dimanche 31 octobre 2021

BONNE NUIT, MONSIEUR TOM Drame de Jack GOLD (GB-1998)

 


Bonne nuit, Mr. Tom (titre original : Goodnight Mister Tom) est un film (1998) adapté pour la télévision par Jack Gold du roman pour la jeunesse du même titre de Michelle Magorian

Ce film peut être vu en intégralité et gratuitement sur You Tube.

Résumé

L’action débute en septembre 1939 dans le petit village de Little Weirwold. Dès la déclaration de guerre, les enfants vivant à Londres sont évacués à la campagne pour être mis à l’abri des bombardements. Ainsi, Tom Oakley (John Thaw), un vieil homme aigri depuis qu’il a perdu sa femme et son fils de la scarlatine, se voit confier William « Willie » Beech (Nick Robinson), un garçon de 9 ans. Lorsqu’il défait ses maigres affaires qui ne comportent aucun vêtement de rechange, il découvre une lettre de la mère du garçon accompagnant une ceinture destinée à le châtier s’il ne se comporte pas bien. Puis, il découvre avec horreur les cicatrices qui marquent le dos de l’enfant. Très vite, Willie devient ami avec Zacharias « Zack » (Thomas Orange), un garçon de son âge au caractère aussi extraverti que lui est introverti (et pour cause !) qu’héberge le médecin du village.

Mais, dès le premier jour d’école, Willie est séparé de son copain car il s’avère qu’il ne sait ni lire ni écrire et est donc envoyé dans la classe des tout petits. Il revient profondément mortifié au domicile de Tom qui commence à lui apprendre à écrire. Tom s’aperçoit aussi que Willie a des facilités pour dessiner et, pour ses 10 ans, il organise pour lui une fête d’anniversaire avec ses nouveaux copains et lui offre un nécessaire de peinture.      

C’est une grande joie pour Willie lorsqu’il parvient à écrire son nom puis lorsqu’il est autorisé à intégrer la classe des grands et retrouver son copain Zach.

Mais, hélas, ce nouveau bonheur ne va pas durer car sa mère, soi-disant malade, le réclame à Londres, alors sous les bombardements. Le cœur brisé, Tom l’accompagne au train et le regarde partir, en lui faisant promettre qu’il lui écrira.

Lorsqu’il arrive à Londres, il découvre que, pendant son absence sa mère n’a pas été malade mais a accouché d’un bébé prénommé Trudy. Et les mauvais traitements recommencent. A la première incartade, Willie est enfermé dans un appentis.

Au bout de plusieurs mois, n’ayant pas de nouvelles de son protégé, Tom prend le train pour la capitale. Dès son arrivée, il doit se réfugier dans un abri car le quartier est bombardé. Dès le lendemain, avec un policier rencontré dans l’abri, il se rend à l’adresse de Willie mais ils trouvent porte close. Une voisine leur apprend que Mme. Beech est « partie sur la côte » et qu’elle n’a aucune connaissance d’un garçon prénommé William ni d’un bébé.

Sans attendre l’arrivée des autorités, Tom défonce la porte. Une odeur épouvantable les saisit à la gorge. Ils trouvent Willie enfermé dans la soupente, une de ses mains attachées au radiateur, tenant dans ses bras le cadavre de sa petite soeur.

A l’hôpital, on dénie à Tom le droit de reprendre Willie avec lui car il n’est pas de sa famille et un psychiatre, prétextant qu’il a besoin d’un suivi psychologique, propose de le placer dans un orphelinat. Tom enlève Willie et le ramène à Weirwold où, entouré de l’amour que lui témoigne son sauveur, il se remet peu à peu. Lorsqu’il va mieux, Zach vient le voir. Sur ces entrefaites, Willie, en revenant chez Tom, trouve un comité d’accueil qui l’attend pour le ramener à Londres et lui faire intégrer l’orphelinat. Tom s’y oppose et propose de l’adopter.

