mercredi 30 janvier 2019

LES PARAPLUIES DE CHERBOURG de Jacques DEMY (FR-D 1964)


En hommage au décès du compositeur Michel Legrand, mort le 26 janvier 2019



Les Parapluies de Cherbourg est un film musical franco-allemand de Jacques Demy, sorti en 1964. C'est le premier des deux films entièrement chantés de Jacques Demy, le second étant Une chambre en ville (1982).

Présentation

Geneviève (Catherine Deneuve) travaille avec sa mère, Mme Emery (Anne Vernon), veuve, dans le magasin de parapluies qu’elle tient à Cherbourg. Geneviève est amoureuse de Guy Foucher (Nino Castelnuovo), un jeune homme mécanicien dans un garage. Guy a été élevé par sa marraine Elise (Mireille Perrey), une dame âgée et malade dont s’occupe une jeune fille Madeleine (Ellen Farner). Mme Emery ne voit pas d’un bon œil cette idylle entre sa fille et un ouvrier. Elle préfèrerait qu’elle épouse Roland Cassard (Marc Michel), un diamantaire qui voyage entre Anvers, Paris et New York.  Nous sommes en 1957, au moment de l’intensification de la guerre d’Algérie. Guy est appelé sous les drapeaux. Après son départ, Geneviève se rend compte qu’elle est enceinte. Au début, elle reste fidèle à son amourmais son absence se prolongeant, elle cède aux instances de sa mère et épouse Cassard.

Lorsque Guy revient, blessé, de la guerre, c’est pour apprendre que sa marraine est morte et que Geneviève en a épousé un autre. Déprimé, il se met à boire et n’est sauvé que par Madeleine, qui l’épouse et lui donne un fils, prénommé François. Grâce à l’héritage de la marraine de Guy, celui-ci réalise son rêve : ouvrir son propre garage.

Deux ans passent et, à la veille de Noël, alors que Madeleine et son fils sont allés voir les vitrines, une voiture s’arrête devant la station service de Guy. Geneviève est au volant avec, assise à côté d’elle, sa petite Françoise. Les anciens amants échangent quelques mots dans lesquels on ressent toute leur tristesse d’avoir été séparés par les circonstances de la vie. Geneviève remonte dans sa voiture et s’en va. Peu après, Madeleine revient avec son fils et tous les trois se lancent dans une bataille de boules de neige.

Mon opinion

J’ai vu pour le jour de l’an Lesdemoiselles de Rochefort dont j’ai parlé dans ce blog. Je n’avais jamais encore vu Les parapluies de Cherbourg qui l’avait précédé de 3 ans. Ce film a été programmé par Arte le lendemain du décès du compositeur Michel Legrand, intervenu le 26 janvier 2019. J’ignorais totalement que le sujet du film, sous ses aspects légers, voire franchement « cucul la praline » (les textes sont d’une indigence rare !), était aussi sombre. Je dois dire que j’ai de beaucoup préféré Les demoiselles de Rochefort, ne serait-ce que pour les moments dansés, qui sont totalement absents des Parapluies. Je trouve que ce film a beaucoup plus mal vieilli que Les demoiselles dont j’ai du mal à comprendre qu’il ait pu obtenir la Palme d’or au festival de Cannes 1964. Bien sûr, il reste le magnifique et entêtant refrain "Ô mon amour ne me quitte pas"  et quelques beaux moments, comme celui des bouleversantes retrouvailles de Geneviève et Guy et de la bataille de boules de neiges finale.    

Depuis quelques jours je vis dans le silence des quatre murs de mon amour
Depuis ton départ l’ombre de ton absence me poursuit chaque nuit et me fuit chaque jour
Je ne vois plus personne, j’ai fait le vide autour de moi
Je ne comprends plus rien parce que je ne suis rien sans toi
J’ai renoncé à tout parce que je n’ai plus d’illusions
De notre amour écoute la chanson
Non, je ne pourrai jamais vivre sans toi, je ne pourrai pas
Ne pars pas, j’en mourrai, un instant sans toi et je n’existe pas
Mon amour ne me quitte pas, mon amour je t’attendrai toute ma vie
Reste près de moi, reviens je t’en supplie
J’ai besoin de toi, je veux vivre pour toi
Oh mon amour ne me quitte pas
Ils se sont séparés sur le quai d’une gare
Ils se sont éloignés dans un dernier regard
Oh je t’aime ne me quitte pas
  

samedi 26 janvier 2019

MONSIEUR (SIR) Film de Rohena GERA (FR-INDE 2018)




Film vu dans le cadre du Festival Télérama

Monsieur (Sir) est un film indo-français, écrit et réalisé par Rohena Gera, dont c'est le 1er long métrage, sorti en 2018. Ce film a été présenté à la Semaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2018 où il a obtenu le Grand prix.

Présentation

Ratna (Tillotama Shome), une jeune veuve, a quitté son village pour venir travailler comme domestique pour une riche famille de Bombay. Le fils de famille, Ashwin (Vivek Gomber), après un séjour de plusieurs années aux États-Unis, va se marier. Mais ce mariage est annulé au dernier moment. A la différence de sa famille qui considère Ratna comme une inférieure, Ashwin, qui a adopté un mode de vie occidental, la traite avec considération et, apprenant qu’elle veut devenir créatrice de mode, il soutient son projet. 

Leurs relations auraient pu prendre un tour amoureux mais Ratna, comprenant qu’elle restera à jamais une paria aux yeux de la famille d’Ashwin, mais aussi que cette alliance ne sera pas non plus comprise par sa propre famille, préfère quitter le service de "Monsieur".

Mon opinion

Très beau film qui m’a rappelé The lunchbox. Deux mondes cohabitent, le traditionnel et une société moderne, que l’on pourrait croire comparable à la nôtre, mais où le non-dit et les interdits dominent encore les mentalités.  

EN LIBERTÉ ! Comédie de Pierre SALVADORI (FR-2018)



Film vu dans le cadre du Festival Télérama

En liberté ! est un film français réalisé par Pierre Salvadori, sorti en 2018.

