vendredi 12 mai 2023

QUAND TU SERAS GRAND comédie dramatique d'Andréa BESCOND et Eric MATEYER (FR-BE 2023)

 


Quand tu seras grand est une comédie dramatique française réalisée par Andréa Bescond et Éric Métayer, sortie en 2023.

Résumé

A la suite d’une fuite d’eau qui a rendu leur cantine inutilisable, la mairie demande que, pendant les travaux, les enfants puissent partager les repas des résidents d’un EHPAD. Le directeur (Eric Métayer) accepte mais doit faire face à la fronde des salariés de la maison de retraite, emmenés par Yannick (Vincent Macaigne), qui voient dans cette décision une surcharge de travail alors qu’ils sont déjà débordés. Il entre immédiatement en conflit avec Aude (Aïssa Maïga), la lumineuse animatrice qui encadre les enfants, mais celle-ci tient bon et, par sa bonne humeur et sa détermination, elle s’impose.  

Du côté des enfants, ce n’est pas non plus de gaieté de cœur qu’ils acceptent de partager les repas des pensionnaires. L’un des enfants, Brieuc (Kristen Billon), un petit rebelle qui souffre de la négligence de ses parents et ne quitte pas son équipement de skate, est particulièrement réticent et n’hésite pas à désigner les résidents comme des « vieux ». Etrangement, ce sera celui qui sera le plus attaché à un couple fusionnel formé par Yvon (Christian Sinniger), un ancien cascadeur à moto et sa compagne Gigi (Evelyne Istria), hémiplégique.  

Au cours des jours suivants, une connivence s’établira entre certains « vieux » et des jeunes qui découvriront les trésors qui se cachent dans ces personnalités fragilisées par l’âge et la maladie.

Mon opinion

Joli film qui traite avec sensibilité et humour un sujet grave, celui du vieillissement de notre population, de la réponse inappropriée que la société propose avec ses EHPAD (horrible acronyme qui a remplacé celui de "maison de retraite"), de leur personnel tellement débordé qu'il en arrive à être maltraitant, et de l’écart de plus en plus grand qui se creuse entre générations. J’ai beaucoup aimé le jeu de Kristen Billon qui incarne le jeune Brieuc qui, sous ses dehors durs et renfermés cache un cœur d’or. Il éclipse de beaucoup Vincent Macaigne qui en fait un peu trop dans la parodie. On aimerait que ce type d’expérience, qui a existé dans les Maisons familiales rurales, à la fois maisons de retraite et centre d’enseignement rural, permettait la cohabitation de générations de jeunes et celles de personnes âgées, soit tentée à nouveau.   

dimanche 7 mai 2023

samedi 6 mai 2023

LES CHOSES DE LA VIE film de Claude SAUTET (FR-1970)

 


Les Choses de la vie est un film franco-italo-suisse réalisé par Claude Sautet, sorti en 1970 d’après un scénario de Jean-Loup Dabadie, lui-même inspiré du roman du « Les choses de la vie » de Paul Guimard publié en 1967.

Résumé

Pierre (Michel Piccoli), un architecte d'une quarantaine d'années, est victime d'un grave accident de la route. Alors qu’il roule trop vite, il percute une bétaillère arrêtée au milieu d'un carrefour. Éjecté du véhicule qui prend feu, grièvement blessé, il se retrouve dans le coma : Il revoit alors sa vie en accéléré et réalise l'importance de ces multiples petites choses de l'existence, « les choses de la vie ». Il se souvient alors de son passé récent, notamment des deux femmes qu’il a aimées : sa femme Catherine (Lea Massari), dont il est séparé et avec qui il a eu un fils, Bertrand (Gérard Lartigau), et Hélène (Romy Schneider), son amante. Sans qu’il ait conscience de sa mort imminente, son esprit est obnubilé par une lettre qu’il a écrite sans l’envoyer. A l’hôpital, parmi les affaires que l’on remet à Catherine, se trouve la fameuse lettre. Après l’avoir lue, celle-ci la déchire, accomplissant sans le savoir le vœu ultime de son défunt mari.  

Musique

La musique joue un grand rôle dans le film. Ecrite par Philippe Sarde, dont ce fut la première collaboration avec le réalisateur, c’est ce compositeur qui signera désormais la musique de tous les films suivant de Sautet sauf pour Un cœur en hiver. La chanson d'Hélène, thème du film, est signée Philippe Sarde, mais Claude Sautet, qui ne l’aimait pas, ne l’a pas reprise. Elle s’est pourtant imposée à la radio et elle est indissociable, dans le souvenir des amateurs, des Choses de la vie.

