mercredi 28 février 2024

DUNE - 2ème partie film de science-fiction de Denis VILLENEUVE ( USA-CA 2024)

 


Dune, deuxième partie est un film de science-fiction américano-canadien réalisé par Denis Villeneuve et sorti, avec plusieurs mois de retard, en février 2024. Il s'agit de la suite de Dune, première partie du même réalisateur, sorti en 2021.

Résumé

Ce deuxième film reprend très précisément là où le 1er s’était interrompu. Paul Atréides (Timothée Chalamet), soutenu par Stilgar (Javier Bardem) qui voit en lui un chef qui mènera les Fremen à la victoire alors que la plupart des guerriers sont contre lui, prépare sa revanche contre ceux qui ont détruit sa famille. Après avoir fait ses preuves au combat et chevauché un ver géant, Paul devient Usul et choisit, comme nom secret celui de Muad’Dib, la souris kangourou, un animal qui survit dans le désert.

Jessica (Rebecca Ferguson), ayant été forcée de boire l’« ’eau de vie » devient Révérende Mère. A son tour, Paul boit l’eau de vie qui aurait dû le tuer, et devient le Kwisatz Haderach. Reconnu comme leur chef par tous les Fremen, il prend leur tête et convoque l’empereur Shaddam IV Corinno (Christopher Walken) sur Dune, lance une attaque sur Arakeen, la capitale d’Harrakis. Ayant vaincu les Harkonnen et les Sardaukars de l’empereur, Paul défie Feyd-Rautha en duel et le tue. Il se proclame ensuite duc d’Arakis et, ayant obligé l’empereur à lui faire allégeance, il exige d’épouser sa fille, la princesse Irulan, rejetant de facto Chani (Zendaya), à laquelle il voue un amour sincère.

Le film se termine sur le départ de celle-ci, dépitée, et la menace que les grandes maisons font peser sur Paul dont ils refusent de reconnaître le leadership.

Mon opinion

Cela valait le coup d’attendre près de trois ans la sortie de ce film, plusieurs fois repoussée. Une réussite magistrale. Seuls, peut-être, ceux qui ne connaissent pas l’univers de Frank Herbert  seront un peu perdus mais on ne peut rien pour eux. Bien que le film soit un blockbuster, il reste sobre dans sa mise en scène et aucun des effets spéciaux n’est superflu comme c’est hélas trop souvent le cas dans ce genre de films. Seule la bande son (de Hans Zimmer), peut-être victime du son Atmos, est par moments un peu trop envahissante. Mais le film n’est pas que cela et laisse la place à de très belles scènes dans le désert (des paysages naturels des Emirats Arabes Unis) qui tranchent avec les décors glacés empruntés à un mausolée futuriste italien avec une connotation très mussolinienne pour les endroits où évoluent les Harkonnen et l’empereur qui évoquent tous les totalitarismes d’Hitler à Poutine. Mais là encore, si Timothée Chalamet, incarne à la perfection le héros torturé qui doute de lui-même et de sa mission, on regrettera qu’à part Charlotte Rampling que l'on reconnaîtrait entre toutes grâce à sa voix impérieuse et glaciale, Javier Bardem et Zendaya, qui a un peu plus de présence que dans le premier opus, les seconds rôles soient si falots et interchangeables. Même Austin Butler, trop lisse pour incarner le psychopathe Feyd-Rautha n’arrive pas à la cheville de Sting dans le Dune de David Lynch.    

Voir aussi : Dune de Jodorowsky

 

dimanche 25 février 2024

"Dune" de Jodorowsky | ARTE Cinema


Dune de Jodorowski – Arte

Avec ses principaux artisans, dont le cinéaste, retour sur l'adaptation grandiose, mais avortée, du célèbre roman de science-fiction de Frank Herbert par Alejandro Jodorowsky. Une ébouriffante plongée dans la contre-culture des années 1970, sortie en salles.

