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mardi 2 juillet 2024

LE COMTE DE MONTE CRISTO Film d'A. de LA PATELLIERE et Mathieu DELAPORTE (FR-2024)

 

Le Comte de Monte-Cristo est un film français écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, sorti en 2024. Le film est produit par Dimitri Rassam, déjà à l'œuvre d'une autre adaptation de Dumas avec le dyptique Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady (2023). Le film a été présenté « hors compétition » au Festival de Cannes 2024.Durée : 178 min.

Résumé

L’action se passe en 1815, au début du règne de Louis XVIII, alors que Napoléon se prépare à revenir de l'île d'Elbe et rameute ses partisans pour reprendre le pouvoir (ce seront les Cent jours). 

Edmond Dantès (Pierre Niney), un jeune marin de dix-neuf ans, second du navire Le Pharaon, saute à l’eau en bravant les ordres de son capitaine, Danglars (Patrick Mille) pour sauver une jeune naufragée du nom d’Angèle (Adèle Simphal). Celle-ci tient dans sa main un billet que lui arrache Danglars : il s’agit d’une lettre signée de la main de Napoléon appelant ses partisans à la révolte.

Une fois débarqué à Marseille, Dantès est convoqué avec le capitaine Danglars par l’armateur du Pharaon, Morrell (Bruno Raffaeli) qui, loin de réprimander Dantès pour avoir désobéi aux ordres de son supérieur, le félicite et licencie Danglars pour ne pas avoir respecté les devoirs du marin de venir en aide à tout naufragé.

Fou de joie, Dantès va annoncer la bonne nouvelle à son père, intendant chez les Morcerf, puis à la famille de Morcerf qui honore cette promotion comme s’il était un de leurs enfants. La fortune lui ayant ainsi souri, il ose révéler aux de Morcerf son intention de demander la main de leur fille Mercédès (Anaïs Demoustier) car les deux jeunes gens sont amoureux depuis l’enfance. Mais c’est sans compter sur la réaction du cousin de Mercédès, Fernand de Morcerf (Bastien Bouillon) qui en était lui aussi secrètement amoureux et comptait l’épouser.

Entre temps, Danglars, pour se venger de Dantès, va trouver Gérard de Villefort (Laurent Laffitte), le procureur du roi à Marseille et le fait accuser d’être un conspirateur. Fernand de Morcerf, sous prétexte de plaider sa grâce, se met au contraire d’accord avec Villefort et Danglars pour le charger et, au moment de son mariage avec Mercédès, Dantès est arbitrairement arrêté et jeté dans une oubliette du Château d’If, au large de Marseille.

Se sachant innocent et ne comprenant pas la raison de sa condamnation, épuisé par les privations et les mauvais traitements, il y serait mort s’il n’avait fait la connaissance de l’abbé Faria (Pierfrancesco Favino). Celui-ci a réussi à creuser une ouverture entre leurs deux cellules et lui révèle qu’il est en train de creuser un souterrain pour parvenir jusqu’à la mer. Au bout de dix années de labeur, ils sont presque au bout de leur peine quand le tunnel s’effondre sur Faria. peu avant de mourir, ce dernier révèle à Dantès son secret, l’existence d’un trésor qui se trouve sur une île isolée au large de l’Ile d’Elbe, sur laquelle il a caché un fabuleux trésor : celui des templiers. Prenant la place du mort, Dantès se fait enfermer dans le sac mortuaire et être jeté à la mer. De là, il regagne la terre ferme et se rend au château déserté des Morcerf où il apprend que son père est mort et que celle qu’il devait épouser appartient désormais à Fernand de Morcerf, son ami d’enfance, qui l’a trahi.

Rentré en possession du trésor de Montecristo, il adopte le nom de Comte de Monte-Cristo, un richissime noble italien qui a fait fortune dans les affaires. Il va chercher André, le fils bâtard de Villefort et de son amante Victoria (Julien de Saint-Jean) qui a grandi dans un orphelinat et en fait le prince Andréa Cavalcanti. Il adopte Haydée (Anamaria Vartolomei), une jeune femme dont les parents ont été trahis et assassinés par Fernand de Morcerf et elle-même vendue comme esclave afin qu’elle séduise Albert de Morcerf (Vassili Schneider) le jeune fils de Mercédès et de Fernand. Il élève les deux jeunes gens dans la haine afin de les sacrifier à sa vengeance.

Mais, lorsqu’il revoit Mercédès, et qu’elle lui demande d’épargner son fils, il fait preuve d’humanité et se sacrifie lui-même.

Lors d’un dernier duel avec Fernand de Morcerf, son ami d’enfance devenu son pire ennemi, il survit à ses blessures et reprend la mer.     

Mon opinion

Le roman d'Alexandre Dumas est sorti en 1844. Depuis, entre films, téléfilms et séries, il a connu pas moins de 22 adaptations, dont 9 pour la France. Celle-ci est la dernière, sortie en même temps qu’une série franco-italienne.

A l’heure où la production cinématographique est rien moins que pléthorique et où les directeurs de salles s’arrachent les cheveux pour savoir quand déprogrammer un film pour faire la place aux suivants, quitte à sacrifier de bons films que le public n’a pas le temps de voir, une nouvelle adaptation d’une œuvre archi-connue était-elle bien nécessaire ? Certes, pour celle-ci, la dernière adaptation d’envergure, réalisée par Josée Dayan, datait de 30 ans et était sérieusement dépassée malgré une distribution éblouissante : Guillaume et Gérard Depardieu (Dantès/Monte Cristo), Ornella Mutti (Mercédès), Jean Rochefort (Morcerf), Michel Aumont (Danglars), Pierre Arditi (Villefort), StanislasMerhar (Albert de Morcerf), Florence Darel, Hélène Vincent, Julie Depardieu, Patrick Bouchitey, Micheline Presle, Jean-Claude Brialy, etc.

On comprend dès le début du film qu’on n’a pas lésiné sur les moyens pour épater le spectateur (le film a coûté 43 millions d’euros). La première scène, celle du naufrage, est époustouflante. Par la suite, on continue à être séduit par la richesse des costumes (de Thierry Delettre), la beauté des paysages de Provence, la superbe photographie (de Nicolas Bolduc) mais la musique (de Jérôme Rebotier) est par moments trop envahissante, quant aux décors (de Stéphane Taillasson), ils sont souvent « too much ».  

