mercredi 28 décembre 2022

AVATAR-2 : LA VOIE DE L'EAU Film de science-fiction réalisé par James CAMERON (USA-2022)



 Avatar -2 : La Voie de l'eau (Titre original : Avatar: The Way of Water) est un film de science-fiction américain réalisé par James Cameron et sorti en salles en 2022. Ce film est la suite du film Avatar, sorti en 2009. Un 3ème opus, déjà tourné, devrait sortir en 2024. Le film, tourné en 3D qui intègre plusieurs technologies nouvelles jamais mises en œuvre à ce jour qui en font un véritable OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié).  

Résumé

Treize ans se sont écoulés depuis le départ des humains de Pandora. Jake Sully (Sam Worthington), l’ancien soldat humain qui a épousé la cause de Na’vis, forme un couple avec Neytiri (Zoe Saldana) et vit désormais heureux parmi le clan Omaticaya, le peuple de la forêt, à la tête d’une famille de quatre enfants : deux fils, Neteyam, l’aîné (Jamie Flatters), Lo’ak le cadet (Britain Dalton), leur sœur cadette, Tuk auxquels s’ajoutent deux enfants adoptés, une fille Na’vi, Kiri, et Spider (Jack Champion). Or, si Tuk est bien la fille de Sully et de Neytiri, Kiri est une Na’vi, mystérieusement née de l'avatar inerte du Dr Grace Augustine (Sigourney Weaver) qui, comme Sully, avait épousé la cause des Na’vis et était morte sur Pandora dans le 1er opus. Quant à Spider, c’est un enfant humain abandonné par les siens lors de leur départ de Pandora, 13 ans auparavant. Il ne peut y vivre qu’en respirant à travers un masque, l’atmosphère de Pandora étant mortelle pour les humains, ce qui ne l’empêche pas d’être devenu un membre à part entière de la tribu de Sully et de Neytiri et le meilleur ami de leurs enfants.

Soudain, alors que les Na’vis, et la famille de Jake Sully mènent une existence heureuse et paisible parmi le peuple de la forêt, des vaisseaux terrestres sont annoncés en approche pour une nouvelle tentative d’invasion et d’exploitation de Pandora.

Ils ont à leur bord l’horrible colonel Miles Quaritch (Stephen Lang), qui, bien que tué dans le 1er Avatar, revient réincarné en Na’vi à la tête d’une escouade d’humains eux-aussi « recombinés » (transformés en Na’vi), avec pour mission de conquérir définitivement la planète.

Lorsque Sully apprend ce qui se passe, et voulant épargner son clan, le peuple de la forêt, il décide de partir avec sa famille et demander asile au peuple de l’eau, les Metkayina, qui vivent en harmonie avec l’océan.

Malheureusement, cela ne décourage pas l’horrible colonel Quaritch de se venger de la famille Sully et d’apporter la guerre parmi les Metkayina.

Mon opinion

Comme des millions de spectateurs qui avaient été éblouis par le premier Avatar, j’attendais impatiemment de pouvoir voir ce 2ème opus, dont la sortie, initialement prévue en 2017 puis retardée pour des raisons techniques en 2019, avait encore été reportée de deux ans en raison de la pandémie de COVID.

Les spectateurs avaient le choix entre une projection classique et une projection en 3D. A part dans les grand multiplex de quelques capitales régionales, les films en 3D sont devenus tellement rares, en particulier depuis le début de la pandémie de COVID, que je craignais que celui-ci ne subisse le sort de nombreux autres et ne soit pas présenté en 3D. Peut-être d’ailleurs que, s’il n’avait été proposé qu’en 2D, je n’y serais pas allé, tant cette technique me paraît indissociable de ce genre de film. Lors de la projection, j’ai retrouvé la sensation extraordinaire d’être baigné par les images, totalement immergé dans cet univers de fiction, que je n’avais pas oubliée depuis le précédent Avatar. De plus, le film se déroulant en grande partie sous l’eau, la merveilleuse impression de se déplacer soi-même dans l’univers aquatique était décuplée.

Voilà pour l’enthousiasme ressenti devant l’exploit technique, la beauté des images, le message que représente ce film. Les bémols, car il y en a de nombreux, porteront surtout sur sa longueur : 192 minutes, soit 3.12 H. C’est intenable. Si encore, cela se justifiait, mais les scènes de bagarres finales, avec tous ses rebondissements qui n’en finissent pas, sont lassantes et ôtent beaucoup à la magie du film et à sa réussite. Le « bouquet » final, je l’ai appris par Internet : ce fut la première qui eut lieu au Japon, à l’Aquaparc Shinagawa, avec un show promotionnel de dauphins, en présence de James Cameron et de certains acteurs du film. Une telle bévue est incompréhensible et surtout inadmissible au regard du propos d’un film qui promeut l’écologie et l’harmonie entre les Na’vis, la nature et la flore et la faune qui y vivent. L’incompréhension est d’autant plus grande que le Japon est connu pour le massacre de dauphins auquel il se livre chaque année dans la baie de Taiji, malgré toutes les protestations internationales. Cameron, qui a félicité le réalisateur du documentaire oscarisé The Cove (2010) qui a démontré toute la cruauté et l'absurdité de cette pêche, a commis-là une grave entorse à son soi-disant engagement écologique que beaucoup de personnes concernées comme moi par la maltraitance animale et l'écologie ne lui pardonneront pas. 

Je ne sais d'ailleurs pas si j'irai voir le 3ème opus dont on nous dit qu'il est déjà tourné. 


lundi 14 novembre 2022

LES ENFANTS DES AUTRES de Rebecca ZLOTOWSKI (FR-2022)

 


Les Enfants des autres est un film français écrit et réalisé par Rebecca Zlotowski, sorti en 2022.

Présentation

Rachel (Virgine Efira) est professeur de français, elle est célibataire et sans enfants. Lors d’un cours de guitare, elle rencontre d'Ali (Roschdy Zem), et ils tombent amoureux. Ali est père d'une petite Leila de 5 ans, qu'il a eue avec Alice (Chiara Mastroianni), dont il est séparé.

