vendredi 27 octobre 2023

LA DANSE AU CINEMA - Blow Up - ARTE

UNE ANNEE DIFFICILE Comédie d'Eric TOLEDANO et Olivier NAKACHE (FR-2023)

 

Une année difficile est un film français écrit et réalisé par Éric Toledano et Olivier Nakache, sorti en 2023.

Résumé

Albert (Pio Marmaï) est bagagiste à l’aéroport de Roissy et vivote de petits larcins commis lors des contrôles de bagages avec la complicité d’un agent de sécurité à qui il doit de l’argent. Il fait bonne figure auprès de ses amis qui ignorent qu’il vit et dort dans l’aéroport, comme Tom Hanks, le héros de Terminal de Steven Spielberg, tant un aéroport comme Roissy-Charles-de-Gaule est une ville dans la ville où il est facile de se perdre (au propre comme au figuré). Lors d’une énième magouille, il tombe sur Bruno (Jonathan Cohen), un autre paumé, qui vient d’être saisi et va être expulsé de chez lui après un divorce difficile. Il arrive au moment même où Bruno tente de se suicider aux barbituriques, ce qui, par la suite, le fera surnommer « Lexo » (de Lexomil). Le troisième personnage du film est Henri (Mathieu Amalric), qui travaille dans une association venant en aide aux surendettés dont il tente de défendre les dossiers auprès de la Banque de France. Mais on apprend au cours du film que lui-même est accro au jeu et interdit d’entrer dans les casinos.

Albert, surnommé « Poussin » et Bruno « Lexo » vont rencontrer une bande de jeunes gens engagés contre la surconsommation et la défense du climat conduits par Valentine, dite « Cactus » (Noémie Merlant) et « Quinoa » (Grégoire Leprince-Ringuet).

Au cours des actions qu’ils vont mener, Albert, qui n’a pas cessé ses magouilles, va être démasqué par « Quinoa », secrètement amoureux de « Cactus » car il est jaloux de l’idylle naissante entre elle et « Poussin ». A la fin, « Poussin » se rachète en introduisant toute la bande sur les pistes de l’aéroport. Jusque-là, toutes les actions relevaient plutôt de la bouffonnerie mais cette dernière aurait pu se terminer tragiquement.  

Mon opinion  

Huitième long métrage de Toledano et Nakacjhe qui nous avaient enchantés avec Intouchables (2011) et Hors normes (2019), ce film nous propose un nouveau duo entre deux laissés pour compte d’une société cruelle aux perdants, incarnés par Pio Marmaï et Jonathan Cohen. Le ton est donné d’entrée de jeu avec un hilarant montage de la succession des présidents de la République, depuis Pompidou en passant par Giscard, Sarkozy et Hollande, qui souhaitent aux Français, en guise de vœux de nouvelle année, « une année difficile ». Le film est traité comme une comédie et on y rit beaucoup même si les sujets (la descente aux enfers des travailleurs pauvres, le surendettement, l’éco-anxiété…) sont des thèmes sérieux qui ne peuvent que nous préoccuper. Pio Marmaï, que j’avais découvert dans le film Dans la cour, en voleur compulsif de vélos, vivotant dans un immeuble bourgeois où Catherine Deneuve était, elle, obsédée par une fissure sur un mur de son appartement, est formidable dans son rôle de loser aux yeux perpétuellement écarquillés, qui forme avec Jonathan Cohen un sympathique duo de pieds nickelés. En écho au générique d’ouverture, celui de fin nous donne à entendre la voix de notre actuel président qui, pour ne pas déroger à la tradition de ses prédécesseurs, souhaite à son tour aux Français, « une année difficile » déclenchant dans la salle une tempête de rires et même quelques applaudissements.      

 

lundi 16 octobre 2023

Kate WINSLET

HAUTE COUTURE/LA COUTURIERE Film dramatique de Jocelyn MOORHOUSE (AUS - 2015)

 


Haute Couture (Titre original : The Dressmaker) est un film dramatique australien réalisé par Jocelyn Moorhouse, sorti en 2015. Le film adapte The Dressmaker's Secret (Vengeance Haute Couture en français) roman publié en 2000 par Rosalie Ham.