Récompenses

Le film, considéré comme un chef d’œuvre du cinéma français, n’a pas obtenu de prix au Festival de Cannes 1970 où il était pourtant en sélection officielle et où il fut nommé trois fois (Palme d'Or, Grand Prix, et Prix de la mise en scène). Il a cependant obtenu le Prix Louis Delluc 1969.

La chanson d'Hélène - Romy Schneider & Michel Piccoli


Extrait du film "Les choses de la vie" de Claude Sautet (1970)

mardi 25 avril 2023

LA PLUS BELLE POUR ALLER DANSER Comédie de Victoria BEDOS (FR-2023)

 


La Plus Belle pour aller danser est une comédie française réalisée par Victoria Bedos sortie en 2023.

Résumé

Dans une pension de famille pour personnes âgées tenues par son père Vincent Bison (Philippe Katherine), Marie-Luce (Brune Moulin) est une jeune fille de 14 ans timide et mal dans sa peau. Quand, à la rentrée, elle intègre un nouveau lycée, elle flashe sur Emile (Loup Pinard), qui ne la remarque pas jusqu’au moment où elle s’invite à une soirée, déguisée en garçon sous le prénom de Léo. Le mystérieux Léo devient alors la coqueluche du lycée et Emile la (le) trouve soudain à son goût. L’innocent stratagème de Marie-Luce marche trop bien et elle se retrouve prise à son propre piège, amoureuse d’un garçon qui aime les garçons.

Mon opinion

Plus sensible qu’il n’y paraît, cette sympathique comédie explore la psychologie des adolescents qui hésitent souvent sur leur sexualité. Il n’y a rien de glauque dans ce film qui est drôle dans être vulgaire et démontre combien les préjugés sont stupides. La jeune actrice est étonnante de fraîcheur et est tout aussi juste en fille qu’en garçon. Philippe Katherine incarne un papa dépassé et touchant dans ses efforts pour comprendre sa fille dont, comme beaucoup de parents, il n’a pas mesuré qu’elle est devenue une femme. Très beau rôle aussi pour Pierre Richard qui ne nous déçoit jamais. La bande son, délicieusement nostalgique, outre la chanson de Sylvie Vartan à laquelle est emprunté le titre du film, nous permet d’entendre en fond sonore des tubes des années 60.    

  

jeudi 20 avril 2023

DE GRANDES ESPERANCES Film de Sylvain DESCLOUS (FR-2023)

 


De grandes espérances est un film français réalisé par Sylvain Desclous, sorti en 2023.

Résumé

Madeleine Pastor (Rebecca Marder), jeune et brillante diplômée de Sciences Po Lyon, se présente à l’ENA. Pendant l’été 2019, elle se prépare à l’oral dans la maison que les parents d’Antoine (Benjamin Lavernhe) louent en Corse.

Alors qu’ils sont en balade sur une petite route de Corse, Antoine qui conduit, s’engueule au téléphone avec son père et, énervé, veut doubler un pick-up qui, selon lui, roule trop lentement. En le croisant, il fait au conducteur, un doigt d’honneur.

Le conducteur les double et s’arrête devant eux. Le ton monte et, voyant Antoine menacé, Madeleine se saisit de la carabine de leur agresseur, tire, le blessant mortellement. Affolés, après avoir abandonné le corps et caché l’arme dans la forêt, les deux jeunes gens gardent le silence sur ce qui s’est passé. Rongés par la culpabilité, tous deux ratent leur entrée à l’ENA et se séparent.

Malgré cet échec, Madeleine, repérée pour ses qualités par la députée Gabrielle Dervaz (Emmanuelle Bercot) est embauchée comme attachée parlementaire alors qu’Antoine, pistonné par son père, entre au cabinet de Peltier, le ministre du travail, chacun travaillant dans un camp opposé.

Mais l’enquête de police se resserre autour des deux coupables et, pour se venger d’avoir été repoussé par Madeleine, Antoine, et pour se dédouaner, la dénonce. Madeleine, aussitôt incarcérée, est immédiatement licenciée par sa députée qui vient d’être nommée ministre. De la prison, elle reste néanmoins « professionnelle », plus obnubilée par le projet de loi progressiste sur lequel elle a travaillé que sur sa propre défense.

Mais lors de la reconstitution sur les lieux du drame, ouvrant enfin les yeux sur la lâcheté de son ex-amant, elle le charge Antoine qui, malgré toutes les protections dont il dispose, se retrouvera dans la position inconfortable d’accusé.

