Affichage des articles dont le libellé est guerre du Vietnam. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est guerre du Vietnam. Afficher tous les articles

jeudi 12 avril 2018

ZABRISKIE POINT de Michelangelo ANTONIONI (IT-USA 1970)



Zabriskie Point est un film italo-américain de Michelangelo Antonioni, sorti en 1970.

Le film illustre la contestation étudiante américaine durant la fin des années 60, ainsi que la libération sexuelle propre à ces années. Il s'inscrit dans la suite de films tels que Easy Rider de Dennis Hopper. Très contesté par l'Amérique puritaine - ce qui occasionne pendant le tournage de nombreux incidents avec des militants pro-Nixon (et lui a valu d'être censuré) - le film fut également critiqué à gauche pour son approche, jugée caricaturale, de la contre-culture de l'époque. Mal accueilli par la critique, Zabriskie Point fut un échec commercial à sa sortie : il influença cependant l'esthétique du cinéma américain des années 1970.

La bande originale est notamment composée, en partie, par le groupe Pink Floyd. C'est la deuxième collaboration entre Michelangelo Antonioni et le producteur Carlo Ponti, après le succès de Blow-Up (Palme d'or en 1967), et avant celui de Profession : reporter en 1975.

Présentation

Une étudiante idéaliste, Daria (Daria Halprin) et un militant plus radical, Mark (Mark Frechette), se croisent dans la vallée de la Mort en Californie pendant la contestation étidiante des années 1960 aux États-Unis.

Dans la première scène, le réalisateur filme une assemblée générale étudiante qui se déroule dans les locaux d’UCLA à Los Angeles (Université of California and Los Angeles). L’assemblée décide de l’occupation de la fac. Un jeune homme, Mark, qui va devenir, avec Daria, le personnage principal du film, se lève et déclare « Je suis prêt à mourir pour la révolution, mais je ne suis pas prêt à mourir d'ennui ». Cela suscite l'indignation dans l'assistance, qui pense qu'on ne peut arriver à rien sans organisation.

Tandis que la contestation grandit, Mark achète un revolver avec un de ses amis. Mark va ensuite voir un de ses amis en garde à vue en prison. A cause de son attitude provocante, il se fait à son tour arrêter. Quand on lui demande son identité, il répond « Karl Marx » - que le policier, qui d'évidence ne connaît pas ce nom, écrit "Carl Marx", suscitant l'hilarité chez les jeunes (et le spectateur, seul trait d'humour du film). Relâché un peu plus tard, Mark retourne à l’université où les affrontements entre policiers et étudiants ont pris un tour brutal. Une fusillade éclate, au cours de laquelle un étudiant noir est abattu. Mark sort alors son pistolet et s'apprête à riposter, mais quelqu'un tire avant lui et tue le policier. Craignant d'être poursuivi pour le meurtre, Mark vole un petit avion de tourisme, le Lilly 7 et se dirige vers la vallée de la Mort.

Sur la route qui la traverse, roule une voiture, conduite par Daria. Celle-ci est la secrétaire d’un avocat travaillant pour une agence publicitaire qui s’apprête à réaliser un projet immobilier en plein désert. Daria a rendez-vous avec son patron à Phoenix. L’avion de Mark la survole à la toucher à plusieurs reprises et atterrit un peu plus loin car l’avion est tombé en panne d’essence. Les deux jeunes gens font connaissance et, arrivés à Zabriskie Point, ils font l'amour. Durant la scène d'amour apparaissent d'autres couples, sableux et poussiéreux, nés de leurs fantasmes, et qui s'enlacent sur le sol (scène décriée par la censure qui n'a pourtant rien de bien décoiffant).

Puis, Mark et Daria repeignent l'avion avec des motifs psychédéliques et hippies (on trouve notamment un grand symbole de la paix arboré par les hippies, et une paire de seins). Les deux jeunes gens reprennent leurs routes respectives. Mark décidé de ramener l'avion volé à l’aéroport de Los Angeles et est abattu par la police lorsqu'il atterrit. Daria apprend par la radio la mort de son ami. Elle se rend dans la luxueuse demeure du désert d’Arizona où l'attend son patron et se laisse aller à son chagrin. Elle imagine l'explosion de la villa, une vision dans laquelle sont pulvérisés les objets qui symbolisent la société de consommation (une télévision, une garde-robe, des plats de restauration rapide, des tables et, pour finir, des livres). Daria repart seule dans le soleil couchant sur laquelle s'inscrit le mot "End".

