Inception est un film de
science-fiction américano-britannique écrit, réalisé et produit par ChristopherNolan et sorti en 2010.
Synopsis
Dans un futur proche, l'armée
américaine a développé ce qui est appelé le « rêve partagé », une méthode
permettant d'influencer l'inconscient d'une victime pendant qu'elle rêve. Des «extracteurs» s'immiscent alors dans ce rêve, qu'ils ont préalablement modelé et
qu'ils peuvent contrôler, afin d'y voler des informations sensibles stockées
dans le subconscient de la cible. C'est dans cette nouvelle technique que se
sont lancés Dominic Cobb (Leonardo DiCaprio) et sa femme, Mal (Marion
Cotillard). Ensemble, ils ont exploré les possibilités de cette technique et
l'ont améliorée, leur permettant d'emboîter les rêves les uns dans les autres,
accentuant la confusion et donc diminuant la méfiance de la victime. Mais
l'implication du couple dans ce projet a été telle que Mal a un jour perdu le
sens de la réalité ; pensant être en train de rêver, elle s'est suicidée
croyant ainsi revenir dans ce qu'elle croyait être sa réalité. Soupçonné de son
meurtre, Cobb est contraint de fuir les États-Unis et d'abandonner leurs
enfants à ses beaux-parents. Il se spécialise dans l'«extraction», en
particulier dans le domaine de l'espionnage industriel ; mercenaire et voleur,
il est embauché par des multinationales pour obtenir des informations de leurs
concurrents commerciaux.
Mon jugement
Voilà un film parfaitement
inclassable, entre onirisme, thriller et science-fiction, que beaucoup, je
pense, trouveront même difficilement compréhensible et renonceront à voir
jusqu'au bout. Quelqu'un comme moi, pour qui le rêve a une importance majeure dans la créativité, ne pouvait pas
ne pas voir ce film.
Christopher Nolan est le réalisateur de
Memento, de Batman begins et de The dark knight. Memento aussi était un film
inclassable, assez « prise de tête » par son montage si particulier. Batmanbegins est un film beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. Batman begins commence par une scène où le héros suit en Asie la formation
d'un maître des arts martiaux
en vue de préparer sa
vengeance contre les assassins de ses parents alors qu'il était enfant. On retrouve, dans
Inception, cette fascination du réalisateur pour l’Asie et les arts martiaux
puisque, là aussi, le film commence en Asie.
Tout en sachant que le pari
n'était pas gagné à cause de la complexité du scénario (qui en cela, rappelle
beaucoup Memento), on peut essayer de résumer le film de la manière
suivante : Dominic « Dom » Cobb (Leonardo DiCaprio) est un spécialiste
de « l'inception », mot créé de toute pièce (du moins, je le
crois) pour qualifier la faculté qu'’ont certaines personnes (c’est le cas de
Cobb) de s'introduire dans les rêves
des autres afin de les modifier. Bien entendu (c'est ce qui justifie le
thriller, ces personnes n'utilisent pas ce don extraordinaire dans un but
purement philanthropique mais ils le mettent au service de leurs intérêts).
Cobb travaille en équipe. Celle-ci est formée d'Arthur (Joseph Gordon-Levitt)
et d'un architecte, Nash (Lukas Haas), qui crée les « décors » des rêves.
Après l'échec de la première mission sur laquelle commence le film, il va être remplacé par une jeune femme, Ariane
(Ellen Page). L'équipe va
aussi compter le commanditaire, l'énigmatique
Saito (Ken Watanabe), un chimiste, Yussuf (qui élabore les puissants sédatifs permettant de prolonger le rêve)
et d'un « faussaire », Eames (Tom Hardy), spécialiste de l'usurpation d'identité des acteurs du rêve. Entraînés par Dom,
chacun à un rôle précis dans le montage de «
l'inception » qui, dans ce
cas particulier, consiste à entrer dans le rêve (provoqué) d'un jeune
milliardaire, Robert Fisher (Cillian Murphy) pour le dissuader de prendre la
direction de la multinationale dont il est l'héritier au profit d'une entreprise encore plus puissante du nom
de Cobol Engineering.