Présentation

Chaque soir, Yvonne (Adèle Haenel) raconte à son jeune fils Théo (Anthony Ursin) les exploits enjolivés de son père, policier tué deux ans auparavant, et auquel ses collègues viennent de rendre hommage comme à un héros.

Or, au cours d’un interrogatoire, Yvonne, elle-même policière, apprend que son époux Jean (Vincent Elbaz) était un ripou et qu’il n’a pas hésité à faire accuser un innocent, Antoine (Pio Marmaï).
Antoine doit sortir de prison dans quelques jours et Yvonne, prise de remords, le suit. Elle constate qu'Antoine, très perturbé, a des réactions étranges. Il commet de petits larcins et fait preuve d’accès de violence incontrôlée.

Dans un premier temps, sa femme Agnès (Audrey Tautou), est heureuse de le revoir mais, devant l’attitude de son mari, qui n’est plus le même homme qu’elle a connu avant sa détention, elle se fâche avec lui.

Le voyant sauter dans la mer de nuit, Yvonne a cru à une tentative de suicide et plonge pour le sauver. Yvonne, très attirée par Antoine, se laisse ensuite entraîner à partager ses méfaits et à le couvrir lors d’un cambriolage.

Plus tard, Yvonne sort de prison et retrouve Louis (Damien Bonnard), l’ami intime de son mari décédé, qui, pendant son absence a pris soin de son fils.

Mon opinion

J’avais beaucoup aimé Dans la cour, du même réalisateur (avec Catherine Deneuve et Pio Marmaï). Aussi, lorsque j’ai vu que ce film, qui m’avait échappé lors de sa sortie était reprogrammé dans le cadre du Festival Télérama, je suis allé le voir. Si l’histoire est intéressante (la difficile réinsertion d’un condamné, qui plus est, dans ce cas, victime d’une erreur judiciaire), je n’ai pas du tout aimé le choix du traitement parodique fait par le réalisateur. On avait déjà un peu ça dans Dans la cour,avec le doux délire de Catherine Deneuve qui fantasmait sur une fissure s’agrandissant chaque jour sur le mur de son appartement. Pio Marmaï y jouait un rôle secondaire mais on ne voyait déjà que lui. Mais pourquoi avoir choisi, pour lui donner la réplique, la pâle Adèle Haenel (et l’encore plus pâle Audrey Tautou) ? Quoiqu’il en soit, le scénario est trop bringuebalant et, en voulant trop en faire (la séquence sado-maso est de reste !), le réalisateur rate son coup. 

vendredi 25 janvier 2019

TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION comédie de Judith DAVIS (FR-2019)




Film vu dans le cadre du Festival Telerama

Tout ce qu'il me reste de la révolution est une comédie française réalisée par Judith Davis, sortie en 2019 (1 :28 H).

Présentation

Angèle (Judith Davis) est née dans une famille dont les parents étaient des militants politiques. Mais sa mère (Mélanie Bestel) a abandonné du jour au lendemain son combat politique, pour vivre en Ardèche. Sa sœur, elle, s’est mariée avec Stéphane et vit une vie bourgeoise. Seul son père, un ancien maoïste, chez qui elle retourne vivre après avoir perdu son emploi dans « une société de gauche », est resté fidèle à ses idéaux. Toujours en colère contre la société, les banques, les petits-bourgeois, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses.

Que lui reste-t-il de la révolution, de ses transmissions, de ses rendez-vous ratés et de ses espoirs à construire ? Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, Angèle peine à trouver un équilibre en constituant un groupe de paroles formé d’éclopés de la société, comme elle…

Mon opinion

J’ai vu ce film dans le cadre du Festival Telerama qui en vantait les mérites : « Une comédie rageuse et très drôle. Coup de coeur ! » Rageuse, certes, "très" drôle, voire... car, pour une comédie, elle manque singulièrement d'humour. C'est en tout cas valable pour l'héroïne principale, Angèle, qui est ausi la réalisatrice : sa révolte et sa rogne perpétuelle envers tous ceux qui l’entourent (envers sa brave copine Léonor (Claire Dumas), envers sa sœur et son beau-frère, qui ne parle que chiffres et bénéfices, envers son père, envers sa mère (la traîtresse !), envers son petit-ami (Malek Zidi, que l’on aimerait voir plus souvent)… etc. Le problème avec elle est qu’elle ne met dans cette révolte aucune trace d’autodérision ou d’empathie, ce qui finit par nous la rendre vraiment antipathique.

Qu’elle soit révoltée, on peut le comprendre. Nous le sommes aussi : la crise des Gilets Jaunes n’est rien d’autre que l’expression d’un grand ras-le-bol contre cette société égoïste et égocentrique dont le seul but semble être d’amasser toujours plus d’argent.

Mais quand on veut réaliser une comédie, le moins que l’on puisse faire, c’est qu’elle soit drôle. Or, il ne suffit pas d’hurler contre tous et contre tout pour l’être, drôle : pour cela, il faudrait des dialogues incisifs et décapants, ce qui est loin d’être le cas dans ce film. Certes, il y a quelques moments réussis : le discours de la patronne « de gauche » où l’on croirait entendre une députée de la République en marche pérorer sur un plateau télé, l'engueulade du beau-frère... mais c’est à peu près tout. 

En conclusion, un film décevant dont j’attendais beaucoup mieux mais qui ne mérite vraiment pas tout l’honneur que lui font les critiques. J'avais de beaucoup préféré le film de Jean-Jacques Zilbermann Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes (1993) avec l'inénarrable Josiane Balasko.   
         

jeudi 24 janvier 2019

GLASS Triller fantastique de M. Night SHYAMALAN (USA-2019)




Glass est un thriller fantastique américain réalisé par M. Night Shyamalan, sorti en 2019. Glass fait suite à deux précédents films du même réalisateur, Incassable (2000) et Split (2017). Autant dire que le spectateur aura du mal à comprendre Glass, sans avoir vu ces deux précédents opus.