Mon opinion sur ce film

Comme pour More, j’avais gardé un souvenir ébloui de ce film vu lors de sa sortie en 1970, en pleine contestation étudiante. J’ai voulu le revoir car, il y a deux ans, j’ai visité la Vallée de la Mort et vu le site de Zabriskie Point. Quelle déception !

Le début du film, malgré sa confusion, m’a replongé dans les souvenirs d'une époque que j'ai connue avec les mouvements étudiants aux Etats-Unis contre la guerre au Vietnam et Nixon et en France contre la réforme de l'université. Le film m’a intéressé jusqu’au vol de l’avion par Mark et son survol des paysages désertiques de la Vallée de la Mort. 

Mais j’ai décroché à partir de la scène d’amour « rêvée » à Zabriskie Point et trouvé pénible la répétition ad libitum de la scène de l’explosion de la villa. C’est vraiment prendre le spectateur pour un imbécile de penser qu’il lui faut voir la même scène (prise sous des angles différents) pour comprendre le message. J’ai envie de dire « c’est gros comme une maison » ! Dire que cette scène grossière a été considérée comme « marquante pour l’histoire du cinéma », je n’en reviens pas ! Pas plus d’ailleurs que celle de l’orgie (on a vu nettement pire depuis !) où les corps se roulent et s'entremêlent dans le borate à Zabriskie Point que j’ai trouvée plutôt ridicule. Dommage car le premier tiers du film, sans être exempt de critiques, est assez réussi. Mais pour les deux autres tiers, c’est un ratage complet et qu’est-ce qu’on apprécie de voir le mot fin s’inscrire sur les dernières images. Même la musique des Pink Floyd ne rattrape pas le coup !

Je ne dois pas être le seul à penser cela puisque le film, qui a été un échec commercial, a été classé parmi les « 50 plus mauvais films de tous les temps » (The Fifty Worst Films of All Time) et, 20 ans après sa sortie, David Fricke pour le Rolling Stone écrit : « Zabriskie Point a été un des plus extraordinaires désastres de l'histoire du cinéma moderne. »

Le film n’a pas non plus porté chance à son acteur principal, Mark Frechette. Bien que n'ayant aucune expérience en tant qu'acteur, il avait été engagé pour jouer le rôle principal masculin du film. Après le film, il n’a tourné que deux autres productions qui ont, elles-aussi été des échecs. Le 29 août 1973, Frechette attaque une banque à Boston, avec deux complices. Un des complices est tué. Frechette, dont l'arme ne contenait aucune balle, est condamné à 15 ans de prison. Deux ans après, il est retrouvé mort par un codétenu, la gorge écrasée par un haltère, dans la salle de sport de la Massachusetts Correctional Institution, où il était incarcéré. L'enquête conclut à un accident. Il n’avait que 28 ans. Daria Halprin, elle aussi amateur, ne tourna qu’un seul autre film après Zabriskie Point. Elle a cependant eu plus de chance que son co-acteur car, bien qu’ayant arrêté sa carrière, elle s’est reconvertie comme professeur d’université en art-thérapie.



[Blow up - l'actualité du cinéma (ou presque)- ARTE sur YouTube]

dimanche 28 janvier 2018

ACCROSS THE UNIVERSE film de Julie Taymor (GB/USA-2007)


Across the Universe est un film musical anglo-américain de 2007 réalisé par Julie Taymor et écrit par Dick Clement et Ian La Frenais. Le script est fondé sur une histoire originale inspirée des textes de 34 chansons des Beatles, réinterprétées par les acteurs du film.

Présentation

Jude (Jim Sturgess, découvert dans Upside down) est ouvrier aux chantiers navals de Liverpool mais rêve d’aller en Amérique pour retrouver son père, dont il sait qu’il habite New York et travaille à l’Université Columbia.