Rachel s’entend bien avec la petite Leila mais elle voudrait avoir un enfant avec Ali mais, à 40 ans, elle n’a plus beaucoup de temps alors que sa jeune sœur, Louanna (Yamée Couture), qui ne s’attendait à être enceinte, lui annonce qu’elle attend un enfant. Rachel encourage sa sœur à garder son enfant.   

Son idylle avec Ali ne dure pas car celui-ci lui annonce qu’il va se remettre en couple avec Alice. Aussi, Rachel doit faire une croix sur son rêve d’avoir un enfant avec lui et reporte son affection sur l’enfant que va avoir sa sœur et s’investit davantage dans son travail. Elle en sera récompensée en retrouvant Dylan (Victor Lefebvre, Handigang, Sam…) l’un de ses anciens élèves, qu’elle a beaucoup soutenu, épanoui dans le métier qu’il a choisi, la restauration.

Mon opinion

Virgine Efira est étonnante. Toujours à l’aise dans les rôles très différents qu’elle interprète, elle est une de mes actrices actuelles préférées : je l’avais découverte, en cougar, dans la comédie douce-amère 20 ans d’écart (2013) aux côtés de Pierre Niney, et beaucoup appréciée dans Le goût des merveilles (2015). Comme elle tourne beaucoup (36 films en 14 ans !), tous ses rôles ne sont pas une réussite (par ex. Victoria en 2016 ou Sibyl en 2019). Je vous recommande cependant de voir l'excellent Adieu les cons d’Albert Dupontel (2020) mais surtout l'émouvant Revoir Paris d’Alice Winocour (2022) qui est, à mon avis, l’un de ses plus beaux rôles.

Quant à ce film, il se situe dans la moyenne et, bien que sympathique, il ne marquera pas l’histoire du cinéma.         

samedi 12 novembre 2022

LA BREA Série de science-fiction de David APPELBAUM (USA - 2021)

 LA BREA


La Brea est une série télévisée de science-fiction américaine, créée par David Appelbaum et diffusée depuis le 28 septembre 2021 sur le réseau NBC et en simultané sur le réseau CTV2 au Canada. En France, elle est diffusée sur TF1 depuis le début novembre 2022. Elle compte deux saisons de 15 épisodes de 43 minutes.

Présentation

Le site de La Brea est situé dans Hancock Park, à Los Angeles. On y a trouvé des milliers de fossiles d’animaux du Pléistocène supérieur pris dans des mares de goudron naturel (« tar pits » en anglais), parfaitement conservés.

Les scénaristes se sont inspirés de cette réalité pour leur fiction en faisant s’ouvrir, en plein cœur de la capitale de la Californie, un gigantesque gouffre qui engloutit bâtiments, véhicules et victimes humaines.

Parmi elles, Eve Harris (Natalie Zea) et son fils adolescent Josh (Jack Martin), qui disparaissent sous les yeux d’Izzy de la fille d’Eve et sœur de Josh (Zyra Gorecki).

Tout le monde les croit morts alors que les rescapés ont basculé dans une dimension parallèle de celle d’où ils viennent mais à une époque où les prédateurs dont les fossiles ont été retrouvés à La Brea sont toujours en vie. Ils sont ainsi confrontés à des loups, des tigres à dents de sabre, des mammouths, des mastodontes, etc.

Les autorités, tout en niant qu’il puisse y avoir des survivants, dressent, autour du gouffre, une clôture pour interdire à quiconque son accès, et refusent de monter une expédition de secours. 

Mais Gavin Harris (Eoin Macken), l’ex-mari d’Eve et père de Josh et d’Izzy est convaincu que son ex-femme et son fils sont toujours en vie grâce à des visions. Gavin est pilote mais il a été mis hors service à cause de ces visions qui se sont déclenchées suite à un accident. Cette situation l’a conduit à boire et à se séparer de sa femme.

Gavin parvient cependant à convaincre le Dr. Sophia Nathan, du Département de la Défense, de monter une expédition de secours en utilisant un prototype d’avion à décollage vertical conduit par un de ses anciens camarades, le commandant Levi Delgado (Nicholas Gonzalez, vu dans Good Doctor).

Une 2ème tentative faite par Gavin aux commandes d’un second avion échouera.

Mon opinion

Ceux qui me suivent sur ce blog savent combien je suis fan de science-fiction. Je ne pouvais donc par rater cette série dont la bande annonce était prometteuse. Hélas, on est vite déçu par l'accumulation d'invraisemblances auxquelles sont confrontés les héros. La Brea reste cependant un honnête divertissement.

lundi 7 novembre 2022

MOONAGE DAYDREAM Documentaire de Brett MORGEN (USA-2022)

 


Moonage Daydream est un film documentaire de 2022 sur David Bowie. Écrit, réalisé, produit et édité par Brett Morgen, le film utilise des images inédites des archives personnelles de Bowie y compris des images de concerts en direct. C'est le premier film à être officiellement autorisé par la succession de Bowie. Son titre est inspiré d’une chanson de 1971. Le film a été projeté en première mondiale au Festival de Cannes 2022.

Présentation

Le film, composé de captations de concerts, d’interviews de Bowie, d’extraits de films et d’images présentés sous une forme kaléidoscopique ne tente pas de faire, comme d’autres films consacrés à des chanteurs (Rocketman pour Elton John, ou Bohemian  Rhapsody pour Freddy Mercury…) une approche biographique organisée chronologiquement, mais plutôt un melting-pot d’une personnalité multiple et insaisissable qui passa sa vie d’artiste à changer de personnalité, de styles et de directions.