Présentation

Dans Glass, on retrouve David Dunn, l'homme « incassable », alias « Le Superviseur » (Bruce Willis) qui, avec l’aide de son fils Joseph (Spencer Treat Clark) se lance à la poursuite de la « Bête », l’une des  personnalités de Kevin Wendell Crumb (James McAvoy). Elijah Price (Samuel L. Jackson), l’«homme de verre», en hôpital psychiatrique depuis 19 ans, organise une confrontation entre Dunn et Kevin Wendell Crumb pour démontrer au monde entier que les super-héros décrits dans les comics, dont il est devenu l’un des spécialistes, existent bel et bien. Pendant ce temps, le Dr Ellie Staple (Sarah Paulson), chef psychiatre de l’hôpital où est enfermé Price, veut démontrer que ces soi-disant pouvoirs ne sont qu'une illusion.

Pour une meilleure compréhension, rappelons ce qui se passe dans Incassable et dans Split.

1)     Dans Incassable (Unbreakable), David Dunn, un gardien de sécurité de Philadelphie, est le seul survivant d'une catastrophe ferroviaire. Il est alors contacté par Elijah Price qui lui expose son idée, venue de sa passion pour les comics : selon lui, s'il existe des personnes qui ont, comme lui, de graves handicaps physiques, pour compenser, d’autres développent des pouvoirs surhumains. Ce sont ces pouvoirs qu’illustrent les comics. Price demande alors à Dunn s’il a un jour été malade. Cette question semble a priori saugrenue pour Dunn mais, en y réfléchissant, il doit reconnaître qu’il n’a aucun souvenir d’avoir jamais été malade. Par la suite, Price constate que, lorsque Dun entre en contact avec des gens, Dunn a des flashs qui lui indiquent si ces personnes sont des criminels ou pas.  En se rendant au lycée où il a été scolarisé, Dunn découvre aussi qu’enfant, il a failli mourir noyé dans la piscine de l’établissement.
Après avoir bousculé un agent d'entretien, Dunn a un flash qui le lui montre en train de torturer une famille qu’il retient en otage. Dunn intervient alors et réussit à libérer le garçon et la fille du couple mais, lorsque, poussé par le criminel, il tombe dans la piscine, il se serait noyé sans l’aide des deux enfants libérés. Une fois hors de l’eau, il retrouve ses capacités, pourchasse le tortionnaire et le met hors d'état de nuire.
Plus tard, Dunn retrouve Price lors d'une exposition sur les comics. En lui serrant la main, il découvre, horrifié, que c’est ce dernier qui est à l’origine de la catastrophe du train dont il est l’unique survivant et il comprend qu’il a affaire à un fou dangereux, capable de n’importe quelle aberration pour prouver ses théories. Dunn le dénonce alors et Price est envoyé dans un hôpital psychiatrique.
2)     Split est sorti 17 ans après Incassable. Le film se déroule dans le même univers que ce dernier. Il s’inspire de l’histoire vraie de Billy Milligan, un criminel victime de personnalités multiples. Dans le scénario, Milligan devient Kevin Wendell Crumb et est interprété par James McAvoy.
A travers les entretiens qu’elle a avec Crumb, sa psychiatre, le Dr. Fletcher (Betty Buckley), parvient a identifier 23 personnalités différentes. Selon elle, ces personnalités « éclatées » (= « to split », en anglais) auraient été créées en réaction aux maltraitances et aux humiliations subies par son patient pendant son enfance. La « Bête », l’une de ses personnalités les plus terrifiantes, serait la 24e, restée en sommeil. Sous la personnalité de « Dennis », Crumb est poussé à enlever et à séquestrer deux jeunes filles « impures », Marcia et Claire, en même temps que l’une de leurs amies, Casey (Anya Taylor-Joy). « Dennis » considère les « impures » comme étant destinés à nourrir la « Bête ». Après avoir appris la disparition des adolescentes, le Dr. Fletcher s’intéresse au message de détresse que lui a envoyé « Barry », une autre des personnalités de Crumb.

Les prisonnières de Crumb sont confrontées à trois de ses personnalités : c’est d'abord « Dennis » qui leur rend visite, puis c’est au tour de « Patricia » et enfin d’ « Hedwig », un garçon de neuf ans affecté d’un fort zézaiement. Après que Marcia et Claire aient essayé de s'enfuir, Crumb les met dans des cellules séparées. Casey, qui est la moins menacée, tente de gagner la confiance d’ « Hedwig » et, profitant d’un moment d’inattention de sa part, elle tente d'appeler des secours mais « Patricia » intervient et la remet dans sa cellule.

Le docteur Fletcher, après avoir de nouveau reçu plusieurs mails d'appel à l'aide de « Barry », commence à comprendre que les autres personnalités de Crumb, « Dennis », « Patricia » et « Hedwig» ont pris le dessus sur lui. Les trois sont convaincues de l’émergence imminente de la « Bête ». Elle décide alors de lui rendre visite, dans les locaux de la maintenance du zoo où il vit. Elle y découvre Claire, très affaiblie. Elle essaie de lui venir en aide mais Crumb s’interpose et la « Bête » prend possession de lui et tue le médecin. Puis la « Bête » massacre Claire et Marcia mais Casey parvient à s'échapper. Un dernier message laissé par Fletcher permet à Casey de faire émerger brièvement la personnalité de Kevin qui demande à la jeune fille de prendre un fusil et de le tuer. Mais lorsqu’elle lui tire dessus, celui-ci n’est pas blessé. Ayant rattrapé la jeune fille, il se bat avec elle et, dans la bagarre, déchire ses vêtements. Il découvre alors les marques de mauvais traitements que Casey a subis et les compare aux siennes. La « Bête », reconnaissant en elle son alter ego, renonce donc à la dévorer et disparaît.

Lorsque le cas de Crumb (surnommé « la Horde » en raison de ses personnalités multiples), est présenté aux journaux télévisés du lendemain, on voit David Dunn, assis à un bar, qui semble particulièrement intéressé par l'histoire.