C’est toutefois un film dans la plus pure tradition des films de cape et d'épée. On doit aussi saluer les performances des acteurs, en particulier la performance physique de Pierre Niney sur les (larges) épaules de qui repose en grande partie le film. On admire aussi la beauté de trois jeunes acteurs prometteurs : le touchant Vassili Schneider, clone de la fratrie Schneider, le non moins touchant Julien de Saint Jean, et la très belle et mystérieuse Anamaria Vartolomei. En la voyant, on ne peut s'empêcher de penser à Monica Bellucci à tel point qu'on se demande si elle ne lui serait pas apparentée.  On regrette cependant la grandiloquence de certains décors (le château du comte est totalement kitchissime) et des scènes à la limite du ridicule qui, pour être dans Dumas, auraient pu nous être épargnées et ainsi raccourcir un film trop long d'une bonne demi-heure. Malgré ses outrances, le film est toutefois plus réussi que le 2nd opus des Trois Mousquetaires : Milady (nous n'avons pas vu le 1er), terriblement brouillon.            

 

vendredi 25 mars 2022

GOLIATH Film réalisé par Frédéric TELLIER (FR-2022)

 


Pour mon retour au cinéma après plusieurs mois d'absence dus à la crise sanitaire, je suis allé voir Goliath. 

Il s'agit d'un film français coécrit et réalisé par Frédéric Tellier sorti en 2022. Il raconte une enquête fictive sur les pesticides. Frédéric Tellier avait aussi réalisé le beau film Sauver ou périr dont Pierre Niney incarne un pompier de Paris défiguré lors d'une intervention. 

Résumé

Mathias (Pierre Niney) est un jeune lobbyiste sans foi ni loi au service de Phytosanis, une puissante multinationale agrochimique qui s’apprête à faire renouveler l’autorisation de l’un de ses pesticides-phare, la Tétrazine, par la Commission européenne.

En face de lui se dresse Patrick (Gilles Lelouche), un avocat honnête qui défend les intérêts des victimes de ce même produit, largement utilisé par les agriculteurs.

Mon opinion

Goliath, ce sont les multinationales chimiques qui mènent le monde contre lesquelles tente de lutter un avocat intègre et fatigué (Gilles Lelouche) avec des armes dérisoires. Le film, passionnant comme un thriller, nous fait entrer de plain-pied dans le monde secret des lobbyistes.  Bien que les noms de l’entreprise et du pesticide soient fictifs, on reconnaîtra aisément plusieurs scandales récents, en  particulier celui de la prolongation de l’utilisation du glyphosate par Monsanto/Bayer ou les différentes affaires liées à d’autres pesticides, notamment employés dans l’agriculture, que ce soit celui du chlordécone, largement utilisé pour la culture du bananier aux Antilles, ou celui lié aux « enfants nés sans bras ».  Pierre Niney, qui est un acteur que j’adore, joue avec maestria un carriériste cynique alors que Gilles Lellouche est ici le "David" (du "David contre Goliath"), un avocat engagé dans une cause qui le dépasse. Même si le film est une fiction, on y apprend cependant beaucoup sur ce monde de la haute finance au service d’entreprises gérées comme des mafias par des gens sans scrupules obnubilés par le profit et les dividendes. 

Dans le même esprit, je vous recommande aussi :

 

vendredi 30 août 2019

FIVE comédie d'Igor Gotesman (FR-2016)



Five est une comédie française écrite et réalisée par Igor Gotesman, sortie en 2016.

Présentation

Samuel (Pierre Niney), Timothée (François Civil), Vadim (Igor Gotesman), Julia (Margot Bancilhon) et Nestor (Idrissa Hanrot), cinq amis d'enfance, décident de réaliser leur rêve : habiter en colocation. Samuel propose de payer la moitié du loyer, grâce à l'argent que lui verse son père pour faire ses études de médecine. Mais, lorsque ce dernier découvre que son fils, au lieu de faire médecine, fait des études de théâtre, il lui coup les vivres. Samuel n’ose rien dire à ses copains et se lance alors dans le trafic de drogue pour pouvoir assurer son quotidien. Mais, comme on pouvait s’y attendre, les choses tournent vite mal...

Mon opinion

Je n’avais pas vu ce film lors de sa sortie en salles et j’ai profité de sa diffusion à la télévision pour le voir. Quelle déception ! Certains ont comparé cette triste comédie au scénario téléphoné, dont les situations et les dialogues empruntent plus au « pipi-caca » des cours de maternelle qu’à Shakespeare, à l’attachant Comme des frères ou à 20 ans d’écart dont la fraîcheur caustique m’avait séduit. Rien de tel ici avec cette potacherie vulgaire que ne rachète pas, hélas, le talent indiscutable d’interprètes comme Pierre Niney dont les prestations sont presque toutes à saluer, ou François Civil, remarquable dans Le chant du loup ou l'émouvant Mon inconnue. A la limite, mieux vaut encore voir Nos pires voisins avec le décomplexé Zac Efron. Au moins, on sait à quoi s'attendre !   

mercredi 9 janvier 2019

SAUVER OU PÉRIR Film de Frédéric TELLIER (FR-2018)



Sauver ou périr est un drame français réalisé par Frédéric Tellier, sorti le 28 novembre 2018. Le titre est la devise de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Ce film est en partie inspiré de plusieurs faits réels.

Résumé

Franck Pasquier (Pierre Niney) est sapeur-pompier depuis l'âge de dix-huit ans. Heureux dans son métier et dans son couple – il est marié avec Cécile (Anaïs Demoustier), enceinte - il vit dans sa caserne avec sa compagne.

Ayant été récemment promu, il intervient sur un important feu d’entrepôt et les choses tournent mal : en voulant porter secours à l’un de ses hommes, c’est lui qui est la victime du feu. Gravement brûlé sur tout le corps, il se réveille dans une unité de grands brûlés, défiguré et diminué physiquement. C’est ensuite une longue et pénible remontée de l’enfer. Il mettra des mois à se reconstruire aussi bien physiquement que moralement, passant par de terribles périodes de doute et de repli sur soi, envisageant même de mettre fin à ses jours. Le film retrace son long combat pour retrouver une vie qui ne sera plus jamais normale.