Willie va de mieux en mieux mais, malheureusement, ses tribulations ne sont pas terminées car il apprend que Zach, qui a dû regagner Londres pour être au chevet de son père blessé lors de bombardements, vient à son tour d’être tué par un raid de l’aviation allemande. Il est dévasté mais Tom parvient à lui redonner le goût de vivre en lui offrant le vélo rouge de Zach laissé par ce dernier.    

Mon opinion

Certes ce film est un mélodrame mais il n’en dénonce pas moins la maltraitance dont peuvent – hélas, encore de nos jours (en France, un enfant meurt tous les 5 jours sous les coups de ses parents) et, malgré tous les dispositifs d’alerte qui existent – être victimes les enfants. On peut imaginer combien pour certains, en pleine guerre, leur situation a dû être terrible. Sans parler de maltraitance, imagine-t-on quel a pu être le sentiment de déracinement d’un enfant de 9 ans arraché à sa famille et transporté chez de parfaits inconnus, sans aucun contrôle des autorités. Combien d’abus (y compris sexuels) a-t-il pu y avoir ?  

Dans le cas de Willie, cet arrachement de son milieu d’origine, est une chance.

Le film est remarquable par la sobriété de son jeu d’acteurs, par la qualité mise à la reconstitution d’un petit village anglais des années 40 et par celle de sa photo.

Le thème des enfants déplacés à la campagne pour les soustraire aux bombardements de Londres est traité dans d’autres films (par ex. Le cercle littéraire de Guernesey, Les Chroniques de Narnia…) et rappelle des films français comme Monsieur Batignole (2002) ou Monsieur léon (2006).

Dans le même esprit, on peut voir : 

samedi 30 octobre 2021

LE CERCLE LITTERAIRE DE GUERNESEY - Film de Mike NEWELL (GB-2018)

 


Le Cercle littéraire de Guernesey (Titre original : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society) est un drame historique britannique réalisé par Mike Newell, sorti en 2018. Il s'agit de l'adaptation cinématographique du roman Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates (2008) de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows.

Résumé

L’action commence en Grande Bretagne juste à la fin de la 2nde Guerre mondiale. Juliet Ashton (Lily James vue dans Les heures sombres, Baby driver, Yesterday...), une jeune écrivaine traumatisée par les bombardements de Londres où elle a perdu ses parents, reçoit une lettre d’un inconnu, Dawsey Adams (Michiel Huisman), partie de Guernesey, qui a trouvé son adresse dans un livre dont elle a été propriétaire.

Dans sa lettre, il lui parle d'un mystérieux club de littérature, créé à Guernesey pendant l’occupation allemande. Intriguée, elle décide d’annuler la tournée de lectures prévue dans des bibliothèques et de se rendre sur l’île anglo-normande, au grand dam de Sidney (Matthew Goode vu dans Imitation Game, Match Point, A l'heure des souvenirs...), son éditeur et ami. Mais le plus déçu par sa décision est son petit ami Mark (Glen Powell), un militaire américain qui lui fait sa demande en mariage en lui offrant une somptueuse bague de fiançailles au moment où elle s’apprête à prendre le bateau.  

A son arrivée, le seul hôtel de l’île où elle aurait pu loger, est fermé car on refait son toit abîmé par les bombardements de l’île. L’un des ouvriers travaillant à sa réfection est Dawsey mais elle n’en sait rien. Pour trouver une chambre, il lui conseille de se rendre au bureau de poste où elle est reçue par un jeune garçon débrouillard, Eli (Kit Connor vu dans Mr Holmes), le petit fils du préposé, Eben Ramsey (Tom Courtenay). Celui-ci, d’abord peu aimable, devient plus chaleureux lorsqu’il apprend qui elle est, qu’elle a fait le voyage depuis Londres et le but de son voyage : rencontrer les membres du Cercle. Il lui conseille une pension, celle de la peu sympathique Charlotte, une vieille fille confite en dévotion.