Mon opinion sur ce film

Bien qu'amateur de fantastique, je n'avais apprécié que modérément, jusque là, les films de M. Night Shyamalan. Sixième sens (1999) m'avait laissé une impression de malaise, quant à Signs (2002) et Phénomènes (2008), j'avais trouvé leur surabondance d'effets spéciaux parfaitement ridicules. Si je suis allé voir Glass, c'est plus parce que le rôle principal y est tenu par James McAvoy, un acteur que je suis depuis son apparition en gentil faune dans le Monde de Narnia que pour le sujet ou le réalisateur. En fait, je ne savais pas que Glass faisait suite, à plusieurs années de distance, à deux autres films, Incassable et Split que je n'ai pas vus. Autant vous dire que j'allais voir Glass sans idée préconçue. Dire que j'ai été enthousiaste serait mentir. A la sortie, mon opinion est plutôt mitigée. Un scénario mal foutu, confus, négligé au profit des scènes d'action qui s'enchaînent sans répit jusqu'à la presque saturation du spectateur. Alors qu'il s'agit de psychologie, on est assommé par le verbiage sans queue ni tête de la "psychologue en chef" dont on apprend à la fin qu'elle fait partie d'une secte visant à éradiquer les gens dotés de super-pouvoirs, air connu et déjà exploité, avec plus de talent et moins de moyens, par d'honorables séries comme The Gifted ou The Tomorrow People. Dommage aussi que les personnages secondaires soient si peu mis en valeur : on aurait aimé en savoir plus sur l'énigmatique Joseph Dunn, le fils de David (Spencer Treat Clark)... A moins que Shyamalan nous réserve de nous le révéler dans un 4ème opus dans, environ, une 20e d'années... Non, décidément, ce réalisateur n'est pas ma tasse de thé !  Je salue cependant la remarquable prestation de James McAvoy, tout en regrettant qu'il galvaude son talent dans ce genre de production. 


mercredi 23 janvier 2019

THE ROAD WITHIN Film de Gren WELLS (USA-2014)




The Road Within est une comédie dramatique américaine écrite et réalisée par Gren Wells, sortie en 2014. Il s'agit du remake américain du film allemand Vincent, ses amis et sa mer de Ralf Huettner, sorti en 2010.

Présentation

Vincent (Robert Sheehan) est atteint du syndrome de Gilles de La Tourette. Après la mort de sa mère, son père, un homme politique avec qui il entretient des rapports difficiles, décide de l'envoyer dans une clinique spécialisée pour qu'il ne soit pas un obstacle à sa carrière.

A la clinique, Vincent partage sa chambre avec Alex (Dev Patel), qui est atteint de TOC et ne supporte pas son intrusion dans son intimité.

Il fait aussi la connaissance de Marie (Zoë Kravitz), anorexique et révoltée contre la société. Une idylle nait entre les adolescents et ils décident de s’enfuir, entraînant avec eux, contre son gré, Alex. Les trois jeunes gens s'embarquent dans un road-movie qui doit les conduire jusqu’à la côte californienne où Vincent a décidé de répandre les cendres de sa mère.

Dans leur fuite, ils sont poursuivis par leur psychiatre, le Dr. Mia Rose (Kyra Sedgwick, célèbre pour son rôle d’avocate dans la série Aly McBeal et d’inspectrice dans The Closer) et par le père psycho-rigide de Vincent, Robert.

Mon opinion sur ce film

J’ai vu ce film lors de sa diffusion hier soir (22/1/2019) sur RMC Story. Il s’agit d’une comédie où les situations cocasses déclenchent le rire mais l’émotion est constamment au rendez-vous, en particulier vers la conclusion dramatique du film. Les jeunes acteurs sont très crédibles dans leur rôle respectif mais ma préférence va à Robert Sheehan pour son interprétation remarquable, qui ne tombe jamais dans la caricature, de Vincent. Les somptueux paysages du Parc National de Yosemite et de la côte californienne ajoutent à la réussite de ce film. 

dimanche 20 janvier 2019

NOS BATAILLES Film de Guillaume SENEZ (FR-BE - 2018)

Film vu dans le cadre du Festival Télérama (16-22 janvier 2019)


Nos batailles est une comédie dramatique franco-belge coécrite et réalisée par Guillaume Senez, sortie en 2018.

Présentation

Olivier (Romain Duris) est marié à Laura (Lucy Debay) et père de deux enfants, Elliot, 9 ans (Basile Grunberger) et Rose (Lena Girard Voss), 5 ans. Les parents travaillent et semblent bien s’entendre. Laura est employée comme vendeuse dans un magasin de vêtements et Olivier est contre-maître dans un entrepôt de vente en ligne. Il est par ailleurs très impliqué dans le syndicat de l’entreprise où il lutte pour tenter d’améliorer les conditions de travail de ses collègues. Malgré tout, il n’a pu empêcher le suicide d’un de ses collègues.

« Ce drame inaugural, comme une blessure ouverte d’emblée, donne le ton du film : un équilibre fragile, mais dignement tenu, entre les grandes douleurs et la grisaille quotidienne, entre la chaleur des liens affectifs et les froides ­rigueurs des vies ordinai­res, tout un maillage de contraires et de con­traintes, d’injustices, de colè­res, de tendresses et d’usure. » (Cécile Mury - Télérama)

Peu présent chez lui, il ne se rend pas compte que, malgré les apparences, un malaise s’est installé dans son couple. Tout semble aller bien cependant jusqu’à ce que Laura s’évanouisse au travail. Elle n’en parle pas à Olivier et, le lendemain, elle a disparu sans laisser ni mot ni adresse. Olivier, sous le coup de cette disparition inexpliquée fait bonne figure et dit à ses enfants que Maman est partie quelques jours. Mais, l’absence durant, il ne peut la leur cacher plus longtemps et il doit s’organiser, seul ou avec l'aide de sa famille (sa mère et sa sœur, Betty), pour mener de front sa vie familiale et sa vie professionnelle.

Accueil du film

Le film a été sélectionné et présenté en avant-première mondiale le 13 mai 2018 dans la section « Semaine de la critique » au Festival de Cannes. Il est ensuite sorti au cinéma le 3 octobre 2018 en Belgique et France et plus tard en Suisse romande et au Québec. Je l’ai vu dans le cadre du festival Télérama 2019. Bien que sélectionné au Festival de Cannes, Nos batailles n’y a rien obtenu. Il a cependant reçu quelques récompenses mineures :

- Festival du film de Hambourg 2018 : Prix de la Critique
- Festival International du Film Francophone de Namur 2018 : Mention du Jury Cinevox
Festival du film de Turin 2018 : Prix du public.