Mon opinion    

Avec ce film, on n’est pas dans Dickens, dont j’ai commenté deux des adaptations qui en ont été faites, que ce soit celle très libre mais que j’ai personnellement trouvée très réussie d’Alfonso Cuaron avec Ethan Hawke et Gwyneth Paltrow (1998), ou celle, fidèle au texte, de Brian Kirk, avec Douglas Booth (2011). De grandes espérances de Sylvain Desclous, dont ce n’est que le 3ème long métrage, est très éloigné de l’œuvre originale mais c’est un excellent thriller politique qui, bien que tourné en 2019, résonne de manière aiguë avec notre actualité : en découvrant les personnages, on ne peut s’empêcher de penser à certains hommes (ou femmes) politiques venus de la gauche qui ont trahi leurs idées et leur camp pour un poste (même éphémère) de ministre. Rebecca Marder, que j’avais découverte dans le rôle d’avocate dans le génial film de François Ozon, Mon crime, est parfaite en ambitieuse élève de l’ENA qui est bien la seule à rester fidèle à ses idées, même si l’on comprend, lorsqu’elle reçoit le stylo Bic quatre-couleurs, qu’elle a toujours la confiance de sa patronne. Bien entendu, ne comprendront cette allusion que ceux qui auront vu le film…   

Dans le même esprit, vous pourriez aussi apprécier : 

- Lions et agneaux

- La guerre selon Charlie Wilson

- Les saveurs du palais

- Quai d'Orsay

dimanche 16 avril 2023

EASY VIRTUE (UN MARIAGE DE RÊVE) comédie de Stephan ELLIOTT (GB-2008)

 


Easy virtue
(titre français : Un mariage de rêve) est, à l’origine, une pièce de théâtre à succès de Noel Coward créée en 1925. La pièce fut adaptée par Hitchcock en 1928 dans un film muet en noir et blanc. Ce film, sorti en 2008 er réalisé par Stephan Elliott en est la troisième adaptation.

Résumé

Après une longue absence, John Whittaker (Ben Barnes), revient dans sa famille qui habite un  immense manoir dans la campagne anglaise, marié à une Américaine rencontrée lors du Grand Prix automobile qu’elle disputait en tant que pilote de course. Dès son arrivée, Larita Huntington (Jessica Biel) choque par sa beauté et sa liberté de mœurs dans cette famille d’aristocrates compassés qui la considèrent comme une intrigante. Dès le premier jour, la mère de John, Veronica Whittaker (Kristin Scott Thomas), et ses deux filles, Hilda et Marion, déclarent une guerre larvée à l’intruse. Seul Jim (Colin Firth), le père de famille, qui cache sous un humour grinçant son traumatisme de la guerre de 14, et les domestiques, en particulier l’étrange majordome Furber (Kris Marshall) sont de son côté. Des recherches faites par l’une des deux sœurs auprès d’un oncle américain révèlent que Larita a menti sur son passé : elle a dit qu’elle était veuve mais elle s’est bien gardée de dire qu’elle avait « aidé » son vieux mari à passer de vie à trépas. La révélation ayant lieu juste avant le bal de Noël, son apparition jette un froid. Elle demande alors aux musiciens de jouer un tango mais John se refuse à être son cavalier. La voyant désemparée, c’est Jim qui acceptera de danser avec elle après quoi ils quitteront ensemble la propriété devant le regard médusé de la famille [la scène du tango est à voir ICI].

Mon opinion

J’avais vu, sur Youtube, un extrait de ce film représentant la scène du tango que j’avais trouvé remarquablement dansée.

Dommage qu’on n’ait pas trouvé mieux, pour traduire le savoureux titre original, Easy virtue désignant une « femme de petite vertu » ou aux mœurs légères, que cet insipide titre français

Par ailleurs, le thème de l’intrus (homme ou femme) qui a du mal à s’intégrer dans une famille d’un niveau social supérieur n’est pas d’une grande originalité mais, avec ce film, on a un bijou de méchanceté assaisonné d’humour anglais qui vaut le détour.  

En outre les acteurs, que ce soit Jessica Biel, en outsider affirmée, Ben Barnes, en fils de famille aussi veule qu’inconstant, Kristin Scott Thomas, en venimeuse garce, Colin Firth qui cache sous un cynisme de façade de profondes blessures, que Kris Marshall, le troublant majordome, sont parfaits. 

Dans le même esprit, je vous recommande :  

- Midnight in Paris

- Match point

- Le talentueux Mister Ripley

- Plein soleil 

- Awake 

  - Sa mère ou moi

- Gran hotel

- Maîtres et valets (Upstairs, downstairs)