Mon opinion

Je ne serais pas allé voir ce film si une amie ne m'y avait entraîné. A vrai dire, je n’ai jamais été un grand fan de Bowie, pas plus d’ailleurs que je ne le suis d’Elton John ou de Freddy Mercury. Je reconnais cependant leurs extraordinaires qualités créatives, leurs performances vocales et leur sens de l’harmonie mais leurs attitudes outrancières, qui les ont fait aduler d'un certain public, m’en ont au contraire toujours tenu à l’écart. J’ai toutefois de beaucoup préféré les biopics d’Elton John et de Mercury qui m’avaient au moins appris beaucoup de choses sur l’humain qui se cachait derrière le showman. Avec le film de Brett Morgen, on a l’impression de voir un long clip vidéo de 140 minutes, avec une succession d’images envoyées en rafales et soutenues par une musique assourdissante, mais, au fond, ne rien avoir appris sur Bowie lui-même.

dimanche 6 novembre 2022

LA CONSPIRATION DU CAIRE de Tarik SALEH (SWE-2022)

 

La Conspiration du Caire (titre original : صبي من الجنة Walad min al Janna litt. « Garçon venant du Paradis ») est un film suédois écrit et réalisé par Tarik Saleh, sorti en 2022. Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en mai 2022, il a remporté le prix du scénario.

Présentation

Adam (Tawfeeck Barhom) est fils de pêcheur. Grâce à l’imam de sa mosquée, qui apprécie son intelligence et son assiduité, il obtient une bourse pour aller étudier à la prestigieuse université al-Azhar au Caire. Le jour de la rentrée, le grand imam de la mosquée Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite en Égypte, décède devant les étudiants.

Les services secrets, qui veulent à tout prix empêcher les islamistes de prendre le contrôle de l’université intriguent alors pour faire nommer un imam qui aura le soutien du gouvernement d’Al Sissi. Ils ont besoin pour cela d’un « ange », que nous appellerions nous un « sous-marin », assez pur et naïf pour être manipulé : leur choix se portera sur Adam qu’ils forceront à agir pour leur compte.

Mon opinion

Bâti sur un scénario en béton, ce remarquable thriller politico-religieux entraîne le spectateur dans un plan machiavélique destiné à placer à la tête de l’université un homme qui sera l’homme-lige du pouvoir. Après avoir vu le film on comprend que celui-ci soit une production suédoise et qu’il n’ait pu être tourné en Egypte, où son réalisateur eût été menacé, mais en Turquie. Haletant de la 1ère à la dernière image.  

DON'T WORRY DARLING Film d'Olivia WILDE (USA-2022)

 

Don't Worry Darling est un thriller fantastique américain réalisé par Olivia Wilde, sorti en 2022. Il a été présenté en avant-première à la Mostra de Venise 2022 (31 août-10 septembre2022).

Présentation

Dans les années 1950, Alice (Florence Pugh) et Jack (Harry Styles) Chambers, un jeune couple qui vivent le parfait amour, viennent d’emménager dans la ville fictive de Victory, en Californie, dans une belle maison avec tout le confort, entourée d’autres maisons semblables où vivent d’autres jeunes couples. Tout a été financé par une mystérieuse entreprise dirigée par Frank (Chris Pine) dont Jack est l’un des employés. Tous les matins, comme tous ses confrères, Jack part dans sa belle voiture décapotable pour un travailler. Les femmes restent à la maison qu’elles s’occupent à briquer de fond en comble, et se retrouvent quotidiennement pour des activités (shopping, danse, etc.) Le soir, tout ce petit monde s’invite pour des cocktails, des barbecues ou des réceptions.

Tout semble idyllique dans ce monde trop parfait jusqu’à ce que, suite au suicide de Margaret Watkins (Kiki Layne), auquel assiste Alice, cette dernière commence à se poser des questions sur l’endroit où elle vit et ce que représente le « Victory Project » pour lequel Jack travaille…

 Elle décide alors de braver les interdictions et d’aller voir au-delà des limites de Victory, qui est entourée par un désert.

Et là, tout dérape.

Mon opinion

Ça commence comme un rêve : un ciel sans nuages, des palmiers, des voitures aux couleurs acidulées... La Californie… Bien sûr, dès le début, on comprend que quelque chose ne tourne pas rond : tout est trop parfait. Les maisons blanches rangées comme des maquettes, les femmes pomponnées, le rituel du petit déjeuner, les maris qui partent tous travailler en même temps, tout rappelle la fable de Tim Burton Edward aux mains d’argent ou un autre film, moins connu, Pleasantville de Gary Ross. Tous deux nous plongeaient au cœur d’une utopie, un monde apparemment idéal qui se révèle être un véritable cauchemar pour ses personnages. Florence Pugh et Harry Styles font un couple glamour pris dans un même cauchemar dont on ne comprend pas tout mais dont on sait, sans le moindre doute, comme dans Vanilla Sky, que c’est un cauchemar.   

mardi 1 novembre 2022

LE PATIENT Téléfilm de Christophe Charrier (FR-2022)

Le patient, téléfilm de Christophe Charrier diffusé sur Arte (novembre 2022). Le cinéaste a déjà réalisé un premier film, Jonas, diffusé lui aussi sur Arte et visible en replay. Le film a été primé au festival La Rochelle 2022. Le film est adapté d’un roman graphique de Timothée Le Boucher sorti en 2019.

Présentation

 Le patient, Thomas (Txomin Vergez, dont c’est le 1er rôle), un jeune homme de 19 ans, se réveille amnésique d’un coma de trois ans. A son chevet se trouve Anna Kiefer, une psychologue (Clotilde Hesme) dont le rôle est de lui permettre de retrouver ses la mémoire et d’essayer de comprendre ce qui s’est passé car, bien que grièvement blessé, Thomas est le seul à avoir survécu au massacre de sa famille (ses parents et son cousin), tuée dans des circonstances non élucidées. Sa sœur Laura a disparu.

A chaque étape où Thomas retrouve ses souvenirs, on croit avancer sur le chemin de la vérité mais on se rend vite compte que les images que voit le héros sont biaisées. On imagine même un moment que l’un des soignants est le responsable de la tuerie et veut se l‘empêcher de parler. On doute aussi de la sincérité de la psychologue à vouloir l’aider.