Mon opinion

Nos batailles nous plonge dans la vie d’une famille française ordinaire, qui lutte travaille pour payer son loyer et sa nourriture, en en oubliant de se parler et de se voir. Pourtant, aussi bien Olivier que Laura semblent aimer leurs enfants : tous les soirs, Laura lit une histoire à ses enfants et Olivier joue avec eux. Mais on a un doute : comment Elliot a-t-il eu ses brûlures ? Accident ou maltraitance ? Le soir, l’histoire que raconte Laura à ses enfants est-elle appropriée ? Olivier, le nez dans son travail et absorbé par la lutte syndicale ne voit rien là où, nous spectateurs, nous ressentons un malaise. La disparition de Laura du jour au lendemain ne nous surprend qu’à moitié. On comprend, a posteriori, qu’elle n’a eu d’autre choix que de disparaître, de s’effacer, peut-être pour ne pas faire plus de mal à ses enfants. Romain Duris est juste en père dépassé par la situation : il n’est qu’incompréhension devant ce qui lui arrive et tâche de faire face au mieux. Le petit Elliot est formidable. De même que Laetitia Dosch, l’actrice qui joue le rôle de Betty, la sœur d’Olivier, lumineuse. 

vendredi 18 janvier 2019

AMANDA film de Mikhaël HERS (FR-2018)

Film vu dans le cadre du Festival Télérama (16-22 janvier 2019)


Amanda est un film dramatique français coécrit et réalisé par Mikhaël Hers, sorti en 2018.

Présentation

David (Vincent Lacoste) a vingt-quatre ans. Il cumule les petits boulots (élagueur pour les espaces verts de la mairie de Paris, agent immobilier…) et vit sa vie sans trop se poser de questions. De temps en temps, il donne un coup de main  à sa sœur aînée, Sandrine (Ophélia Kolb), professeur d’anglais, qui élève seule sa fille de sept ans, Amanda (Isaure Multrier), en allant la chercher à l’école ou en l’y amenant.  

Mais, un jour, le drame arrive sans crier gare. Alors qu’il se rendait à un pique-nique dans un parc de la capitale avec sa sœur et sa petite amie Léna (Stacy Martin), celles-ci sont victimes du terrorisme. Sandrine est tuée sur le coup alors que Léna s’en sort avec une balle dans le bras.

David va désormais devoir s’occuper de sa nièce.

Mon opinion sur ce film

La légèreté et l’insouciance du début, superbement incarnée par Vincent Lacoste, sont brutalement interrompues, au moment où on s’y attend le moins, par le drame abject du terrorisme. Le réalisateur traite ce sujet terrible avec une sensibilité rare, sans jamais tomber dans le pathos. La petite Isaure Multrier est sublime. Un très beau film qui touche au cœur.  

mercredi 16 janvier 2019

L'HOMME FIDÈLE Film de Louis GARREL (FR-2018)

Film vu dans le cadre du Festival Télérama



L'Homme fidèle est un film français réalisé par Louis Garrel, sorti en 2018.

Présentation

Marianne (Laetitia Casta) vit avec Abel (Louis Garrel) mais couche aussi avec son ami Paul. Un jour, elle apprend à Abel qu’elle est enceinte de Paul et va l’épouser. Abel est stupéfait mais ne fait pas d’esclandre et quitte l’appartement commun avec armes et bagages. Plusieurs années se passent sans qu’ils aient de nouveau contact. Jusqu’à ce qu’Abel apprenne la mort subite de Paul et qu’il vienne à son enterrement. Il y retrouve Marianne, qui est maman de Joseph, un garçon de 8 ans (Joseph Engel) et Eve (Lily-Rose Depp), la jeune sœur de Paul. Après quelques hésitations, Abel se remet avec Marianne mais sa présence n’est pas vraiment acceptée par Joseph. Quant à Eve, qui avait toujours été amoureuse d’Abel, elle lui fait des avances.

Mon opinion sur ce film

L’amour à trois fait partie des constantes des films de Louis Garrel. C’était déjà le cas dans Les chansons d’amour ou La belle personne Le thème n’est pas nouveau puisqu’il était déjà au centre de Jules et Jim, le chef d’œuvre de François Truffaut, sorti en 1962. Gageons qu’il sera repris encore et encore par le roman et le cinéma. Louis Garrel est toujours aussi nonchalant (et toujours aussi mal coiffé), il traverse le film comme s'il s'agissait d'un boulevard... Rien ne semble avoir de prise sur lui, à commencer par le temps. Le film est gentillet, à son image, un peu snob, un peu nostalgique... agréable à regarder mais je doute qu’il marque longtemps les spectateurs. Seule la prestation du jeune Joseph Engel, dans un rôle ambigu à souhait, est à remarquer. On l'attend, à l'avenir, dans d’autres rôles.   

mardi 15 janvier 2019

LES INVISIBLES film de Louis-Julien PETIT (FR-2018)

Film vu dans le cadre du Festival Télérama


Les Invisibles est une comédie sociale française réalisée par Louis-Julien Petit, sortie en 2018.

Présentation

L’Envol est un centre d’accueil de jours pour femmes SDF. Dirigé par quatre femmes, assistantes sociales et psychologue, il ouvre ses portes à 8H pour permettre aux femmes qui vivent dans la rue de prendre un petit-déjeuner, une douche, se reposer, recharger leur portable... jusqu’au soir où elles sont censées retrouver un foyer de nuit… ou la rue.

Or, sous un prétexte absurde dont seule l’administration française a le secret, la mairie le menace de fermeture.

Mon opinion

Ce film met les spectateur en équilibre permanent entre rire et larmes tant les situations dépeintes sont pitoyables mais aussi tant la joie et l’humour sont constamment présents. 

La bande de bracassés est menée tambour battant par l’impayable Corinne Masiero (Manu), suivie de près par les non-moins épatantes Audrey Lamy (Audrey) qui fait avaler des couleuvres à Dimitri, son gentil épagneul de frère (Pablo Pauly), mais aussi Noémie Lvovsky (Hélène) et l’inénarrable Angélique (Déborah Lukumuena). 