Elle fait ensuite la connaissance des autres membres du Cercle et apprend son histoire et les circonstances de sa création : lors de l’occupation de Guernesey, les Allemands ont confisqué tous les animaux de l’île, dont les cochons de Dawsey. Mais Amelia (Penelope Wilton vue dans Downtown Abbey, Match point, Indian Palace et Indian Palace suite royale...) en avait caché un et invité ses voisins, affamés par des mois de privation, autour d’un festin. Pour la circonstance Eben Ramsey avait confectionné une tourte aux épluchures de patates et Isola (Katherine Parkinson), du gin qu’elle fabrique elle-même. Après le repas qui s’est terminé en pleine nuit, la petite troupe, bravant le couvre-feu instauré par les Allemands, s’est fait arrêter par les militaires. Ils ne s’en sont sortis qu’en improvisant un énorme mensonge : qu’ils faisaient tous partie d’un pseudo "Cercle littéraire de Guernesey des amateurs d’épluchures de patates". A partir de là, le cercle était créé et se réunissait depuis régulièrement.

Mais lorsque Juliet, enchantée par l’histoire, annonce à ses hôtes qu’elle allait publier leur histoire dans le London Times, elle se heurte à un mur et se rend compte qu’elle a éventé un terrible secret.

Faisant apparemment marche arrière, elle se livre à une enquête approfondie et découvre la vérité : Kit, la fillette blonde qu’élève Dawsey est la fille d’une jeune femme, Elisabeth, qui a eu une aventure avec Christian, un soldat allemand. Lorsque leur liaison fut découverte, Christian a été renvoyé en Allemagne et il est mort dans le torpillage de son bateau. Quant à Elisabeth, elle a été arrêtée pour avoir aidé un jeune garçon, travailleur forcé par les Allemands. Depuis, on a perdu sa trace et on parle, pudiquement, de son "absence". Juliet fait appel à son fiancé, Mark, resté à Londres et travaillant au QG de l’armée alliée, pour découvrir ce qu’est devenue Elisabeth. Hélas, celle-ci, déportée à Ravensbrück y est morte.

Pendant son séjour, Juliet s’est attachée à la petite Kit et à Dawsey et elle rompt avec Mark et revient vivre à Guernesey.  

Mon opinion

Splendide film qui commence comme une comédie mais nous révèle au fil de son développement le passé sombre de l’île de Guernesey pendant une occupation parmi les plus longues et les plus dures que subirent les pays envahis par les Allemands pendant la 2nde Guerre mondiale. En effet, ceux-ci occupèrent les îles anglo-normandes du 30 juin 1940 au 9 mai 1945. A Guernesey, les enfants d’âge scolaire furent évacués et la population laissée sur place fut soumise aux privations et à la famine. Mais le pire fut l’instauration de camps de concentrations à Aurigny qui servit à parquer, dans des conditions abominables, des déportés des pays de l’Est afin de les utiliser pour construire des fortifications faisant partie du Mur de l’Atlantique.

A part quelques images, le réalisateur ne nous montre rien de cette terrible histoire mais on en perçoit la pesanteur de l'occupation tout au long du film, par ailleurs allégée par l’humour et les fabuleux paysages de l’île. On est aussi séduit par les personnages aux personnalités bien marquées et attachantes. 

Mais le sujet du film, c’est avant tout la littérature et l’amour des livres qui le traverse et représente, pour tous ces personnages, du plus jeune au plus âgé, une liberté et un moyen de se rapprocher, quelles que soient les circonstances. Une belle leçon de culture et d’humanité.

Autres films de Mike NEWELL :

Si vous avez aimé ce film, je vous recommande aussi : 

mercredi 27 octobre 2021

STALK - 2ème saison (FR - 2021)

 


Stalk – saison 2

La 2ème partie de la websérie Stalk a été mise le 8 octobre 2021 sur le site France.tv/Slash (10 épisodes)

Cette série peut être vue en intégralité et gratuitement sur le site France.TV/Slash

Résumé

A la fin de la première saison, Lucas « Lux » (Théo Fernandez) avait promis à sa petite amie Alma (Carmen Kassovitz), partie au Canada retrouver son père, qu’il s’arrêterait de « stalker » (traquer) ses petits camarades de l'ENSI.