Mon opinion

On plaint tout d’abord ce garçon d’avoir perdu la mémoire et on est de tout cœur avec lui pour que ses efforts pour la retrouver soient couronnés de succès. Jusqu’à ce que la victime nous apparaisse comme le bourreau. A la différence de Jonas qui, malgré ses qualités, n’était pas totalement abouti, ce 2ème téléfilm de Christophe Charrier est une réussite en cela qu’il nous entraîne dans les méandres de la psyché humaine, nous engageant avec roublardise, sur de fausses pistes jusqu’à nous révéler l’impensable. C’est intelligent et bien mené. A noter la très belle musique originale d'Alex Beaupain qui évoque étonnamment la Lolita d'Alizée.        

NOVEMBRE de Cédric JIMENEZ (FR-2022)

 


Novembre est un film français réalisé par Cédric Jimenez, sorti en 2022. Il a été présenté « hors compétition » au Festival de Cannes 2022.

Présentation

Le film commence peu avant les attentats de Paris, le 13 novembre 2015. Fred, agent de la sous-direction antiterroriste française (Jean Dujardin), est à Athènes pour interpeller un terroriste dont on pense qu’il est le cerveau d’un complot visant à commettre des attentats meurtriers en France. Il travaille en binôme avec Héloïse (Sandrine Kiberlain). Prévenue, la proie leur échappe in extremis. Ils rentrent à Paris pour apprendre qu’une série d’attentats simultanés (au Stade de France, au Bataclan, aux terrasses de cafés parisiens…) a fait des 100es de victimes. Ils mobilisent aussitôt toutes leurs équipes pour rechercher et neutraliser les meurtriers en fuite qui risquent de commettre de nouveaux attentats. C’est à cette traque, qui dure cinq jours, que nous assistons au plus près des équipes de police où travaillent Inès (Anaïs Demoustier) et Marco (Jérémie Renier). Grâce à Inès, jeune flic inexpérimentée mais intuitive, qui gagne la confiance de Samia (Lyna Khoudri), les policiers « logeront » deux des terroristes les plus dangereux encore en fuite et les neutraliseront dans un squat de Saint Denis. La scène, d’un incroyable réalisme, rend bien compte de la violence de l’évènement où les deux islamistes et se font sauter plutôt que de se rendre. 

Mon opinion

Réalisé de main de maître comme un thriller haletant, j’ai trouvé le film (scenario d’Olivier Demangel et Cédric Jimenez), le montage et la photographie (Nicolas Loir), soutenus par une musique originale (de Guillaume Roussel), parfaitement maîtrisés. Chaque instant est décortiqué minute par minute et l’on voit quelle énergie il a fallu déployer face à une menace comme la France n’avait jusqu’alors jamais connue. Les acteurs sont crédibles, à l’exception peut-être de Sandrine Kiberlain, que l‘on imagine mal dans le rôle d’une superflic. J’ai particulièrement apprécié l’interprétation de Lyna Khoudri, qui incarne « Sonia » (son identité a été modifiée pour la protéger), cette jeune femme, qui a eu le courage de dénoncer le chef des commandos du 13 novembre. Personnellement, je l’avais découverte dans le film Gagarine, que j’avais beaucoup aimé.

jeudi 27 octobre 2022

ATTRACTION - 1 : Film de science-fiction (RU-2017)

 



Vu à la télévision

Attraction est un film de science-fiction russe coproduit et réalisé par Fiodor Bondartchouk, sorti en 2017. Une suite, Attraction-2 : Invasion, est sortie en 2020.

Résumé

Victime d'un incident, un vaisseau spatial extraterrestre est abattu par des avions militaires au-dessus de la Russie. Le vaisseau s'écrase dans la banlieue de Moscou en produisant une terrible catastrophe. Yulia (Irina Starchenbaum), une jeune femme, fille du colonel Lebedev, sauve et cache Hariton (Rinal Mukhametov), l'un des survivants extraterrestres du crash et lui permet de regagner son vaisseau.

Mon opinion

J’ai vu ce film par hasard à la télévision. Réalisé par un Russe, avec des acteurs russes, ce film m’a séduit par sa liberté de ton dans un pays dont on imagine que les artistes sont tolérés tant qu’ils encensent le régime, ce qui n’est pas le cas, c’est le moins qu’on puisse dire, de ce film. En effet, dans Attraction, les forces militaires dirigées par le colonel Lebedev, le père de Yulia, et les officiels, sont plutôt ridiculisés qu’encensés et les scènes de révolte des jeunes contre l’ordre imbécile que tente d’imposer l’armée au pays n’ont pas dû plaire au Kremlin, d’autant plus que le film aurait eu en Russie un certain succès populaire. Bien sûr, la réalisation reste un peu primaire et les effets spéciaux n’ont rien de comparable aux blockbusters américains (mais est-ce un mal ?) Ce n’est pas là que nous ferons porter notre critique mais sur le scénario dont on aurait aimé qu’il soit plus approfondi. Ce film reste toutefois un bon divertissement avec un héros extraterrestre, Hariton, incarné par Rinal Mukhametov,  plutôt sympathique.    

lundi 24 octobre 2022

SANS FILTRE - TRIANGLE OF SADNESS Film de Ruben Östlund (SWE, etc. 2022)

 


Reprogrammé dans le cadre du Festival Télérama 2023

Sans filtre (Titre original : Triangle of Sadness) est une comédie satirique suédo-franco-germano-britannico-américaine écrite et réalisée par Ruben Östlund, sortie en 2022. Il s'agit du premier long métrage du réalisateur tourné en anglais. Le film, présenté en « compétition officielle » au Festival de Cannes 2022 a reçu la Palme d'or. Le titre français, assez peu original, n’a pas grand-chose à voir avec le titre original « Triangle of sadness » (le triangle de la tristesse) qui qualifie, en chirurgie esthétique, les rides qui se forment entre les deux yeux.