Résumé

Au début des années 1950, Myrtle ‘Tilly’ Dunnage (Kate Winslet) revient, après 25 ans d'absence, dans son Australie d'origine pour s’occuper de sa mère Molly (Judy Davis), seule et demi-folle. Avec sa machine à coudre et son apparence "Haute couture", cette styliste va transformer les femmes de son petit village en vamps irrésistibles mais aspire avant tout à se venger de tous ceux qui l'ont bannie lorsqu'elle était petite. Sans père, méprisée, elle était persécutée par les autres élèves et martyrisée par son institutrice. Souffre-douleur du fils du plus gros notable, elle sera accusée de l'avoir tué sur le faux témoignage de l'institutrice et envoyée loin de sa mère. Dans sa quête de la vérité, elle sera aidée par Teddy (Liam Hemsworth) le champion local de football, le sergent Horatio (Hugo Weaving) et sa mère qui tente de se racheter.

Mon opinion

Un film violent et dur qui se déroule dans l’Australie profonde où les préjugés, la méchanceté et l’étroitesse d’esprit font des ravages. Kate Winslet est magnifique dans ce rôle de justicière éprise de liberté, aidée par le beau Liam Hemsworth, qui a toujours été amoureux d’elle, mais qu’un sort funeste qu’il n’a pas mérité attend.  


Dans le même esprit, vous pourriez aimer : 

jeudi 12 octobre 2023

LE PROCES GOLDMAN de Cédric KAHN (FR-2023)

 


Le Procès Goldman est un film français réalisé par Cédric Kahn et sorti en 2023. Il raconte le second procès de Pierre Goldman qui donne lieu à son acquittement au printemps 1976, la condamnation à la prison à perpétuité de décembre 1974 dans l'affaire du double meurtre du 19 décembre 1969, ayant été annulée par la Cour de cassation. Le film mêle au second procès quelques détails du premier et des éléments fictifs, ce qui a été critiqué par la veuve de l'acquitté, la cinéaste Christiane Succab-Goldman. Le film a été présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes du festival de Cannes 2023.

Présentation

Pierre Goldman était le demi-frère du célèbre chanteur Jean-Jacques Goldman qui, sans partager ses idées, l’a toujours soutenu. Pierre Goldman, militant d'extrême gauche dans les années 1960, a passé quatorze mois dans les maquis du Vénézuela. Pendant ce séjour, il aurait commis un vol à main armée contre la Royal Bank of Canada. A son retour en France, il commet trois attaques à main armée qui lui valent une condamnation à douze ans de réclusion. Il reconnaît les trois vols à main armée mais dément catégoriquement avoir participé en 1969 au hold-up d’une pharmacie, Boulevard Richard-Lenoir à Paris, au cours duquel les deux pharmaciennes ont été tuées et un client grièvement blessé. Pour ce dernier forfait, qu’il a toujours contesté, il a été condamné à la perpétuité en 1974. En prison, il écrit un livre de mémoires « Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France » où il se décrit comme un bouc-émissaire politique et dénonce ce qu’il considère comme une erreur judiciaire. A la suite de cette publication, son premier procès est annulé par la Cour de cassation et il est rejugé en 1976. Ce second procès, très médiatisé, devient alors une véritable affaire d’Etat, Pierre Goldman, étant soutenu par une partie de la gauche et de l’opinion publique. Goldman devient un symbole de la présomption d'innocence.

Le film

Le film commence par une entrevue entre maître Chouraqui (Jeremy Lewin), jeune avocat ami de Goldman, et son confrère, l’avocat Georges Kiejman (Arthur Harari) que Goldman, mécontent de lui, a décidé de dessaisir peu de jours avant le début du procès. Le reste du film est le déroulé du procès, avec un Pierre Goldman (Arieh Worthalter) qui intervient en permanence, coupant la parole à ses avocats, tenant des propos où il fait le procès de la société bourgeoise et de sa justice « aux ordres », ses propos les plus polémiques étant applaudis par un public dont l’enthousiasme est difficilement contenu par le président (Stéphan Guérin-Tillié). Entre les éclats de Goldman, la claque de son comité de soutien venu le soutenir (parmi lesquels des intellectuels de gauche comme Simone Signoret, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Régis Debré, etc.) et les attaques vicieuses de maître Henri-René Garaud (Nicolas Briançon), l’avocat des victimes, on assiste pendant deux heures à un éblouissant pugilat verbal qui ne faiblit pas une seule minute. On est presque surpris, à la fin, d’apprendre que Pierre Goldman a été acquitté de l’accusation de meurtre. Après sa libération, Pierre Goldman sera assassiné en 1979 dans des circonstances qui n’ont jamais été éclaircies.    