En 1974, le producteur français Michel Seydoux donne carte blanche au cinéaste d'origine chilienne Alejandro Jodorowsky, auquel ses extravagants films métaphysiques (El topo, La montagne sacrée) ont valu un statut d'auteur culte, pour tourner une nouvelle œuvre. "Jodo", qui ne l'a pas lu, choisit d'adapter Dune, de Frank Herbert, paru neuf ans plus tôt et déjà considéré comme un classique de la science-fiction. Convaincu, comme il l'explique ici, qu’il peut "créer quelque chose de sacré" qui "changerait le monde" à l'égal d'un "prophète", il entreprend de réunir des disciples animés de la même flamme artistique. À l'auteur de bandes dessinées Moebius, alias Jean Giraud, il confie la mise en images du film dont il rêve, plan par plan, par le biais d'un énorme story-board – son Dune doit durer "une douzaine" d'heures. À son fils Brontis, encore enfant, qui incarnera le jeune héros, il inflige un entraînement sacrificiel aux arts martiaux, "six heures par jour, sept jours sur sept", tout en persuadant les plus inabordables des stars mondiales (Orson Welles, Mick Jagger, Salvador Dalí…) de figurer au casting. Il s'entoure aussi du dessinateur britannique Chris Foss, du plasticien suisse H. R. Giger, de Dan O'Bannon, scénariste et réalisateur d'effets spéciaux américain. Enfin, les Pink Floyd et le groupe français Magma (un peu oublié depuis) acceptent de composer la bande-son. Mais le tournage ne commencera jamais : sollicitées pour boucler le budget, les majors américaines refusent, effrayées par le caractère incontrôlable du réalisateur. Puis le producteur Dino De Laurentiis rachète les droits du roman, mettant un terme définitif à ces deux années de gestation débridée. Dune sera porté à l'écran en 1984 par David Lynch.

Ferveur

Le Dune de Jodorowsky est-il "le plus grand film jamais fait, bien qu'il n'existe pas", comme l’assène le cinéaste Nicolas Winding Refn (Drive) en ouverture de ce documentaire ? Il constitue en tout cas l'un de ces mythes qui nourrissent les ferveurs cinéphiles. En étroite collaboration avec Jodorowsky lui-même, délicieux conteur partagé entre mégalomanie et autodérision, l’Américain Frank Pavich en fait revivre l'incroyable genèse. Son film virtuose, qui a récolté à travers le monde une impressionnante moisson de prix avant de sortir en salles, revisite le matériau considérable élaboré au fil de cette aventure collective. À l’exception d’O’Bannon et de Moebius, décédés en 2009 et 2012, chacun des protagonistes en fait revivre avec saveur la dimension hors norme. On découvre aussi combien ce chef-d'œuvre non avenu a irrigué, malgré tout, la science-fiction de son temps. D'abord parce qu’un lien fort s’est créé autour du "gourou" : Giger et O’Bannon se retrouveront ainsi en 1979 pour présider à l’immense succès d’Alien de Ridley Scott. Mais aussi parce que les visions de "Jodo", promenées dans tout Hollywood par le biais du fameux story-board, ont inspiré, consciemment ou non, nombre de faiseurs de cinéma.

Documentaire de Frank Pavich (France/Etats-Unis, 2013, 1h27mn)

Disponible jusqu'au 19/08/2024 sur la plateforme d'Arte. 

 


samedi 24 février 2024

CESAR 2024 - Christopher NOLAN reçoit son César d'honneur ! - César 2024 - CANAL+


César 2024 : In memoriam - Blow Up - ARTE


[Montage de Luc Lagier pour Arte]

  • Helmut Berger (1944-2023, 78 ans) : Les damnés (1969), Ludwig (1972) de Luchino Visconti.
  • Harry Belafonte (1927-2023, 96 ans), chanteur, acteur
  • Jane Birkin (1946-2023, 76 ans) : actrice, chanteuse
  • Treat Williams (1951-2023, 71 ans), acteur, producteur, réalisateur : Hair (1979), Le prince de New York (1984), Il était une fois en Amérique ( 1984)
  • Henri Serre (1931-2023, 92 ans) : Il était le Jim de Jules et Jim de Truffaut (1962)
  • Norman Jewison (1926-2024, 97 ans), réalisateur, scénariste, producteur : Dans la chaleur de la nuit (1967), L'affaire Thomas Crown (1968), Un violon sur le toit (1971), Jesus Christ Superstar (1973)   
  • Pieper Laurie (1932-1923, 91 ans) : L'arnaqueur (1961)
  • Kenneth Anger (1927-1923, 96 ans) : Scorpio Rising (1963)
  • Ryan O'Neal (1941-2023, 82 ans) : Barry Lyndon (1975)
  • Matthew Perry (1969-2023, 54 ans) : Friends (1994-2004)
  • Frederic Forrest (1936-2023, 86 ans) : Apocalypse now (1979), Hammett (1982)
  • Lee Sun-kyun (1975-2023, 48 ans) : Parasite (2019)
  • William Friedkin (1935-2023, 87 ans) : French Connection (1971), L'exorciste (1973)
  • Glenda Jackson (1936-2023, 87 ans) : The music lovers/La symphonie pathétique (1971)
  • Sophie Fillières (1964-2023, 58 ans) - réalisatrice : Un chat un chat (2009)  
  • Jacques Rozier (1926-2023, 96 ans) - réalisateur : Adieu Philippine (1962)
  • Otar Iosseliani (1934-2023, 89 ans) - réalisateur
  • Guy Marchand (1937-2023, 86 ans) : Cousin cousine (1975), Garde à vue (1981), Coup de torchon (1981), L'été en pente douce (1987), Le plus beau métier du monde (1996), Dans Paris (2006)
  • Ryuichi Sakamoto (1952-2023, 71 ans), compositeur de musiques: Furyo (1983), Le dernier empereur (1987), Un thé au sahara (1990), Talons aiguilles (1991), etc.     
  • Micheline Presles (1922-2024, 101 ans) : Le diable au corps (1947), Les Saintes Chéries (1965-1970) 
  • Ainsi que tant d'autres... 