Mon opinion sur ce film

J’avais découvert Pierre Niney dans un rôle pourtant très secondaire dans le film de GuédiguianLes neiges du Kilimandjaro (2011), qui était déjà sa 7ème apparition au cinéma. Je n’ai cessé, depuis, de le suivre et ai vu presque tous ses films. C’est un grand acteur. Dans ce dernier film, il réalise une performance encore plus remarquable que dans ses films précédents, ce qui n’est pas peu dire. 

«Sauver ou périr affirme toutes les qualités d'un grand film et couvre tous les aspects d'un métier qui trouve son socle dans la caserne des Minimes, dans le IIIe arrondissement parisien. On y est aux premières loges du quotidien des soldats du feu, et quand le film bascule dans le drame, l'épreuve de la reconstruction physique est juste passionnante. Pierre Niney accomplit une de ces performances d'acteur qui vous “scotchent“ littéralement » [Le Parisien]. En tout point magnifique !


mercredi 10 janvier 2018

LA PROMESSE DE L'AUBE d'Eric BARBIER (FR-B 2017)



La Promesse de l'aube est un film biographique franco-belge coécrit et réalisé par Éric Barbier, sorti en 2017. Il s'agit d'une nouvelle adaptation du roman de Romain Gary (1960), après la précédente adaptation par Jules Dassin (1970).

Résumé

Reprenant le récit autobiographique que fait Romain Gary de sa vie dans son livre La promesse de l’aube, le film retrace les premières années de l’écrivain et de l’importance que joua sa mère, incarnée par Charlotte Gainsbourg, dans sa carrière multiforme (ambassadeur, aviateur, écrivain…)
De son enfance en Pologne où sa mère Mina, immigrée Russe, vit difficilement de son métier de modiste, à son adolescence à Nice, le film retrace la vie du jeune Roman Kacew jusqu’à la guerre de 40 où, ne se résolvant pas à la défaite, il vole un avion sur la base de Mérignac pour rejoindre l’Algérie et, de là, l’Angleterre… Cette vie hors du commun, il la devra à sa mère qui lui aura fait promettre de devenir un grand homme et un écrivain célèbre. C’est l’amour fou de cette mère attachante et excentrique qui fera de lui l’un des romanciers majeurs du XXème siècle, à la vie pleine de rebondissements, de passions et de mystères. Mais cet amour maternel sans bornes sera aussi son fardeau…

Mon opinion sur ce film


Je ne connais pas l’adaptation de Jules Dassin (1970) et j’ai tenu à aller voir ce film, d’une part pour Romain Gary, qui est un écrivain qui m’a toujours fasciné, et pour Pierre Niney, un acteur que j’apprécie particulièrement depuis que je l’avais découvert dans Les neiges du Kilimandjaro où, pourtant, il tenait un tout petit rôle. Quant à Charlotte Gainsbourg, je ne l’aime pas particulièrement et les quelques films que j’avais vu précédemment avec elle ne m’avaient pas convaincu. Dans le cas de La promesse de l’aube, je dois faire mon mea culpa car elle est véritablement extraordinaire dans le rôle de cette femme excessive et mythomane qui vit à travers son fils. Très beau rôle, parfaitement assumé. Magnifique film que cette nouvelle adaptation de La promesse de l’aube.  

Dans le même esprit, je vous recommande : 

- L'Odyssée
- Yves Saint-Laurent
- Cet amour-là
- Une merveilleuse histoire du temps 

mercredi 1 novembre 2017

LA PROMESSE DE L'AUBE avec Pierre NINEY (FR-2017)

 

 J'apprends qu'un film a été adapté par Eric Barbier du très beau roman de Romain Gary, La promesse de l'aube. Qui plus est le rôle principal a été confié à Pierre Niney. Il y avait déjà eu une 1ère adaptation de ce roman par Jules Dassin  en 1971. C'est un livre en partie autobiographique qui traite de l'enfance et de l'amour maternel.

J'attends impatiemment sa sortie.

samedi 22 octobre 2016

L'ODYSSEE film de Jérôme Salle (FR-2016)


L'Odyssée est un film biographique français coécrit et réalisé par Jérôme Salle, sorti en 2016. Plutôt qu’un biopic à la gloire du Commandant Cousteau, c'est une tranche de vie du célèbre explorateur qui fait une large place à sa vie de famille, et particulièrement aux relations difficiles qu’il entretint avec ses deux fils, particulièrement avec son fils cadet, Philippe, et au rôle qu’il joua dans la sensibilisation à l’écologie de son père. Le film a été présenté en ouverture au neuvième Festival du film francophone d'Angoulême, en août 2016.

Synopsis

Jacques-Yves Cousteau est devenu marin par défaut. En réalité, il rêvait d’être pilote d’avion mais un accident de la route ayant mis à bas ses projets, il devient marin. Avec son ami Émile Gagnan, passionné comme lui de plongée sous-marine, il met au point le détendeur qui améliorera le principe du scaphandre autonome. Le 12 juillet 1937, il épouse Simone Melchior, fille d'un ancien contre-amiral de la Marine nationale et cadre d'Air liquide, avec qui il a deux enfants : Jean-Michel en 1938 et Philippe en 1940. Son invention du détendeur lui permet d’acheter une maison en bord de mer à Bandol où il pourra assouvir sa passion de la plongée et la communiquer à ses fils (Philippe a 4 ans lorsqu’il fait sa 1ère plongée). En 1949, Jacques-Yves Cousteau quitte la Marine pour réaliser un projet fou : équiper un bateau d’exploration sous-marine. En 1950, il convainc un riche britannique, Lord Thomas Loël Guiness, de lui louer, pour 1 franc symbolique, un vieux rafiot pratiquement hors d’état de naviguer: c’est ce bateau qui deviendra la fameuse Calypso. En contrepartie, Cousteau s’engage à le rafistoler à ses frais. Comme il a donné sa démission de la marine et qu’il n’a pas un sou vaillant, c’est sa femme, Simone, qui financera les travaux en vendant ses bijoux. Une petite équipe de plongeurs est recrutée, parmi lesquels Albert Falco (dit Bébert). La première expédition est financée par le pétrolier BP. En contrepartie du carburant fourni gratuitement, Cousteau doit réaliser des recherches pétrolières dans le Golfe Persique. On est alors très loin du Cousteau défenseur des océans qui ne se révèlera que beaucoup plus tard.    