Personnellement, j’ai trouvé la distribution un peu faible. Si l’acteur qui incarne le charismatique Goldman (Arieh Worthalter) est parfait, je n’en dirais pas de même de celui jouant le rôle de Georges Kiejman (Arthur Harari), que j'ai trouvé très faible dans son interprétation. Certes, à l’époque, Kiejman n’avait peut-être pas la faconde qu’on lui a connu dans la suite de sa carrière, mais il avait déjà 20 ans de métier !  C’est le seul reproche que je ferais à ce film dont le mérite est de nous révéler l’importance d’un procès qui eut un incroyable retentissement et remua toute la société de l’époque.

 

mercredi 4 octobre 2023

Linkin Park - The Radiance (zwieR.Z. Remix) | Oppenheimer [2023] Music V...


A défaut d'avoir pu voir le film de Christopher Nolan, Oppenheimer, dédié au savant d’origine allemande réfugié aux Etats-Unis qui, dans les années 40, fut à l'origine de la bombe H américaine, je vous présente cette vidéo avec des images du film illustrées par une musique composée par Linkin Park. Le morceau fait partie de l’album A Thousand Suns (Un millier de soleils) qui fait référence à l'explosion d'une bombe atomique. "Le fil conducteur du disque est le cycle interne de la fierté, de la destruction et du regret, ceci au travers de la guerre, de la menace nucléaire, des grandes peurs humaines, de la fin du monde. Ainsi, trois discours historiques y sont incorporés, respectivement de Robert Oppenheimer, Mario Savio et Martin Luther King Jr., illustrant chacun un aspect de ce thème." [Extrait de la fiche Wikipedia consacrée au groupe de rock-métal américain Linkin Park]   

Voir aussi à ce sujet la série Manhattan


mardi 3 octobre 2023

PROJET BLUE BOOK série de SF (USA - 2019-2020)

 


Projet Blue Book (Project Blue Book) est une série télévisée américaine de SF en vingt épisodes de 42 minutes. Elle a été créée et écrite par David O'Leary et est réalisée par Robert Zemeckis, Sean Jablonski et David O'Leary. Diffusée entre le 8 janvier 2019 et le 24 mars 2020 sur la chaîne américaine History ainsi qu’au Canada. En France, j’ai pu la voir en replay sur la chaîne W9 du groupe M6.

Présentation

Le Projet Blue Book est le premier programme mis en place, dans les années 50 par l’US Air Force pour étudier les nombreux cas d’OVNi (que l’on appelait « soucoupes volantes » ou UFO en anglais) signalés dans la période d’après-guerre. Elle fut confiée à un astrophysicien de renom, Allen Hynek et fut en activité pendant une dizaine d’années. Depuis, d’autres programmes lui ont succédé, sans pouvoir toutefois résoudre le mystère des OVNIS. La série est censée reprendre les enquêtes menées par l'équipe du projet Blue Book mais laisse une libre part à l’imagination.

Les deux principaux personnages sont le professeur J. Allen Hynek (Aidan Gillen) et du capitaine Michael Quinn (Michael Malarkey), pilote décoré de l'US Air Force, vétéran de la Seconde Guerre mondiale.

Mon opinion

Là encore, comme pour Black Mirror, le replay ayant été interrompu, je n’ai pu voir la série jusqu’au bout mais, si la possibilité m’en avait été donnée, je n’aurais sans doute pas persisté tant les incohérences et absurdités ajoutées par les scénaristes s’accumulent. Était-il bien utile d’ajouter une des intrigues d’espionnage à des épisodes déjà suffisamment complexes ? C’est dommage car la matière était en soi suffisamment riche sans avoir à en rajouter. C’est hélas le défaut majeur des séries américaines qui en font toujours trop.   

BLACK MIRROR Série de SF (GB 2011-2014)

 


Black Mirror est une série télévisée britannique, créée par Charlie Brooker. D'abord diffusée sur Channel 4 de 2011 à 2014, elle a connu un succès international et est depuis 2016 (troisième saison) produite par Netflix. En juillet 2023, France 2 a choisi d’en diffuser certains épisodes.

