Brick est un film noir américain écrit et tourné en 2005 par Rian
Johnson. Il a obtenu le prix spécial du jury (for "Originality of
Vision") (l'équivalent de notre sélection "Un certain regard" à
Cannes) au Festival de Sundance 2005, ce qui m'avait décidé à le voir.
L’histoire
Le film se déroule dans le milieu
lycéen d'une petite ville californienne autour du trafic d'héroïne. Le héros,
Brendan (Joseph Gordon-Levitt), qui
ne touche pas à la drogue, est appelé au secours par son ex-petite amie Emily (Emilie de Ravin) qui, elle, a sombré
dans la dépendance et se sent menacée. Après l'avoir retrouvée morte, il décide
de mener seul sa guerre contre le gang local, dans la quasi indifférence des
adultes, qu'il s'agisse des autorités du lycée, des parents (absents comme dans
de nombreux films mettant en scène les adolescents actuels) ou de la police...
Il met sa vie en péril pour démanteler seul le trafic en montant les membres du
gang les uns contre les autres.
Comme souvent, les jeunes acteurs
(Joseph Gordon-Levitt, magnifique !)
mettent dans leur jeu une telle honnêteté et une telle générosité qu'il dépasse
souvent de très loin celui des adultes ou d'acteurs plus confirmés. C'est sur
lui que repose principalement un film qui, par ailleurs, m'a déçu car je l'ai
trouvé brouillon et peu crédible. Mais la critique est destinée ici au
réalisateur et non aux acteurs.
Comme beaucoup d'autres films ou
séries consacrés à l'adolescence (voir ma critique de la série TV
anglaise Skins), il dépeint une
société malade, non de sa jeunesse, comme on le dit trop souvent, mais de sa
propre vacuité : dans cette société qui,
sous des dehors respectables, s'apparente à une jungle, les jeunes sont livrés à
eux-mêmes sans repères, les adultes sont absents ou trop lâches pour ouvrir les
yeux et intervenir avant que le drame n'éclate.
Ce constat que fait le cinéma
anglo-saxon devrait nous faire réfléchir car cette situation gagne en Europe et
nous échappe (voir mes critiques récentes du Gamin au vélo, ou, dans un genre
différent Hellphone pour la France, ou encore l'impressionnant et déstabilisant Die Welle (La vague) pour l'Allemagne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.