Judith GODRECHE - Son discours aux César 2024 - CANAL+

mardi 20 février 2024

Xavier DOLAN - L'interview cinéma (par Augustin TRAPENARD)

LA ZONE D'INTERÊT Film de Jonathan GLAZER (US-GB-PL 2024)

 


La Zone d'intérêt (The Zone of Interest) est un drame américano-britannico-polonais réalisé par Jonathan Glazer. Il s'agit de l'adaptation du roman portant le même titre de Martin Amis. Le film a été présenté au Festival de Cannes 2023 mais est sorti sur les écrans en 2024.

Présentation

Le film commence par un long noir sur fond d’un bruit sourd continu qui pourrait être celui d’une locomotive mais qui est en fait celui des fours crématoires. Lui succède une scène idyllique où l’on assiste, sans transition, au déjeuner sur l’herbe au bord d’une rivière d’une famille "normale" composée d’un couple et de ses 5 enfants et d’un chien. Après s’être baignée, la famille retourne dans leur grande maison entourée d’un vaste jardin fleuri, de serres, d’un potager, d’une piscine et desservie par une floppée de serviteurs. 

On comprend alors que ce "petit paradis" est la villa où vivent Hedwig (Sandra Hüller, vue dans Anatomie d'une chute) et Rudolf Höss (Christian Friedel) et leur famille. Hedwig règne sur ses roses et sur ses domestiques, avec plus d'empathue pour les premières que pour les secondes.

Pour ceux qui ne sauraient pas qui est Rudolf Höss, il fut un nazi convaincu et le commandant du camp d'Auschwitz-Birkenau et l'un des principaux concepteurs de la solution finale. 

La maison est limitrophe du camp d’extermination dont elle n'est séparée que par un mur au-dessus duquel on voir dépasser les bâtiments et l'un des miradors du camp et, dans le lointain, les fumées des fours crématoires. 

Mais, à part ce que j'en ai dit, on ne voit rien du camp ni de ce qui s’y passe sauf pour, en bruit de fond,  les détonations de pistolets qui abattent les prisonniers, les aboiements des chiens et les cris des SS et de leurs victimes… sans que cela ne semble affecter en quoi que ce soit les habitants de la maison ni troubler les jeux des enfants. 

Par quelques touches, l’horreur nous est quand même subtilement distillée : les vêtements de juifs qui sont distribués aux domestiques polonaises alors qu’Hedwig conserve pour elle le somptueux manteau de fourrure d’une déportée dans la doublure duquel elle trouve un diamant, le contraste de l’amour qu’elle porte à ses enfants et à ses fleurs et de ce qui se passe ai-delà du mur (presque symbolique qui entoure le jardin), le même amour que porte Höss à sa jument pendant qu’il programme la construction de nouveaux fours crématoires, la mère d'Hedwige qui, après avoir trouvé l'endroit "paradisiaque" s'en va sans dire rien à sa fille, etc. 

Il y a aussi ces scènes en noir et blanc où on ne comprend pas ce que fait cette fillette maculée, pataugeant dans la boue, qui plante des pommes dans une butte de terre puis ramasse du charbon, la lecture du « gentil » Rudi qui, pour endormir ses gentilles têtes blondes leur lit un des extraits les plus effrayants du conte d’Hänsel et Gretel des frères Grimm... 

