Camille redouble est une
comédie française réalisée et interprétée par Noémie Lvovsky sortie le 12 septembre
2012. Le film a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs lors du
Festival de Cannes 2012.
Synopsis
Nous sommes le soir du Réveillon.
Camille (Noémie Lvovsky) est une
actrice ratée qui enchaîne les rôles de figuration pour vivre et habite un
misérable appartement qu’elle partage avec son ex-mari, Éric (Samir Guesmi), photographe. Après une
figuration, elle rentre chez elle, épuisée, pour y trouver son mari qui fait
ses cartons et a décidé de mettre l’appartement en vente. En se rendant à une soirée chez ses amies du
lycée, elle passe chez un vieil horloger (Jean-Pierre
Léaud) qui lui règle la montre que ses parents lui ont offerte pour
son 16ème anniversaire, en la
décalant d’une seconde. Elle lui demande aussi de lui couper sa bague de
fiançailles qu’elle ne peut plus enlever.
La soirée costumée est très
arrosée et Camille, qui a une addiction à l’alcool, tombe dans un coma
éthylique au moment exact du 12e coup de minuit. Elle se retrouve à
l’hôpital, transportée à l’âge de ses 16 ans, et revit sa vie. Bien que, pour
le spectateur et pour elle-même, elle soit toujours dans le corps et avec les
souvenirs d’une cinquantenaire, les
autres la voient comme une adolescente.
Ses parents qui, dans la réalité, sont
décédés, lui apparaissent comme ils étaient alors qu’elle avait 16 ans et elle
se retrouve dans la maison de son enfance ; elle doit aussi retourner au lycée
(d’où le titre, Camille redouble),
retrouver ses copines, ses profs et … Eric. Sachant comment sa vie s’est
terminée, elle fait tout pour éviter de tomber amoureuse de lui et changer le
cours de sa vie mais, bien entendu, elle n’y parvient pas.
Voici ce que dit du film Louis
Guichard, le critique de Télerama : « C'est Noémie Lvovsky, la réalisatrice, qui
joue ce personnage, aussi bien au présent qu'en visite dans le passé, où les
autres la voient comme une toute jeune fille. Pas d'effets spéciaux à la
Benjamin Button : la différence physique se limite au maquillage et à la
longueur des cheveux. Ce corps, bien peu adolescent, est évidemment source de
burlesque — a fortiori revêtu de la panoplie girlie des années 1980, genre
Cindy Lauper. Mais il rappelle surtout le degré supérieur de conscience de
Camille : elle sait tout des vingt-cinq années suivantes, qui va se marier,
tomber malade, mourir... Certains auront reconnu, dans ses moindres détails, le
principe de Peggy Sue s'est mariée,
de Francis Ford Coppola : Camille redouble en est une sorte de remake, avec
ceci de piquant que l'époque de la maturité désenchantée de Peggy (1987)
correspond au paradis de jouvence de Camille. En vérité, les deux films sont
animés par des forces très différentes. Coppola démystifiait le temps d'avant.
Lvovsky est plus émouvante, plus romantique : elle assume jusqu'au bout
l'idéalisation du passé. Il y a une magie proustienne dans les retrouvailles
avec les parents, les copines, la chambre d'ado tapissée de photos d'acteurs,
cette impression de Camille de rentrer à la maison, même quand elle prend place
dans une salle de classe. Se recueillir ou agir, notre héroïne hésite. Face au
miracle de la présence physique de sa mère (Yolande Moreau), dont elle sait la mort imminente, elle s'empresse
d'enregistrer cette voix si douce, pour en garder, cette fois, la trace. En
amour, la tentation d'interférer dans le cours des choses est la plus forte, à
la lumière d'un avenir déjà connu. Quand Camille croise, au lycée, Eric, son
futur mari et futur-ex, elle cherche avec véhémence à résister au coup de
foudre, à faire payer à l'innocent (Samir
Guesmi) sa trahison à venir. Et elle met un point d'honneur à s'amuser avec
d'autres. Une scène hilarante la jette dans un lit avec un condisciple d'abord
émoustillé par ses avances sexuelles en plein cours de sport, puis complètement
paniqué par son expertise pratique... Est-ce que Camille saura tout recommencer
sur de nouvelles bases ? Est-ce qu'on peut changer le passé ? On s'en fiche. Ou
plutôt : chacun connaît déjà la réponse. Le charme irrésistible du film est
ailleurs. Tout spectateur retrouvera instantanément l'essence de ses années
lycée, mieux encore qu'avec une reconstitution directe, comme le fut un
précédent film, déjà formidable, de Lvovsky, La vie ne me fait pas peur. Dans
Camille redouble, cette liberté, cet élan juvénile qui projette l'héroïne vers
les autres (parents, amies, profs, garçons) sont délestés de toutes les
contraintes propres à l'instant présent. Si, pour le commun des mortels,
l'adolescence est sur le moment un brouillon indéchiffrable, le film nous offre
un luxe : la version « au propre », celle où l'on y voit enfin clair, où
l'essentiel saute aux yeux. La seconde fois est bien plus belle que la
première. Camille redouble, et c'est ce qu'on souhaite à tout le monde. »
Mon opinion sur ce film
Si j'ai bien compris le propos de
la réalisatrice, je suis loin de partager l’enthousiasme du critique de Télérama sur ce film et, à part quelques
moments, je n'y ai pas trouvé le "charme irrésistible" que décrit
Louis Guichard. Certes, certaines scènes font sourire (en particulier lorsque
Camille, vêtue comme une gamine de 16 ans alors qu'elle a un corps assez abîmé
de cinquantenaire, s'apprête à aller au lycée ou lors de certaines répliques
quand, oubliant qu'elle est censée n'avoir que 16 ans, alors qu'elle a été
mariée 25 ans, etc.) On a beau savoir que c'est une fable, on ne peut y croire
une seule minute et, tout ce que j’ai vu dans les scènes que L. Guichard a
trouvé hilarantes, c’est du grotesque. Quant aux anachronismes, même s'ils ont
été voulus par la réalisatrice pour nous rappeler qu'on était dans le rêve ou
la fable, leur maladresse et surtout leur accumulation a fini par m'agacer. Je
n'ai pas honte de le dire : même si je ne me suis pas ennuyé, je n'ai pas aimé ce
film surtout en comparaison du brillant film de François Ozon Dans
la maison, que j'avais vu quelques jours avant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.