La saison 2 commence à nouveau bien mal pour lui qui, comme dans la saison 1, est victime, lors de la soirée d’intégration qui débute l’année, d’une violente drogue de synthèse et en butte aux agissements d’un mystérieux hacker, The White Duke. Malgré la promesse qu’il s’est faite de renoncer à ses activités illégales, Il n’a d’autre choix, pour le démasquer, que de recommencer à « stalker ».  

Mon opinion

On retrouve toujours Théo Fernandez dans le rôle de Lucas (alias Lux), sympathique anti-héros qui, à l’instar de son illustre aînée Mr. Robot, manipule autant qu’il est manipulé. Cette 2ème saison, encore plus noire que la précédente, est traitée comme un thriller : on ne sait qui soupçonner tant les coupables sont nombreux. Parmi les élèves, on a le choix entre la talentueuse Charlie (Aloïse Sauvage) dont on ne sait dans quel camp elle se place et qui défie Lux sur son propre terrain, ou l’un ou l’autre de ces petits génies de l’informatique sans foi ni loi, exception faite d’Alexandre « Alex » de Givry (Pablo Cobo) qui est assigné à demeure chez lui avec un bracelet électronique suite à sa condamnation lors de la 1ère saison. Parmi les profs, on hésite entre la nouvelle recrue Eva Lang (Vanessa Guide) sortie tout droit d’un catalogue de mode et Abel Herzig (Clément Sibony), le directeur de l’école pas si à cheval que cela sur les règles qu’il a lui-même édicté. Cela, d’ailleurs, lui coûtera son poste et on ne le regrettera pas tant son personnage est odieux.  

Même si, comme moi, on ne comprend pas grand-chose à ce monde des geeks, à leurs exercices démentiels de codage et à leur langage ésotérique, on sera malgré tout fasciné par ce jeu permanent du chat et de la souris auquel ils se livrent. On ne pourra cependant que regretter que ces jeunes, par ailleurs si doués, n’aient d’autre but dans la vie, que de gagner et d’écraser les autres au mépris de toute morale ou de toute valeur. C’est un monde très triste mais qui se dévore comme une barre chocolatée un tantinet écœurante.

mardi 26 octobre 2021

JOJO RABBIT Film de Taika WAITITI (USA-NZ- 2019)

 


Jojo Rabbit est un film américain réalisé par Taika Waititi, sorti en 2019. C'est une adaptation du roman Le Ciel en cage (Caging Skies), de Christine Leunens.

Résumé

L’action est censée se passer en Allemagne pendant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Johannes « Jojo » Betzler (Roman Griffin Davis), un blondinet de 10 ans, vit seul avec sa mère Rosie (Scarlett Johansson) à Falkenheim, une petite ville pimpante qui semble être restée à l’écart du conflit. La sœur aînée de Jojo, Inge, est morte et son père serait quelque part sur le front en Italie. Sa mère attentionnée, toujours sur son 31, sort tous les jours pour de mystérieuses activités. Jojo a deux amis, un garçon de son âge Yorki (Archi Yates), un petit gros à lunettes et un « ami imaginaire » qui n’est autre qu’Adolf Hitler (Taika Waititi), mais un Hitler d’opérette tel que peut l’imaginer un enfant de 10 ans.

Comme tous les gamins de son âge, Jojo est embrigadé dans les Deutsches Jungvolk, les Jeunesses hitlériennes à mi-chemin de la colonie scoute et du camp d ‘entraînement militaire. Le chef du camp, le capitaine Klenzendorf, ou capitaine K (Sam Rockwell) ne se fait, quant à lui, aucune illusion sur l’issue de la guerre.