Arrivé sur place, il apprend que son père, qu’il imaginait être un célèbre professeur, est en fait gardien de l’Université. Il est en outre marié et a des enfants et n’a pas grand-chose à faire de ce jeune adulte qui débarque d’Angleterre. Cependant, Il ne renvoie pas Jude et lui propose un lit de camp dans les locaux techniques de l’Université mais il ne va pas jusqu’à l’inviter chez lui et le présenter à sa famille.

Heureusement pour Jude, dès son arrivée sur le campus, il a rencontré Maxwell « Max » Anderson (Joe Anderson), un fils de famille qui préfère passer son temps avec ses copains à faire les 400 coups plutôt que de se consacrer à ses études.

Malgré tout, Max est un brave garçon et il invite Jude à passer Thanksgiving dans sa famille. Là, Jude rencontre la jeune sœur de Max, July (Evan Rachel Wood), et c’est le coup de foudre.

Quelque temps après, July vient rejoindre son frère et Jude à Greenwich village où ils occupent un squat qu’ils partagent avec Sadie (Dana Fuchs), une chanteuse dont la carrière démarre, et sa bande. Nous sommes dans les années 1960, en pleine contestation contre la guerre du Vietnam (le président est Lyndon B. Johnson), du LSD, des voyages spirituels et du rock'n roll…

Lucy milite dans une association anti-guerre pendant que Jude dessine pour des revues engagées.
Quant à Max, malgré tous ses efforts, il est incorporé et devra affronter l’enfer du Vietnam dont il reviendra plus blessé moralement que physiquement.

Ayant pris part à une manifestation anti-guerre, Jude est expulsé et doit repartir, la mort dans l’âme, en Angleterre.

Mais, ne pouvant se faire à cette vie, il décide de revenir à New York. Il y arrive pour assister à l’évacuation par la police du concert que donne Sadie sur le toit d’un immeuble (référence au dernier concert des Beatles sur le toit d’Apple Records en 1969 – voir plus bas). Jude, qui arrive alors que le toit a été évacué, profite des micros restés branchés pour entonner le fameux hymne à l’amour des Beatles « All you need is love » et le transforme en déclaration d’amour pour Lucy. Le générique de fin défile lui sur une autre chanson-culte des Beatles « Lucy in the sky with diamonds » (interprétée par Bono).

Distribution
  • Evan Rachel Wood : Lucy Carrigan
  • Jim Sturgess : Jude
  • Joe Anderson : Maxwell Carrigan
  • Dana Fuchs : Sadie
  • Martin Luther McCoy : Jo-Jo
  • T.V. Carpio : Prudence
  • Spencer Liff : Daniel
  • Angela Mounsey : Martha Feeny, la mère de Jude
  • Robert Clohessy : Wesley « Wes » Huber, le père de Jude
  • Salma Hayek fait une rapide apparition dans le rôle de Bang Bang Shoot Shoot Nurses, de même que Bono (Dr Robert) et Joe Cooker (Bum/Pimp/Mad Hipple)  
Chansons des Beatles dans le film*

