samedi 24 septembre 2022

LE BAZAR DE LA CHARITE Mini-série réalisée par Alexandre LAURENT (FR-BE 2019)

 

Le Bazar de la Charité est une mini-série historique franco-belge en huit épisodes de 52 minutes, créée par Catherine Ramberg, réalisée par Alexandre Laurent et diffusée en 2019 sur TF1. Elle s’inspire d'un fait réel dramatique, l'incendie du Bazar de la Charité, survenu en 1897 à Paris.

Résumé

Nous sommes à Paris le 4 mai 1897, jour de l’inauguration du Bazar de la Charité, manifestation mondaine à but caritatif créée en 1885 à Paris par le financier Henri Blount et présidée par le baron de Mackau. On y vendait toutes sortes d’objets — objets d’arts, bibelots, tableaux, bijoux, etc. – offerts par les familles riches au profit des pauvres.

Le 1er épisode commence par une scène où Marc-Antoine de Lenverpré (Gilbert Melki), qui vise la présidence du Sénat, gifle violemment son épouse, Adrienne de Lenverpré (Audrey Fleurot), qui tombe au sol, après avoir appris qu’elle voulait divorcer. Il a aussi pris la décision d’envoyer leur fille Camille dans un pensionnat à l’étranger et lui annonce qu’elle ne la reverra que si elle ne laisse rien paraître de leur différend et l’entraine avec lui à l’inauguration du Bazar de la Charité où elle devra faire bonne figure.

Au même moment, un fiacre conduit par Jean Rivière (Aurélien Wiik), le cocher des Jeansin, qui dépose Alice de Jeansin (Camille Lou), la fille du président d'honneur du bazar, Auguste de Jeansin (Antoine Duléry) et sa bonne, Rose Rivière (Julie de Bona) devant l’entrée du bazar.

À l’intérieur, on découvre une vaste allée centrale, bordée le long des murs de vingt-deux comptoirs aux noms évocateurs : « À la tour de Nesle », « À la truie qui file », « Au lion d’or », « Au chat botté ». Dans un appentis sera proposé aux visiteurs une attraction toute nouvelle :  un spectacle de cinématographe où l'on pourra voir les images animées des frères Lumière : La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat et L'Arroseur arrosé.

Dès l’entrée, Alice se heurte à Victor Minville (Victor Meutelet), un charmant voyou qui lui rend la montre qu’il lui avait volée. Puis elle rencontre son amie Odette de la Trémoille (Adèle Galloy), accompagnée de son fils Thomas qui désire voir les films.

Suite à l’explosion accidentelle du projecteur de cinéma, le feu se propage aux décors de manière fulgurante, d’autant plus vite qu’un velum en toile goudronnée servait de plafond à la galerie. La panique est totale. Les portes, en nombre insuffisants, sont vite obstruées par les fuyards. On dénombra plus d’une 100e de morts, et 250 blessés, dont beaucoup furent gravement brûlés. Ce furent particulièrement les femmes qui payèrent un lourd tribut, la plupart gênées dans leur fuite par leurs robes encombrantes qui prirent feu, périrent brûlées vives. Parmi elles, de nombreuses femmes de la haute société, qui avaient fait des dons ou tenaient des stands, parmi lesquelles la princesse Sophie-Charlotte de Bavière, duchesse d’Alençon, sœur cadette de Sissi.   

Le préfet de police, plutôt que de reconnaître la responsabilité des organisateurs et les imprudences commises dans l’organisation, voulut faire porter le chapeau aux anarchistes, qui n’y étaient pour rien.   

Mon opinion

Je n’avais pas vu cette mini-série lors de sa première diffusion en 2019 et j’ai pu profiter de sa reprogrammation pour la voir en septembre 2022. Je ne connaissais que vaguement l’histoire terrible du Bazar de la Charité, et j’ai été bluffé par la mise en scène et les reconstitutions d’époque même si la 1ère partie m’a paru très longue et difficile avec ces scènes d’incendie terriblement éprouvantes, en particulier les souffrances des brûlés, surtout quand on se replace dans le contexte de l’époque. La 2ème partie, plus romancée, avec ses rebondissements à la Gaston Leroux est sans doute plus grand-public mais a l’avantage de nous proposer des personnages de femmes fortes qui se battent contre l’ordre établi, parti-pris que l’on retrouve dans la mini-série Les combattantes, réalisée par les mêmes auteurs avec en grande partie le même casting.        