Mais l'aspect « thriller » se double d'un autre, beaucoup plus intéressant en ce qui me
concerne, et qui correspond à la préoccupation profonde du réalisateur pour le
monde onirique. Par ce coup de main qui doit lui assurer la fortune et
l'impunité, Dom, qui fuit la
police américaine qui le rend
responsable de la mort de sa femme Mall, il pourra, sa mission accomplie,
rentrer librement dans son pays et revoir ses enfants.
Je n'irai pas plus loin dans mon
résumé car le film peut être
lu à différents niveaux, comme les strates
du rêve s'imbriquent dans
d'autres strates, et cela, presque à
l'infini.
Le spectateur lambda a de quoi
être désarçonné par un tel scénario. C'était sans doute la volonté du réalisateur
car on sort de ce film avec l'impression d'avoir soi-même fait un rêve
compliqué (ou plutôt un
cauchemar) dont on n'a pas tout compris et dont certaines parties s'effacent,
ne laissant qu'un souvenir confus et un certain malaise.
J'ai rarement vu un film qui mélange autant les genres et qui
soit aussi complexe. Dans l’interview du metteur en scène, qui se trouve parmi les bonus du DVD, on apprend qu'il a
pensé à ce film pendant une 10e d’années avant de se lancer dans sa réalisation. Il avoue aussi avoir toujours été fasciné par le
phénomène du rêve.
Quoiqu'il en soit de tous ces
films, ce qu'on ne peut pas reprocher à
Nolan, c'est de ne faire que des films d'action car tous, chacun dans son
genre, contiennent une profonde réflexion sur l'âme humaine, ses errances et sa complexité.
En cela, Inception porte bien la
signature de Christopher Nolan. Personnellement, je pense que le réalisateur
aurait pu s’abstenir d'une grande partie des scènes inutilement complexes et spectaculaires qui n'apportent qu’une
plus grande confusion à son
propos. Mais c'était peut-être le prix à payer pour intéresser les financeurs...
Pour conclure, je dirais que ce film ne plaira certainement pas à tout
le monde. Soit on se contentera des scènes d’action sans chercher à entrer dans l’histoire (et on
passera à côté de ce qui fait l’intérêt profond du film), soit au
contraire - et ce fut mon cas - on
regrettera qu’elles soient trop envahissantes par rapport à la préoccupation du réalisateur
pour le monde du rêve qui, à mon avis, fait tout l’intérêt de ce film. Dans les deux cas, on restera déçu ou du moins déconcerté.
De film en film, Leonardo Di
Caprio gagne en force et son interprétation est de plus en plus juste et
crédible. En outre, ce qui est la marque d'un grand acteur, et bien qu’il soit
sans conteste le héros du
film, sa prestation n'écrase
pas celle des autres acteurs. En effet, les rôles secondaires ne sont pas effacés, bien au contraire, par sa présence magistrale. J'ai en
particulier redécouvert un
acteur que j'avais vu dans un film très
moyen, Brick, Joseph Gordon-Levitt, qui
joue le rôle d'Arthur,
l'impeccable et énigmatique bras droit et ami de Cobb.
Par contre, que dire de Marion
Cotillard ? C’est une actrice qui a fait ses preuves (Furia, Un long dimanche de fiançailles, La môme, où elle incarne Piaf de manière hallucinante). Mais franchement,
on ne voit pas bien ce qu'elle vient faire dans un tel film, si ce n'est de la
figuration. Pourquoi l'avoir choisie, elle, pour lui donner un rôle aussi secondaire et en retrait
? Ce n'est pas sa faute, mais, alors que tous les autres acteurs du casting
sont à leur place, elle détonne et ne convainc pas vraiment
dans le rôle de Mall.
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