Les compositions des Beatles entendues sur la bande originale, listées dans l'ordre chronologique du film. La plupart sont interprétées sans doublage par les acteurs du film qui sont aussi chanteurs, Jim Sturgess, Dana Fuchs, Evan Rachel Wood, Joe Anderson, Martin Luther McCoy ainsi que quelques guest-stars comme Bono, Joe Cooker.  
  • Girl, par Jim Sturgess
  • Helter Skelter, qui apparaît deux fois dans le film (tout comme le refrain de Revolution). Est interprété par Dana Fuchs (reprise plus tard dans le film, combinée avec Across The Universe), Hold Me Tight, par Evan Rachel Wood et Lisa Hogg, …
  • All My Loving, par Jim Sturgess
  • I Want to Hold Your Hand, par T.V. Carpio
  • With a Little Help from My Friends, par Joe Anderson et Jim Sturgess
  • It Won't Be Long, par Evan Rachel Wood
  • I've Just Seen a Face, par Jim Sturgess
  • Let It Be, par Carol Woods et Timothy T. Mitchum
  • Come Together, par Joe Cocker et Martin Luther McCoy
  • Why Don't We Do It in the Road ?  par Dana Fuchs
  • If I Fell, par Evan Rachel Wood
  • I Want You (She's So Heavy), par Joe Anderson, Dana Fuchs et T.V. Carpio
  • Dear Prudence, par Dana Fuchs, Jim Sturgess, Evan Rachel Wood et Joe Anderson
  • Flying, par The Secret Machines (les interprètes n'apparaissent pas à l'écran)
  • Blue Jay Way, par The Secret Machines (les interprètes n'apparaissent pas à l'écran)
  • I Am the Walrus, par Bono et The Secret Machines
  • Being for the Benefit of Mr. Kite!, par Eddie Izzard
  • Because, par Evan Rachel Wood, JimSturgess, Joe Anderson, Dana Fuchs, T. V. Carpio et Martin Luther McCoy
  • Something, par Jim Sturgess
  • Oh! Darling, par Dana Fuchs et Martin Luther McCoy
  • Strawberry Fields Forever, par Jim Sturgess et Joe Anderson
  • Revolution, par Jim Sturgess (le refrain est repris plus tard dans le film par Evan Rachel Wood durant la scène dans la cabine téléphonique)
  • While My Guitar Gently Weeps, par Martin Luther McCoy (avec Jim Sturgess pour l'un des couplets)
  • Across the Universe, par Jim Sturgess
  • Happiness is a Warm Gun, par Joe Anderson et Salma Hayek
  • A Day in the Life, par Jeff Beck (extrait instrumental)
  • Blackbird, par Evan Rachel Wood
  • Hey Jude, par Joe Anderson (avec Angela Mounsey pour l'un des couplets)
  • Don't Let Me Down, par Dana Fuchs et Martin Luther McCoy
  • All You Need Is Love, écrite par John Lennon, interprétée par Jim Sturgess (d’abord a Capella puis accompagné par Dana Fuchs, T.V. Carpio et Martin Luther McCoy
  • Lucy in the Sky with Diamonds, par Bono (avec The Edge aux chœurs ; la chanson sert de générique de fin)
Noms des personnages*

Les noms des personnages du film sont, pour la plupart, tirés de noms cités dans des chansons des Beatles :

  • Lucy Carrigan, inspiré de la chanson Lucy in the Sky with Diamonds
  • Max Carrigan, inspiré de la chanson Maxwell's Silver Hammer
  • Jude Feeny, inspiré de la chanson Hey Jude
  • Sadie, inspiré de la chanson Sexy Sadie'
  • Jo-Jo, inspiré de la chanson Get Back
  • Desmond, inspiré de la chanson Ob-La-Di, Ob-La-Da (absente du film)
  • Mr. Kite, inspiré de la chanson Being for the Benefit of Mr. Kite
  • Martha Feeny, inspiré de la chanson Martha My Dear
  • Doctor Robert, insipré de la chanson Doctor Robert
  • Prudence, Inspiré de la chanson Dear Prudence
  • Rita, inspiré de la chanson Lovely Rita (absente du film)
  • Bill, inspiré de la chanson The Continuing Story of Bungalow Bill (absente du film)
  • Molly, inspiré de la chanson Ob-La-Di, Ob-La-Da (absente du film)

Autres références aux Beatles*

Certains faits et propos tenus par les personnages font référence à des chansons originales des Beatles ou à des anecdotes les concernant :

Au début du film, un vieil homme dit : «Lorsque j'aurai soixante-quatre ans, je serai loin d'ici»,  référence à la chanson When I'm Sixty-Four.

Lors de la scène du repas de Thanksgiving, la grand-mère de Max et Lucy parle de la sauce aux canneberges (« cranberry sauce ») ; ces mots sont murmurés par John Lennon dans la chanson Strawberry Fields Forever et font partie des prétendus « indices » cachés dans les chansons des Beatles.

Quand Jude et Max rencontrent Sadie, elle leur dit : «Vous avez l'air plutôt proprets. Mais vous pourriez avoir tué votre mamie au marteau », en référence à la chanson Maxwell's Silver Hammer (« Le Marteau d'argent de Maxwell »).

Lorsque le personnage de Prudence fait son apparition dans l'appartement que Max, Jude et Sadie partagent, elle entre par la fenêtre de la salle de bain, rappelant directement la chanson She Came in Through the Bathroom Window (« Elle est entrée par la fenêtre de la salle de bain. »), phrase que prononce d'ailleurs Jude après cette scène.