Toutes quatre se démènent à leur façon peu catholique pour trouver des solutions en faisant des pieds de nez aux institutions et, à force de roublardise, de mensonges et de débrouillardise, elles parviennent à révéler les talents de chacune de ces femmes cassées et salies par la vie, leur redonner l’envie de vivre et l’orgueil de se dresser face à la société qui en a fait des « invisibles ». On aimerait que toutes las assistantes sociales ressemblent à Manu, Audrey ou Hélène. Un film qui nous touche par sa générosité et sans voyeurisme. Jubilatoire !    

CIEL D'OCTOBRE film de Joe JOHNSTON (USA-1999)



Ciel d'octobre (October Sky) est un film américain de 1999, réalisé par Joe Johnston et tiré de l’autobiographie de Homer Hickam, Rocket Boys : A Memoir, qui fut un best-seller aux États-Unis et est étudié dans les écoles américaines.

Présentation

L'action se situe en 1958 dans la petite ville minière de Coalwood, en Virginie-Occidentale.

Le lancement du premier satellite russe, le Spoutnik, en octobre 1957, eut un retentissement mondial. A Coalwood, Homer Hickam (Jake Gyllenhaal), le fils cadet du responsable de la mine encore lycéen,  se lance, avec ses copains, dans la construction d’une fusée. Autour de lui, il ne rencontre que moqueries et incrédulité, voire hostilité de la part d’une communauté pour laquelle le seul avenir est de travailler à la mine comme l’ont fait avant eux leurs pères et grands-pères. Le seul soutien leur vient de leur jeune professeur de sciences, Freida Riley (Laura Dern), qui les encourage à participer à un concours scientifique régional. 

Malgré toutes les difficultés rencontrées, la ténacité des quatre copains finit par payer et, non seulement ils deviendront les héros de la petite ville mais obtiendront chacun une bourse universitaire, grande première dans un pays où, jusque-là, seuls les sportifs avaient des chances d’en décrocher une.

Distribution
  • Jake Gyllenhaal (VF : Pascal Grull) : Homer Hickam
  • Chris Cooper (VF : Marc Alfos) : John Hickam
  • Laura Dern (VF : Marie-Laure Beneston) : Miss Riley
  • Chris Owen : Quentin Wilson
  • William Lee Scott : Roy Lee Cooke
  • Chad Lindberg : Sherman O'Dell
  • Chris Ellis : Turner
Mon opinion sur ce film

J’ai vu ce film, que je ne connaissais pas, lors de sa diffusion par Arte dans le cadre de sa sélection Winter of Moon, en l’honneur du cinquantenaire du 1er pas sur la lune. Jake Gyllenhaal, tout jeune à l’époque, y joue le rôle d’Homer Hickam, qui réussit, alors que personne n’y croyait, à faire décoller une fusée. Au-delà de l’exploit scientifique qu’une telle entreprise représentait, le film nous plonge dans l’ambiance d’une petite communauté conservatrice du fin fond de la Virginie, où aucun espoir d’un avenir meilleur n’attendait les jeunes lycéens dont l’avenir tout tracé était celui de la mine. Bien que n’ayant pu échapper aux horreurs de la Guerre du Vietnam, Homer devint un auteur à succès et put travailler, comme il en avait rêvé, comme ingénieur pour la NASA. Une histoire enthousiasmante qui pourrait être imaginaire mais qui, pour une fois, est vraie.  Un film à voir !   

dimanche 13 janvier 2019

EDMOND film d'Alexis MICHALIK (FR-2019)



Edmond est un film français réalisé par Alexis Michalik, sorti en 2019. A l’origine, il s’agit d’une pièce  de théâtre du même nom, créée en 2016 au théâtre du Palais Royal.

Présentation

Le film se déroule à Paris en 1897. Au début, on voit d’ailleurs une affiche relatant l’affaire Dreyfus, et des images du spectaculaire accident ferroviaire de train de la gare Montparnasse.

Le sujet du film est l’écriture par le jeune Edmond Rostand (Thomas Solivérès) de sa pièce de théâtre Cyrano de Bergerac.

C’est sa rencontre avec le célèbre acteur Constant Coquelin (Olivier Gourmet) qui le détermine à entreprendre l’écriture de cette pièce, après qu'il ait enchaîné une cuisante série d’échec. Coquelin, lui-même en difficulté malgré sa notoriété, l’encourage alors qu’autour de lui personne ne croit à la réussite d’une pièce en vers. 

Le film retrace, avec truculence la difficile écriture de la pièce, de son montage, du choix des acteurs, des répétitions jusqu’au triomphe final (plus de 40 rappels, les acteurs portés en triomphe à travers Paris...) A ce jour, le succès de la pièce, qui a été montée dans toutes les langues et adaptée au cinéma, ne s’est jamais démenti. Elle reste l’une des pièces françaises les plus jouées que ce soit en France ou dans le monde.

Mon opinion sur ce film

Je suis allé un peu à reculons voir ce film après avoir lu quelques bonnes critiques et je ne l’ai pas regretté. En effet, le film est d’autant plus remarquable qu’il s’agit du premier long métrage d’Alexis Michalik, connu jusque là comme acteur et surtout comme metteur en scène de théâtre. C’est une réussite absolue, aussi bien pour son scénario, que pour sa mise en scène ou pour son casting. On ne croit pas trop, pourtant, au début, que Thomas Solivérès dans le rôle de Rostand soit un choix judicieux. Et pourtant, il explose littéralement dans ce rôle comme, d’ailleurs, le reste du casting, en particulier Olivier Gourmet dans le rôle de l’excentrique Coquelin, Tom Leeb (le fils de Michel), dans celui de Léo Volni, Jean-Michel Martial dans celui de M. Honoré ou Blandine Bellavoir dans celui de Suzon. Tous ces acteurs jusqu’alors plus connus au théâtre ou à la télévision qu’au cinéma, éclipsent d’autres acteurs plus expérimentés comme Clémentine Cellarié qui joue le rôle de Sarah Bernhardt ou Mathilde Seigner, qui joue celui de Maria Legault. 

