mardi 30 janvier 2018

A l'HEURE DES SOUVENIRS film de Ritesh BATRA (GB-2018)


À l'heure des souvenirs (The Sense of an Ending) est un drame britannique réalisé par Ritesh Batra, sorti en 2018. Le film est adapté du roman du même nom de Julian Barnes.

Présentation

Un vieil homme divorcé, Tony Webster, revit ses souvenirs de jeune homme. Au début du film, on le voit étudiant dans une soirée où il fait la connaissance de Veronica Ford (Freya Mayor), une jeune fille fantasque, dont il va tomber amoureux. Quelque temps plus tard, Veronica l’invite dans sa famille où il rencontre ses parents, sa mère, Sarah (Emily Mortimer) et son père David (James Wilby), ainsi que le frère aîné de Veronica, Jack (Edward Holcroft). Alors qu'ils sont seuls, Sarah fait des avances à Tony mais les choses en restent là. Plus tard, Tony présente à Veronica son meilleur ami, Adrian Finn (Joe Alwyn), un écorché vif, d'une intelligence supérieure à la moyenne. 

Un jour, il reçoit le faire-part de mariage de Veronica et d'Adrian. Furieux de ce qu’il considère comme une trahison, Tony écrit une lettre venimeuse à ses ex-amis, allant jusqu’à leur souhaiter d’avoir un enfant handicapé.

Il apprendra quelque temps plus tard qu’Adrian s’est suicidé mais il n’aura plus jamais de nouvelles de Veronica jusqu’au jour où il reçoit une lettre recommandée dans laquelle Sarah, la mère de Veronica, lui lègue une petite somme d’argent ainsi que le journal intime d’Adrian. Mais le journal ne fait pas partie de l’envoi. Tony se retourne vers les avocats chargés de la succession qui lui apprennent que l’exécutrice testamentaire est ... Veronica Ford mais que celle-ci refuse, bien qu’elle y soit légalement tenue, de communiquer le journal.

Finalement Veronica accepte de rencontrer Tony et lui apprend qu’elle a détruit le journal d'Adrian. Avant de le quitter, elle lui remet sans un mot une enveloppe qui contient la lettre terrible que leur avait écrite le jeune Tony à la réception de leur faire-part de mariage. Tony, la relisant, se rend compte des horreurs qu’il a écrites et tente de revoir Veronica pour s’excuser mais elle refuse tout contact.

Tony la suit et la voit avec un groupe de handicapés qui se rend régulièrement dans un pub. Parmi ces handicapés se trouve un garçon du nom d’Adrian. Il apprend alors qu’Adrian n’est pas le fils de Veronica et de son ex-meilleur ami mais le fils qu’a eu Sarah avec Adrian. Il comprend alors sa méprise et s’en veut doublement d’avoir écrit cette lettre alors qu’il était étudiant.

Il tourne alors définitivement la page et se rapproche de Margaret, son ex-femme, et de sa fille Susie qui vient d’avoir un bébé.  

Mon opinion sur ce film

La critique de Pierre Murat, dans Telerama, s'ouvre sur ce titre : "Poignant" et se termine par ces mots : "Cruauté et sensibilité ; le réalisateur de The lunchbox fait du roman de Julian Barnes iune formidable réussite romanesque." Or, je dois confesser que j'ai surtout ressenti, au long de ce film qui ne fait qu'1 H 48, plus d'ennui que d'émotion, malgré toute la sympathie que l'on peut éprouver pour le jeune et charmant Tony. Rythme très lent, trop nombreux flashbacks, difficile connexion entre les histoires parallèles du jeune Tony (Billy Howle) et du Tony âgé (Jim Broadbent). Heureusement qu’il y a ses coups de colère risibles de Tony senior et ses échanges empreints d'un humour décalé avec son ex-femme et sa fille qui vient d'avoir un enfant. Avoir choisi de confier le rôle de Margaret à Charlotte Rampling, toujours aussi glaciale, était une bonne idée. Mais, malgré le talent des acteurs, cela ne fait pas un bon film.  

MEMOIRES DE NOS PERES film de guerre de Clint EASTWWOD (USA-2006)


Mémoires de nos pères[1] est un film américain réalisé par ClintEastwood et sorti en 2006. Il forme, avec le film Lettres d'Iwo Jima, du même réalisateur, qui aborde les mêmes événements du point de vue des Japonais, un diptyque. Le film est adapté du livre de James Bradley, écrit en collaboration avec Ron Powers, d’après les souvenirs de son père John « Doc » Bradley.  

Présentation

Le film se déroule pendant la prise, par les Américains, de l’île d’Iwo Jima, au large du japon (février-mars 1945).

L’île avait été fortifiée par les Japonais qui attendaient de pied ferme le débarquement des Américains et se solda par un épouvantable carnage des deux côtés (env. 40 000 morts et plus de 20 000 blessés).

Le film s’attache à suivre trois marines américains, un infirmier, John « Doc » Bradley (Ryan Philippe), René Gagnon (Jesse Bradford), et Ira Hayes (Adam Beach) qui deviendront, à leur corps défendant, des héros pour avoir planté sur le sommet de l’île, le Mont Suribachi, le drapeau américain.

En réalité, il y eut deux drapeaux, le premier, récupéré pour des raisons politiques sur ordre du secrétaire d’Etat à la Marine, le second planté au même endroit par six soldats. C’est durant l’érection de ce deuxième drapeau que fut prise la photo « Raising the Flag on Iwo Jima ». Cette photo, prise par Joe Rosenthal, fit la une des journaux et fut ensuite exploitée à outrance par les politiciens pour soutenir l’effort de guerre américain.

Le film montre la tournée à travers les États-Unis des trois soldats survivants, devenus des marionnettes entre les pattes des politiciens qui se moquent de la vérité, ne voyant en eux que le moyen pour récolter le maximum de fonds et poursuivre la guerre. Une fois celle-ci terminée, les « héros » tant adulés seront oubliés et jetés comme des kleenex. Ira, d’origine indienne, victime de racisme et totalement désespéré, finira mort de froid dans la réserve indienne où il est revenu.

Tout autant qu'un hommage aux jeunes soldats ayant combattu lors de cette terrible bataille, ce film est aussi une violente charge contre les politiciens qui ont tiré les ficelles sans prendre de risque. On pouvait donc s’attendre à ce que ce film déclenche une importante polémique aux Etats-Unis. On a aussi reproché au réalisateur d’avoir délibérément ignoré l'importance des soldats afro-américains dans la bataille d'Iwo Jima pour se focaliser uniquement sur des combattants blancs ou indiens. En effet le film ne montre aucun GI de couleur alors qu’ils furent bien entendu nombreux à y participer et que beaucoup y trouvèrent la mort. Eastwood s’en est défendu en disant qu’il avait scrupuleusement suivi le livre de James Bradley et qu’aucun soldat noir ne figurant sur la fameuse photo de Joe Rosenthal, il ne pouvait en mettre un au risque de trahir l'histoire.