Le concert du début du film, à Liverpool, se déroule dans un club nommé « The Cavern », en référence au Cavern Club, salle de spectacle où les Beatles ont fait leurs débuts.
Avant de chanter Strawberry Fields Forever, Jude essaye de dessiner une pomme verte, logo d'Apple Records, label fondé par les Beatles.

Plus loin, après sa dispute avec July, il « crucifiera » des fraises saignantes sur un tableau, motif qui deviendra le logo de la marque de disques de Sadie mais est aussi une métaphore de la guerre qui se déroule au Vietnam et des manifestations sanglantes ayant lieu au même moment aux Etats-Unis. Ce logo, qui évoque aussi un cœur saignant, sert aussi d’affiche au film.  

Le concert final sur le toit est à rapprocher du « rooftop concert » de 1969, dernier concert des Beatles, sur le toit d'Apple Records**, lui aussi interrompu par l'intervention de la police.


Mon opinion sur ce film

J’ai voulu voir ce film en raison de la présence, au générique, de Jim Sturgess. Dans ce film, il incarne Jude, le personnage principal avec celui de Lucy (Evan Rachel Wood).

Le film est un OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié), et peut décontenancer le public. Il mêle en effet une histoire d’amour entre Jude et Julie, une histoire d’amitié (avec Max – Joe Anderson), avec des parties chantées et dansées, des images psychédéliques, et des scènes complètement déjantées qu’on ne peut comprendre qu’à la lumière du texte des chansons. Le tout donne quelque chose de surprenant, bizarre, un peu comme si l’on avait mélangé de la glace à la fraise avec de la menthe, en saupoudrant le tout de LSD. La seule attitude à avoir vis-à-vis d’un tel film est, soit de s’arrêter de le regarder, soit de se laisser embarquer sans trop chercher à comprendre. Après la première surprise, c’est ce que j’ai fait. Mais je dois reconnaître qu’il faut une sacrée dose d’ouverture d’esprit (et surtout aimer la musique des Beatles) pour ne pas décrocher.    

Notes

* Ces paragraphes sont issus de l’article de Wikipedia consacré au film.
** Label fondé par les Beatles en 1968 qui n'a rien à voir avec la marque Apple, fondée par Steve Jobs en 1976. 

Dans le même esprit, vous pourriez aimer :


vendredi 26 janvier 2018

PENTAGON PAPERS film de Steven Spielberg (USA-2017)


Pentagon Papers est un film historique américain réalisé par Steven Spielberg, sorti en 2017 aux Etats-Unis et le 24 janvier 2018 en France.

Résumé

Le film fait référence au scandale des années 1970, connu sous le nom de Pentagon Papers, des documents top-secret sur la guerre du Vietnam révélés par le New York Times puis par le Washinton Post et enfin par toute la presse américaine. Le rapport, dont le véritable titre est « United States-Vietnam Relations, 1945-1967: A Study Prepared by the Department of Defense (« Relations entre les États-Unis et le Viêt Nam, 1945-1967 : une étude préparée par le département de la Défense »), comptait 47 volumes totalisant 7 000 pages classées « secret-défense » émanant du département de la Défense (autrement dut du Pentagone) à propos de l'implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam entre 1955 et 1971. Ce rapport avait été rédigé par trente-six officiers militaires et experts politiques civils, à la demande de Robert McNamara, alors secrétaire à la Défense, en 1967.

La quasi-totalité du rapport fut clandestinement communiquée à la rédaction du New York Times au début de l'année 1971 par Daniel Ellsberg, un ancien analyste de la RAND Corporation, avec l'aide de son ami Anthony Russo, du linguiste Noam Chomsky et de l'historien Howard Zinn.
Le gouvernement américain réagit en obtenant d’un juge fédéral une injonction interdisant au Times, puis au Post de continuer la publication des révélations. Suite à l'appel interjeté dans chaque cas par les journaux mis en cause, la Cour suprême des États-Unis prit une décision commune aux deux affaires, qui mit fin aux poursuites de l'État et leva la censure fédérale.