Ses deux fils, Philippe et Jean-Michel, sont alors envoyés en pension, ce que Philippe, en particulier, vivra très mal... Quelques années plus tard, ayant terminé ses études et alors qu’il est déjà un homme, Philippe rejoint l'équipe de son père et devient le photographe attitré des films documentaires sous-marins de son père jusqu’à ce qu’il se rende compte que ce dernier est plus préoccupé par sa personne et sa carrière que par la protection de la nature qu’il prétend défendre. Il supporte en outre très mal qu’il trompe ouvertement sa femme à qui il doit pourtant tout. Philippe se fâche alors avec son père et crée sa propre agence de photographie sous-marine.

Dans les années 70, l’ambition démesurée et les projets pharaoniques de Jacques-Yves Cousteau entraînent la quasi-faillite de ses entreprises. En 1975, il se lance dans l’opération de la dernière chance en mettant sur pied une campagne en Antarctique contre l’avis de tous les experts car la Calypso n’est pas un navire apte à naviguer dans des conditions aussi extrêmes. C’est à ce moment-là que Philippe rejoint l’expédition et sensibilise son père à la protection des océans et des espèces animales menacées, donnant à la carrière de son père une nouvelle impulsion et une nouvelle notoriété.

Mais, le 28 juin 1979, lors d'une mission de la Calypso au Portugal, Philippe se tue dans des circonstances particulièrement terribles aux commandes de l’hydravion qu’il pilotait. Cousteau en est profondément affecté. Il appelle par la suite son fils aîné, Jean-Michel, qu’il avait toujours plus ou moins méprisé, à ses côtés.

Le film commence et se termine sur cette scène de l’accident où Philippe, jeune papa d’une petite fille nommée Alexandra, laissera la vie.

Mon opinion sur ce film

Avant toute chose et quels que soient les mérites ou les critiques que l’on peut faire au film lui-même, à son scénario et à sa mise en scène, on ne peut que saluer l’extraordinaire prestation de Lambert Wilson qui campe un commandant Cousteau d’un mimétisme ahurissant. A travers le portait que fait Jérôme Salle, du commandant Cousteau, on découvre un homme très différent de l’image qu’il avait patiemment construite de lui au cours de sa carrière. Un homme complexe, avec des zones d’ombre dont on ne se doutait pas : égoïste, ou plus exactement égocentrique, affairiste, menant une vie de famille chaotique, avant de s’humaniser tardivement sous l’influence de son fils cadet, Philippe, joué avec talent par le toujours formidable Pierre Niney.  Encore le film fait-il l’impasse sur quelques zones encore moins reluisantes de sa vie.  Simone, son épouse d’abord aimée puis bafouée et aigrie, est aussi admirablement incarnée par Audrey Tautou que l’on n’aurait pas attendue dans un tel rôle.  Toujours en ce qui concerne les acteurs, je voudrais saluer la prestation du jeune Ulysse Stein, qui joue le rôle de Philippe enfant.

Que dire du film lui-même ? Qu’il n’est pas, comme on aurait pu le craindre, qu'un biopic sans nuances à la gloire exclusive du commandant Cousteau car il nous montre un homme aux multiples facettes, loin des clichés que nous avons de lui. Il nous révèle surtout ses relations difficiles avec les siens, ses deux fils, sa femme… Le film reste cependant un film d’aventure, avec de belles images bien qu’il y ait moins de scènes sous-marines que ce à quoi on aurait pu s’attendre, la lutte presque perdue de la Calypso contre les déchaînements de l’océan antarctique, l’émotion lorsque, grâce à Philippe, Cousteau prend conscience des dévastations que l’homme a imposé à la nature…

Film intéressant, salutaire, à voir en tout cas, ne serait-ce que pour chasser définitivement de nos esprits l’image trop parfaite du héros de notre enfance. A voir aussi et surtout pour l’époustouflant jeu d’acteur de Lambert Wilson et de sa relation d’amour-haine avec Pierre Niney, excellent lui aussi.

Pour ceux qui aiment la mer et l'océan:


Pour ceux qui aiment les biopics : 


   

lundi 10 octobre 2016

FRANTZ de François OZON (FR-2016)


Frantz est un film dramatique germano-français écrit et réalisé par François Ozon, sorti en 2016. Il est librement inspiré d'une pièce de Maurice Rostand, L'homme que j'ai tué, qui a elle-même été reprise dans le scénario du film américain L'Homme que j'ai tué (Broken Lullaby, 1932) de Ernst Lubitsch. Il est officiellement en compétition pour le prix Lion d'or à la Mostra de Venise 2016.

Résumé

Peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Anna (Paula Beer) se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, tué sur le front. Un jour, elle voit un jeune homme qui vient y déposer des fleurs. Il s’agit d’Adrien Rivoire (Pierre Niney), un soldat français, venu pour rencontrer les parents de Frantz… Le père de Frantz, le Dr. Hoffmeister refuse dans un premier temps de le recevoir. Mais son épouse, Magda, la mère de Frantz, le reçoit avec gentillesse. Adrien leur dit qu’il avait connu Frantz, lorsque celui-ci était venu à Paris avant la guerre et leur raconte ce qu’ils veulent entendre. En fait, Adrien avait connu brièvement Frantz dans des circonstances douloureuses qui seront dévoilées au cours du film et, s’il est venu rencontrer ses parents et son ex-fiancée, c’est parce qu'il détient un lourd secret qu'il s'est promis de leur révéler.

Mon opinion sur ce film


Avec ce film, on est très loin de l'ambiance déjantée de Huit femmes ou de Potiche et beaucoup plus du film jusque là le plus sombre d'Ozon, Dans la maison

Le film, en grande partie en noir et blanc et en allemand, nous raconte une histoire terrible qui est celle d’une amitié par-delà la mort. Très belle prestation de Pierre Niney, dans le rôle d’Adrien et de Paula Beer, dans celui d’Anna. En la voyant, je n’ai pu m’empêcher de penser à Romy Schneider dans La passante du sans-souci. Elle est très belle, très digne. Dommage que la fin du film soit trop longue d’un pénible quart d’heure qui s’éternise. Dommage, car, sans cette fin ratée, le film aurait été, sinon un chef d’œuvre, du moins un grand film.

A voir aussi, du même réalisateur :






dimanche 26 avril 2015

UN HOMME IDEAL film français de Yann Gozlan (FR-2015)



Un homme idéal est un thriller français coécrit et réalisé par Yann Gozlan sorti en 2015 avec PierreNiney dans le rôle principal.