Les épisodes sont liés par le thème commun de la mise en œuvre d'une technologie dystopique. Le titre « Black Mirror » fait référence aux écrans omniprésents qui nous renvoient notre reflet. Sous un angle noir et souvent satirique, la série envisage un futur proche, voire immédiat. Elle interroge les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine de ses utilisateurs et inversement.

Présentation

Selon son créateur, Charlie Brooker, chaque épisode a un casting, un décor et une réalité différente, mais ils traitent de la façon dont nous vivons maintenant et de la façon dont nous pourrions vivre dans dix minutes si nous commettions une erreur.

Saison 3 (2016) Episode 4 : San Junipero

En 1987, dans une ville fictive californienne au bord de l’océan censée s’appeler San Junipero, Yorkie, une jeune femme timide et introvertie rencontre Kelly, une fêtarde extravertie qui cherche à fuir Wes, son petit ami dont elle veut se séparer.

Yorkie n’a jamais mis les pieds dans une boîte de nuit alors que Kelly en est une habituée. Kelly invite sa nouvelle amie à danser mais, timide, Yorkie fuit vite les lumières. Kelly est intriguée mais charmée et suit Yorkie dans la ruelle, où elle essaie de la rassurer. Mais Yorkie se dérobe encore quand Kelly lui fait des avances.

Une semaine passe, l'ambiance du samedi soir revient sur San Junipero. Yorkie essaie différentes tenues et cherche à retrouver Kelly. Une fois ensemble, Yorkie parvient à se libérer et les deux femmes font l'amour dans la maison de Kelly au bord de l’océan. Yorkie avoue alors que c'était sa première relation sexuelle — bien qu'elle soit fiancée avec un homme nommé Greg — et attend minuit avec son amante.

Une nouvelle semaine passe. Yorkie cherche à revoir Kelly, mais n’y parvient pas. Elle essaie de la retrouver au Quagmire, un club à l'ambiance BDSM où elle croise Wes, qui lui suggère de chercher dans d'autres époques. Après avoir parcouru San Junipero en 1980 et 1996, elle retrouve Kelly en 2002. Cette fois, Kelly fait tout pour l’éviter car elle ne veut pas créer de lien durable. Mais finalement, Kelly et Yorkie se rejoignent et acceptent de se rencontrer dans la vie réelle, où Yorkie craint de décevoir son amie.

On comprend vers la fin que San Junipero est un système de réalité virtuelle pour personnes âgées, que des personnes en fin de vie peuvent tester (5 heures par semaine au maximum) avant de choisir d'y télécharger leur esprit une fois décédées. Kelly quitte sa maison de repos du Nevada pour rejoindre Yorkie en Californie et découvrir son histoire, racontée par Greg, son infirmier. Yorkie avait 21 ans quand elle a fait son coming-out auprès de ses parents ultra-religieux, et en fuyant au volant de sa voiture après une dispute avec eux sur le sujet, a eu un accident qui l'a rendue tétraplégique, la clouant dans un lit pour les quarante années suivantes. Greg s'est proposé de l'épouser afin de faciliter les formalités pour l'euthanasie de Yorkie, bloquée par les parents. Kelly décide de se rendre rapidement à San Junipero pour lui proposer de l'épouser elle-même.

Une semaine passe et Kelly retourne dans San Junipero pour retrouver Yorkie, libérée et fascinée de vivre de façon permanente dans la ville. Elle veut que Kelly reste avec elle mais celle-ci refuse, encore saisie de doutes. Elle raconte alors son histoire : bisexuelle, Kelly s'est mariée avec un homme et a eu une fille, morte de maladie à 39 ans. Son mari a alors refusé de rester à San Junipero car sa fille n’a pas eu cette chance. Yorkie est désolée et Kelly quitte San Junipero. Les semaines passent et la santé de Kelly se détériore ; elle se résout finalement à rejoindre Yorkie à San Junipero, son corps est enterré avec son mari et sa fille.

Mon opinion

Je n’ai eu la possibilité de voir qu’un seul épisode de cette série dystopique, les autres étant devenus inaccessibles avant que j’aie pu les visionner. J’ai trouvé cet épisode très troublant et, pour une fois, sa conclusion, bien qu’attendue, ne m’a pas déçu, ce qui est rare avec ce genre de séries qui se terminent très souvent en queue de poisson. Je regrette de ne pas avoir pu voir d’autres épisodes.  