 

vendredi 16 septembre 2022

TOUT LE MONDE AIME JEANNE Comédie de Céline DEVAUX (FR-PT 2022)

 


Tout le monde aime Jeanne est une comédie franco-portugaise réalisée par Céline Devaux et sortie en 2022.

Résumé

Jeanne Mayer (Blanche Gardin) est distinguée comme « Femme de l’année » pour avoir mis au point le Projet Nausicaa, une structure immergée censée nettoyer les océans de ses déchets plastique. Or, au moment de son lancement, la structure coule et Jeanne coule avec elle, perdant toute crédibilité de la part de ses sponsors et se trouvant du jour au lendemain confrontée à la faillite personnelle.

Heureusement, au décès de sa mère Claudia (Marthe Keller), morte un an auparavant, elle a hérité d’un appartement à Lisbonne, en copropriété avec son frère Simon (Maxence Tual), kinésithérapeute. Il lui prête ‘argent nécessaire pour partir à Lisbonne afin de se charger de vendre l’appartement de leur mère, dont on apprend qu’elle n’est pas morte de mort naturelle mais qu’elle s’est suicidée en se jetant d’un des deux ponts qui franchissent le Tage.   

A l'aéroport, elle rencontre Jean (Laurent Lafitte), un ancien camarade de lycée aux manières particulièrement sans-gêne.

Arrivée à Lisbonne, elle est attendue par Vitor (Nuno Lopes), un ex, qui est désormais marié et est professeur de musique.

Lorsque Jeanne se retrouve seule, les souvenirs de son enfance et de sa mère, avec laquelle elle ne s’entendait pas bien, remontent à la surface et accentuent sa dépression. Elle appelle Jean, qui s’occupe de sa nièce, Theodora et qui, sous ses aspects provocateurs, s’avère beaucoup plus complexe et sensible que ce qu’il veut bien laisser paraître. Il s’avère qu’il connaît bien la dépression pour avoir déjà été hospitalisé en HP (hôpital psychiatrique) et l’aide à surmonter la sienne.   

Mon opinion

Je connaissais Blanche Gardin que j’avais vue dans des stand-up dont l’humour passablement « trash » ne m’avait pas particulièrement séduit. Avant ce film, je ne savais pas qu’elle était déjà apparue dans une 20e de films et autant de pièces de théâtre et qu’elle était assez engagée pour avoir refusé une décoration du ministère de la Culture en 2019 en adjoignant à son refus une lettre sans détour sur la politique sociale d’Emmanuel Macron. Ce film est à son image qui aborde, sous l’aspect d’une comédie où l’humour noir est à l’honneur, des sujets comme celui du deuil et des relations ambigües mère-fille.

Dire qu’il est totalement réussi serait aller un peu vite en besogne car, connaissant le mordant de Blanche Gardin, on se serait attendu à des dialogues plus incisifs. Les petites séquences animées intercalées tout au long du film qui représentent la voix intérieure de l’héroïne, pour être une trouvaille intéressante, ne m’ont pas paru être exploitées au mieux.

Il en reste une comédie plus mélancolique que véritablement comique, avec quelques belles séquences qui mettent en valeur Lisbonne (le film a bénéficié de l’aide des services du tourisme portugais), en particulier la séquence du générique de fin, avec la déambulation des deux héros sur le entre les containers colorés du port de commerce de Lisbonne.      

mercredi 14 septembre 2022

GOOD DOCTOR - Saison 5

 


Good Doctor (saison 5) : la saison 5 de la série est diffusée sur TF1 tous les mercredis soir depuis le 30 août 2022.

Résumé

Au début de cette nouvelle saison, l’hôpital San Andres St. Bonaventure vient d’être racheté par Ethicure, une société destinée à faire de l’argent, dont la nouvelle directrice, Salen Morrison veut imposer des méthodes managériales qui heurtent la déontologie des médecins. Alors que l’équipe médicale est tétanisée et n’ose pas s’opposer à la nouvelle directrice et à ses décisions arbitraires, Shaun (Freddie Highmore) s’oppose d’autant plus frontalement à Salen que les préparatifs de son mariage avec Lea (Page Spara) le perturbent considérablement.

