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vendredi 29 mai 2015

Yolande MOREAU (Comédienne et réalisatrice belge)




Yolande Moreau est une comédienne et réalisatrice belge, née le 27 février 1953 à Bruxelles. Elle est lauréate de trois César : un pour le meilleur premier film (en 2005) et deux en tant que meilleure actrice (en 2005 et 2009). Elle est de fait la seule comédienne belge à avoir gagné deux Césars de la meilleure actrice.

Biographie

Son père, wallon, est négociant en bois ; sa mère flamande, est femme au foyer. 

Après une formation chez Jacques Lecoq, Yolande Moreau débute dans des spectacles pour enfants au théâtre des enfants de la Ville de Bruxelles. Elle choisit ensuite de se consacrer à la comédie. Elle écrit en 1981 Sale affaire, du sexe et du crime, un one-woman-show dans lequel elle interprète une femme qui vient de tuer son amant. Elle présente ce spectacle au Festival du rire de Rochefort (Belgique) où elle remporte le Grand Prix en 1982.

Sa carrière cinématographique commence avec le rôle de Yolande dans le film Sans toit ni loi d'Agnès Varda (1984), mais elle se fera surtout connaître par sa participation, de 1993 à 2002, à la troupe des Deschiens sur Canal+ où elle joue le rôle d'une femme fruste et loufoque, en harmonie avec le ton déjanté et absurde de la série.    

Elle vit actuellement près de Vernon, dans l'Eure (France).

Carrière

Yolande Moreau a, à ce jour, tourné dans 63 films, 14 téléfilms et a réalisé 2 films.

En 1984, Agnès Varda lui offre ses premiers rôles au cinéma dans le court-métrage 7 p., cuis., s. de b., ... à saisir ("Sept pièces, cuisine, salle de bain, à saisir") puis,  l'année suivante, dans Sans toit ni loi.
En 1989, Yolande Moreau rejoint la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, dont elle devient l'un des piliers, en pariculier dans les spectacles Lapin chasseur, Les Pieds dans l'eau ou Les Deschiens.

En 2004, elle interprète et coréalise, avec Gilles Porte, Quand la mer monte... où elle joue le rôle, tiré de sa propre expérience, d'une comédienne-humoriste en tournée dans le Nord de la France et en Belgique. Pour ce film, elle se voit décerner le Prix Louis-Delluc du meilleur premier film puis les Césars de la meilleure première œuvre de fiction et de la meilleure actrice.

En 2008, elle rejoue sa pièce Sale affaire, du sexe et du crime à l'occasion du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, dans une nouvelle mise en scène, illustrée en direct par le dessinateur Pascal Rabaté. 

Elle est également l'actrice vedette de Séraphine de Martin Provost, biographie filmée du peintre Séraphine de Senlis (de son vrai nom Séraphine Louis). Ce rôle la propulse au niveau des grandes actrices et son interprétation lui vaut, en 2009, le César de la meilleure actrice pour la seconde fois de sa carrière.

Elle tient aussi, avec son compatriote Bouli Lanners, le haut de l'affiche de Louise-Michel, comédie sociale et burlesque de Benoît Delépine et Gustave Kervern. Elle y joue le rôle d'une ouvrière picarde qui propose à ses collègues de consacrer collectivement leurs indemnités de licenciement pour trouver un tueur professionnel chargé de liquider le patron qui vient de fermer leur usine.

En 2010, elle joue dans Mammuth des mêmes réalisateurs et apparaît également dans Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar.

En 2011, elle retrouve le réalisateur Martin Provost qui lui offre, après Séraphine, le rôle principal d'Où va la nuit aux côtés de Pierre Moure, Edith Scob et Laurent Capelluto. Dans ce film, elle interprète une femme battue, Rose Mayer, qui un jour assassine son mari et part vivre avec son fils à Bruxelles.

En 2012, elle interprète la mère de Noémie Lvovsky, brutalement replongée dans son adolescence des années 1980 dans le film Camille redouble.

En 2013, Yolande Moreau préside la 3e cérémonie des Magritte qui vise à saluer l'excellence de la production cinématographique belge. Elle y remporte le Magritte de la meilleure actrice dans un second rôle pour Camille redouble.

Je l’ai personnellement découverte et appréciée dans Voyage en Chine de Zoltan Mayer (2015)

CAMILLE REDOUBLE film de Noémie LVOVSKY (FR-2012)




Camille redouble est une comédie française réalisée et interprétée par Noémie Lvovsky sortie le 12 septembre 2012. Le film a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2012.