Résumé

Un couple de jeunes mannequins amoureux, Carl (Harris Dickinson, vu dans Là où chantent les écrevisses) et Yaya (Charlbi Dean) se retrouve embarqué sur un yacht de luxe où ils partagent, pendant quelques jours, la vie de vieux milliardaires aux exigences irraisonnables. Ils sont servis par une armée d’employés zélés régentés d’une main de fer par Paula, la très masculine gouvernante (Vicki Berlin). Une autre armée invisible de petites mains asiatiques veille au ménage, à la cuisine et au fonctionnement du navire.

Jusqu’au moment où une tempête se lève en plein repas et, là, c’est la débandade la plus absolue et, pour le spectateur, une « bidonnade » des plus jouissives quand on voit les passagers gorgés de champagne, d’huîtres et de caviar, vomir à jets continus.

Mais ce n’est pas tout puisque le bateau va finir par couler, non pas à cause de la tempête, mais parce qu’il est pris à l’abordage par des pirates.

La poignée de rescapés se retrouveront sur une île déserte sans eau ni nourriture jusqu’à l’arrivée d’un canot de survie qui recèle quelques vivres sous la garde de la terrible Abigail (Dolly de Leon), ex-responsable des toilettes à bord, qui va prendre sa revanche et régner en dictateur sur ses maîtres tombés au rang d’esclaves, dans un total renversement des hiérarchies.

Mon opinion

Le film est très inégal. Après une première partie somnolente, on passe à la comédie, ou plutôt à la farce, avec des scènes trash devant lesquelles le spectateur, à mi-chemin de l’écœurement et de la franche rigolade, ne peut que s’esbaudir (on n'oubliera pas de sitôt la scène d'anthologie où les milliardaires, malades du mal de mer, perdent tout leur vernis. Quelques moments d’anthologie où le capitaine (Woody Harrelson), saoul comme un coing récite du Karl Marx face à Dimitry, un milliardaire russe (Zlatko Buric), lui aussi complètement bourré, qui fait l’éloge du capitalisme. Mais la fin sur la plage s’étire en longueur et la chute est décevante. Ceux qui me suivent sur ce blog savent que je suis rarement d’accord avec les prix décernés à Cannes. Une nouvelle fois, je pense que le jury s’est fourvoyé en décernant une palme d’or totalement imméritée ce film.     

dimanche 23 octobre 2022

FLOWERS IN THE ATTIC Série TV (1987-2015)

 


Les origines du péché et Les Enfants du péché sont adaptées de la saga littéraire Flowers in the Attic (traduit en français sous le titre : Fleurs captives) de la prolifique romancière américaine Virginia C. Andrews sous forme de longs téléfilms de 8 épisodes de 1.22 H chacun programmés sur la plateforme MYTF, en octobre 2022.

Résumé

Ils racontent sous la forme d’une saga qui s’étend sur plusieurs générations la terrible histoire de la famille Foxworth commencée dans les années 1920. Olivia Winfield (Jemima Rooper), une jeune femme émancipée, qui travaille avec son père dans le Connecticut, tombe amoureuse de Malcolm Foxworth (Max Irons), un séduisant homme d’affaire et la suit en Virginie, à Foxworth Hall, sa propriété familiale.

Arrivée dans cette luxueuse et immense demeure desservie par une armée de serviteurs sur lesquels règne la peu avenante gouvernante Mme Steiner, elle doit déchanter. Le soir de sa nuit de noces, Malcolm ne l’honore pas de sa présence mais quelques jours après, il l’entraîne dans la chambre de sa mère, Corinne, disparue alors qu’il n’avait que cinq ans, pour la violer dans le lit maternel orné d’un gigantesque cygne blanc aux yeux rouges, dans une scène d’une rare violence. Neuf mois après, Olivia donne naissance à un garçon Malcolm Jr « Mal », naissance dont tout père aurait dû être comblé. Mais pas Malcolm qui attend (qui exige !) une fille. Olivia n’a pas plus de chance avec son deuxième enfant, un autre garçon, Joel, après lequel le médecin déclare qu’elle ne pourra plus avoir d’enfant.

C’est alors que Garland, le père de Malcolm, revient de voyage au bras d’une toute jeune femme de 19 ans, Alicia, enceinte et donnera le jour à un garçon, Christopher. Malcolm, obsédé par l’idée d’avoir une fille, viole Alicia et, dans un accès de colère, tue son père. Pour satisfaire son mari, Olivia va séquestrer Alicia et passera un marché avec elle : elle fera croire qu’elle-même est enceinte et que l’enfant qu’Alicia met au monde, une fille que Malcolm nommera Corinne comme sa mère, est le sien.

Ces secrets de famille entraîneront Olivia dans une spirale mortifère qui fera d’elle, de victime consentante, un véritable monstre à l’image de Malcolm.

Dans Les enfants du péché, on suit l’épopée des enfants et des petits enfants de Corinne, nés d’incestes.

Mon opinion

Une histoire sombre à mi-chemin des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, de la série fantastico-policière Sally Lockart de Philip Pullman ou de l’œuvre de Brian Selznick (Hugo Cabret, Les Marvels…) ou encore de Miss Peregrine et les enfants particuliers. Autant dire que j’adore même si, ici, on a plutôt affaire à de sordides histoires de famille qui se reproduisent de génération en génération, comme un cauchemar sans fin. Un éblouissant florilège de perversions derrière la façade austère et respectable de Foxworth Hall.          

 

lundi 17 octobre 2022

LES COMBATTANTES Mini-série française (FR-BE 2022)


Les Combattantes est une mini-série télévisée historique franco-belge en 8 épisodes de 52 minutes créée par Camille Treiner et Cécile Lorne, et diffusée en France sur TF1 à partir du 19 septembre 2022.