Courrez voir Edmond, vous ne le regretterez pas !   

vendredi 11 janvier 2019

UNE AFFAIRE DE FAMILLE film de Hirokazu Kore-eda (J-2018)

Film vu dans le cadre du Festival Télérama (16-22 janvier 2019)


Une affaire de famille est un film japonais réalisé par Hirokazu Kore-eda, sorti en 2018. Le film a remporté la Palme d'or au Festival de Cannes 2018.

Résumé

Au Japon, la famille Shibata est pauvre et complète ses maigres revenus par de menus larcins chez les commerçants ou dans les supermarchés. Les cinq membres de la famille vivent dans une minuscule maison appartenant à Hatsue, la grand-mère, qui prend soin de chacun. On se rend vite compte que ce que l’on prend au début pour une famille biologique n’en est pas une mais plutôt l’adjonction hasardeuse de destins malheureux.

Outre la « grand-mère », Hatsue, la « famille » se compose d’Osamu, qui travaille sur un chantier de construction, de Nobuyo (sa compagne), employée dans une blanchisserie, d’Aki, une adolescente vivant de ses charmes, de Shôta, un jeune garçon qu’Osamu et Nobuyo ont recueilli alors que, bébé, il avait été abandonné dans une voiture.    

Lorsque le film commence, Osamu et Shota reviennent à la maison après avoir volé de la nourriture dans un supermarché. Il fait nuit et froid et ils tombent sur Juri/Yuri, qui s’est enfuie de chez elle à cause de mauvais traitements que lui infligeaient ses parents biologiques et ils la ramènent chez eux.

Tous partagent les maigres ressources mises en commun en espérant des jours meilleurs.

Mon opinion

Bien que l’histoire se déroule dans un pays dont nous avons souvent du mal à comprendre les codes, on ne peut qu’être ému par la situation de ces pauvres gens qui semblent vivre heureux… Les situations qui nous sont présentées ne sont pas si éloignées des personnages de Guédiguian dans Marius et Jeannette (1997) ou Les neiges du Kilimandjaro (2011) ou par Aki Kaurismaki dans Le Havre (2011). Malgré ce message, que l’on comprend, le film m’a paru très formel, terriblement lent et long. L’histoire de cette famille de bras-cassés m’a aussi beaucoup fait penser à un film italien vu récemment, Heureux comme Lazzaro, la poésie et la fantaisie en moins.  

REMI SANS FAMILLE Film d'Antoine BLOSSIER (FR-2018)



Rémi sans famille est un film français coécrit et réalisé par Antoine Blossier, sorti en 2018. Il s’agit de l’adaptation du célèbre roman Sans famille d'Hector Malot (1878).

Voir aussi : Sans famille (téléfilm 1965)

Résumé

Le début du film se déroule de nos jours dans une grande demeure cossue dont on comprend qu’il s’agit d’un foyer pour orphelins. En pleine nuit, un violent orage éclate et un jeune garçon, apeuré par les tonnerres et les éclairs, se réfugie au rez-de-chaussée. Il y est rejoint par le maître des lieux, dont on comprend qu'il s'agit de Rémi, devenu adulte (Jacques Perrin) et d’autres enfants. Rémi leur raconte l’histoire de sa vie.

Abandonné bébé devant le porche d’une église, il a été recueilli par un couple de gens pauvres, Monsieur Barberin, prénommé Jérôme dans le film (Jonathan Zaccaï) et sa femme (Ludivine Sagnier),qui vivent dans une ferme isolée sur les Causses de l’Aubrac. Leur seul bien est une vache. Mme Barberin, qui n’a pas pu avoir d’enfant, élève Rémi (Maleaume Paquin) comme son propre fils et lui témoigne beaucoup d’amour. Mais son mari, qui est tailleur de pierre et n'a pas vu Rémi grandir car ile est toujours sur les routes, rentre à l'improviste après un accident qui le laisse handicapé. Pour payer l’avocat, il oblige sa femme vende leur vache. Premier coup dur pour Rémi qui lui est très attaché. Puis, plus tard, estimant que Rémi  n'est qu'une bouche à nourrir, il décide de s'en débarrasser en l'amenant à l'orphelinat. Alors qu'il conduit Rémi à l’orphelinat, Jérôme tombe sur Vitalis (Daniel Auteuil), un saltimbanque accompagné de ses animaux savants, le chien Capi et le singe Joli-Cœur (dans le livre, il y a trois chiens), qui lui propose de lui louer Rémi pour deux ans. Bon gré, mal gré, l'enfant suit son maître qui s’avère être plus gentil qu’on ne l’attendait. Vitalis lui achète de nouveaux vêtements et le traite affectueusement. Ayant découvert que Rémi avait une belle voix, il lui apprend à chanter. Au terme de toutes sortes de tribulations, Rémi retrouvera sa mère biologique, une aristocrate anglaise, Mme Milligan (Chloé Zahar) à qui on l’avait enlevé pour une sombre affaire d’héritage alors qu’il n’était qu’un bébé   

Mon opinion sur ce film

Comme pour la plupart des classiques, je croyais avoir lu le roman d’Hector Malot. Mais je n’en suis plus si sûr à présent... Certes j’avais dû voir l’une des innombrables adaptations précédentes, en particulier celle, pour la télévision, de Jean-Dominique Verhaeghe avec Pierre Richard dans le rôle de Vitalis de de Jules Sitruk dans celui de Rémi (2000) ou le dessin animé qui lui était antérieur (1977). 

Ceci dit, j’ai trouvé ce film magnifique, même s’il prend de très larges libertés, pas vraiment nécessaires, avec le roman original (en particulier, celui d’avoir remplacé Arthur, le fils malade de Mme Milligan, par une fillette…) Mais peu importe car le spectateur est tenu en haleine jusqu’à la fin du film et apprécie les images somptueuses (tournées en paysages naturels) dues à Romain Lacourbas, et soutenues par la très belle bande son de Romaric Laurence.     