Lors de son premier jour dans le camp, les nazillons qui le dirigent, obligent Jojo à tuer un lapin de sang froid pour montrer son courage. Celui-ci s’y refuse, ce qui lui vaut le surnom de Jojo Rabbit (Jojo-lapin). Mais, ne voulant pas passer pour un lâche au regard de ses camarades, il vole une grenade qui explose, le blessant au visage et à la jambe.

Après cela, alors que les gamins de son âge sont envoyés se battre lui est cantonné à distribuer des tracts et coller des affiches.

Un jour en rentrant chez lui alors que sa mère est absente, il découvre Elsa (Tomasin McKenzie), une jeune fille juive cachée dans le grenier.

Bien que nourri de propagande anti-juive, il se rend compte au cours des jours suivants qu’elle n’est pas si différente de lui et la couvre lorsqu’Elsa, lors d’une visite de la gestapo, se fait passer pour Inge.

Quelques jours après, Jojo découvre que sa mère a été pendue en place publique. Dévasté, il retourne chez lui dans le but de poignarder Elsa, qu’il rend responsable de la mort de sa mère, mais il ne va pas au bout de son geste et tombe dans les bras de la jeune fille qui le console.

Lorsque les Alliés prennent la ville, Jojo, qui erre au milieu des ruines revêtu d’un uniforme allemand, est arrêté et il est sauvé une nouvelle fois par le capitaine K.

Quand le fantôme d’Hitler lui apparaît et l’accuse de l’avoir trahi, Jojo, furieux, le jette par la fenêtre de sa chambre.

Mon opinion

Le film commence comme une comédie parodique avec des couleurs à la Wes Anderson soutenu par le standard des Beatles « I want to hold your hand » (en version allemande). Mais qu’on ne s’y trompe pas, sous ses dehors burlesques, ce film traite de la tragédie que fut, pour certains Allemands, le nazisme.    

J’ai personnellement beaucoup aimé ce film atypique et je regrette que la plupart des professionnels du cinéma (Télérama, Première, Les Cahiers du Cinéma…), n’aient visiblement pas vu sa dimension tragi-comique qui, par certains côtés, rappelle notre excellent et sous-estimé Papy fait de la résistance.

Mais la force et le courage du film de Taika Waititi est de nous présenter, sous la forme d’un conte, la guerre du côté des vaincus et à hauteur d’un enfant de dix ans dont l’univers a été détruit par les mensonges des adultes. La dernière scène où les deux enfants sortent de la maison et dansent sur la place où la vie reprend son cours normal est une formidable image de résilience et d’optimiste.   

lundi 25 octobre 2021

RETOUR AUX DVD/BLU RAY

 


Puisqu'il m'est interdit d'aller au cinéma, je me rabats en ce moment sur les nombreux DVD ou Blu ray que j'avais accumulés sans avoir encore eu le temps de les visionner. Bien sûr, comme je l'ai souvent écrit dans ce blog, ce n'est pas la même chose. Découvrir un film sur grand écran, a fortiori quand il est en 3D, baigner dans l'atmosphère d'une salle obscure, communier avec les autres spectateurs voire échanger des impressions à voix basse avec son voisin, c'est autre chose et rien ne remplacera jamais - du moins pour moi - le cinéma. Mais tant qu'on nous impose ces normes absurdes alors qu'à ma connaissance il n'y a pas eu de contaminations dans les cinémas ou les théâtres qui respectaient la distanciation et les gestes barrière, je devrai m'en contenter (et je ne suis pas le seul !) en ratant un nombre incalculables de nouveautés que j'aurais aimé pouvoir voir. Tant pis. On survivra !  

BOHEMIAN RHAPSODY Biopic de Bryan SINGER (GB-USA 2018)

 


Bohemian Rhapsody est un film biographique britannico-américain coproduit et réalisé par Bryan Singer, sorti en 2018.