La série est une coproduction de Quad Drama (Iris Bucher), TF1, AT-Production et la RTBF (télévision belge), en partenariat avec Netflix. Elle est soutenue par Pictanovo, la région Grand Est, la région Hauts-de-France, le conseil départemental des Vosges et la communauté d'agglomération d'Épinal.

On y retrouve la productrice (Iris Bucher), le réalisateur (Alexandre Laurent), le chef décorateur (Hervé Gallet) et les actrices principales de la série Le Bazar de la Charité (Audrey Fleurot, Julie de Bona et Camille Lou, ainsi que Sofia Essaïdi.

Résumé

La série suit le destin de quatre femmes durant la Première Guerre mondiale : une religieuse (Julie de Bona : mère supérieure Agnès), une infirmière féministe (Camille Lou, dans le rôle de Suzanne Faure), une prostituée (Audrey Fleurot dans le rôle de Marguerite de Lancasterel), une veuve devenue patronne d'usine (Sofia Essaïdi, dans le rôle de Caroline Dewitt).

L’action se passe en septembre 1914, dans les Vosges. Suzanne Faure, infirmière à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris fuit la police pour avoir pratiqué des avortements clandestins. Partie en direction de la Suisse avec l’aide de la passeuse Jeanne Charrier (Romane Portail), elles sont interceptées par le policier Louis Compoing (Norman Morgenstztern), qui est aussi le mari de la femme avortée. Lors de l’interception, Jeanne Charrier est grièvement blessée et les deux jeunes femmes se réfugient dans une ferme qui ne tardera pas à être attaquée par les Allemands qui massacrent ses occupants.  Suzanne Faure, partie chercher des médicaments dans le village de St. Paulin, est épargnée et, lorsqu’elle revient, elle se fait passer pour Jeanne Charrier. Elle commence à travailler comme infirmière au côté de Joseph Duvernet (Tom Leeb), le médecin militaire qui officie à l’hôpital de fortune installé dans le couvent de Saint-Paulin dirigé par mère Agnès.

Face à tant de souffrances, Mère Agnès sent sa foi vaciller, d’autant qu’elle tombe amoureuse d’un jeune soldat trouvé nu dans les bois qui s’avère être un déserteur allemand.

Marguerite de Lancastel (Audrey Fleurot), une prostituée venue de Paris pour retrouver Colin de Renier (Maxence Danet-Fauvel), le fils qu’elle a abandonné, devenu soldat, se fait embaucher au bordel de Saint-Paulin, tenu par Marcel Dumont (Yannick Choirat) et sa sœur Yvonne.

Par ailleurs, Victor Dewitt (Lionel Erdogan), propriétaire d'une usine de camions, est appelé sous les drapeaux et confie la gestion de l’entreprise à son épouse Caroline (Sofia Essaïdi), ancienne prostituée et amie de Marguerite.

Mon opinion

La série ne cache rien des horreurs de ce conflit (équipements inadaptés face à l’utilisation des gaz de combat, exécutions pour l’exemple, amputations à vif, incompétence des politiques et des militaires de haut rang, etc.) qui fut une boucherie sans nom et laissa le pays exsangue. Très belle série, impeccablement réalisée, qui fait peut-être un peu trop la part belle au romanesque et aux rebondissements, mais fait néanmoins passer une idée : le rôle de ces femmes courageuses qui ont joué un rôle méconnu dans la première guerre mondiale : infirmières, ambulancières, chefs d’entreprises, trop souvent passé sous silence.   

samedi 24 septembre 2022

LE BAZAR DE LA CHARITE Mini-série réalisée par Alexandre LAURENT (FR-BE 2019)

 

Le Bazar de la Charité est une mini-série historique franco-belge en huit épisodes de 52 minutes, créée par Catherine Ramberg, réalisée par Alexandre Laurent et diffusée en 2019 sur TF1. Elle s’inspire d'un fait réel dramatique, l'incendie du Bazar de la Charité, survenu en 1897 à Paris.

Résumé

Nous sommes à Paris le 4 mai 1897, jour de l’inauguration du Bazar de la Charité, manifestation mondaine à but caritatif créée en 1885 à Paris par le financier Henri Blount et présidée par le baron de Mackau. On y vendait toutes sortes d’objets — objets d’arts, bibelots, tableaux, bijoux, etc. – offerts par les familles riches au profit des pauvres.

Le 1er épisode commence par une scène où Marc-Antoine de Lenverpré (Gilbert Melki), qui vise la présidence du Sénat, gifle violemment son épouse, Adrienne de Lenverpré (Audrey Fleurot), qui tombe au sol, après avoir appris qu’elle voulait divorcer. Il a aussi pris la décision d’envoyer leur fille Camille dans un pensionnat à l’étranger et lui annonce qu’elle ne la reverra que si elle ne laisse rien paraître de leur différend et l’entraine avec lui à l’inauguration du Bazar de la Charité où elle devra faire bonne figure.

Au même moment, un fiacre conduit par Jean Rivière (Aurélien Wiik), le cocher des Jeansin, qui dépose Alice de Jeansin (Camille Lou), la fille du président d'honneur du bazar, Auguste de Jeansin (Antoine Duléry) et sa bonne, Rose Rivière (Julie de Bona) devant l’entrée du bazar.

À l’intérieur, on découvre une vaste allée centrale, bordée le long des murs de vingt-deux comptoirs aux noms évocateurs : « À la tour de Nesle », « À la truie qui file », « Au lion d’or », « Au chat botté ». Dans un appentis sera proposé aux visiteurs une attraction toute nouvelle :  un spectacle de cinématographe où l'on pourra voir les images animées des frères Lumière : La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat et L'Arroseur arrosé.

Dès l’entrée, Alice se heurte à Victor Minville (Victor Meutelet), un charmant voyou qui lui rend la montre qu’il lui avait volée. Puis elle rencontre son amie Odette de la Trémoille (Adèle Galloy), accompagnée de son fils Thomas qui désire voir les films.