Autres acteurs apparaissant dans le film
  • Ralph "Iggy" Ignatowski (Jamie Bell)
  • Hank Hansen (Paul Walker)
Mon opinion sur ce film (un film à ne pas montrer à tous publics)

J’ai voulu voir ce film que j’avais partiellement vu lorsqu’il est passé sur Arte, suivi, d’ailleurs par la 2ème partie du diptyque, Lettres d’Iwo Jima. Il m’a laissé une impression désagréable, tant en raison des scènes de massacre où rien n’est épargné au spectateur (corps mutilés et éventrés, parties de membres répartis sur le sol, têtes tranchées, etc.) que pour le traitement ignoble réservé aux trois « héros ». 

Je ne reproche rien à Eastwood qui n’a fait que retranscrire les horreurs d’une guerre qui fut terriblement meurtrière et rendre compte de la manipulation dont ont été victimes ses trois personnages. Il n’est pas le seul à avoir traité du sort lamentable que les Etats-Unis font à leurs « veterans », quelle que soit la guerre à laquelle ils ont participé (2ème Guerre mondiale, Vietnam, Irak…)  comme cela apparaît dans nombre d’autres films : Né un 4 juillet, Platoon, Brothers, American Sniper, etc. En disant cela, je ne stigmatise pas seulement les Américains car je ne crois pas, hélas, que les autres pays se soient comportés de façon plus honorable avec leurs anciens combattants, même si la France s’est longtemps dotée d’un ministère ad hoc ou a créé le statut de pupilles de la Nation. Il n’y a qu’à voir celui qu’elle a réservé aux anciens harkis, aux combattants sénégalais ou autres troupes coloniales, pour ne citer qu’eux.     

Autres films dans le même esprit :




[1] Le titre original Flags of Our Fathers (Les drapeaux de nos pères) rend bien mieux compte du sujet du film que le titre français.  

dimanche 28 janvier 2018

ACCROSS THE UNIVERSE film de Julie Taymor (GB/USA-2007)


Across the Universe est un film musical anglo-américain de 2007 réalisé par Julie Taymor et écrit par Dick Clement et Ian La Frenais. Le script est fondé sur une histoire originale inspirée des textes de 34 chansons des Beatles, réinterprétées par les acteurs du film.

Présentation

Jude (Jim Sturgess, découvert dans Upside down) est ouvrier aux chantiers navals de Liverpool mais rêve d’aller en Amérique pour retrouver son père, dont il sait qu’il habite New York et travaille à l’Université Columbia.

Arrivé sur place, il apprend que son père, qu’il imaginait être un célèbre professeur, est en fait gardien de l’Université. Il est en outre marié et a des enfants et n’a pas grand-chose à faire de ce jeune adulte qui débarque d’Angleterre. Cependant, Il ne renvoie pas Jude et lui propose un lit de camp dans les locaux techniques de l’Université mais il ne va pas jusqu’à l’inviter chez lui et le présenter à sa famille.

Heureusement pour Jude, dès son arrivée sur le campus, il a rencontré Maxwell « Max » Anderson (Joe Anderson), un fils de famille qui préfère passer son temps avec ses copains à faire les 400 coups plutôt que de se consacrer à ses études.

Malgré tout, Max est un brave garçon et il invite Jude à passer Thanksgiving dans sa famille. Là, Jude rencontre la jeune sœur de Max, July (Evan Rachel Wood), et c’est le coup de foudre.

Quelque temps après, July vient rejoindre son frère et Jude à Greenwich village où ils occupent un squat qu’ils partagent avec Sadie (Dana Fuchs), une chanteuse dont la carrière démarre, et sa bande. Nous sommes dans les années 1960, en pleine contestation contre la guerre du Vietnam (le président est Lyndon B. Johnson), du LSD, des voyages spirituels et du rock'n roll…

Lucy milite dans une association anti-guerre pendant que Jude dessine pour des revues engagées.
Quant à Max, malgré tous ses efforts, il est incorporé et devra affronter l’enfer du Vietnam dont il reviendra plus blessé moralement que physiquement.

Ayant pris part à une manifestation anti-guerre, Jude est expulsé et doit repartir, la mort dans l’âme, en Angleterre.

Mais, ne pouvant se faire à cette vie, il décide de revenir à New York. Il y arrive pour assister à l’évacuation par la police du concert que donne Sadie sur le toit d’un immeuble (référence au dernier concert des Beatles sur le toit d’Apple Records en 1969 – voir plus bas). Jude, qui arrive alors que le toit a été évacué, profite des micros restés branchés pour entonner le fameux hymne à l’amour des Beatles « All you need is love » et le transforme en déclaration d’amour pour Lucy. Le générique de fin défile lui sur une autre chanson-culte des Beatles « Lucy in the sky with diamonds » (interprétée par Bono).

Distribution
  • Evan Rachel Wood : Lucy Carrigan
  • Jim Sturgess : Jude
  • Joe Anderson : Maxwell Carrigan
  • Dana Fuchs : Sadie
  • Martin Luther McCoy : Jo-Jo
  • T.V. Carpio : Prudence
  • Spencer Liff : Daniel
  • Angela Mounsey : Martha Feeny, la mère de Jude
  • Robert Clohessy : Wesley « Wes » Huber, le père de Jude
  • Salma Hayek fait une rapide apparition dans le rôle de Bang Bang Shoot Shoot Nurses, de même que Bono (Dr Robert) et Joe Cooker (Bum/Pimp/Mad Hipple)  
Chansons des Beatles dans le film*