Interview de Sidse Babett KNUDSEN

BORGEN Saison 4 : LE POUVOIR ET LA GLOIRE (DK - 2022)

 


Borgen saison 4 : Le pouvoir et la gloire  (2022) actuellement diffusé gratuitement sur Arte replay.

Neuf ans après la fin de la saison 3, la série fait son retour avec huit épisodes, sous le nom : Borgen : Le Pouvoir et la Gloire. On peut les voir en replay gratuit sur la plateforme d’Arte.

Épisodes

  • 1.       L'avenir sera féminin
  • 2.       La peste ou le choléra
  • 3.       Inuit Nunaat : Terre du peuple
  • 4.       Sans commentaire
  • 5.       Un État voisin de l'Arctique
  • 6.       Le pouvoir au Danemark
  • 7.       Le poing sur la table
  • 8.       Mère de la mer

La série s’ouvre sur une scène assez écœurante du dépeçage d’une baleine. En effet, le Groenland, qui a un statut semi-indépendant vis-à-vis du Danemark, pratique encore cette chasse avec 7 autres pays (Canada, Norvège, Japon, USA, Russie, Islande) alors qu’elle a été abandonnée par la plupart des pays en raison de la disparition des cétacés.

Après avoir été Premier ministre, Birgitte Nyborg (Sidse Babett Knudsen) et avoir été battue aux dernières élections, elle est devenue ministre des Affaires étrangères dans un gouvernement de coalition où les dissensions sont toujours vives. Sa famille a éclaté. Elle vit désormais seule, son ex-mari ayant fondé un autre couple. Son fils, Magnus, est adulte et est devenu vegan et militant écologiste. Sa fille Laura vit aux Etats-Unis.

Alors qu’on apprend qu’une société canadienne vint de mettre au jour un important gisement de pétrole au Groënland, Birgitte Nyborg est confrontée à un dilemme. Le gouvernement, dirigé par une femme travailliste Signe Kragh, avec laquelle Birgitte entretient des relations tendues, est partagé entre autoautoriser l’exploitation et trahir les accords de Paris signés par le Danemark, ou y renoncer. Mais l’affaire est d’autant moins simple que, bien que sous contrôle danois, le Groënland jouit d’une large autonomie, a son propre gouvernement, et n’entend pas se laisser spolier d’un apport financier qui lui permettrait d’accroître son indépendance vis-à-vis du Danemark, considéré par beaucoup de groenlandais, comme une puissance colonisatrice.  

Par ailleurs, Katrine Fønsmark, dont elle avait été proche lors des premières saisons, est devenue directrice de l'information à TV1, sa nomination ayant pour but de redorer le blason de la chaîne qui a connu une forte baisse d’audience. Mais des conflits répétés avec l’équipe de journalistes vont lui faire perdre leur confiance et vont la pousser à la dépression.

Par son homologue suédoise, Birgitte apprend que l'entreprise canadienne qui a découvert le gisement de pétrole a des actionnaires russes, notamment Mikhail Gamov, un oligarque proche de Poutine, responsable par empoisonnement au polonium d’un opposant, en voie d’être mis sur la liste noire de l’Union européenne. Bien que cette information, secrètement confirmée par les services secrets suédois, puisse l’aider à empêcher la signature du contrat pétrolier, elle a les mains liées après une entrevue avec l’ambassadeur américain qui lui demande de ne pas mentionner Gamov avant que les services secrets américains aient le temps d'enquêter sur lui.

Bien que sincèrement convaincue que l’exploitation du pétrole va mettre en danger le précaire équilibre écologique du Groënland, Birgitte doit faire volte-face si elle ne veut pas perdre son poste de ministre et finit par se ranger à l’avis de la majorité, se mettant ainsi à dos son fils Magnus, militant écologiste qui vient, avec des amis de son âge, libérer des cochons promis à l’abattoir. Il n’est pas le seul à  lui reprocher ce changement d’attitude qui n’est compris ni de certains membres de son parti, ni des journalistes menés par Katrine Fønsmark, bien décidés à dénoncer ce qu’ils considèrent  comme une trahison.