Le film est réalisé du point de vue du Washington Post, qui à l’époque n’avait pas la stature nationale du New York Times. Sa patronne, Katharine « Kay » Graham, interprétée par Meryl Streep, était la fille du fondateur et venait de prendre la succession de son mari, qui s’était suicidé. Le journal était en mauvaise posture et elle négociait son entrée en bourse pour lui donner plus de marge de manœuvre financière. Son directeur de rédaction, Benjamin « Ben » Bradlee (joué par Tom Hanks), un journaliste engagé, la convainquit, contre l’avis des financiers et des avocats, à se lancer dans le combat risqué contre le gouvernement américain.

Suite à l'appel interjeté contre l’arrêt de la cour fédérale par les journaux mis en cause, la Cour suprême des États-Unis prit une décision commune aux deux affaires, qui mit fin aux poursuites de l'État et leva la censure fédérale. La publication des Pentagon Papers, suivie du scandale du Watergate, éclaboussèrent la classe politique et poussèrent au retrait des Américains du Vietnam.
Le film se termine par une scène qui, pour n’être pas développée, n’en est pas moins limpide : celle où un gardien de nuit, constatant que les locaux du Parti démocrate ont été forcés, appelle la police, prenant ainsi sur le fait les espions envoyés par Nixon pour espionner ses adversaires, ce qui conduisit au fameux scandale du Watergate et contribua à la démission de Richard Nixon, le 9 août 1974.     

Mon opinion sur ce film

Le début du film m’a paru très confus même pour quelqu’un qui, comme moi, n’est pas totalement ignorant de l’histoire américaine. Il faut dire que le scandale des Pentagon Papers et bien moins connu en France que celui du Watergate, qu’il préfigure et joua un rôle majeur dans la fin de la guerre du Vietnam et la chute de Nixon.

Le film ne décolle vraiment que dans sa deuxième partie et devient vraiment passionnant à partir du moment où le spectateur comprend que l’enjeu du bras de fer mené entre le journal et le gouvernement représentera un tournant définitif dans l’histoire de la presse américaine. En effet, l’arrêt de la Cour suprême qui rappelle que les Pères fondateurs de la Nation ont instauré pour les gouvernés la liberté d’être informés donnera à la presse américaine le statut définitif et incontesté d’un contre-pouvoir aux gouvernants.   

Peut-être que je vais trop loin mais j'ai ressenti ce film, qui est une ode à la liberté d'informer, comme une mise en garde faite à Trump. En effet, le scandale des Pentagon papers, qui annonçait aussi le Watergate, a joué un rôle évident dans la fin de la guerre du Vietnam et la démission de Nixon (pour éviter la procédure "d'impeachment" qui lui pendait an nez. Ces faits en rappellent d'autres. Et tout le monde sait combien Spielberg (et le monde du cinéma en général) déteste Trump.

Dans le même esprit, je vous conseille :


lundi 20 juillet 2015

GOOD MORNING, VIETNAM film de Barry Levinson (USA-1987)

 

 Good Morning, Vietnam est un film américain réalisé par Barry Levinson et produit par Touchstone Pictures avec Robin Williams. Le film est sorti fin 1987.

Résumé

L’histoire se déroule au Viêt Nam en 1965, deux ans après le début de la guerre du Vietnam. Adrian Cronauer (Robin Williams), un aviateur préalablement en poste en Crête, arrive comme animateur radio à Saïgon. Il vient prendre un poste à la radio de la zone démilitarisée, Radio Forces Armées, et est accueilli par son futur adjoint, un soldat bonhomme et pataud de 1ère classe, Edward Garlick. Cronauer n'est pas un gradé mais c'est déjà un animateur au succès reconnu, et c'est pour cela que le général Taylor l'a spécialement fait venir de sa précédente affectation où ses manières peu orthodoxes ont fait miracle pour redonner le moral aux troupes.

À la radio, il fait la connaissance de ses collègues et notamment de ses deux supérieurs directs : le lieutenant Hauk, qui commande l'équipe des animateurs, et le sergent-major Dickerson, qui commande la station. Hauk est un incompétent, peu respecté des hommes qu'il a sous ses ordres et son incompréhension du goût du public et du sens de l'humour le ridiculise encore plus. Dickerson est un ancien des forces spéciales, militaire de carrière mais réformé à cause d'un problème médical et beaucoup plus vachard que son subordonné envers le manque de respect dû à son rang. Entre lui et Cronauer, peu enclin au « service-service », les frictions se font jour immédiatement.