Mon opinion

Bien que les scénaristes exagèrent souvent en nous présentant des situations invraisemblables, la série est toujours aussi jouissive grâce au jeu et aux dialogues savoureux des personnages, à commencer par Freddie Highmore, dans le rôle du Dr. Shaun Murphy. mais il faudrait citer tous les autres car chacun, à son niveau, incarne une personnalité complexe et attachante, y compris la nouvelle venue, Salen Morrison (Rachel Bay Jones) que l'on adore détester.    

CHAMPION Téléfilm de Mona ACHACHE (FR-2022)

 


Champion est un téléfilm en 2 parties de Mona Achache, sur un scénario de Sabrina Compeyron et Olivier Gorce, avec Kendji Girac dans le rôle principal. Ce téléfilm est une création de la chaîne TF1 sur laquelle il a été programmé le 5 septembre 2022.

Résumé

Zack (Kendji Girac) travaille avec son père à la menuiserie familiale. Il semble épanoui, bien dans sa peau et est apprécié de tous, en particulier dans le club de boxe local dans lequel il est entraîneur bénévole.  Mais lorsque son père a un grave accident et se retrouve dans le coma, Zach doit faire face, seul, non seulement aux chantiers en cours, mais à tout ce qui concerne la gestion administrative de l’entreprise, devis, factures, comptabilité... Et c’est la catastrophe car, à 24 ans, Zack est illetré. Seul son père était au courant de son handicap et en grande partie responsable de sa situation car il l’avait encouragé très tôt à quitter l’école. Trop fier pour accepter l’aide qu’on lui propose, Zach se renferme sur lui-même jusqu’à ce qu’il tombe amoureux d’Inès (Hanane El Yousfi) une jeune femme qui élève seule son petit frère Anthony (Keanu Peyran). On ne le sait pas au début mais Anthony est malade et il se bat contre un cancer. Devant la force que montre Anthony, Zach accepte d’affronter lui aussi son handicap et décide d’apprendre à lire et à écrire.

Mon opinion

On le sait peu mais l’illettrisme est un sujet grave qui touche 7% de la population (soit plus de 2,5 millions de personnes) et, avec la dégradation du système scolaire, est en croissance permanente en France. Aborder ce sujet sous la forme d’un téléfilm était une gageure qu’ont su relever intelligemment la réalisatrice Mona Achache et ses scénaristes en confiant à Kendji Girac le rôle principal. D’origine gitane, Kendji Girac, découvert dans The Voice en 2014, a fait depuis un beau parcours de chanteur, son album Color gitano, qui s’est vendu à 1 million d’exemplaires, lui ayant valu, en 2000, alors qu’il avait à peine 18 ans, deux NRJ Music Awards en tant que « révélation francophone » et « chanson francophone » de l’année. Faisant partie des « gens du voyage », il n’a suivi l’école que partiellement, et a arrêté ses études à 16 ans pour devenir élagueur. Son parcours atypique le destinait à interpréter le rôle de Zach, qu’il incarne avec une justesse et une sincérité étonnante. Une autre révélation de ce téléfilm est le jeune Keanu Peyran (vu dans la série Clem) lui aussi parfaitement à l’aise dans le rôle de ce petit garçon qui lutte avec courage et détermination contre un cancer.     

LE TIGRE ET LE PRESIDENT film de jean-Marc PEYREFITTE (FR-BE 2022)


Le Tigre et le Président
est un film franco-belge réalisé par Jean-Marc Peyrefitte et sorti en 2022.

Résumé 

Le film se déroule en janvier 1920. Paul Deschanel (Jacques Gamblin) se présente à la présidence de la République contre Georges Clemenceau (André Dussolier), le « Père de la victoire », qui était pourtant le grand favori, et est élu, à la grande surprise de ses adversaires.  Clemenceau est meurtri par cette défaite à laquelle il ne s’attendait pas au profit d’un homme inconnu du grand public, qui se définit comme un républicain progressiste aux idées novatrices : décentralisation, vote des femmes, élection du président au suffrage universel, impôt sur le revenu, mesures sociales, etc. Il se démarque surtout de ses prédécesseurs qui se sont félicités des termes du Traité de Versailles condamnant l’Allemagne à de lourds dommages de guerre, craignant que ceux-ci n’aient pour conséquence une nouvelle guerre, ce en quoi il avait, hélas, entièrement raison.