Les compositions des Beatles entendues sur la bande originale, listées dans l'ordre chronologique du film. La plupart sont interprétées sans doublage par les acteurs du film qui sont aussi chanteurs, Jim Sturgess, Dana Fuchs, Evan Rachel Wood, Joe Anderson, Martin Luther McCoy ainsi que quelques guest-stars comme Bono, Joe Cooker.  
  • Girl, par Jim Sturgess
  • Helter Skelter, qui apparaît deux fois dans le film (tout comme le refrain de Revolution). Est interprété par Dana Fuchs (reprise plus tard dans le film, combinée avec Across The Universe), Hold Me Tight, par Evan Rachel Wood et Lisa Hogg, …
  • All My Loving, par Jim Sturgess
  • I Want to Hold Your Hand, par T.V. Carpio
  • With a Little Help from My Friends, par Joe Anderson et Jim Sturgess
  • It Won't Be Long, par Evan Rachel Wood
  • I've Just Seen a Face, par Jim Sturgess
  • Let It Be, par Carol Woods et Timothy T. Mitchum
  • Come Together, par Joe Cocker et Martin Luther McCoy
  • Why Don't We Do It in the Road ?  par Dana Fuchs
  • If I Fell, par Evan Rachel Wood
  • I Want You (She's So Heavy), par Joe Anderson, Dana Fuchs et T.V. Carpio
  • Dear Prudence, par Dana Fuchs, Jim Sturgess, Evan Rachel Wood et Joe Anderson
  • Flying, par The Secret Machines (les interprètes n'apparaissent pas à l'écran)
  • Blue Jay Way, par The Secret Machines (les interprètes n'apparaissent pas à l'écran)
  • I Am the Walrus, par Bono et The Secret Machines
  • Being for the Benefit of Mr. Kite!, par Eddie Izzard
  • Because, par Evan Rachel Wood, JimSturgess, Joe Anderson, Dana Fuchs, T. V. Carpio et Martin Luther McCoy
  • Something, par Jim Sturgess
  • Oh! Darling, par Dana Fuchs et Martin Luther McCoy
  • Strawberry Fields Forever, par Jim Sturgess et Joe Anderson
  • Revolution, par Jim Sturgess (le refrain est repris plus tard dans le film par Evan Rachel Wood durant la scène dans la cabine téléphonique)
  • While My Guitar Gently Weeps, par Martin Luther McCoy (avec Jim Sturgess pour l'un des couplets)
  • Across the Universe, par Jim Sturgess
  • Happiness is a Warm Gun, par Joe Anderson et Salma Hayek
  • A Day in the Life, par Jeff Beck (extrait instrumental)
  • Blackbird, par Evan Rachel Wood
  • Hey Jude, par Joe Anderson (avec Angela Mounsey pour l'un des couplets)
  • Don't Let Me Down, par Dana Fuchs et Martin Luther McCoy
  • All You Need Is Love, écrite par John Lennon, interprétée par Jim Sturgess (d’abord a Capella puis accompagné par Dana Fuchs, T.V. Carpio et Martin Luther McCoy
  • Lucy in the Sky with Diamonds, par Bono (avec The Edge aux chœurs ; la chanson sert de générique de fin)
Noms des personnages*

Les noms des personnages du film sont, pour la plupart, tirés de noms cités dans des chansons des Beatles :

  • Lucy Carrigan, inspiré de la chanson Lucy in the Sky with Diamonds
  • Max Carrigan, inspiré de la chanson Maxwell's Silver Hammer
  • Jude Feeny, inspiré de la chanson Hey Jude
  • Sadie, inspiré de la chanson Sexy Sadie'
  • Jo-Jo, inspiré de la chanson Get Back
  • Desmond, inspiré de la chanson Ob-La-Di, Ob-La-Da (absente du film)
  • Mr. Kite, inspiré de la chanson Being for the Benefit of Mr. Kite
  • Martha Feeny, inspiré de la chanson Martha My Dear
  • Doctor Robert, insipré de la chanson Doctor Robert
  • Prudence, Inspiré de la chanson Dear Prudence
  • Rita, inspiré de la chanson Lovely Rita (absente du film)
  • Bill, inspiré de la chanson The Continuing Story of Bungalow Bill (absente du film)
  • Molly, inspiré de la chanson Ob-La-Di, Ob-La-Da (absente du film)

Autres références aux Beatles*

Certains faits et propos tenus par les personnages font référence à des chansons originales des Beatles ou à des anecdotes les concernant :

Au début du film, un vieil homme dit : «Lorsque j'aurai soixante-quatre ans, je serai loin d'ici»,  référence à la chanson When I'm Sixty-Four.

Lors de la scène du repas de Thanksgiving, la grand-mère de Max et Lucy parle de la sauce aux canneberges (« cranberry sauce ») ; ces mots sont murmurés par John Lennon dans la chanson Strawberry Fields Forever et font partie des prétendus « indices » cachés dans les chansons des Beatles.

Quand Jude et Max rencontrent Sadie, elle leur dit : «Vous avez l'air plutôt proprets. Mais vous pourriez avoir tué votre mamie au marteau », en référence à la chanson Maxwell's Silver Hammer (« Le Marteau d'argent de Maxwell »).

Lorsque le personnage de Prudence fait son apparition dans l'appartement que Max, Jude et Sadie partagent, elle entre par la fenêtre de la salle de bain, rappelant directement la chanson She Came in Through the Bathroom Window (« Elle est entrée par la fenêtre de la salle de bain. »), phrase que prononce d'ailleurs Jude après cette scène.

Le concert du début du film, à Liverpool, se déroule dans un club nommé « The Cavern », en référence au Cavern Club, salle de spectacle où les Beatles ont fait leurs débuts.
Avant de chanter Strawberry Fields Forever, Jude essaye de dessiner une pomme verte, logo d'Apple Records, label fondé par les Beatles.

Plus loin, après sa dispute avec July, il « crucifiera » des fraises saignantes sur un tableau, motif qui deviendra le logo de la marque de disques de Sadie mais est aussi une métaphore de la guerre qui se déroule au Vietnam et des manifestations sanglantes ayant lieu au même moment aux Etats-Unis. Ce logo, qui évoque aussi un cœur saignant, sert aussi d’affiche au film.  

Le concert final sur le toit est à rapprocher du « rooftop concert » de 1969, dernier concert des Beatles, sur le toit d'Apple Records**, lui aussi interrompu par l'intervention de la police.


Mon opinion sur ce film

J’ai voulu voir ce film en raison de la présence, au générique, de Jim Sturgess. Dans ce film, il incarne Jude, le personnage principal avec celui de Lucy (Evan Rachel Wood).

Le film est un OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié), et peut décontenancer le public. Il mêle en effet une histoire d’amour entre Jude et Julie, une histoire d’amitié (avec Max – Joe Anderson), avec des parties chantées et dansées, des images psychédéliques, et des scènes complètement déjantées qu’on ne peut comprendre qu’à la lumière du texte des chansons. Le tout donne quelque chose de surprenant, bizarre, un peu comme si l’on avait mélangé de la glace à la fraise avec de la menthe, en saupoudrant le tout de LSD. La seule attitude à avoir vis-à-vis d’un tel film est, soit de s’arrêter de le regarder, soit de se laisser embarquer sans trop chercher à comprendre. Après la première surprise, c’est ce que j’ai fait. Mais je dois reconnaître qu’il faut une sacrée dose d’ouverture d’esprit (et surtout aimer la musique des Beatles) pour ne pas décrocher.    

Notes

* Ces paragraphes sont issus de l’article de Wikipedia consacré au film.
** Label fondé par les Beatles en 1968 qui n'a rien à voir avec la marque Apple, fondée par Steve Jobs en 1976. 

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samedi 27 janvier 2018

LES HEURES SOMBRES Film historique de Joe Wright (GB-2017)


Les Heures sombres (Darkest Hour) est un film dramatique historique britannique réalisé par Joe Wright, sorti en 2017.