Résumé

Le film est un biopic de Freddie Mercury, le chanteur mythique du groupe Queen. Il commence en 1970, alors que Farrokh Bulsara, d’origine parsi, a 24 ans. Etudiant en art, il travaille aussi comme bagagiste à l'aéroport d’Heathrow. Passionné de musique rock, il assiste à un concert du groupe Smile, alors composé du guitariste Brian May, du batteur Roger Taylor et du chanteur-bassiste Tim Staffell. Staffel ayant démissionné, Farrock, qui a adopté le prénom de Frederik (qui deviendra Freddie) le remplace au pied levé et prend très vite la direction du groupe auquel il impose son style provoquant et renomme le groupe Queen. Sous son impulsion, le groupe qui, jusque-là jouait dans des boîtes de nuit ou des pubs miteux prend une nouvelle dimension et se fait remarquer du label EMI qui enregistre son 1er disque. Freddie, qui ne s’est pas encore avoué son homosexualité, épouse Mary, une vendeuse de prêt à porter avec qui il restera ami jusqu’au bout. Les succès s’enchaînant, l’argent coule à flot, et Freddie, soumis à l’influence néfaste de son amant-manager, Paul Preter, se perd dans la mégalomanie, l’alcool et la drogue et enchaîne les conquêtes masculines. Il finit par se séparer de Queen et se lance dans une carrière solo avant de renouer avec le groupe à l’occasion du concert caritatif « Live Aid » au stade de Wembley en 1985. Ce concert géant, au retentissement mondial, donne un coup de fouet à sa carrière. Atteint du sida, Freddy retrouve un certain équilibre avec son nouvel amant, Jim Hutton qui restera avec lui jusqu’à son décès le 24 novembre 1991, à l’âge de 45 ans.

Mon opinion

Bien que je ne sois pas un grand fan du groupe Queen ni de Freddie Mercury, dont je reconnais cependant le talent et les incroyables capacités vocales, je tenais absolument à voir ce film pour la prestation de Rami Malek, découvert dans la déstabilisante série de politique fiction Mr. Robot. J’étais un peu surpris qu’il ait été choisi pour ce rôle car je le voyais pas dans la peau de Freddie Mercury. Pas plus que je ne voyais Bryan Singer, le réalisateur de blockbusters comme X-men, Superman returns ou Jack le chasseur de géants, films qui ne brillent pas par leur finesse, diriger un biopic du chanteur de Queen.

Je suis loin d’avoir été convaincu par ce film, à la différence de Rocketman consacré à Elton John, un autre artiste sulfureux. Je dois cependant reconnaître la performance remarquable de Rami Malek qui a obtenu pour ce rôle l’Oscar du meilleur acteur 2019 ainsi qu'une floppée d’autres prestigieuses récompenses amplement méritées. J’ai cependant été gêné par le play-back, trop souvent visible, et les nombreuses libertés scénaristiques d’autant moins compréhensibles que le scénariste Anthony McCarten, par ailleurs scénariste d’Une merveilleuse histoire du temps, consacré à la vie du physicien Stephen Hawking, a collaboré avec les membres de Queen [ces « erreurs » ont été listées par Alex, une lycéenne française de 17 ans, fan du chanteur. Voir ICI].      

dimanche 24 octobre 2021

DISTRICT 9 Film de science-fiction de Neill BLOMKAMP (2009)

 


District 9 est un film de science-fiction américano-canado-néo-zélando-sud-africain coécrit et réalisé par Neill Blomkamp, sorti en 2009. Le film est basé sur Alive in Joburg, un court métrage produit par Neill Blomkamp, Sharlto Copley, Simon Hansen et Shanon Worley.

Résumé

Le film est censé se dérouler en 2002 à Johannesburg (Afrique du Sud) : 28 ans auparavant, un énorme vaisseau extraterrestre est apparu au-dessus de la ville et n’en a plus bougé. Dans un premier temps, les humains ont craint qu’il soit une menace mais, voyant que rien ne bougeait, ils ont décidé d’en forcer les portes. Ce qu’ils ont trouvé les a laissés pantois : un million d’extra-terrestres dénutris, malades, y étaient entassés. Ils décidèrent alors de les évacuer au sol et de les installer dans un camp provisoire dans la banlieue de la ville. Des années après la situation s’est dégradée et le camp est devenu un « ghetto » livré au trafic d’une mafia, les "Nigérians", qui exploitent les Extra-terrestres, que l’on nomme par dérision « shrimps » (crevettes), en leur vendant à prix d’or, de la nourriture pour chats.  

