le feuilleton fut suivi par deux autres saisons : Sébastien parmi les hommes puis Sébastien et la Mary-Morgane. Programme marquant la télévision française de l'époque, il a été suivi d’adaptations en dessin animé (dont une au Japon) et de plusieurs films :

  • ·        Belle et Sébastien, réalisé en 2013 par Nicolas Vanier ;
  • ·     Belle et Sébastien : L'aventure continue, réalisé en 2014 (sorti en décembre 2015) par Christian Duguay ;
  • ·      Belle et Sébastien 3 : Le Dernier Chapitre, réalisé en 2018 par Clovis Cornillac.
  • ·     Belle et Sébastien : Nouvelle Génération, réalisé en 2021 (sorti en octobre 2022) par Pierre Coré.

Présentation

César, un vieux berger, recueille un nouveau-né dans un chalet lors d'une tempête de neige : sa mère est morte en lui donnant naissance. Il l'appelle Sébastien (car c'était le jour de la Saint Sébastien) et l'enfant grandit avec les deux petits-enfants de César, Jean et Angelina, eux aussi orphelins. Belle une femelle berger des Pyrénées, est née le même jour que Sébastien.

Six ans plus tard, Sébastien et Belle se rencontrent. Belle s'est échappée d'un chenil où elle était maltraitée. Alors qu'elle est pourchassée par les villageois, Sébastien lui sauve la vie et s'attache à cet animal sauvage. Ils deviennent inséparables.

Distribution

  • ·         Mehdi El Glaoui (fils de Cécile Aubry) : Sébastien
  • ·         Edmond Beauchamp : César
  • ·         Paloma Matta : Angelina
  • ·         Dominique Blondeau : Jean
  • ·         Jean-Michel Audin : Docteur Guillaume
  • ·         Maurice Poli : Norbert Legrand
  • ·         Pierre Massimi : le douanier Berg
  • ·         Albert Dagnant : le douanier Johannot
  • ·         René Blancard : le commissaire
  • ·         Géo Beuf : Moulin
  • ·         Jean Combal : le maire
  • ·         Maryse Christophe : Victorine
  • ·         Pierre Cavallo : Georges
  • ·         Hélène Dieudonné : Célestine
  • ·         Guy Di Rigo : le lieutenant de C.R.S. Bourges
  • ·         Michel Garnier : Sylvain
  • ·         Nane Germon : la patronne du café
  • ·         Paul Le Person : Fabrice

Bande originale

Belle, chanson du générique, est composée par Daniel White sur des paroles de Cécile Aubry. Tout le monde a pensé que l’enfant qui la chante était Mehdi mais celui-ci l’a toujours démenti et l’interprète de la chanson reste inconnu à ce jour et il n’est pas crédité au générique ni sur le disque qui en a été publié.