Résumé

Mathieu Vasseur (Pierre Niney), jeune auteur de 25 ans, essaie en vain de faire publier son premier manuscrit. En attendant, il travaille pour une entreprise de déménagement… Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un homme solitaire qui vient de mourir et dont ils doivent débarrasser l’appartement. Le manuscrit est celui du récit d’un appelé pendant la guerre d’Algérie. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom, après lui avoir seulement donné un nouveau titre, « Sable noir ». Le manuscrit est de suite accepté par une maison d’édition et devient un best-seller, récompensé par le Prix Renaudot.  

Mathieu Vasseur devient du jour au lendemain le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française.

On nous le montre trois ans après, filant le parfait amour avec la charmante Alice Fursac (Ana Girardot), qui l’avait snobé lors de leur première rencontre, mais qui maintenant l’amène pour le présenter à ses parents, de riches bourgeois vivant dans une somptueuse demeure au bord de la mer Méditerranée.

Mathieu, pressé par son éditeur, ne parvient pas à écrire la première ligne de son deuxième roman et, pour préserver son secret, il va s’enfoncer dans une spirale mensongère qui l’amènera à commettre deux meurtres et à se faire passer pour mort.

Mon opinion sur ce film

Le thème de l’auteur qui vole le manuscrit d’un autre et le publie sous son nom rappelle plusieurs œuvres littéraires, en particulier le roman d'Henri Troyat Le mort saisit le vif (1942) où le héros signe le roman La Colère, dont le véritable auteur est décédé. Comme dans Un homme idéal, la spirale de l'imposture conduit le personnage aux portes de la folie. Deux films aussi traitent du même sujet : The Words et A Murder of Crows.

Dès le début, le ton est donné car Mathieu travaille à son manuscrit devant une photo de Romain Gary, qui est son auteur favori. Or, on sait tous combien la mystification fut la marque de fabrique de ce grand écrivain qui obtint une deuxième fois le Prix Goncourt pour son roman La vie devant soi qu’il publia sous le nom d’emprunt d’Emile Ajar, en se gaussant de la critique et des milieux littéraires.

Il n’empêche que, grâce à la formidable prestation de Pierre Niney, ce film se hisse au niveau d'un Polansky (The Ghost Writer) ou d'un Woody Allen (Match Point). Le réalisateur a parié (et il a eu 100 % raison ! ) sur la présence extraordinaire du jeune et talentueux Pierre Niney qui oblitère pratiquement le jeu de tous les autres acteurs. Il arrive à insuffler à son personnage de menteur un côté sympathique car là où d’autres s’en seraient fichés,  Mathieu reste conscient qu’il doit son talent à un autre et reste paralysé par la culpabilité. L’angoisse monte peu à peu et on craint plus pour lui plus que pour tous les autres dont on ne pleurera pas la disparition. L’impression que l’on garde, avec les dernières images où Mathieu, retourné à l’anonymat, contemple depuis la rue, sa double réussite (le succès de son vrai livre au titre plus que symbolique « Faux-semblants » et son bébé, dans les bras de la femme qu’il aime et ne pourra jamais épouser), est celle d’un terrible gâchis.

mercredi 15 avril 2015

J'AIME REGARDER LES FILLES film de Frédéric Louf (FR-2011)




J'aime regarder les filles est un film français de Frédéric Louf, sorti en 2011 qui emprunte son titre au tube de Patrick Coutin (1981).

Synopsis

Primo (Pierre Niney) a 18 ans, il habite à Paris une chambre située sous les toits que lui paient ses parents, fleuristes en province. C'est l'année du bac qu'il a peu de chances d'obtenir en raison de ses notes catastrophiques. C'est aussi l'année de l'élection de François Mitterrand comme président de la République et de tous les espoirs de changement de société qu'elle promet.

En revenant de passer un week-end houleux chez ses parents (son père lui reproche de ne rien foutre, soutenu par son grand frère, Nino (Johan Libéreau) jaloux d'avoir dû se sacrifier pour travailler avec son père, qui considère son cadet comme le "chouchou à sa maman"), Primo passe devant un immeuble situé dans les beaux quartiers de Paris où a lieu une fête avec des jeunes de son âge mais pas de son milieu. Sur un coup de tête, il s'incruste, se faisant passer pour l’un des invités, tous fils et filles à papa, étalant la fortune de leurs parents avec l'indécence que l'on peut afficher à cet âge. Dans le groupe, il y a la jolie Gabrielle (Lou de Laâge) dont il tombe amoureux et ils couchent ensemble. Pour ne pas déchoir à ses yeux, il s'invente une vie qui n'est pas la sienne et néglige ses études, cherchant par des petits boulots à trouver l'argent qui lui permettra de s'acheter quelques vêtements plus "classieux" que ses jeans et ses t-shirts de "prolétaire". Il ira jusqu'à ne pas payer son loyer pour cela. Il passe néanmoins le bac (et, à la grande surprise de l'un de ses professeurs, le réussit) pour pouvoir montrer à Gabrielle qu'il n'est pas un looser et pouvoir s'inscrire en fac.

Comédie de mœurs douce-amère où l'on découvre un jeune talent prometteur, Pierre Niney, pensionnaire de la comédie française, dont c'est toutefois déjà le 12ème film. En ce qui me concerne, je l'avais remarqué dans un rôle pourtant secondaire, celui du serveur des Neiges du Kilimandjaro, où il remonte le moral à Marie-Claire (Ariane Ascaride), dans lequel son magnétisme ne passe pas inaperçu. C'est ce qui m'avait d'ailleurs donné envie de voir d'autres films où il figurait.

Mon opinion sur le film

Si je ne suis pas déçu par la prestation de Pierre Niney (car c'est principalement sur ses épaules que repose le film de Frédéric Louf), je garde, comme trop souvent avec les films français que je vois, une impression d'amateurisme. En effet (mais peut-être est-ce voulu ?), on reste toujours à la surface des choses, rien n'est approfondi, les personnages (à part celui de Primo) sont à peine ébauchés, comme dans une aquarelle trop diluée. Quelques beaux moments, cependant, en particulier le dialogue entre les deux copains sur les toits, avec Montmartre en second plan. Un regret, que Johan Libéreau, découvert dans Les témoins, d'André Techiné soit cantonné, dans ce film, au rôle de frère aîné "bas du plafond"... 

En conclusion, agréable comédie romantique qui ne me laissera cependant pas un souvenir impérissable.

