Cinema Paradiso est un film franco-italien de Giuseppe Tornatore (1989).
Synopsis
Le film commence à Rome, dans les
années 1980. Salvatore (Salvatore adulte est joué par Jacques Perrin), cinéaste
en vogue mais parfaitement blasé, vient d'apprendre la mort de son vieil ami,
Alfredo Philippe Noiret), le projectionniste, qu'il n'a pas revu depuis qu'il a
quitté la Sicile pour n'y jamais revenir. Avec le souvenir d'Alfredo, c'est
toute son enfance qui remonte à la surface : son village natal, Giancaldo, en
Sicile, quand on l'appelait Toto et qu'il partageait son temps libre entre
l'église (où il était enfant de chœur)
et la salle de cinéma
paroissiale, où régnait Alfredo, le projectionniste
qui, au travers des films qu'il projetait, lui apprenait la vie.
À la fin des années quarante,
Salvatore, que l'on surnomme Toto, vit pauvrement avec sa sœur
et sa mère dans l'attente du retour de son père, envoyé combattre en Russie. Il
est enfant de chœur pour Don
Adelfio, à la fois curé et gérant de la salle de cinéma
paroissiale, le «Cinema
Paradiso». En tant que curé, il exerce une censure aussi
ridicule que cocasse en faisant couper (au sens propre : les passages censurés
sont coupés au ciseau sur la pellicule) par son projectionniste toutes les
scènes qu'il juge obscènes (en particulier les scènes de baisers).
Fasciné par les films et le
cinéma, Totò s'introduit en secret dans la salle et vole quelques morceaux de
pellicule coupés par Alfredo. Au début, celui-ci chasse l'enfant de la cabine
de cinéma mais, peu à peu, une extraordinaire amitié naît entre eux et il
l'initie au métier. Un jour, la pellicule, extrêmement inflammable à l'époque,
prend feu, et Alfredo est pris au piège dans la cabine de projection. Toto, bien qu'il ne soit qu'un enfant malingre, lui sauve la vie en le tirant comme il peut hors de
la cabine en feu. Mais Alfredo en
restera défiguré et, devenu aveugle, il cèdera sa place à l'enfant qui, malgré
son jeune âge, le remplace en tant que projectionniste. C'est pour lui le début
d'une nouvelle aventure. Le curé, ne pouvant demander à un enfant de couper les
scènes qu'il considère comme immorales, lui laisse désormais la bride sur le
cou et les spectateurs de Giancaldo voient pour la première fois de leur vie
une scène de baiser au cinéma.
Pendant ce temps, Totò est devenu
un bel adolescent (il est alors interprété par Marco Leonardi, un acteur inconnu en France mais qui a, heureusement
pour lui, poursuivi une carrière cinématographique en Italie.) Salvatore fait
la connaissance d'Elena, fille de bourgeois aisés et, malgré son inexpérience
et leur différence de condition, il s'en fait aimer. Mais il doit partir au
service militaire et il perd toute trace d'Elena qui a déménagé et dont les
parents interceptent son courrier.
De retour à la vie civile, revenu à Giancaldo, Salvatore rend visite à Alfredo, qui lui fait
promettre d'abandonner la Sicile pour toujours, et d'aller faire sa vie à Rome.
On comprend qu'en ne revenant pas pendant trente ans dans son village de
naissance, Salvatore/Toto est resté fidèle au dernier conseil d'Alfredo.
Salvatore, malgré une carrière réussie dans le cinéma n'est pas satisfait de sa
vie.
L'enterrement d'Alfredo est pour
lui l'occasion de revoir son village défiguré par le progrès. Le Cinéma
Paradiso, où il a tant de souvenirs, abandonné depuis des années, est en ruine et il est sur le point d'être démoli. On pense un moment que Salvatore, qui est devenu un riche
producteur, va le racheter et le restaurer mais il arrive trop tard et il ne
peut qu'assister impuissant à sa démolition.
La fin désabusée de ce film évoque un autre très beau
film du même réalisateur : La légende du pianiste sur l'océan adapté du merveilleux livre "Novecento pianiste" d'Alessandro Baricco, dont j'ai
parlé ici.
La prestation de Philippe Noiret (Alfredo, le projectionniste) est magnifique mais plus encore celle du garçonnet, Toto, superbe acteur en herbe (Salvatore Cascio) qui, malgré son talent extraordinaire, n'a pas "percé" du moins dans notre pays.
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