Mon opinion

Formidable thriller politique dans lequel notre héroïne, Birgitte Nyborg (toujours magnifique Sidse Babett Knudsen) tente, toujours avec combativité mais en perdant à chaque combat un peu plus de son âme, de défendre les idéaux qui l’ont fait entrer en politique et les contingences de celle-ci. Menacée de toutes parts, elle finira par démissionner et laisser le champ libre à son rival. Tout ne sera cependant pas perdu pour elle puisque, grâce à son accord secret avec les Américains, elle sera recasée comme commissaire européen.   

Voir aussi mes posts précédents sur cette série : 

Borgen 

> Interview de Sidse Babett Knudsen

   

Interview du réalisateur François OZON (invité du Cercle Cinéma)

Christopher NOLAN (Le cinéma de CHRISTOPHER NOLAN)


Voir aussi Christopher Nolan reçoit un César d'Honneur à la cérémonie des César 2024.  

LES YEUX GRANDS FERMES Téléfilm de Clément MICHEL (FR-2023)

 

Les yeux grands fermés est un téléfilm sur l’inceste diffusé en prime-time sur TF1 le 2 octobre 2023. Durée 1.30 h. Réalisation Clément Michel sur un scénario d’Emilie Marsollat. Le téléfilm était suivi, en 2ème partie, d'un débat : "Ne le dis à personne, leur combat contre l'inceste"

Présentation

Anne-Marie Pasquin (Muriel Robin) s’occupe de ses deux petits-fils, Paul (Tiago Fernandez de Philippis) et Adrien (Eden Lopes), les garçons de son fils Stéphane (Guillaume Labbé), qui, avec sa compagne Flora (Blandine Papillon), s’investit dans une entreprise aéronautique. Depuis quelque temps, elle s’inquiète du mal-être de l’aîné des garçons, Adrien, qui se réveille souvent en proie à des cauchemars où il voit un monstre, s’enferme sur lui-même, etc. Elle cherche à minimiser les choses  lorsque la maîtresse d’Adrien, Caroline (Pauline Etienne), qui est une amie de longue date de la famille, l’alerte de certains comportements anormaux d’Adrien envers ses camarades (il est violent, leur urine dessus, etc.) les choses empirent jusqu’au jour où Stéphane est convoqué par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) pour un entretien auquel il ne se rend pas. Anne-Marie tente alors de savoir la raison de cette convocation mais s’oppose à un refus gêné de la part des services sociaux. Par des personnes qu’elle connaît à la mairie, elle apprend que l’enquête a été déclenchée par un signalement fait par Caroline. Pour défendre son fils, elle actionne alors ses réseaux, fait intervenir un avocat de leurs amis, qui fait condamner Caroline pour dénonciation calomnieuse. L’affaire est donc classée.

Mais le comportement d’Adrien se détériore de jour en jour : il s’automutile et finit par se jeter sous les roues d’une voiture.

Anne-Marie, qui, tout en refusant que son fils soit coupable d’inceste, n’a cessé de tourner et de retourner ses souvenirs dans son esprit et elle finit par se rendre à l’évidence : Stéphane a été sexuellement agressé par son père quand il était enfant et elle, la mère, n’a rien vu ou n’a rien voulu voir.

La tentative de suicide d’Adrien est la goutte d’eau qui la décide à porter plainte contre son propre fils. Celui-ci est arrêté et reconnaît les faits lorsqu’il est confronté à son doudou d’enfant.

Mon opinion

Encore un téléfilm sur l’inceste, va-t-on dire, mais cette fiction, inspirée à la scénariste Emilie Marsollat, par son propre vécu, diffère d’une simple dénonciation de l’inceste dans la mesure où il nous place du point de vue de la grand-mère qui se rend compte, des années après, de son aveuglement criminel vis-à-vis des agissements de son propre mari sur son fils. Un film poignant où Muriel Robin nous fait traverser tous les sentiments contraires que peut vivre une mère confrontée à une telle situation : d’abord, la colère et le refus de voir accuser son fils, puis l’incompréhension lors des premiers doutes, la confrontation avec ce fils et sa compagne qui l’accusent de folie… Enfin, le courage de dénoncer ce fils qu’elle aime et la culpabilité de n’avoir pas sur voir qu’il avait été une victime de son propre père.