Cronauer se montre à la hauteur de sa réputation : impayable dans ses imitations de vedettes ou d’hommes politiques, irrévérencieux, jouant de calembours ou interprétant différents personnages loufoques et passant de la musique « non recommandée », pour ne pas dire "interdite" (du jazz ou du rock). Il ouvre toujours son émission par un tonitruant « Good morning, Vietnam !» qui est sa marque de fabrique. Dès le premier jour, Hauk et Dickerson, pour lesquels Cronauer représente tout ce qu'ils détestent,  lui mettent des bâtons dans les roues. mais le reste de la station et les GI's sont enthousiastes. Dans le même temps, Cronauer fait la connaissance de Jimmy Wah, un vietnamien jovial, homosexuel assumé, qui tient le bar préféré des soldats. Il tombe également sous le charme d’une jeune fille vietnamienne très réservée, Trinh, et lui fait des avances qu’elle repousse. Cronauer la suit cependant jusqu'à sa classe d'anglais et, en échange d'un pot-de-vin, il remplace au pied-levé le professeur, un militaire américain qui ne demande rien de mieux que de lui céder la place : avec les élèves vietnamiens de tous milieux et de tous âges, ses manières décontractées d’enseigner lui valent un succès immédiat.

Un jeune élève du cours, Tuan, qui s'avère être le frère de Trinh, ne voit pas d'un bon œil les approches de Cronauer sur la jeune fille et, dans un premier temps, il le rabroue. Mais très vite, quand Tuan comprend que Cronauer n'est pas un Américain comme les autres, ils deviennent d’inséparables amis et le homme l'introduit alors auprès des siens. Cronauer apprend à aimer ces gens et à s'en faire aimer. Malheureusement, tous les Américains n’ont pas son ouverture d’esprit et, alors qu’il a invité Tuan à boire une bière avec lui et ses amis de la radio chez Jimmy Wah, le jeune vietnamien est pris à partie par deux GI racistes qui veulent l'exclure du bar, déclenchant une sérieuse bagarre. Cronauer est sévèrement réprimandé par Dickerson mais soutenu par le général qui le couvre, estimant qu'il remplit entièrement l’objectif pour lequel il l’a fait venir : restaurer le moral des soldats.

Pendant ce temps, la guerre s'amplifie : les troupes américaines passent de 75 000 à 400 000 hommes. Les attentats se généralisent. La police et l'armée sud-vietnamienne matent la contestation dans le sang. Cronauer, qui a décidé d'interviewer les soldats sur le front, est alors envoyé en mission à An Lac, avec Garlick. C'est Dickerson qui a autorisé la mission tout en sachant que cette zone étant contrôlée par le Vietcong, ils ont toutes les chances de tomber dans une embuscade. Effectivement, la jeep  saute sur une mine et Cronauer et Garlick n’échappent aux rebelles que grâce à l’intervention de  Tuan, venu les secourir.

C’était l’occasion qu’attendait Dickerson pour se débarrasser définitivement de  son encombrant animateur radio. En effet, Tuan est en réalité un terroriste, responsable d’un attentat meurtrier qui a détruit, quelques jours auparavant, le bar de Jimmy Wah, tuant plusieurs Américains et des vietnamiens. Devant la gravité des faits, le général Taylor, qui avait jusque-là défendu Cronauer, doit s'incliner et le renvoyer aux Etats-Unis.  

Avant de reprendre l’avion, Cronauer fait des adieux déchirants à tous les nombreux amis, Américains et autochtones, qu’il laisse à Saïgon, les plus émouvants étant ceux qu’il fait à Tuan auquel il est venu dire de s'enfuir car il est recherché pour terrorisme.