Débordées, les autorités se déchargent alors de la gestion du camp à une firme, la Multi-National United (MNU) dont le but, sous couvert humanitaire, est de s’approprier les armes extraterrestres. Or, celles-ci, surpuissantes, sont inopérantes entre les mains des humains et ne fonctionnent qu’en présente d’ADN alien.

Le directeur de la MNU, nomme son gendre, Wikus Van de Merwe (Sharlto Copley), un agent pas très futé, pour superviser l'évacuation des extraterrestres vers un autre camp. Celui-ci, en visitant l’une des cabanes où vivent les « Crevettes », manipule imprudemment un mystérieux artefact alien qui lui explose au visage en répandant un gaz qu’il inhale. Peu après il commence à se transformer en alien. Transporté à l’hôpital, il comprend que, sous prétexte de le soigner, le MNU veut faire de lui un cobaye dans le but d’utiliser la technologie extraterrestre. Il parvient à s’enfuir et se cache dans le seul endroit où on ne viendra pas le chercher, parmi les aliens du District 9.

Là, il devient ami avec Christopher, l’un des aliens, qui, avec l’aide de son fils, construit une navette qui lui permettra de rejoindre le gigantesque vaisseau-mère toujours immobile au-dessus de Johannesburg.

Mais, pour activer la navette, il doit récupérer l’artefact confisqué par le MNU. Ensemble, ils montent une opération commando pour aller le rechercher.

Grâce à l’artefact, Christopher parvient à activer la navette et rejoindre le vaisseau-mère, en faisant la promesse à Wikus, resté sur place afin de tenir en respect les militaires, de revenir dans trois ans pour le « réparer ».

La dernière image nous montre Wikus, presqu’entièrement transformé en alien, errer dans le bidonville du District 9.  

Mon opinion

De Neill Blomkamp, j’avais vu deux autres films plus récents, Elysium (2013) et Chappie (2015) où l’on retrouve plus ou moins les mêmes thèmes (peut-on parler d’obsessions) : la transformation de l’homme en machine, une société à deux vitesses (fortement inspiré de l’apartheid qui a marqué l’histoire de son pays, l’Afrique du Sud), la toute puissance d’une firme privée qui prend le pas sur le public (ici, la MNU rappelle furieusement l’ONU), le tout noyé jusqu’à plus soif dans des scènes d’action passablement répétitives. Des trois films, Chappie est celui qui m’a paru le plus abouti, même s’il souffre comme les autres, des mêmes défauts (un scénario qui se résume à une bonne idée de départ, des dialogues inexistants – c’est encore plus vrai dans District 9 dans lequel les aliens s’expriment par borborygmes). Ce qui fait l’intérêt de ce film c’est que les aliens sont présentés, non comme de dangereux envahisseurs, mais comme de pauvres créatures échouées sur notre terre qui ne demandent que de repartir dans leur monde. Malgré leur côté monstrueux, ils sont finalement plus « humains » que notre espèce, surtout lorsqu’elle est représentée par les gens du MNU.

Dans le même esprit, vous pouvez voir : 


vendredi 22 octobre 2021

LE NOUVEAU STAGIAIRE Comédie dramatique de Nancy MEYERS (USA-2015)

 


Le Nouveau Stagiaire (Titre original : The Intern) est une comédie dramatique américaine écrite, coproduite et réalisée par Nancy Meyers, sortie en 2015.