Suite à l’explosion accidentelle du projecteur de cinéma, le feu se propage aux décors de manière fulgurante, d’autant plus vite qu’un velum en toile goudronnée servait de plafond à la galerie. La panique est totale. Les portes, en nombre insuffisants, sont vite obstruées par les fuyards. On dénombra plus d’une 100e de morts, et 250 blessés, dont beaucoup furent gravement brûlés. Ce furent particulièrement les femmes qui payèrent un lourd tribut, la plupart gênées dans leur fuite par leurs robes encombrantes qui prirent feu, périrent brûlées vives. Parmi elles, de nombreuses femmes de la haute société, qui avaient fait des dons ou tenaient des stands, parmi lesquelles la princesse Sophie-Charlotte de Bavière, duchesse d’Alençon, sœur cadette de Sissi.   

Le préfet de police, plutôt que de reconnaître la responsabilité des organisateurs et les imprudences commises dans l’organisation, voulut faire porter le chapeau aux anarchistes, qui n’y étaient pour rien.   

Mon opinion

Je n’avais pas vu cette mini-série lors de sa première diffusion en 2019 et j’ai pu profiter de sa reprogrammation pour la voir en septembre 2022. Je ne connaissais que vaguement l’histoire terrible du Bazar de la Charité, et j’ai été bluffé par la mise en scène et les reconstitutions d’époque même si la 1ère partie m’a paru très longue et difficile avec ces scènes d’incendie terriblement éprouvantes, en particulier les souffrances des brûlés, surtout quand on se replace dans le contexte de l’époque. La 2ème partie, plus romancée, avec ses rebondissements à la Gaston Leroux est sans doute plus grand-public mais a l’avantage de nous proposer des personnages de femmes fortes qui se battent contre l’ordre établi, parti-pris que l’on retrouve dans la mini-série Les combattantes, réalisée par les mêmes auteurs avec en grande partie le même casting.        

 

vendredi 16 septembre 2022

TOUT LE MONDE AIME JEANNE Comédie de Céline DEVAUX (FR-PT 2022)

 


Tout le monde aime Jeanne est une comédie franco-portugaise réalisée par Céline Devaux et sortie en 2022.

Résumé

Jeanne Mayer (Blanche Gardin) est distinguée comme « Femme de l’année » pour avoir mis au point le Projet Nausicaa, une structure immergée censée nettoyer les océans de ses déchets plastique. Or, au moment de son lancement, la structure coule et Jeanne coule avec elle, perdant toute crédibilité de la part de ses sponsors et se trouvant du jour au lendemain confrontée à la faillite personnelle.

Heureusement, au décès de sa mère Claudia (Marthe Keller), morte un an auparavant, elle a hérité d’un appartement à Lisbonne, en copropriété avec son frère Simon (Maxence Tual), kinésithérapeute. Il lui prête ‘argent nécessaire pour partir à Lisbonne afin de se charger de vendre l’appartement de leur mère, dont on apprend qu’elle n’est pas morte de mort naturelle mais qu’elle s’est suicidée en se jetant d’un des deux ponts qui franchissent le Tage.   

A l'aéroport, elle rencontre Jean (Laurent Lafitte), un ancien camarade de lycée aux manières particulièrement sans-gêne.

Arrivée à Lisbonne, elle est attendue par Vitor (Nuno Lopes), un ex, qui est désormais marié et est professeur de musique.

Lorsque Jeanne se retrouve seule, les souvenirs de son enfance et de sa mère, avec laquelle elle ne s’entendait pas bien, remontent à la surface et accentuent sa dépression. Elle appelle Jean, qui s’occupe de sa nièce, Theodora et qui, sous ses aspects provocateurs, s’avère beaucoup plus complexe et sensible que ce qu’il veut bien laisser paraître. Il s’avère qu’il connaît bien la dépression pour avoir déjà été hospitalisé en HP (hôpital psychiatrique) et l’aide à surmonter la sienne.   

Mon opinion

Je connaissais Blanche Gardin que j’avais vue dans des stand-up dont l’humour passablement « trash » ne m’avait pas particulièrement séduit. Avant ce film, je ne savais pas qu’elle était déjà apparue dans une 20e de films et autant de pièces de théâtre et qu’elle était assez engagée pour avoir refusé une décoration du ministère de la Culture en 2019 en adjoignant à son refus une lettre sans détour sur la politique sociale d’Emmanuel Macron. Ce film est à son image qui aborde, sous l’aspect d’une comédie où l’humour noir est à l’honneur, des sujets comme celui du deuil et des relations ambigües mère-fille.

Dire qu’il est totalement réussi serait aller un peu vite en besogne car, connaissant le mordant de Blanche Gardin, on se serait attendu à des dialogues plus incisifs. Les petites séquences animées intercalées tout au long du film qui représentent la voix intérieure de l’héroïne, pour être une trouvaille intéressante, ne m’ont pas paru être exploitées au mieux.

Il en reste une comédie plus mélancolique que véritablement comique, avec quelques belles séquences qui mettent en valeur Lisbonne (le film a bénéficié de l’aide des services du tourisme portugais), en particulier la séquence du générique de fin, avec la déambulation des deux héros sur le entre les containers colorés du port de commerce de Lisbonne.      

mercredi 14 septembre 2022

GOOD DOCTOR - Saison 5

 


Good Doctor (saison 5) : la saison 5 de la série est diffusée sur TF1 tous les mercredis soir depuis le 30 août 2022.

Résumé

Au début de cette nouvelle saison, l’hôpital San Andres St. Bonaventure vient d’être racheté par Ethicure, une société destinée à faire de l’argent, dont la nouvelle directrice, Salen Morrison veut imposer des méthodes managériales qui heurtent la déontologie des médecins. Alors que l’équipe médicale est tétanisée et n’ose pas s’opposer à la nouvelle directrice et à ses décisions arbitraires, Shaun (Freddie Highmore) s’oppose d’autant plus frontalement à Salen que les préparatifs de son mariage avec Lea (Page Spara) le perturbent considérablement.