Mon classement : Film moyen

vendredi 9 janvier 2015

LES NEIGES DU KILIMANDJARO de Robert Guédiguian (FR-2011)

[Article initialement publié le 23 janvier 2012]


Les Neiges du Kilimandjaro est une comédie dramatique française réalisée par Robert Guédiguian, sortie en 2011.

Synopsis

L’entreprise de Michel (Jean-Pierre Darroussin) est frappée par un plan de licenciement et doit licencier 20 personnes. La CGT, dont il est représentant syndical, décide d'effectuer un tirage au sort : par honnêteté et par conviction, Michel n'a pas voulu écarter son nom de la liste alors que son statut de délégué du personnel aurait pu aisément le mettre à l’abri. Le sort le désigne et, à plus de 50 ans, il se retrouve au chômage sans espoir de retrouver un travail. Sa femme, Marie-Claire (Ariane Ascaride), avec qui il vit heureux depuis 30 ans, fait des ménages. Leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent. Ils ont des amis très proches, en particulier le couple formé par Raoul (Gérard Meylan) et sa femme, Denise (Marilyne Canto). Ils sont fiers de ce qu’ils sont, sûrs de leurs convictions et des combats qu’ils ont menés.

Michel retrouve ses anciens collègues pour fêter ses 30 ans de mariage. À cette occasion, ses amis et sa famille offrent au couple un voyage, ainsi que de l'argent récolté lors d'une quête, pour la Tanzanie où se trouve le Kilimandjaro, en référence au tube des années 60 de Pascal Danel, « Les Neiges du Kilimandjaro » sur lequel ils se sont rencontrés.

Peu de temps après, le bonheur du couple vole en éclat.  Alors qu’ils sont tranquillement installés avec leurs amis Raoul et Denise en train de faire jouer aux cartes, deux jeunes hommes armés et masqués déboulent chez eux, les frappent, les attachent et s’enfuient avec l’argent de la cagnotte et leurs cartes bleues.

Grâce à un concours de circonstances, Michel découvre que l'un de ses agresseurs est l'un des jeunes ouvriers licenciés en même temps que lui. Il le dénonce à la police et le jeune homme est arrêté mais, ce que Michel ne savait pas, c’est que son agresseur, Christophe (Grégoire Leprince-Ringuet) s’occupe seul de ses deux jeunes frères, Martin (Jean-Baptiste Fonck) et  Jules (Yann Loubatière). Contre l'avis de Raoul, dont la femme est en dépression depuis l'attentat, il  veut retirer sa plainte mais la procédure est en cours et ne peut être arrêtée. Il tente aussi de voir Christophe mais l'entrevue est un fiasco. 

De son côté, Marie-Claire, en cachette de son mari, ayant trouvé les frères de Christophe livrés à eux-mêmes, va les voir, passe du temps avec eux, leur apporte à manger et fait leur lessive. Quant à Michel, après son entrevue orageuse avec Christophe, il a fait la même découverte. Ayant négocié avec l'agence le remboursement du voyage pour la Tanzanie, il pense utiliser l'argent pour aider cette famille. Finalement, sans s’être concertés, Marie-Claire et Michel tombent d'accord pour offrir aux enfants une famille de substitution en attendant que Christophe sorte de prison.

Mon opinion sur ce film

Personne n'a oublié Marius et Jeannette, le grand succès de Robert Guédiguian, tourné en 1997, dont les acteurs étaient déjà Gérard Meylan (qui jouait le rôle de Marius) et Ariane Ascaride (celui de Jeannette). Entre temps, Guédiguian a tourné pas moins de neuf films mais aucun n'avait eu le succès phénoménal de Marius et Jeannette (2 655 000 entrées). Dans Les neiges du Kilimandjaro,  on retrouve l'ambiance de ce film, un univers de gens modestes, restés fidèles à leurs convictions et soudés par la solidarité, quelles que soient les difficultés et les injustices qui s’abattent sur eux.
Le film a été inspiré à Gédiguian par l’émouvant poème de Victor Hugo, Les pauvres gens. C'était d'ailleurs le titre initialement choisi par le réalisateur.


Je voudrais saluer, outre le jeu des acteurs principaux, parfaitement justes, celui des rôles secondaires, qu'il s'agisse des deux frères, Martin et Jules, des jeunes mariés, des jeunes enfants, absolument craquants. Un coup de chapeau particulier à un acteur que j'ai particulièrement apprécié, Pierre Niney. Il explose littéralement dans un tout petit rôle, celui du serveur du bar où Marie-Claire vient chercher du réconfort.  Malgré ses 22 ans, il a déjà une impressionnante carrière à son actif. Il a commencé le théâtre à l'âge de 11 ans et il est, depuis 2010, pensionnaire de la Comédie française. Il a déjà tourné dans 17 films et téléfilms et autant de rôles au théâtre. Il tient le rôle principal de Primo dans le film J'aime regarder les filles, 1er film de Frédéric Louf (2011). Un talent prometteur !

lundi 5 mai 2014

POUR LE RÔLE de Pierre Niney (Fr-2013)


Pour le rôle, court métrage de 12 min. réalisé par Pierre Niney. 
                           
Dans la cour passant dans une salle d’art et d’essai, un court métrage, intitulé « Pour le rôle », réalisé par Pierre Niney, précédait le film.

Synopsis

 Un jeune comédien (François Civil) se présente à un casting. Il est reçu par une attachée de presse hystérique (Noémie Merlant). Arrivée devant la porte du directeur de casting, elle le laisse en plan. D’abord interdit, il s’enhardit et frappe à son tour puis pousse la porte. Il se trouve face au casteur qui lui pose des questions saugrenues. A la fin du court entretien, le casteur remet au candidat quelques feuillets à apprendre et quitte la pièce par une porte latérale, disant qu’il va boire un café.
Le candidat prend connaissance des feuillets et s’aperçoit qu’ils reprennent exactement les mots prononcés par le directeur de casting.
Quelqu’un frappe à la porte : c’est un autre candidat. Le 1er candidat (François Civil) s’assoit alors sur le siège du casteur et s’aperçoit alors qu’il est filmé par une caméra planquée derrière lui. Il joue le jeu à son tour puis sort par la même porte prise par le 1er casteur. Il se retrouve dans un no man’s land enneigé. 
     