Résumé

Le stagiaire, c'est Ben Whittaker (Robert De Niro), 70 ans. Devenu veuf, il ne se fait pas à sa vie de retraité et  il décide de poser sa candidature comme « stagiaire senior » dans une start-up créée et dirigée par Jules Ostin (Anne Hathaway). Il se retrouve à travailler dans un milieu à l'opposé de ce qu'il a connu dans sa carrière professionnelle: des jeunes geeks décontractés férus d'informatique et de nouvelles technologies. Au départ, on le regarde un peu comme un « vieux croûton » mais sa gentillesse, son bon sens et ses conseils avisés le font vite apprécier de ses collègues. La plus réticente est Jules, qui a du mal à déléguer et peine à mener de front sa carrière professionnelle et sa vie familiale, ce qui met en péril son couple. Elle finit cependant elle aussi par adopter Ben jusqu’à en faire son bras droit, son confident et son ami.

Mon opinion

Evidemment, ce film ne laissera pas un souvenir inoubliable mais on passera un bon moment. C’est une jolie comédie romantique très réussie grâce à l’interprétation sans faute du binôme  inattendu De Niro/Hathaway mais aussi, ce qui fait souvent la différence entre les réalisations américaines et françaises, une impeccable mise en valeur des seconds rôles et des dialogues savoureux.  

 

mardi 19 octobre 2021

LE MYSTERE HENRI PICK Film de Rémi BEZANCON (FR-2019)

 


Le Mystère Henri Pick est un film français coécrit et réalisé par Rémi Bezançon, sorti en 2019. Il s'agit de l’adaptation du roman homonyme de David Foenkinos (2016).

Résumé

Jean-Michel Rouche (Fabrice Luchini) est un critique littéraire renommé et le présentateur vedette d’une émission littéraire à la télévision.

Lorsqu’il reçoit « Les dernières heures d’une histoire d’amour » d’un certain Henri Pick, qui n’a jamais rien publié auparavant, il flaire l’arnaque. Le livre est en effet trop bien écrit et tellement truffé d’inspirations littéraires à l’œuvre de Pouchkine qu’il lui semble impossible qu’il soit celle d’un inconnu décédé depuis deux ans, pizzaiolo de son état, que personne, ni sa femme, ni sa fille, n’ont jamais vu écrire ni s’intéresser à la lecture.

Or, le manuscrit aurait été découvert « par hasard » par une jeune agente littéraire de Grasset, Daphné Despero (Alice Isaaz) dans une bibliothèque consacrée aux auteurs refusés située à Crozon au fin fond du Finistère.

Lorsqu’il reçoit l’agente, la femme et la fille du soi-disant auteur génial dans son émission, il met les pieds dans le plat et, malgré toute sa notoriété, se met à dos tout le gratin du Paris littéraire. A la suite de cet esclandre, il se voit retirer la présentation de son émission, tous ses amis lui tournent le dos, jusqu’à sa femme qui le met dehors.   

Il se lance alors dans une enquête qui le conduit en Bretagne et devient pratiquement une croisade afin de démontrer que le livre a été écrit par quelqu’un d’autre. D’abord réticente, Joséphine, la fille de Pick (Camille Cottin), accepte de l’aider et, ensemble, ils découvrent le pot-aux-roses. L’auteur est en fait un jeune écrivain talentueux, Frédéric Koskas (Bastien Bouillon) que l’échec de son premier roman a poussé à monter ce canular avec sa petite amie, qui n’est autre que Daphné Despero.

Mon opinion

On n’aurait pas rêvé mieux qu’un Fabrice Luchini en spécialiste de la littérature. Comme toujours, il écrase de sa présence tous les autres acteurs, sauf, peut-être Bastien Bouillon (découvert dans Simple), qui interprète avec brio un jeune auteur qui s’est fait manipuler par son agente-petite amie aux dents longues. Le milieu littéraire parisien prend quelques coups de griffes qui nous régalent plus, peut-être que l’énigme elle-même, un peu trop tirée par les cheveux et assez peu crédible.

Le film n’est pas sans rappeler Alceste à bicyclette, avec le même Luchini.

Dans le même esprit, on peut voir :