Synopsis

Nous sommes le soir du Réveillon. Camille (Noémie Lvovsky) est une actrice ratée qui enchaîne les rôles de figuration pour vivre et habite un misérable appartement qu’elle partage avec son ex-mari, Éric (Samir Guesmi), photographe. Après une figuration, elle rentre chez elle, épuisée, pour y trouver son mari qui fait ses cartons et a décidé de mettre l’appartement en vente.  En se rendant à une soirée chez ses amies du lycée, elle passe chez un vieil horloger (Jean-Pierre Léaud) qui lui règle la montre que ses parents lui ont offerte pour son  16ème anniversaire, en la décalant d’une seconde. Elle lui demande aussi de lui couper sa bague de fiançailles qu’elle ne peut plus enlever.
La soirée costumée est très arrosée et Camille, qui a une addiction à l’alcool, tombe dans un coma éthylique au moment exact du 12e coup de minuit. Elle se retrouve à l’hôpital, transportée à l’âge de ses 16 ans, et revit sa vie. Bien que, pour le spectateur et pour elle-même, elle soit toujours dans le corps et avec les souvenirs d’une cinquantenaire,  les autres la voient comme une adolescente.
 Ses parents qui, dans la réalité, sont décédés, lui apparaissent comme ils étaient alors qu’elle avait 16 ans et elle se retrouve dans la maison de son enfance ; elle doit aussi retourner au lycée (d’où le titre, Camille redouble), retrouver ses copines, ses profs et … Eric. Sachant comment sa vie s’est terminée, elle fait tout pour éviter de tomber amoureuse de lui et changer le cours de sa vie mais, bien entendu, elle n’y parvient pas. 

Voici ce que dit du film Louis Guichard, le critique de Télerama : « C'est Noémie Lvovsky, la réalisatrice, qui joue ce personnage, aussi bien au présent qu'en visite dans le passé, où les autres la voient comme une toute jeune fille. Pas d'effets spéciaux à la Benjamin Button : la différence physique se limite au maquillage et à la longueur des cheveux. Ce corps, bien peu adolescent, est évidemment source de burlesque — a fortiori revêtu de la panoplie girlie des années 1980, genre Cindy Lauper. Mais il rappelle surtout le degré supérieur de conscience de Camille : elle sait tout des vingt-cinq années suivantes, qui va se marier, tomber malade, mourir... Certains auront reconnu, dans ses moindres détails, le principe de Peggy Sue s'est mariée, de Francis Ford Coppola : Camille redouble en est une sorte de remake, avec ceci de piquant que l'époque de la maturité désenchantée de Peggy (1987) correspond au paradis de jouvence de Camille. En vérité, les deux films sont animés par des forces très différentes. Coppola démystifiait le temps d'avant. Lvovsky est plus émouvante, plus romantique : elle assume jusqu'au bout l'idéalisation du passé. Il y a une magie proustienne dans les retrouvailles avec les parents, les copines, la chambre d'ado tapissée de photos d'acteurs, cette impression de Camille de rentrer à la maison, même quand elle prend place dans une salle de classe. Se recueillir ou agir, notre héroïne hésite. Face au miracle de la présence physique de sa mère (Yolande Moreau), dont elle sait la mort imminente, elle s'empresse d'enregistrer cette voix si douce, pour en garder, cette fois, la trace. En amour, la tentation d'interférer dans le cours des choses est la plus forte, à la lumière d'un avenir déjà connu. Quand Camille croise, au lycée, Eric, son futur mari et futur-ex, elle cherche avec véhémence à résister au coup de foudre, à faire payer à l'innocent (Samir Guesmi) sa trahison à venir. Et elle met un point d'honneur à s'amuser avec d'autres. Une scène hilarante la jette dans un lit avec un condisciple d'abord émoustillé par ses avances sexuelles en plein cours de sport, puis complètement paniqué par son expertise pratique... Est-ce que Camille saura tout recommencer sur de nouvelles bases ? Est-ce qu'on peut changer le passé ? On s'en fiche. Ou plutôt : chacun connaît déjà la réponse. Le charme irrésistible du film est ailleurs. Tout spectateur retrouvera instantanément l'essence de ses années lycée, mieux encore qu'avec une reconstitution directe, comme le fut un précédent film, déjà formidable, de Lvovsky, La vie ne me fait pas peur. Dans Camille redouble, cette liberté, cet élan juvénile qui projette l'héroïne vers les autres (parents, amies, profs, garçons) sont délestés de toutes les contraintes propres à l'instant présent. Si, pour le commun des mortels, l'adolescence est sur le moment un brouillon indéchiffrable, le film nous offre un luxe : la version « au propre », celle où l'on y voit enfin clair, où l'essentiel saute aux yeux. La seconde fois est bien plus belle que la première. Camille redouble, et c'est ce qu'on souhaite à tout le monde. »