Mon opinion

Depuis quelque temps, des courts métrages sont souvent diffusés avant le film principal. Mais il est rare que j’en retienne quoique ce soit. Dans le cas de « Pour le rôle », j’ai beaucoup apprécié ce court, assez insolite, et bien dans l’humour passablement déjanté auquel nous a habitué Pierre Niney.
Ce court est réalisé dans le cadre de la série Casting(s) réalisée pour Canal+ et parodiée lors de la dernière cérémonie des Césars.  
J’y ai retrouvé François Civil, un jeune comédien que j’avais déjà remarqué dans le très beau film de télévision Simple, dont j’ai déjà parlé ici. Il y incarnait un des pensionnaires de la colocation.

jeudi 30 janvier 2014

YVES SAINT LAURENT (FR-2014)


Yves Saint Laurent

Film français de Jalil Lespert (2014) avec Pierre Niney (Saint Laurent), Guillaume Galienne (Pierre Bergé), Charlotte Le Bon (Victoire), Laura Smet (Loulou de la Falaise), Marianne Basler (Mme. Saint-Laurent), etc. Un autre film, intitulé Saint Laurent, réalisé par Bertrand Bonello, est sorti quelques mois plus tard (voir notre critique ICI). 

Synopsis

Nous sommes en 1957 , à la veille de la guerre d’Algérie.  Yves Mathieu Saint Laurent est en visite dans sa famille à Oran. Il a été récemment engagé et travaille chez Christian Dior qui va décéder peu après. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent va être appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie.

Peu après, Yves Saint Laurent, appelé pour combattre en Algérie, entre dans une profonde dépression nerveuse et est hospitalisé au Val de Grâce. A sa sortie de l’hôpital, en 1960, la maison Dior le licencie et le remplace par Pierre Bohan. Son compagnon, le financier Pierre Bergé, qui l’a constamment soutenu pendant sa maladie, attaque la maison Dior aux Prud’hommes  pour licenciement abusif et, contre toute attente, gagne le procès. Avec les indemnités obtenues et l’aide d’un financier américain qui croyait en Saint Laurent, les deux hommes s’associent pour créer une société au nom d’Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses névroses, Yves va devenir l’un des plus grands créateurs français de mode. Sa première collection haute couture sera présentée en 1962 ; elle sera suivie de la robe Mondrian ou la collection « Pop Art » qui l'imposeront d'abord aux Etats-Unis puis dans le monde entier, le nom Yves Saint Laurent devenant dès lors synonyme de bon goût à la française…

Le film ne nous cache rien de la personnalité complexe et torturée de ce surdoué du dessin, d'une timidité maladive et toujours insatisfait de lui-même et de ce qu'il réalisait. Malgré la présence constante, aimante (mais aussi souvent tyrannique) de Pierre Bergé, Yves Saint Laurent était incapable de résister à ceux qu'il croyait être ses amis et se laissa entraîner dans la drogue, l’alcool et le sexe. Malgré tous ces errements, le créateur de mode ne cessa de créer jusqu’en  2002, date où il arrêta définitivement de dessiner des collections. La maison qu’il avait créée ne lui appartenait plus depuis 1993, date à laquelle elle était devenue une marque commerciale entre les mains de financiers. Il mourut 6 ans plus tard, en 2008, d’un cancer du cerveau.

Le film fait l’impasse sur les dernières années de Saint Laurent et s’arrête en 1976, lors de la présentation de la collection « Ballets Russes », l’un des grands succès de Saint Laurent. 

Mon opinion su ce film

Tout en sachant que la vie de Saint Laurent n'avait pas été "un long fleuve tranquille", je n'imaginais pas qu'elle avait été aussi chahutée et aussi tumultueuse. Je savais, comme tout le monde, qu'il était homosexuel et vivait avec Pierre Bergé mais je ne savais rien de leurs relations ni de l'enfer que semble avoir vécu son mentor pour défendre Saint Laurent de ses démons, et ce, bien qu'ils aient cessé la vie commune, jusqu'à ses derniers jours. On ne connaît généralement, de Saint Laurent, que ses réussites et on ne voit que le côté glamour de son existence. Ce film nous montre que, comme tous les génies, Yves passa sa vie à hésiter entre la lumière et les ténèbres et que seul son art (et le garde-fou que représenta toujours pour lui Pierre Bergé) permit de ne pas entièrement basculer dans la folie.

J'ai bien entendu trouvé la prestation de Pierre Niney époustouflante. Il est tellement Saint Laurent qu'on finit par oublier qu'il s'agit d'un film. Quant à Guillaume Galienne, il fait un très honnête Pierre Bergé, dont il n'hésite d'ailleurs pas - et c'est tout à son honneur - de se démarquer juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans l'imitation grossière.

Excellent biopic qui nous apprend beaucoup sur l'un des plus grands créateurs de mode de tous les temps, sur une personnalité hors du commun, que l'on ne savait pas aussi torturée et complexe. Les personnages secondaires (Charlotte Le Bon, en particulier, dans le rôle de Victoire et Marianne Basler, dans celui de la mère) sont aussi excellents.

Je ne vous engage cependant pas à voir l'autre biopic réalisé la même année par Bertrand Bonello, intitulé Saint Laurent.
  
    

mardi 24 décembre 2013

COMME DES FRERES de Hugo GELIN (FR-2012)


Film de Hugo Gélin (2012) avec François-Xavier Demaison (Boris), Pierre Niney (Maxime), Nicolas Duvauchelle  (Elie) et Mélanie Thierry (Charlie).

Synopsis

Boris, Elie et Maxime sont d’inséparables copains que rien, ni l’âge, ni les occupations, ni le mode de vie n'aurait dû rapprocher si ce n’était Charlie, une fille qu’ils ont connue à un titre ou à un autre et qui est le ciment de leur amitié. A vrai dire, Charlie est un peu plus que cela pour Boris avec qui elle a eu une aventure dont il ne se remet pas. On ne sait pas ce qu’elle a été pour Elie, maintenant en couple avec  Jeanne (Cécile Cassel) dont il attend un enfant, mais on se doute que leurs relations n'ont pas été totalement platoniques. Quant à Maxime, 20 ans, le plus jeune de la bande, il est fiancé à Cassandre, une fille de son âge et on ne sait pas trop comment il a connu Charlie.

Le film commence lors des funérailles de Charlie qui vient de mourir d’un cancer. Boris, Elie et Maxime se retrouvent à son enterrement où on leur remet une photo d’une maison en Corse où ils avaient prévu d’aller ensemble.  Derrière la photo, une inscription de la main de Charlie leur demande de s’y rendre sans elle. Les trois potes, emmenant les cendres de Charlie dans un ridicule sac à dos-peluche qu’ils lui avaient offert,  partent dans la voiture de Boris pour la Corse.