Mais Deschanel doit bien vite déchanter car la constitution de la 3ème République ne donne que peu de pouvoirs au président et il se trouve confronté à l’immobilisme de la chambre et à la farouche opposition des forces conservatrices qui ne veulent pas de ses mesures progressistes. Epuisé par les voyages de représentation que lui impose sa charge, il bascule dans la dépression et les crises d’angoisse. C’est alors que, le 23 mai 1920, lors d’un voyage en train de nuit qui l’amenait à Montargis, il tombe du train en voulant ouvrir une fenêtre. On ne saura jamais la cause de cet accident, heureusement sans gravité : somnambulisme ? syndrome d’Elpénor ?

A partir de là, ses détracteurs s’en donnent à cœur joie, s’appuyant sur une presse satirique sans pitié qui en font un fou ou un suicidaire, et le poussent à la démission qui sera effective le 21 septembre. Il ne sera resté président que sept mois. 

Mon opinion

Malgré une brillante distribution (André Dussolier, Jacques Gamblin, dans les rôles principaux mais aussi Christian Hecq, de la Comédie Française, dans le rôle de Millerand, Anna Mouglalis, etc.), j’ai été très déçu par ce film. Le réalisateur, qui n’avait jusque-là produit que des courts métrages ou des clips publicitaires, qui n’avait visiblement pas les épaules pour un film aussi ambitieux, s’est laissé dépasser par son sujet, préférant ridiculiser ses personnages plutôt que de tenter une réhabiliation d'un président maltraité par l'histoire et d'une période-charnière autrement plus passionnante. que ce que l'on nous montre.   

lundi 12 septembre 2022

LA DEGUSTATION Comédie d'Ivan CALBERAC (FR-2022)

 


La dégustation est une comédie française d’Ivan Calbérac (FR-2022) – Avec Bernard Campan et Isabelle Carré. Le film est inspiré d’une pièce de théâtre, jouée avec succès plus de 300 fois au Théâtre de la Renaissance, écrite et mise en scène par le même réalisateur et les mêmes acteurs. La pièce a reçu un Molière en 2019.

Résumé

Jacques (Bernard Campan) tient une cave à vin au bord de la faillite. Divorcé, alcoolique sans vouloir l’admettre, il a aussi un fichu caractère qui fait fuir les clients, mettant en péril la survie de son commerce. Il a en outre un sérieux problème cardiaque et, en voulant déplacer une caisse de vin dans sa cave, il est victime d’un infarctus. Heureusement, son ami médecin intervient pour le sauver in extremis mais il lui interdit désormais de toucher à l’alcool et l’incite à prendre une aide.    

Un jour Hortense (Isabelle Carré), sage-femme en mal d'enfant, entre dans sa boutique. Elle s’occupe des SDF de la paroisse et voudrait leur faire découvrir un bon vin. Son attention est attirée par une affichette indiquant que Jacques organise de temps en temps des dégustations et elle s’y inscrit.

Entre temps, Jacques, cédant aux conseils de son médecin, a pris un apprenti, Steve (Mounir Amamra), un jeune beur en liberté conditionnelle, au franc-parler décoiffant.

Bien que tout sépare ces personnages, ces trois éclopés de la vie, vont finir par bien s’entendre et à s’épauler dans leur résurrection.

Mon opinion

J’avais découvert Ivan Calbérac en 2013 grâce à un téléfilm plein de finesse l’autisme, qui est sujet qui me passionne, Simple, avec deux jeunes acteurs remarquables, Julien Drion et Bastien Bouillon. Je l’avais retrouvé ensuite dans la comédie Venise n’est pas en Italie, tirée de son livre que j’avais adoré et aussi L’étudiante et M. Henri (2012).

Ce film est dans la même veine : c’est une comédie, certes, mais qui aborde, avec une apparente légèreté, des sujets graves comme le deuil, l’alcoolisme, la solitude… Le tandem inattendu Bernard Campan Isabelle Carré est surprenant mais il fonctionne indéniablement. Quant au jeune Mounir Amamra, c’est une belle découverte !