Résumé

Le film se déroule en mai 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, au moment où Winston Churchill (Gary Oldman) devient Premier ministre du Royaume-Uni en remplacement de Neville Chamberlain, désavoué par la Chambre des Communes. La détermination de Churchill de combattre les Allemands sera décisive pour la suite des événements. Sa lucidité face au nazisme, son action décisive en tant que Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945 durant la Seconde Guerre mondiale ont fait basculer les consciences. Sa conviction et ses talents d’orateur lui gagnèrent la sympathie du peuple et retournèrent en faveur de la lutte contre Hitler une Chambre des Communes jusque-là plutôt encline à négocier la paix avec l’ennemi. Le film commence en mai 1940, peu avant sa nomination comme premier ministre. Il a alors 65 ans. On assiste à l’attaque éclair des troupes allemandes qui, à partir du 10 mai 1940, envahissent les Pays-Bas et la Belgique, prélude à l’invasion de la France que rien ne semble pouvoir empêcher.   Le 23 mai 1940, la majorité des troupes anglaises (200 000 hommes) se trouve acculée à Dunkerque par les Allemands, dont les chars se rapprochent inexorablement. Churchill, constatant la rapide avancée des troupes ennemies, le désarroi des Français, le désintérêt des Etats-Unis et l’état d’impréparation des forces militaires britanniques, a des moments de doute. Mais sa femme, Clémentine (Kristin Scott Thomas) lui apporte un soutien inébranlable et lui conseille de prendre l’avis des Londoniens. Ce qu’il fait en prenant le métro pour la première fois de sa vie dans une scène enthousiasmante. Churchill, regonflé à bloc, prononce alors son fameux discours du 13 mai 1940 qui galvanise les Britanniques.

Mon opinion sur ce film

Extraordinaire prestation de Gary Oldman qui, grâce à son talent, arrive à nous faire très vite oublier son manque de ressemblance avec Churchill. A part quelques longueurs (les moments de doute de Churchill), le film est prenant de bout en bout et nous vibrons à ses coups de colère homériques et ses discours enflammés, à telle enseigne que l’on a envie de joindre nos applaudissements à ceux des députés de la Chambre des Communes.  

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vendredi 26 janvier 2018

PENTAGON PAPERS film de Steven Spielberg (USA-2017)


Pentagon Papers est un film historique américain réalisé par Steven Spielberg, sorti en 2017 aux Etats-Unis et le 24 janvier 2018 en France.

Résumé

Le film fait référence au scandale des années 1970, connu sous le nom de Pentagon Papers, des documents top-secret sur la guerre du Vietnam révélés par le New York Times puis par le Washinton Post et enfin par toute la presse américaine. Le rapport, dont le véritable titre est « United States-Vietnam Relations, 1945-1967: A Study Prepared by the Department of Defense (« Relations entre les États-Unis et le Viêt Nam, 1945-1967 : une étude préparée par le département de la Défense »), comptait 47 volumes totalisant 7 000 pages classées « secret-défense » émanant du département de la Défense (autrement dut du Pentagone) à propos de l'implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam entre 1955 et 1971. Ce rapport avait été rédigé par trente-six officiers militaires et experts politiques civils, à la demande de Robert McNamara, alors secrétaire à la Défense, en 1967.

La quasi-totalité du rapport fut clandestinement communiquée à la rédaction du New York Times au début de l'année 1971 par Daniel Ellsberg, un ancien analyste de la RAND Corporation, avec l'aide de son ami Anthony Russo, du linguiste Noam Chomsky et de l'historien Howard Zinn.
Le gouvernement américain réagit en obtenant d’un juge fédéral une injonction interdisant au Times, puis au Post de continuer la publication des révélations. Suite à l'appel interjeté dans chaque cas par les journaux mis en cause, la Cour suprême des États-Unis prit une décision commune aux deux affaires, qui mit fin aux poursuites de l'État et leva la censure fédérale.

Le film est réalisé du point de vue du Washington Post, qui à l’époque n’avait pas la stature nationale du New York Times. Sa patronne, Katharine « Kay » Graham, interprétée par Meryl Streep, était la fille du fondateur et venait de prendre la succession de son mari, qui s’était suicidé. Le journal était en mauvaise posture et elle négociait son entrée en bourse pour lui donner plus de marge de manœuvre financière. Son directeur de rédaction, Benjamin « Ben » Bradlee (joué par Tom Hanks), un journaliste engagé, la convainquit, contre l’avis des financiers et des avocats, à se lancer dans le combat risqué contre le gouvernement américain.

Suite à l'appel interjeté contre l’arrêt de la cour fédérale par les journaux mis en cause, la Cour suprême des États-Unis prit une décision commune aux deux affaires, qui mit fin aux poursuites de l'État et leva la censure fédérale. La publication des Pentagon Papers, suivie du scandale du Watergate, éclaboussèrent la classe politique et poussèrent au retrait des Américains du Vietnam.
Le film se termine par une scène qui, pour n’être pas développée, n’en est pas moins limpide : celle où un gardien de nuit, constatant que les locaux du Parti démocrate ont été forcés, appelle la police, prenant ainsi sur le fait les espions envoyés par Nixon pour espionner ses adversaires, ce qui conduisit au fameux scandale du Watergate et contribua à la démission de Richard Nixon, le 9 août 1974.     

Mon opinion sur ce film

Le début du film m’a paru très confus même pour quelqu’un qui, comme moi, n’est pas totalement ignorant de l’histoire américaine. Il faut dire que le scandale des Pentagon Papers et bien moins connu en France que celui du Watergate, qu’il préfigure et joua un rôle majeur dans la fin de la guerre du Vietnam et la chute de Nixon.

Le film ne décolle vraiment que dans sa deuxième partie et devient vraiment passionnant à partir du moment où le spectateur comprend que l’enjeu du bras de fer mené entre le journal et le gouvernement représentera un tournant définitif dans l’histoire de la presse américaine. En effet, l’arrêt de la Cour suprême qui rappelle que les Pères fondateurs de la Nation ont instauré pour les gouvernés la liberté d’être informés donnera à la presse américaine le statut définitif et incontesté d’un contre-pouvoir aux gouvernants.   

Peut-être que je vais trop loin mais j'ai ressenti ce film, qui est une ode à la liberté d'informer, comme une mise en garde faite à Trump. En effet, le scandale des Pentagon papers, qui annonçait aussi le Watergate, a joué un rôle évident dans la fin de la guerre du Vietnam et la démission de Nixon (pour éviter la procédure "d'impeachment" qui lui pendait an nez. Ces faits en rappellent d'autres. Et tout le monde sait combien Spielberg (et le monde du cinéma en général) déteste Trump.

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jeudi 25 janvier 2018

LA VILLA film de Robert Guédiguian (FR-2017)


La Villa est un film français réalisé par Robert Guédiguian, sorti en 2017. Il a été présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2017.

Résumé

Angèle (Ariane Ascaride), Joseph (Jean-Pierre Darroussin) et Armand (Gérard Meylan), les trois enfants de Maurice, qui vient d’avoir une attaque, se retrouvent autour de leur père qui habite « la Villa », nichée dans l’une des calanques de Marseille. Angèle, qui est actrice, n'a pas revu son père ni ses frères depuis 20 ans, car elle les rend responsables de la mort de sa fille Blanche, qui s’est noyée alors qu’elle était à la garde de son grand-père.