A partir de là, le film est fait de flashes-back et on remonte le temps de quelques heures, de quelques jours, de  quelques mois ou de quelques années, chaque moment nous apprenant pourquoi ces trois hommes que tout sépare avaient pour Charlie un amour si singulier.

On assiste alors à un road-movie où les scènes comiques le disputent aux scènes d’émotion : le spectateur passe les 1.44 H que dure le film entre rire et larmes, attendri par la difficulté de communiquer que montre Boris, le cynisme surjoué d’Elie, l'émotion qu'il ressent devant la naïveté et la fragilité de Maxime… 

On a du mal à croire qu’il s’agisse d’un premier film tant la mise en scène est maîtrisée, le rythme soutenu, les dialogues percutants et drôles…  Ce film est une belle réussite du cinéma français, une alchimie étonnante qui donne une histoire attachante, au résultat magique.

Musique

La bande originale, écrite par Revolver, forme un contrepoint intimiste particulièrement bien choisi à l'ambiance douce-amère du film.

Casting

J’avais  repéré Pierre Niney dans J’aime regarder les filles et Les neiges du Kilimandjaro où on son talent apparaissait déjà clairement alors qu'il n'avait qu'un petit rôle (celui d'un serveur de bar). Dans ce film, il est Maxime, fragile, immature, maladroit…   Nicolas Duvauchelle abandonne avec bonheur ses allures de mauvais garçons. Quant à François-Xavier Demaison, en ours mal-léché, il est parfait. Reste Mélanie Thierry dans celui de Charlie : les flashes-back nous permettent de la découvrir lorsqu’on lui annonce la gravité de sa maladie, qu’elle décide d’affronter seule, avec courage, sauf quelques rares moments de faiblesse. Le cinéaste nous la montre toujours pleine de vie et de joie de vivre. C’est une des grandes qualités de ce film dont le sujet est la mort d’un être aimé, qui a été  enlevé à ses amis en pleine beauté, en pleine jeunesse, mais dont on se souviendra éternellement jeune et lumineuse. Un grand salut enfin à Micheline Presle, qui apparaît en guest-star dans le rôle de la grand-mère d'Elie, toujours élégante et distinguée. 

Mon classement : 4,5/5 (Une belle comédie douce-amère. Excellent film)

Dans le même esprit, je vous conseille aussi :

Pierre NINEY (Acteur & réalisateur français)


Pierre Niney est un acteur et réalisateur français de théâtre et de cinéma né en 1989. Il a débuté le théâtre à 11 ans. Il a ensuite suivi des cours à la Compagnie Pandora, au cours Florent (2 ans), puis au Conservatoire National d'Art Dramatique. En 2010, alors qu'il n'a que 21 ans, il entre à la Comédie Française, devenant ainsi l'un de ses plus jeunes pensionnaires.

Carrière 
  • 2006 : sa carrière commence à la télévision avec un rôle dans La dame d'Izieu
Suivront encore 5 rôles dans des téléfilms ou des séries. 
  • 2007-2012 : Au théâtre, il jouera ou mettra en scène 11 pièces hors Comédie française dont la pièce "Si près de Ceuta" qu'il a écrite et mise en scène au Théâtre de Vanves (2012)
  • Entre 2010 et 2012, il a joué dans sept pièces produites par la Comédie française, dont "Un fil à la patte", "Les joyeuses commères de Windsor", "L'opéra de quat'sous", "Le jeu de l'amour et du hasard". En 2013, il tient le rôle principal Dans "Un chapeau de paille d'Italie" de Feydeau.
  • Au cinéma, entre 2006 et 2012, il a joué dans 13 films. Je l'ai personnellement découvert dans Les neiges du Kilimandjaro (2011) et J'aime regarder les filles (2011) où il joue le rôle principal, celui de Primo. Dans Comme des frères, d'Hugo Gélin (2012), il joue le rôle de Maxime, le plus jeune d'une fratrie de trois, tous amoureux, chacun à sa manière, de la même femme, et, plus récemment, dans une comédie romantique fraîche et gaie, aux côtés de Virginie Efira, 20 ans d'écart. 
  • Il ne faut rater sous aucun prétexte le film de Jalil Lespert, où il incarne de manière troublante  le rôle titre, celui d'Yves Saint Laurent. Il y est époustouflant.  
  • Il réalise pour Canal+ une série intitulée Casting(s) dans laquelle il donne leur chance à de jeunes acteurs. J'ai pu voir, de lui, un court métrage assez déjanté, intitulé Pour le rôle, présenté avant la projection du film Dans la cour


Films avec Pierre Niney :

20 ANS D'ECART de David Moreau (FR-2013)


Film français de David Moreau sorti en mars 2013. Avec Virginie Efira et Pierre Niney.

Synopsis

Alice Lantins (Virgine Efira) est rédactrice dans une revue de mode branchée. Elle a 38 ans, est belle, ambitieuse et elle fait preuve d’une impeccable conscience professionnelle au point d’en oublier sa vie privée. Bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine « Rebelle », tout sauf son image de femme un peu coincée. Mais lorsque le jeune et charmant Balthazar (Pierre Niney), à peine 20 ans, va croiser par hasard son chemin, le regard de ses collègues va inexplicablement changer. Réalisant qu'elle détient la clef de sa promotion, Alice va feindre la comédie d’une improbable idylle. Mais ce qui avait commencé comme un jeu se transforme en coup de foudre et les choses deviennent sérieuses. 

Mon opinion 

Sympathique comédie romantique que l'on regarde avec plaisir. Pas mal de répliques et de situations drôles qui fonctionnent grâce à la complicité des deux interprètes aussi sympathiques l'un que l'autre. Pierre Niney, que j'ai déjà eu l'occasion d'apprécier, est irrésistible en ado naïf et surexcité. J'étais plus réservé quant au choix de Virginie Efira, mais elle démontre ici qu'elle n’est pas qu’une agréable présentatrice de télévision et qu’elle peut faire aussi une très crédible actrice de comédie. Quant au monde de la mode, le réalisateur nous le dépeint avec une cruauté décapante et jouissive.

 Mon classement

Comédie sympathique, fraîche et drôle. 

Dans le même esprit, je vous recommande :