Un sans-faute de plus pour Ivan Calbérac, décidemment bien plus doué pour écrire et filmer des comédies que beaucoup de ses contemporains.

dimanche 11 septembre 2022

REVOIR PARIS Film d'Alice WINOCOUR (FR- 2022)

 


Revoir Paris est un film dramatique français réalisé par Alice Winocour, sorti en 2022. Le film est inspiré des attentats terroristes de Paris en novembre 2015. Alice Winocour a aussi réalisé le film Proxima inspiré par la carrière de femmes astronautes  

Résumé

Mia (Virginie Efira) travaille comme traductrice de russe à Radio France. Elle vit en couple avec Vincent (Grégoire Colin), qui est médecin, et leur chat. Un soir qu’ils sont au restaurant en amoureux, Vincent doit brusquement s’absenter après un appel de l’hôpital. Mia décide de rentrer chez elle mais, comme il pleut à verses et qu’elle est à moto, elle entre à l’Etoile d’Or, un restaurant, pour se mettre à l’abri en attendant que l’orage passe.

Alors qu’elle est attablée en train d’écrire, son stylo se met à fuir et elle se lève pour aller laver ses mains tachées d’encre. Pendant qu’elle est aux toilettes, on entend des bruits de fusillades : ce sont les terroristes qui font un carnage dans le restaurant. Elle-même est grièvement blessée mais survit.

Après être restée en convalescence plusieurs mois hors de Paris, elle y revient pour affronter ses traumatismes et retourne sur les lieux pour tenter de retrouver le souvenir de ce qui s’est réellement passé.

Au cours de ces difficiles moments, elle rencontre Thomas (Benoît Magimel), lui aussi gravement blessé en particulier à une jambe, qui l’aide à se reconstruire.    

Mon opinion

Connaissant le sujet de ce film, j’ai hésité à aller le voir mais je ne le regrette pas. C’est un beau film, douloureux, certes, mais aussi sensible et lumineux, où Virginie Efira, que l’on a connu dans des rôles plus légers, interprète tout en retenue une femme meurtrie mais combative et qui veut affronter une réalité que sa mémoire a  effacée. Alice Winocour lui offre, avec le personnage de Mia, son plus beau rôle. Benoît Magimel, dans son personnage de dur au cœur tendre, est lui aussi parfait.    

LA OU CHANTENT LES ECREVISSES Drame d'Olivia NEWMAN (USA-2022)

 


Là où chantent les écrevisses est un film dramatique américain réalisé par Olivia Newman et sorti en 2022. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Delia Owens paru en 2018 aux Etats-Unis.

Résumé

Le film se déroule dans les années 50-60 en Caroline du Nord. On retrouve le corps d’un jeune homme au pied d’une tour d’observation située au milieu des marécages à l’écart d’une petite ville de Caroline du Nord. Bien qu’on ne sache pas s’il s’agit d’un accident, d’un suicide ou d’un meurtre, la rumeur accuse immédiatement Kya Clark (Daisy Edgar-Jones), que tout le monde surnomme « la fille des marais », du meurtre.

Le film nous montre ensuite l’enfance difficile de Kya (Jojo Regina puis Leslie France) dont le père (Garret Dillahunt), violent avec toute sa famille, est resté seul avec elle après le départ consécutif de sa femme, Ma (Ahna O'Reilly), puis des autres membres de la famille. Un jour, lui aussi disparaît mystérieusement et, vers l’âge de 9 ou 10 ans, Kya se retrouve seule. Elle se débrouille pour survivre avec ce qu’elle a appris de son père : elle pêche des moules dans le marais et va les vendre les moules à la petite épicerie locale tenue par un couple de noirs, Jumpin (Sterling Macer Jr) et Mabel (Charlene ‘Michael’ Hyatt). En tant que noirs, eux aussi sont stigmatisés et ils l’aident de leur mieux. Une seule autre personne montre à la fillette un peu de compassion, Tom Milton (David Strathaim), un avocat à la retraite. Il l’encourage à aller à l’école mais, moquée par les autres enfants, elle s’enfuit et n’y remet jamais les pieds.

Son enfance se déroule ainsi dans la solitude, au milieu de la nature et des animaux. Un jour, cependant, alors qu’elle entre dans l’adolescence, elle rencontre un garçon de son âge, Tate Walker (Taylor John Smith), un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Plus tard, ils tombent amoureux mais il la respecte. Comme elle a acquis une grande connaissance des milieux qui l’entourent et qu’elle dessine bien, elle reproduit, dans des cahiers, tout ce qu’elle voit autour d’elle : plantes, oiseaux, coquillages. Tate, admiratif, l’encourage à publier son travail et, avant de partir pour l’université, il lui donne une liste d’éditeurs à contacter tout en lui promettant de revenir la voir à l’occasion de la fête de l’Indépendance : depuis la plage où ils se sont aimés, ils regarderont ensemble le feu d’artifice.