Autour du film

L’histoire est inspirée de faits réels, ou plus exactement d’un personnage réel, le DJ Adrian Cronauer. C’est lui-même qui avait écrit un premier scénario beaucoup plus sage que celui du film. Dans la réalité, Adrian Cronauer était beaucoup moins déjanté que ce qu’en a fait Robin Williams dans le film. Il a d’ailleurs soutenu la candidature de Bush à la Maison Blanche et a déclaré que s’il avait fait le 10e de ce que fait R. Williams dans le film, il se serait retrouvé très vite en cour martiale. C’est en réalité Robin Williams qui a réécrit le scénario, y voyant une occasion de donner libre cours à  sa folie naturelle qui se révèle aussi dans des films comme Mrs. Doubtfire, Jumanji ou La nuit au musée… Ce rôle lui vaudra à la fois le Golden Globe 1988 du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie et l’Oscar 1988 du meilleur acteur, ce qui n’est pas rien.

Mon opinion sur ce film

J’aime beaucoup Robin Williams mais je n’avais jamais vu ce film. J’ai profité de son passage hier soir (19/7/2015) sur Arte pour le visionner. Je dois dire que j’ai trouvé le démarrage un peu hystérique et que j’ai failli décrocher tant Robin Williams en fait des tonnes mais les deux autres tiers du film, en particulier la scène des adieux, m’ont davantage convaincu. Par contre, je le place malgré tout en dessous d’autres films interprétés par Robin Williams comme l'éternel Le cercle des poètes disparus, l'émouvant Will Hunting ou le décoiffant Mrs. Doubtfire. Néanmoins ce film reste un beau moment de cinéma. 

lundi 29 septembre 2014

A CHACUN SA GUERRE de Jon Avnet (USA-1994)



À chacun sa guerre est un film américain réalisé par Jon Avnet avec Kevin Costner et Elijah Wood sorti en 1994.

Synopsis

L’action se passe dans le Mississippi en 1970. Steven Simmons (Kevin Costner) est revenu de la guerre du Vietnam avec de graves troubles psychologiques. Il sort de l’hôpital psychiatrique militaire où il a séjourné après son retour : il se remémore sans cesse dans quelles conditions il a abandonné son meilleur ami blessé aux mains de l’ennemi et ne se le pardonne pas.

Bien que ce soit un homme honnête, il n'arrive pas garder un travail et sa famille vit dans la misère. Leur ancienne maison, attaquée par les termites, a été détruite par la municipalité et lui, sa femme et ses deux enfants, Stuart "Stu" (Elijah Wood) et Lidia, sa sœur jumelle, vivent dans une maison trop petite en attendant de trouver mieux.  Pendant que leurs parents se débattent contre l’adversité en essayant de rester dignes, les enfants livrés à eux-mêmes, vivent leur vie insouciante de sauvageons, entourés de leurs copains, noirs et blancs, aussi miséreux qu'eux, et se consacrent au projet de construire une cabane dans un arbre. Pour se procurer les matériaux nécessaires, ils vont les dérober dans une casse qui est la chasse gardée des Lipnicki, des gamins violents encore plus miséreux qu’eux avec lesquels ils finissent par se faire une véritable guerre.

Steven trouve enfin un travail "bien payé mais dangereux". Il s'agit en fait d'un travail très dangereux dans une carrière de pierre. Lors d'un effondrement, il s'en sort indemne mais il trouve la mort en voulant sauver son meilleur ami, coincé sous un rocher.

En secret, il avait cependant fait une offre pour une maison lors d’une vente aux enchères et, alors que ses obsèques viennent de se terminer, l’agent immobilier vient apprendre à sa veuve et à ses enfants que, malgré sa mise ridiculement basse, aucune enchère supérieure n'ayant été proposée, la maison revient à sa famille.

Un très beau film qui raconte la dure vie que réserve l'un des plus puissants états de la planète à ceux qui sont pauvres et malchanceux : personne ne vient vous tendre la main et on ne peut compter que sur soi, son courage et sa force de caractère pour survivre.

Une belle leçon d’honnêteté, de morale et d'optimisme que certains ont sans doute reproché au réalisateur. Mais ce serait faire abstractions de tout ce que ce film compte d'atouts : des acteurs magnifiques (Kevin Costner en homme courageux et déterminé, Elijah Wood, qui n’avait alors que 12 ans mais explose déjà de talent et éclaire ce film lumineux d'une joie de vivre communicative, l'humour (les dialogues savoureux des enfants), des images splendides (l'arbre dans lequel les gamins construisent leur cabane et un des acteurs les plus somptueux du film). Un très beau film qui défend de belles valeurs.