A part Armand, qui fait encore vivre le petit restaurant « le mange-tout », créé par ses parents, chacun doit repartir après quelques jours. Mais les souvenirs affluent et modifient la donne.

Benjamin (Robinson Stévenin), un pêcheur amoureux depuis l’enfance d’Angèle, lui déclare sa flamme. D’abord choquée car elle voit encore en lui l’enfant qu’elle a connu, elle le repousse à la fois horrifiée et amusée par ce qu’elle considère comme des enfantillages, avant de céder à ses avances. Bérangère (Anaïs Demoustier), arrivée au bras de Joseph malgré leur importante différence d’âge, tombe amoureuse de Yann, le fils des voisins…

Pendant ce temps, un drame silencieux se joue dans les calanques : des militaires sont à la recherche de migrants qui se sont échoués le long de la côte. En parcourant le sentier de la colline, Joseph et Armand surprennent une fillette qui tente de nourrir ses petits frères. Ils la suivent et découvrent trois enfants affamés et transis de froid qu’ils ramènent chez eux et cachent aux autorités, retrouvant par là-même leurs convictions communistes qu’ils avaient oubliées.

Mon opinion sur ce film

Je dois dire que je n’ai pas été emballé par ce dernier film du réalisateur du formidable Marius et Jeannette et des Neiges du Kilimandjaro. J’en ai trouvé le rythme très lent et l’action, non seulement prévisible, mais un peu fourre-tout : surfer sur la nostalgie des souvenirs passés, je veux bien, mais le suicide des parents de Yann, le sauvetage des enfants, je trouve que cela fait un peu trop pour un seul film. En outre, alors que le film est pétri de bons sentiments, je n’ai pas ressenti la moindre émotion en le voyant. Une belle découverte cependant, l’actrice Anaïs Demoustier, que j’ai beaucoup appréciée et que j’ai envie de voir dans des rôles moins secondaires. 

Je vous recommande plutôt :

mercredi 24 janvier 2018

PATIENTS film de Grand Corps Malade et Mehdi Idir (FR-2017)


Patients est un film français réalisée par Grand Corps Malade et Mehdi Idir, sortie en 2017. Il s'agit de l'adaptation du roman autobiographique du même nom du slameur Grand Corps Malade (de son vrai nom Fabien Marsaud), dans lequel il raconte les circonstances de son accident et la rééducation qui lui a permis de remarcher.

Résumé

Benjamin « Ben » (Pablo Pauly) est amené à l’hôpital tétraplégique après s’être brisé une cervicale en plongeant dans une piscine.

Les premières images nous montrent le plafond de l’hôpital qui défile alors qu’on transporte un corps sur une civière. Puis l’on voit le visage des soignants qui se penchent sur lui et enfin son installation dans une chambre qu’il partage avec un autre patient.  

Ben, « tétraplégique incomplet », selon la terminologie médicale, est au début de son hospitalisation, totalement paralysé, sous assistance respiratoire et nourri par sonde gastrique. Le pondre mouvement lui est impossible et il dépend des autres pour chaque acte de sa vie. 

Mais peu à peu, grâce à sa volonté et à son sens de l'humour, ses facultés reviennent : il bouge un orteil puis une main. La difficile rééducation durera un an au cours duquel Ben se fera des amis parmi les autres patients aux parcours différents, certains qui ne remarcheront jamais (Farid, Toussaint, Samia, Steeve, Samir).

Le film a été tourné pendant sept semaines au centre de réadaptation avec soins de suite spécialisés de Coubert dans le département de Seine-et-Marne.

La musique originale du film a été composée par Angelo Foley. L'album contient par ailleurs des titres de Grand Corps Malade (qui slame sur le générique de fin), des extraits du film ainsi que le Prélude No. 4 en mi mineur de Frédéric Chopin. Ce morceau a été par ailleurs samplé par le Suprême NTM pour le titre That's My People, qui apparaît dans le film.  

Distribution

Tous les acteurs sont remarquables, à commencer par ceux qui jouent le rôle du petit groupe de copains qui entourent Ben avec une mention spéciale pour Soufiane Guerrab (Farid) et Franck Falise (Steeve). 
  • Pablo Pauly : Benjamin, « Ben »
  • Soufiane Guerrab : Farid
  • Moussa Mansaly : Toussaint
  • Nailia Harzoune : Samia
  • Franck Falise : Steeve
  • Samir El Bidadi : Samir
  • Rabah Nait Oufella : Eddy, le blessé par balle
  • Yannick Renier : François, le kiné
  • Alban Ivanov : Jean-Marie, l'infirmier
  • Anne Benoît : Christiane, l'infirmière
  • Côme Levin : Éric
  • Florence Muller : la mère de Ben
  • Xavier Mathieu : le père de Ben
  • Valérie Even : la psychologue
  • Dominique Blanc : Docteur Challes, la directrice du centre

Mon opinion sur ce film

« Patients est l'histoire d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres » (Allociné). N’ayez pas peur d’aller voir ce film, qui est une magnifique ode à la vie et vous donnera la pêche.  

A voir dans le même esprit :

mardi 23 janvier 2018

Victor MEUTELET (Acteur français)


Victor Meutelet dans "Le voyage de Fanny" (2015)

Victor Meutelet est un jeune acteur français né le 10 novembre 1998. Il a fait ses débuts au cinéma en 2014 dans le film de Claude Lelouch, Salaud on t’aime. On l’a ensuite vu dans l’émouvant téléfilm d’Alain Berliner, Un fils, aux côtés de Michèle Laroque et Maxence Perrin, mais il a véritablement percé dans la série Clem, dans le rôle récurrent de Lucas, le petit copain de Dimitri (Rayanne Bensetti). On l'a vu, depuis, dans un rôle ambigu dans la série de TF1 Grand hôtel (2020) et, plus récemment encore dans Les aventures du jeune Voltaire (2021) une création de France 2. 

Filmographie
  • 2013 – Elle est lui
  • 2013 - Salaud on t’aime de Claude Lelouch : Antoine
  • 2014 – Un fils d’Alain Berliner : Paul
  • 2015 – Joséphine ange gardien (saison 15, ép. 2) : Mathieu
  • 2015 – Tout schuss : Nathan
  • 2015 – Le voyage de Fanny de Lola Doillon : Elie
  • 2015 – Clem (saison 5, ép. 2-3) : Lucas
  • 2016 – Respire (court métrage de J. Roumagne) :  Antoine
  • 2016 – Clem (saison 6, ép. 1-2-4-5) : Lucas
  • 2017 – Section de recherches (saison 11, ép. 6-7) : Julien Lacombe
  • 2017 – Clem (saison 7, ép. 1-2) : Lucas
  • 2018 - Milf : Markus
  • 2018 – Les innocents (saison 1) : Lucas Moreau
  • 2019 - Le Bazar de la Charité
  • 2020 - Grand hôtel
  • 2021 - Les aventures du jeune Voltaire : Duc Louis de Richelieu.
  • 2023 - Master Crimes 

lundi 22 janvier 2018

CONTAGION de Steven Soderbergh (USA-2011)


Contagion est un film-catastrophe américain réalisé par Steven Soderbergh, sorti en 2011. Il a été programmé dimanche 21/1/2018 sur France 2 et suivi d’un reportage débat, dans le cadre de l’émission Cellule de crise, présentée par Fabian Bugier avec une interview d’Agnès Buzin, ministre actuelle de la santé.  