Mon opinion sur ce film

Si j'ai bien compris le propos de la réalisatrice, je suis loin de partager l’enthousiasme du critique de Télérama sur ce film et, à part quelques moments, je n'y ai pas trouvé le "charme irrésistible" que décrit Louis Guichard. Certes, certaines scènes font sourire (en particulier lorsque Camille, vêtue comme une gamine de 16 ans alors qu'elle a un corps assez abîmé de cinquantenaire, s'apprête à aller au lycée ou lors de certaines répliques quand, oubliant qu'elle est censée n'avoir que 16 ans, alors qu'elle a été mariée 25 ans, etc.) On a beau savoir que c'est une fable, on ne peut y croire une seule minute et, tout ce que j’ai vu dans les scènes que L. Guichard a trouvé hilarantes, c’est du grotesque. Quant aux anachronismes, même s'ils ont été voulus par la réalisatrice pour nous rappeler qu'on était dans le rêve ou la fable, leur maladresse et surtout leur accumulation a fini par m'agacer. Je n'ai pas honte de le dire : même si je ne me suis pas ennuyé, je n'ai pas aimé ce film surtout en comparaison du brillant film de François Ozon Dans la maison, que j'avais vu quelques jours avant.

jeudi 26 mars 2015

VOYAGE EN CHINE film de Zoltan Meyer (FR-2015)


Voyage en Chine est un film dramatique français réalisé par Zoltan Mayer et sorti en 2015.

Résumé

Liliane (Yolande Moreau) travaille comme infirmière dans un hôpital. Elle apprend la mort de son fils Christophe, survenue accidentellement en Chine où il s’était installé depuis plusieurs années comme photographe. Voulant rapatrier son corps en France, elle se heurte à l’absurdité de l'administration et aux assurances qui exigent un certificat de décès avant d'entreprendre quoique ce soit. Elle décide alors, sans en parler à son époux, Richard (André Wilms) avec qui Christophe ne s’entendait pas, de se rendre sur place, avec le peu d’éléments dont elle dispose.

Elle ne connaît évidemment pas la langue et baragouine un peu d’anglais, ce qui n’est pas pour faciliter le dialogue avec les Chinois, mais parvient par miracle à l'appartement qu'il occupait. N'arrivant pas à se faire comprendre, elle ne ne trouve pas l'étage et s'assoit en silence dans l'obscurité jusqu'à l'arrivée d'une jeune femme qui parle anglais : c'était la voisine de Christophe et elle a la clé de l'appartement. Elle l'invite à dîner puis, avec son aide, Liliane entreprend le long et pénible voyage vers le village du Sichuan où le corps de Christophe est conservé. Là, elle rencontre ses amis et sa petite amie qui, bien qu'attachée aux traditions religieuses taoïstes, travaille dans la mode et parle anglais et français. Au cours de son séjour, Liliane écrira un journal dans lequel elle s’adresse à son fils et lui confie toutes ses impressions et ses découvertes sur le pays où il avait choisi de vivre. Petit à petit, elle trouve sa place auprès de gens aimants et chaleureux qui compatissent à son deuil et elle décide de faire incinérer le corps sur place et de procéder à une cérémonie taoïste. Au moment de regagner la France, elle change ses plans, et reste en Chine, dans ce pays qu’aimait Christophe.

Critique

Yolande Moreau était l’actrice idoine pour jouer un tel rôle : maladroite, hésitante et toujours juste. Vêtue d'un long manteau rouge, hébétée par l'annonce de la mort de son fils, elle traîne une unique valise, perdue dans l'immense gare de Shanghai. Nous la plaignons d’être si gauche tout en admirant la ténacité bornée, presque minérale, avec laquelle elle avance, en écartant tous les obstacles. Bien que le film soit un peu lent et pas toujours très bien filmé (pourtant le réalisateur serait un célèbre photographe), nous sommes pris dans cette quête d’une mère qui, à travers ce voyage initiatique à l’envers, cherche à mieux comprendre un fils qu’elle n’a pas vu grandir et auquel elle continue à s’adresser comme à son « petit ». C’est terriblement émouvant et on a plus souvent les larmes aux yeux que le sourire aux lèvres devant les situations cocasses auxquelles est confrontée cette mère dévastée par la mort d'un enfant avec qui elle avait perdu le contact  sans toutefois jamais cesser de l'aimer.

Un coup de chapeau au compositeur de la musique du générique de fin, magnifique de nostalgie,

Par son côté contemplatif, et sa lenteur, ce Voyage en Chine évoque certains films de Theo Angelopoulous comme le Regard d'Ulysse ou le Voyage des comédiens.