Au jour dit, Mya, qui s’était fait une joie de ce rendez-vous, doit déchanter : Tate n’est pas venu et ne lui a donné aucune nouvelle.

Un autre garçon lui fait la cour, Chase Andrews (Harris Dickinson). Il est le fils de riches commerçants. Dépitée par la trahison de Tate, elle qui souffert de tant d’abandons, elle finit par accepter ses avances.

Entre temps, un des éditeurs qu’elle avait contactés accepte de la publier et son livre est un succès.   

A quelque temps de là, Chase lui apprend froidement qu’il est fiancé à une autre, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre Mya de ses assiduités et, lorsqu’elle se refuse à lui, Chase devient violent.

C’est sur ces entrefaites que Tate revient de l’université. D’abord, elle est furieuse et refuse de le voir et de lui pardonner. Mais, alors que Chase continue à l’importuner, il est retrouvé mort à peu de distance de chez elle.

Les premiers éléments de l'enquête policière à charge mènent sur la piste de la « Fille des Marais » qui est défendue dans son procès par Tom Milton, l’avocat qui l’avait encouragée à aller à l’école. Mais il lui est difficile de la défendre car Mya reste mutique et refuse toute explication sur ce qui s’est passé face à un jury qui l’a déjà condamnée.

Heureusement Milton a des arguments solides : Mya était à une séance de dédicaces lorsque Chase est mort et il finit, in extremis, par convaincre le jury de l’innocence de Mya.

On ne saura jamais ce qui s’est passé mais on suppose, à quelques détails (le bonnet rouge) que c’est Tate qui, pour défendre Mya, a tué Chase.  

Autour du film

L’auteur, Delia Owens, est une spécialiste reconnue de la faune africaine qui, à 73 ans, après avoir publié plusieurs ouvrages de zoologie, a écrit ce premier roman policier, devenu un best-seller, qui fait une large part à la nature.

Le film a été produit par l’actrice Reese Witherspoon qui a été séduite par le roman.

Mya, la « fille des marais » à l’âge adulte, est incarnée par Daisy Edgar-Jones, qui incarnait Marianne, l’héroïne de Normal people.   

Le film, censé se dérouler en Caroline du Nord a été tourné en Louisiane.

La chanson du générique Carolina, a été composée et interprétée par Taylor Swift et la bande son par  Mychael Danna, le compositeur de la musique de l’Odyssée de Pi.  

La très belle photographie du film est due à Poly Morgan.  

Mon opinion

Ne cherchez pas les écrevisses du titre car ce crustacé ne chante pas. C’est une allégorie de la solitude magnifiée par la nature dans laquelle (sur)vit Mya. Ce film est superbe par la beauté de ses images, pour sa musique, pour ses personnages, pour la finesse de ses sentiments. Dans une actualité cinématographique bien peu intéressante, ce film mérite d’être vu sur grand écran.

 

mercredi 7 septembre 2022

ONCE UPON A TIME... IN HOLLYWOOD Film de Quentin TARANTINO (US-GB 2019)

 


Vu à la télévision

Once Upon a Time… in Hollywood est un film américano-britannique écrit, coproduit et réalisé par Quentin Tarantino, sorti en 2019.

Résumé

Le film est censé se dérouler en 1969 à Hollywwod. Après avoir été la vedette d’une série de western à succès, Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), toujours accompagné de sa doublure-cascades et homme à tout faire, Cliff Booth (Brad Pitt), traverse une mauvaise passe et cherche désespérément à relancer sa carrière dans une industrie du cinéma en pleine mutation sous l’impulsion de la protestation contre la guerre du Vietnam, du mouvement hippie et de la libéralisation des mœurs.

Lors d’un déjeuner, son agent Marvin Schwarz (Al Pacino) lui propose, pour redonner un souffle à sa carrière, d’aller en Italie tourner des westerns spaghettis, ce que Dalton refuse.

Lorsqu’on apprend que la maison de Rick Dalton côtoie celle du couple Sharon Tate (Margot Robbie) et Roman Polanski, on comprend que le film ne nous épargnera pas un évènement qui a marqué Hollywood, le massacre, le 9 août 1969, l’assassinat de Sharon Tate enceinte et de ses amis par les disciples du gourou Charles Manson. Mais, comme dans son film Inglorious Basterds, Tarantino prend des libertés avec la réalité en terminant son film sur une fin plus heureuse, bien que sanglante, en épargnant Sharon Tate et en massacrant les méchants.