Résumé

Beth Emhoff (Gwyneth Paltrow), de retour d’un voyage professionnel à Hong Kong, est atteinte d’une forte fièvre sur l’avion qui la ramène chez elle, à Minneapolis, où elle vit avec Mitch (Matt Damon), et leurs deux enfants, dont le plus jeune décèdera peu de temps après sa mère. Les épidémiologistes l'identifient comme étant le patient zéro. La rapide progression d’un virus mortel tue les personnes contaminées en quelques jours. Alors que l’épidémie se propage à grande vitesse, la communauté médicale mondiale tente, dans une course effrénée contre la montre, de trouver un remède et de contrôler la panique qui se répand encore plus vite que le virus : les gens se battent pour survivre dans une société qui se désagrège.

Les producteurs n’ont pas lésiné quant au choix des acteurs. Outre Gwyneth Paltrow et Matt Damon, la distribution du film est éblouissante :

  • Marion Cotillard : le docteur Leonora Orantes, envoyée à Hong Kong par l’OMS
  • Kate Winslet : Dr. Erin Mears, un officier de Epidemic Intelligence Service
  • Jude Law : Alan Krumwiede, qui joue le rôle d’un journaliste conspirationniste qui prône l’utilisation d’un extrait de Forsythia pour lutter contre la maladie.
  • Laurence Fishburne : le docteur Ellis Cheever,
  • Jennifer Ehle : Dr. Ally Hextall, du CDC (Center for Desease Control and Prevention)
  • Elliott Gould : Dr. Ian Sussman, de l’Université de San Francisco qui identifie le virus en premier

Autour du film

L’idée de départ de Contagion est venue au réalisateur lors d’une collaboration avec le scénariste Scott Z. Burns sur la film The Informant ! (2009). Ils ont alors le projet de réaliser un biopic sur L’actrice allemande très liée à la propagande nazie, Leni Riefenstahl. Mais Soderbergh en abandonne  l'idée. De son côté, Scott Z. Burns est fasciné par l'idée d'une maladie transmissible et suggère de réaliser un thriller sur une situation de pandémie qui ravagerait le monde. Le scénariste contacte alors l'épidémiologiste Larry Brilliant, connu pour son travail sur l'éradication de la variole, comme consultant. Ce dernier lui présente un autre spécialiste, W. Ian Lipkin, directeur de la Mailman School de l'Université Columbia. Par leur biais, les producteurs accèdent à de nombreux rapports de l'Organisation mondiale de la santé. Scott Z. Burns rencontre également l'auteure de The Coming Plague, Laurie Garrett, dont l'ouvrage offre de multiples intrigues possibles au scénariste. W. Ian Lipkin explique que le virus du film se rapproche du virus de Nipah, apparu en Malaisie en 1998.
Le tournage s’est fait à Hong Kong en septembre 2010, Chicago et dans plusieurs autres villes de l'Illinois, ainsi qu’à Atlanta, San Francisco, Londres, Casablanca et Genève où se trouve le siège de l’OMS.

Le film fait aux différentes pendémies connues, celle de la grippe de 1918, appelée aussi « grippe espagnole » qui aurait tué entre 50 et 100 millions de personnes dans le monde entier (selon les derniers chiffres de l'Institut Pasteur), ainsi que des dernières graves épidémies, celles du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) (2003-2004) et de la grippe A/H1N1 (2009-2010).

Mon opinion

Je n’avais pas vu ce film au cinéma ni en DVD. J’ai profité de son passage à la télévision pour le voir. Le film, présenté comme un thriller, n’a semble-t-il, pas eu le succès escompté lors de sa sortie. Certes, il se rapproche plus d’un documentaire que d’un thriller mais, personnellement, je l’ai trouvé très convaincant et perturbant. Le processus de contagion est décrit avec la froideur d’un entomologiste qui ne laisse place à aucun pathos. La panique initiale dont font preuve les autorités est aussi particulièrement bien rendue. Un film efficace, qui fait plus réfléchir que divertir. Le documentaire qui suivait, intégrant les dernières connaissances sur les pandémies les plus récentes, était tout à fait passionnant et bien mené.  

samedi 20 janvier 2018

LES INNOCENTS série TV française (FR - 2018)


La mini-série Les Innocents diffusée sur TF1 à partir du jeudi 11 janvier 2018 est un remake de la mini-série norvégienne Témoin sous silence. Le scénario de la série française est dû à Delphine Labouret et Didier Le Pêcheur. C’est une création originale de TF1, réalisée par Frédéric Berthe et François Ryckelynck (6 épisodes annoncés).

Résumé

L’action se passe dans les Pyrénées, aux alentours de Perpignan. Un soir deux copains, Yann Desgrange (Jules Houplain) et Lucas Moreau (Victor Meutelet, déjà vu dans la série Clem et le téléfilm Un fils) sont témoins de l'exécution de plusieurs personnes près de la scierie appartenant au père de Lucas. Eux-mêmes échappent de peu à l’assassin (Tomer Sisley) mais celui-ci a le temps de voir le visage de Yann avant d’être assommé par Lucas. Paniqués, les deux adolescents s'enfuient. Réfugiés dans les bois, ils assistent à l’incendie de la scierie. Mais, voulant cacher leur relation homosexuelle naissante, ils décident de ne rien dire alors que Yann vit sous le toit de son oncle qui partage sa vie avec Hélène Siquelande (Odile Vuillemin), capitaine de gendarmerie à qui l’on confie l’enquête.

Mon opinion sur cette série

Je ne suis pas un fan des séries policières mais je me suis laissé prendre aux premiers épisodes de cette nouvelle création de TF1, comme je m’étais laissé prendre à Demain nous appartient. Mais j’avais très vite décroché devant l’accumulation d’invraisemblances et de rebondissements qui est le défaut majeur de la plupart des séries, qu’elles soient françaises ou américaines. On verra ce que donnera celle-ci au-delà des premiers épisodes.  