Les critiques glanées dans la presse sont presque toutes laudatives :

Pour CNews, « l’image est soignée, les paysages somptueux, la musique symphonique et le casting à la hauteur de ce défi réussi ». Le Journal du dimanche souligne que « C’est un joli conte de fées pour Noël que cette adaptation ambitieuse du roman d’Hector Malot : de magnifiques paysages, de beaux costumes, des effets visuels dignes d’une production américaine, des enfants qui jouent bien la comédie, la crème du cinéma français ». Quant à CinéSérie, il écrit : « Un agréable moment, avec une ambition cinématographique appréciable ». Pour Le Parisien : « (Le film est) très prenant, (…) et par ailleurs joliment mis en scène, habité par une musique envoûtante très présente et tourné dans les magnifiques paysages de l'Aubrac et du Tarn ».  Paris Match enfin écrit : « Amour, tendresse, émotion et animaux rigolos (Joli-cœur, le petit singe !) : tous les ingrédients du roman sont dans ce film qui ne fait heureusement pas l’impasse sur la noirceur du texte d’Hector Malot. »
Dans ce concert de louanges, on note un seul avis négatif, celui de Christophe Carrière, dans l’Express du 11 décembre 2018, qui trouve que : « (…) le périple tragique et initiatique de Rémi, abandonné à sa naissance, recueilli par un couple de miséreux avant d'être vendu à un vieux saltimbanque affectueux, est traité de la manière la plus mièvre qui soit ». Mais il faut bien au moins un « pisse-froid » pour faire entendre une voix dissonante, n’est-ce pas ? …
              

mercredi 9 janvier 2019

SAUVER OU PÉRIR Film de Frédéric TELLIER (FR-2018)



Sauver ou périr est un drame français réalisé par Frédéric Tellier, sorti le 28 novembre 2018. Le titre est la devise de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Ce film est en partie inspiré de plusieurs faits réels.

Résumé

Franck Pasquier (Pierre Niney) est sapeur-pompier depuis l'âge de dix-huit ans. Heureux dans son métier et dans son couple – il est marié avec Cécile (Anaïs Demoustier), enceinte - il vit dans sa caserne avec sa compagne.

Ayant été récemment promu, il intervient sur un important feu d’entrepôt et les choses tournent mal : en voulant porter secours à l’un de ses hommes, c’est lui qui est la victime du feu. Gravement brûlé sur tout le corps, il se réveille dans une unité de grands brûlés, défiguré et diminué physiquement. C’est ensuite une longue et pénible remontée de l’enfer. Il mettra des mois à se reconstruire aussi bien physiquement que moralement, passant par de terribles périodes de doute et de repli sur soi, envisageant même de mettre fin à ses jours. Le film retrace son long combat pour retrouver une vie qui ne sera plus jamais normale.

Mon opinion sur ce film

J’avais découvert Pierre Niney dans un rôle pourtant très secondaire dans le film de GuédiguianLes neiges du Kilimandjaro (2011), qui était déjà sa 7ème apparition au cinéma. Je n’ai cessé, depuis, de le suivre et ai vu presque tous ses films. C’est un grand acteur. Dans ce dernier film, il réalise une performance encore plus remarquable que dans ses films précédents, ce qui n’est pas peu dire. 

«Sauver ou périr affirme toutes les qualités d'un grand film et couvre tous les aspects d'un métier qui trouve son socle dans la caserne des Minimes, dans le IIIe arrondissement parisien. On y est aux premières loges du quotidien des soldats du feu, et quand le film bascule dans le drame, l'épreuve de la reconstruction physique est juste passionnante. Pierre Niney accomplit une de ces performances d'acteur qui vous “scotchent“ littéralement » [Le Parisien]. En tout point magnifique !


mardi 8 janvier 2019

AVANT TOI (ME BEFORE YOU) film de Thea SHARROCK (GB-USA-2016)



Avant toi (Me Before You) est un drame romantique britannico-américain réalisé par Thea Sharrock, sorti en salles en 2016. Il s’agit de l’adaptation cinématographique du roman Avant toi de l’écrivain Jojo Moyes.

Résumé

L’action se déroule dans une petite ville anglaise. Louisa « Lou » Clark (Emilia Clarke) a 26 ans. D’origine modeste, vivant encore chez ses parents, elle est fiancée à Patrick, un sportif qui s’entraîne pour participer à un triathlon. Ayant perdu l’emploi qu’elle occupait dans un café, elle trouve un poste d’aide-soignante auprès de Will Traynor (Sam Claflin), un jeune homme riche, issu d’une grande famille, dont la vie a basculé après un accident qui l’a laissé tétraplégique. Bien qu’elle soit sans  expérience, Lou fait des miracles auprès de Will par sa spontanéïté, son caractère enjoué et ouvert. Lou est assistée dans sa tâche par Nathan (Steve Peacocke), l'infirmier personnel de Will.

Sachant qu’il ne remarchera plus jamais, souffrant terriblement, Will oppose à la bonne humeur de Louisa une attitude cynique. Mais la jeune fille ne se laisse pas démoraliser et fait courageusement front. Peu à peu, son influence bénéfique se ressent sur le moral de Will et son entourage se prend à espérer. Mais lorsque Will apprend qu’Alicia, la jeune femme qu’il devait épouser est fiancée avec Rupert, son meilleur ami, il rentre dans une rage folle. Là encore, la gentillesse de Lou fait des miracles et les deux jeunes gens se rapprochent.

Mais toute l’attention de Lou ne suffira pas à convaincre Will de revenir sur sa décision d’aller en Suisse pour se faire euthanasier. Quand il demande à Lou de l’y accompagner, celle-ci, meurtrie et horrifiée, refuse. Puis, comprenant qu’il ne changera pas d’avis, elle le rejoint en Suisse pour lui donner la plus belle preuve d’amour qui soit : l’accompagner jusqu’à son dernier souffle.  

Mon opinion

Ce film traite avec simplicité et presque "légèreté", même si sa fin est tragique, d’un sujet difficile, celui de l’euthanasie choisie. Bien sûr, comme Lou, on espère que Will changera d’avis jusqu’à la fin et on est triste que toute la gentillesse dont a su l’entourer la jeune femme et l’attention des siens n’ait pas réussi à le convaincre de surmonter son handicap. Jusqu’à la fin, on se prend à espérer que l’amour triomphera et que Will choisira de vivre, mais ce ne sera pas le cas. Un film émouvant, sans pathos, soutenu par de jeunes et beaux acteurs. Le film a connu le succès dans les pays anglo-saxons mais pas en France où il a été très mal distribué.