Mon opinion

Je n’avais pas pu voir ce film lors de sa sortie en plein confinement et je me faisais une joie de le voir lors de sa diffusion sur France 2 dimanche 4 septembre 2022. J’ai déjà dit ici que je n’avais jamais été un grand fan de Tarantino. J’avais cependant apprécié l’humour et le ton décalé d’Inglorious Bastards mais j’ai détesté ce long pensum de 3 heures où, à part la scène finale, il ne se passe pas grand-chose. J’ai cependant bien compris le propos du réalisateur (à moins que ce ne soit un prétexte) : les références cinématographiques, la nostalgie, etc. mais tout ce que j’ai vu, c’est une succession de scènes qui s’étirent en longueur, des dialogues d’une platitude abyssale, des images laides et sans relief, de bons acteurs employés à contre-emploi qui se forcent à mal jouer... Par ailleurs, on a beau apprécier l’humour et le second degré, je tiens à dire que j’ai été profondément révolté par la manière dont il a traité Sharon Tate et le meurtre horrible dont elle et ses amis ont été victimes. Le film aurait été réalisé par tout autre que Tarantino, qui se permet de mépriser le cinéma de Truffaut qu'il traite "d'amateur", il aurait été descendu en flèche par les critiques unanimes. Sans doute le réalisateur américain s’est-il fait plaisir et les acteurs se sont-ils bien amusés mais, dussé-je faire hurler ses admirateurs inconditionnels, je n’en dirai pas autant du spectateur que je suis car je me suis franchement ennuyé, pour ne pas dire pire.

samedi 3 septembre 2022

VESPER CHRONICLES film de science-fiction (BE-FR-LT 2022)

 

Vesper Chronicles est un film de science-fiction belgo-franco-lituanien co-écrit et réalisé par la Lithuanienne Kristina Buožytė et le français Bruno Samper, sorti en 2022.

Résumé

Dans un avenir indéterminé, dans lequel une sous-population survit dans un monde dévasté par les biotechnologies, sauf quelques privilégiés retranchés à l’abri des « Citadelles », une adolescente, Vesper (Raffiella Chapman), s’occupe de son père grabataire. En parallèle, elle mène des expériences secrètes visant à débloquer le code génétique des graines de semences volontairement modifiées pour les rendre stériles. C’est grâce à ce subterfuge que les privilégiés tiennent le reste de la population en esclavage : en effet, en échange de graines « débloquées » qui leur permettront une seule récolte, ils exigent qu’on leur livre du sang qui leur permettra de prolonger leur existence.  

Un jour, Vesper secourt une jeune femme dont le véhicule aérien s’est écrasé dans la forêt et la ramène chez elle. En fait Camellia (Rosie McEwen) est un robot portant en elle le code génétique qui permettra à Vesper de "débloquer" les graines. Mais Camellia est en danger. Pour la sauver, Vesper l’entraîne dans de dangereux marais où elles sont poursuivies par des agents de la Citadelle. Camellia se sacrifiera pour permettre à Vesper et à un petit groupe de survivants de leur échapper.

Mon opinion

Je n’avais jamais entendu parler de ce film avant d’avoir vu la bande annonce sur Youtube. Comme ceux qui me suivent sur ce blog le savent, je suis passionné de science- fiction et, dans le désert cinématographique actuel, je serais bien allé voir le pire des navets pour me sortir des franchouillardises débiles qui envahissent en ce moment les écrans. Curieusement, je n’ai pas été déçu par cette dystopie très sombre, soutenue par une musique qui flirte avec les infra-sons, sans les effets spéciaux délirants auxquels nous ont habitués les blockbusters, avec peu de personnages et pas de têtes d’affiche. Par beaucoup d’aspects, ce film m’en a rappelé d'autres, entre autres La 5ème vague, les sagas Hunger Games ou Le Labyrinthe ainsi qu’un autre, passé inaperçu, The Giver. J’ai seulement regretté un scénario un peu trop simpliste et une fin en queue de poisson (mais on a vu des fins nettement moins réussies). Un film malgré tout assez intéressant qui appellerait une suite.