FESTIVAL DU CINEMA TELERAMA 2018



Comme chaque année, le Festival cinéma de Télérama (3,50 € la séance avec le pass Télérama) se déroulera du mercredi 24 au mercredi 30 janvier. A Aubenas, notre nouveau cinéma Le Navire projette la sélection suivante :

- A l'heure des souvenirs de Ritesh Batra (GB)
- America de Claus Drexel (France)
- Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (France)
- L'Atelier de Laurent Cantet (France)
- Barbara de Mathieu Amalric (France)
- Certaines femmes de Kelly Reichardt (USA)
- Le Caire confidentiel de Tarik Saleh (Allemagne-Danemark-Suède)
- Faute d'amour d'Andreï Zviaguintsev (Russie)
- Logan Lucky de Steven Soderbergh (USA)
- Patients de Grand corps malade et Mehdi Idir (France)
- Un homme intègre de Mohammad Rasoulof (Iran)
- Visages villages d'Agnès Varda (France)
- La villa de Robert Guédiguian (France)

Je regrette que la programmation du Navire n'ait pas retenu 120 battements par minute (Grand prix du dernier Festival de Cannes), Blade Runner 2049, The lost city of Z, Une vie violente ou Le grand méchant renard et autres contes...

vendredi 19 janvier 2018

TOUT L'ARGENT DU MONDE de Ridley SCOTT (USA-2017)



Tout l'argent du monde (All the Money in the World) est un thriller américain réalisé par Ridley Scott, d’après un scenario de David Scarpa, sorti en 2017. Le film s’inspire de l'histoire vraie du kidnapping de John Paul Getty III, survenu à Rome en 1973.

Résumé

En 1973, à Rome, John Paul Getty III, petit-fils du magnat du pétrole J. Paul Getty, âgé de 16 ans (Charlie Plummer), est kidnappé par la mafia calabraise qui exige pour sa libération une rançon exorbitante de 17 millions de dollars mais Paul Getty (Christopher Plummer), « l’homme le plus riche du monde », refuse de payer malgré son immense fortune.

Abigail ‘Gail ‘ Harris, la mère du garçon enlevé (Michelle Williams), va alors s'allier avec un ancien agent de la CIA, Fletcher Chase (Mark Wahlberg) pour tenter de sauver son fils. Ils vont ainsi essayer de réunir de leur côté la somme demandée par les ravisseurs.

Pour obliger la famille à payer la rançon, les kidnappeurs mutilent le garçon et envoient une oreille coupée et une boucle des cheveux de leur otage à un journal italien comme avertissement... Devant les images insoutenables que publie la presse italienne, le grand-père cède enfin et débloque la rançon, non sans avoir posé des conditions.

Au moment du paiement de la rançon et alors que les malfaiteurs avaient décidé de tuer leur otage, l’un des kidnappeurs, Cinquanta (Romain Duris, épatant), qui l’avait pris en amitié, l’aide à s’enfuir.
La nuit de la libération de Paul Getty III, le vieux Getty décède seul dans son manoir anglais, serrant contre lui une Vierge à l’Enfant, un tableau de la Renaissance qu’il venait d’acquérir plusieurs millions de dollars alors qu’il refusait obstinément de payer la rançon de son petit-fils.  
Par un retournement de l’histoire, après le décès de Paul Getty, c’est sa belle-fille qui gèrera pour le compte des ses enfants mineurs la gigantesque fortune de son beau-père.  Les œuvres d’art accumulées pendant sa vie alimenteront ensuite la Fondation J.P. Getty, l’une des plus importantes collections privées du monde.

Autour du film  

A l’origine, le rôle de J.P. Getty devait être confié à Kevin Spacey, mais, à l'automne 2017, alors que le film est en phase de postproduction, ce dernier fait l'objet de nombreuses accusations d'agression et de harcèlement sexuels en parallèle de l'affaire Harvey Weinstein. Le 9 novembre 2017, alors que la sortie du film est prévue un mois et demi plus tard, Ridley Scott annonce qu'il va retourner toutes les scènes dans lesquelles apparait Kevin Spacey, en le remplaçant par Christopher Plummer.

« Lorsque nous avons été informés de ces terribles allégations, six semaines seulement avant la date de sortie prévue pour le film, il nous a semblé impensable de faire comme si de rien n'était. Nous ne pouvions décemment pas faire fi de ces accusations. Lorsque Ridley et moi avons pris la décision de réattribuer le rôle à Christopher Plummer, nous avons pu compter sur le soutien total des acteurs et de l'équipe. Nous ne les remercierons jamais assez pour leur engagement sans faille tout au long du processus. » Dan Friedkin, producteur du film.

Mon opinion sur ce film


J’ai hésité à aller voir ce film car je craignais des scènes de violence (en particulier la scène de l’amputation de l’oreille du jeune otage). Mais le film vaut vraiment d’être vu. Les acteurs principaux, que ce soit Michelle Williams, dans le rôle de la mère-courage, Christopher Plummer, dans celui du vieux et odieux Getty, de Mark Wahlberg, dans celui de l’agent de la CIA, de Charlie Plummer, dans celui du jeune J.P. Getty III, et même de Romain Duris, dans celui du bandit au grand cœur, sont remarquables. Le scenario tient le spectateur en haleine de la 1ère à la dernière image. Les images sont magnifiques. Par son ambiance très sombre, le film dépasse le simple fait divers et en fait un thriller réaliste.

Dans le même esprit, je vous recommande :

mardi 16 janvier 2018

SEULE LA TERRE film de Francis Lee (GB-2017)


Seule la Terre (Titre original : God's Own Country) est un film britannique écrit et réalisé par Francis Lee, sorti en 2017.  

Résumé

Johnny (Josh O’Connor) travaille du matin au soir dans la ferme familiale, perdue dans le brouillard du Yorkshire. Les mots sont rares entre son père, sa grand-mère et lui et se limitent aux taches de la ferme. Entre les humains quasi-mutiques, aucune marque d'affection ne se manifeste jamais John accomplit le travail imposé à contrecoeur tout en essayant d’oublier la frustration de son quotidien en se saoulant chaque soir au pub du village et en s’adonnant à des aventures homosexuelles sans lendemain. 

Quand un saisonnier roumain, Gheorghe (Alec Secareanu), est embauché par son père, handicapé suite à un AVC, pour le seconder pour la période de l'agnelage, Johnny est attiré par cet homme plus âgé que lui, bosseur, compétent et calme, dont on comprend qu'il a vécu une vie douloureuse, bien qu'on ne sache rien de son passé. Mais John se défend de cette attirance, se rendant pérpétuellement odieux envers cet immigré roumain jusqu'au moment où celui-ci se rebiffe et qu'une bagarre n'éclate entre eux. Lors de cette affrontement qui les rappoche physiquement, les deux hommes cèdent à l'attrait sexuel puis une relation plus complice et tendre naîtra entre eux, à partir de laquelle John trouvera la part d'humanité qui lui manquait.

Accueil et distinctions

Seule la Terre a rencontré un accueil critique très favorable, obtenant 99 % d'avis favorables sur le site Rotten Tomatoes, basés sur 98 commentaires collectés et une note moyenne de 8,2⁄103 et un score de 85⁄100 sur le site Metacritic, basé sur 21 commentaires collectés, correspondant au status universal acclaim.