Mon opinion

Bien que les scénaristes exagèrent souvent en nous présentant des situations invraisemblables, la série est toujours aussi jouissive grâce au jeu et aux dialogues savoureux des personnages, à commencer par Freddie Highmore, dans le rôle du Dr. Shaun Murphy. mais il faudrait citer tous les autres car chacun, à son niveau, incarne une personnalité complexe et attachante, y compris la nouvelle venue, Salen Morrison (Rachel Bay Jones) que l'on adore détester.    

CHAMPION Téléfilm de Mona ACHACHE (FR-2022)

 


Champion est un téléfilm en 2 parties de Mona Achache, sur un scénario de Sabrina Compeyron et Olivier Gorce, avec Kendji Girac dans le rôle principal. Ce téléfilm est une création de la chaîne TF1 sur laquelle il a été programmé le 5 septembre 2022.

Résumé

Zack (Kendji Girac) travaille avec son père à la menuiserie familiale. Il semble épanoui, bien dans sa peau et est apprécié de tous, en particulier dans le club de boxe local dans lequel il est entraîneur bénévole.  Mais lorsque son père a un grave accident et se retrouve dans le coma, Zach doit faire face, seul, non seulement aux chantiers en cours, mais à tout ce qui concerne la gestion administrative de l’entreprise, devis, factures, comptabilité... Et c’est la catastrophe car, à 24 ans, Zack est illetré. Seul son père était au courant de son handicap et en grande partie responsable de sa situation car il l’avait encouragé très tôt à quitter l’école. Trop fier pour accepter l’aide qu’on lui propose, Zach se renferme sur lui-même jusqu’à ce qu’il tombe amoureux d’Inès (Hanane El Yousfi) une jeune femme qui élève seule son petit frère Anthony (Keanu Peyran). On ne le sait pas au début mais Anthony est malade et il se bat contre un cancer. Devant la force que montre Anthony, Zach accepte d’affronter lui aussi son handicap et décide d’apprendre à lire et à écrire.

Mon opinion

On le sait peu mais l’illettrisme est un sujet grave qui touche 7% de la population (soit plus de 2,5 millions de personnes) et, avec la dégradation du système scolaire, est en croissance permanente en France. Aborder ce sujet sous la forme d’un téléfilm était une gageure qu’ont su relever intelligemment la réalisatrice Mona Achache et ses scénaristes en confiant à Kendji Girac le rôle principal. D’origine gitane, Kendji Girac, découvert dans The Voice en 2014, a fait depuis un beau parcours de chanteur, son album Color gitano, qui s’est vendu à 1 million d’exemplaires, lui ayant valu, en 2000, alors qu’il avait à peine 18 ans, deux NRJ Music Awards en tant que « révélation francophone » et « chanson francophone » de l’année. Faisant partie des « gens du voyage », il n’a suivi l’école que partiellement, et a arrêté ses études à 16 ans pour devenir élagueur. Son parcours atypique le destinait à interpréter le rôle de Zach, qu’il incarne avec une justesse et une sincérité étonnante. Une autre révélation de ce téléfilm est le jeune Keanu Peyran (vu dans la série Clem) lui aussi parfaitement à l’aise dans le rôle de ce petit garçon qui lutte avec courage et détermination contre un cancer.     

LE TIGRE ET LE PRESIDENT film de jean-Marc PEYREFITTE (FR-BE 2022)


Le Tigre et le Président
est un film franco-belge réalisé par Jean-Marc Peyrefitte et sorti en 2022.

Résumé 

Le film se déroule en janvier 1920. Paul Deschanel (Jacques Gamblin) se présente à la présidence de la République contre Georges Clemenceau (André Dussolier), le « Père de la victoire », qui était pourtant le grand favori, et est élu, à la grande surprise de ses adversaires.  Clemenceau est meurtri par cette défaite à laquelle il ne s’attendait pas au profit d’un homme inconnu du grand public, qui se définit comme un républicain progressiste aux idées novatrices : décentralisation, vote des femmes, élection du président au suffrage universel, impôt sur le revenu, mesures sociales, etc. Il se démarque surtout de ses prédécesseurs qui se sont félicités des termes du Traité de Versailles condamnant l’Allemagne à de lourds dommages de guerre, craignant que ceux-ci n’aient pour conséquence une nouvelle guerre, ce en quoi il avait, hélas, entièrement raison.

Mais Deschanel doit bien vite déchanter car la constitution de la 3ème République ne donne que peu de pouvoirs au président et il se trouve confronté à l’immobilisme de la chambre et à la farouche opposition des forces conservatrices qui ne veulent pas de ses mesures progressistes. Epuisé par les voyages de représentation que lui impose sa charge, il bascule dans la dépression et les crises d’angoisse. C’est alors que, le 23 mai 1920, lors d’un voyage en train de nuit qui l’amenait à Montargis, il tombe du train en voulant ouvrir une fenêtre. On ne saura jamais la cause de cet accident, heureusement sans gravité : somnambulisme ? syndrome d’Elpénor ?

A partir de là, ses détracteurs s’en donnent à cœur joie, s’appuyant sur une presse satirique sans pitié qui en font un fou ou un suicidaire, et le poussent à la démission qui sera effective le 21 septembre. Il ne sera resté président que sept mois. 

Mon opinion

Malgré une brillante distribution (André Dussolier, Jacques Gamblin, dans les rôles principaux mais aussi Christian Hecq, de la Comédie Française, dans le rôle de Millerand, Anna Mouglalis, etc.), j’ai été très déçu par ce film. Le réalisateur, qui n’avait jusque-là produit que des courts métrages ou des clips publicitaires, qui n’avait visiblement pas les épaules pour un film aussi ambitieux, s’est laissé dépasser par son sujet, préférant ridiculiser ses personnages plutôt que de tenter une réhabiliation d'un président maltraité par l'histoire et d'une période-charnière autrement plus passionnante. que ce que l'on nous montre.