En France, l'accueil critique a été aussi très positif : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,8⁄5, basée sur 16 critiques de presse collectées, et des critiques spectateurs à 4,3⁄5.
Télérama a salué les décors d'un film qui constitue à la fois « une rugueuse éducation sentimentale et une lumineuse chronique paysanne », et loue tout particulièrement la performance de Josh O'Connor.Le film a été sélectionné dans la catégorie « World Cinema Dramatic » et projeté en avant-première mondiale en janvier 2017 au Festival du film de Sundance dont il a remporté le prix du meilleur réalisateur, ainsi que le Hitchcock d'or au Festival du film britannique de Dinard 2017. Le 10 décembre 2017, lors des British Independent Film Awards 2017, il a remporté le British Independent Film Award du meilleur film ainsi que plusieurs prix, dont celui de meilleur acteur pour Josh O'Connor

Mon opinion personnelle

Je suis allé voir ce film sur la foi de toutes les excellentes critiques qui l’entouraient. J’ai failli quitter le cinéma dans la 1ère partie car, d’une part, les scènes crues d’amour entre hommes m’ont gêné mais aussi pour l’ambiance glauque et désespérée dans laquelle baigne le film. 

John, jeune garçon immature entièrement semble presque demeuré tant il est soumis à son père et installé dans une routine mortifère. A la différence de ce que dit Télérama (dont je me méfie autant des enthousiasmes que des critiques "pour la critique"), le spectateur  ne trouve même pas son compte (ce qui était au moins le cas dans Le secret de Brokeback Moutain) dans la beauté des paysages dont le réalisateur ne nous montre que l'austérité, la boue, filmés sous une lumière crépusculaire et sous un crachin permanent. Rien non plus n'est épargné au spectateur des scènes pénibles (le film commence par les vomissements de John après sa nuit de cuite), ni de l'austérité des tâches de la ferme (mise-bas d'une vache dont le veau  mort-né sera abattu d'une balle de carabine, rudesse de l'agnelage, etc.) Certes, c’est peut-être la réalité de ce que vivent beaucoup de petits paysans mais est-on obligé de nous montrer cela en gros plan dans un film non-documentaire ? 

Le film devient plus acceptable dans la deuxième partie où, au-delà de la seule satisfaction physique que John trouve dans de brutaux rapports sexuels, il se rapproche de Gheorghe qui lui apporte une forme de tendresse qu’il n’a jamais connue dans sa propre famille. 

La scène qui m’a cependant le plus ému est le timide "merci" que bredouille le père diminué après son second AVC au fils qui le baigne, grande première dans des relations que l'on n'imaginait pas évoluer entre eux. On comprend que cela, John  le doit à la présence tranquille et lumineuse de Gheorghe (dont l’acteur roumain aurait, à mon avis, davantage mérité une distinction que Josh O’Connor), grâce auquel il trouve enfin l'humanité qui lui a toujours fait défaut.  

Mais, à part ces quelques instants privilégiés, le film, qui n'est pas dénué de qualités, est bien pesant et me laissera une impression désagréable. Mention spéciale pour la musique, discrète (c'est rare !) qui sous-tend le film, composée par le groupe britannique A Winged Victory for the Sullen, en particulier la belle chanson du générique de fin. 


dimanche 14 janvier 2018

Jim STURGESS acteur britannique

Jim Sturgess (de son vrai nom James Anthony Sturgess), né le 16 mai 1978 à Londres, est un acteur,  chanteur et compositeur britannique qui a composé de nombreuses musiques de films. Son doubleur est généralement Donald Reignoux (qui est aussi la "voix française" de Jesse Eisenberg, Channing Tatum, Joseph Gordon-Levitt, Jamie Bell, Anton Yelchin ou Andrew Garfield, pour ne citer que ces stars internationales. Il a aussi doublé Hunter Parrish dans Weeds

Carrière

Il s’est fait connaître dans le rôle de Young Charlie dans la série télévisée The Quest. (2002-2004). Jim Sturgess a également fait de la radio. Au cinéma, il est tout d'abord connu pour son rôle de Jude, le rôle masculin principal dans Across the Universe, comédie musicale américaine où il reprend quelques titres des Beatles tels que All My Loving, Something, Strawberry Fields Forever....
Il a également tenu le rôle de George Boleyn, dans le film Deux sœurs pour un roi, aux côtés de Natalie Portman, Scarlett Johanssonet Eric Bana en 2008. Toujours en 2008, il est la vedette du film Las Vegas 21 au côté de Kevin Spacey et Kate Bosworth.

En 2009, il tourne dans Heartless, un film britannique qui parle des gangs londoniens et de la difficulté qu'ont les personnes avec un handicap à s'intégrer dans la société. Il y joue le rôle principal sous le prénom de Jemy, un jeune homme complexé par la tache de naissance qui recouvre une partie gauche de son visage et qui va ensuite signer un pacte avec le diable pour acquérir une beauté extérieure. Ce thriller psychologique est acclamé par la critique et l'impose comme un acteur à suivre.
En 2010, il interprète le rôle principal du film Les chemins de la liberté de Peter Weir. Il y incarne le  Polonais Janusz, échappé du goulag en 1940 — avec quelques autres prisonniers, notamment incarnés par Ed Harris, Colin Farrell et Dragos Bucur — qui entreprennent un périple de milliers de kilomètres à pied, du nord de la Sibérie jusqu'en Inde.

En 2011, il confirme en tête d'affiche en donnant la réplique à Anne Hathaway dans le drame romantique Un Jour, adapté du roman de David Nicholls sorti en 2009

En 2012, on le retrouve dans Cloud Atlas d'Andy et Lana Wachowski et Tom Tykwer, aux côtés de Halle Berry, Tom Hanks, Hugo Weaving et Bae Doona, film dans lequel il interprète six rôles différents. Il est notamment le héros dans "Le journal de la traversée du Pacifique d'Adam Ewing", qui se déroule en 1849, dans lequel un jeune juriste, au cours d'un voyage à travers l'Océan Pacifique, voit sa vie menacée par un médecin cupide, trouve l'amitié d'un esclave auto-affranchi et décide finalement de s'engager avec son épouse dans la lutte contre l'esclavage. Il joue également, dans "L’Oraison de Sonmi-451" qui se déroule en 2144, le rôle de Hae-Joo Chang, lieutenant de l'Union Rebelle contre l’État totalitaire à New-Seoul, chargé d'éduquer et de protéger Somni, clone naïf qui a conscience du lien entre les époques, les actes et leurs conséquences.

La même année, dans le film de science-fiction indépendant Upside Down, de Juan Solanas, il renoue avec la figure du jeune premier romantique en interprétant le rôle principal d'Adam Kirk, qui fera tout pour retrouver l'amour de sa vie, Eden Moore, incarnée par Kirsten Dunst. Le film, sans doute trop atypique et ambiotieux, fut mal distribué et se solda par un échec commercial.

Derniers films
  •  2017 : Geostorm de Dean Devlin, rôle de Max
  •  2018 : JT LeRoy de Justin Kelly, rôle de Geoffrey Knoop