Vers la fin, on voit Rudolf Höss, après une fête avec les élites du nazisme, descendre un escalier sans fin dans l'obscurité, et s'arrêter à chaque palier pour vomir. On sait qu'il sera pendu après le procès de Nuremberg. 

Et pour conclure, le réalisateur nous offre une visite du musée d’Auschwitz où des femmes de ménage nettoient des salles où sont exposés les milliers de valises et de paires de chaussures des déportés morts dans le camp. 

Le générique de fin se déroule sur une bande son particulièrement dissonante qui m’a forcé à quitter la salle avant que la lumière ne se rallume.

Mon opinion

Lorsque j’ai connu le synopsis de ce film, j’ai de suite pensé à un autre film, qui m’a beaucoup marqué Le garçon au pyjama rayé qui traite du même sujet : le directeur SS du camp de concentration qui habite à côté du camp avec sa famille « normale » mais dont la  fin, terrible, est bouleversante. Je ne serais pas allé voir La Zone d’intérêt si une amie, qui l’avait vu, ne m’avait assuré qu’il n’y avait aucune scène insupportable, ce qui est vrai. Après les premières images idylliques qui se passent en été, sur fond de ciel bleu et de chants d’oiseaux, on n’est pas projetés dans l’horreur. Pourtant, celle-ci est bien là, en fond sonore et elle se révèle au fur et à mesure par de petits détails (le manteau de fourrure, le rouge à lèvres, les cendres dans la rivière…) Tout est suggéré, rien n’est montré. C’est très fort, ravageur même, et le spectateur sera longtemps hanté par cette bande son lancinante, à la limite du tolérable (sur le générique de fin) composée par Mica Levi. Un film que l'on n'oubliera pas de sitôt.     

dimanche 18 février 2024

DAAAAAALI ! Film de Quentin DUPIEUX (FR-2024)1

 


Daaaaaalí ! est un film parodique français écrit et réalisé par Quentin Dupieux a été présenté en avant-première à la Mostra de Venise 2023, avant sa sortie en salles en février 2024.

Résumé

Judith (Anaïs Demoustier), une journaliste débutante a décidé d’interviewer Salvador Dalí. La 1ère rencontre, dans un hôtel anonyme, tourne court car Dali s’attendait à être filmé. Après avoir vu Jérôme (Romain Duris) et lui avoir fait part des exigences de Dali, celui-ci accepte de tourner un documentaire sur le peintre. Mais la 2ème rencontre, à Port Lligat, ne se passe pas mieux que la première, Dali, qui a voulu aller jusque sur la plage en Rolls Royce, percutant la caméra. Après maints refus, Judith s’entête et parvient enfin à décrocher une 3ème interview.

A cette trame se mêlent les différents personnages que joue Dali, incarné alternativement par sept acteurs, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmaï, Didier Flamand (Dali âgé), Jean-Marie Winling et Boris Gillot… sous le regard glacé de Gala (Catherine Schaub-Abkarian).     

Mon opinion

Je n’avais jamais vu auparavant de film de Quentin Dupieux et je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Cependant, ayant lu et entendu deux ou trois critiques, je savais qu’on devait se préparer à voir quelque chose de particulièrement décalé et d’inclassable et je n’ai pas été déçu. J’ai même adoré. Le réalisateur a réussi son pari là où un biopic conventionnel serait tombé à plat. A travers cette brochette d’acteurs (le meilleur étant sans conteste Edouard Baer), il a su rendre la multiplicité des personnalités de ce génie (génialement fou ou fou génial) total qu’était Dali. Le film aurait pu s’intituler « Dali dans le miroir » tant les scènes surréalistes et oniriques se succèdent, désarçonnant le spectateur (qui en redemande) par des boucles temporelles inspirées de l’absurde, du surréalisme ou du rêve.

Dans le même esprit, vous pourriez voir : 

mercredi 14 février 2024

Martin SCORSESE, l'Italo-Américain | ARTE Cinema


Films de Scorsese commentés dans ce blog : 

LA TRIBU Série télé (FR-BE 2023)

La Tribu est une mini-série télévisée humoristique franco-belge en six épisodes de 52 minutes réalisée par Nadine Loisal et Patrick Cassir. Manon Dillys en a dirigé l'écriture en collaboration avec Eliane Vigneron, et s'est entourée des scénaristes Thierry Gaudin, Anaïs Carpita, Clémence Dargent, Thomas Mansuy et Eliane Montane pour écrire les scénarios. La série est diffusée pour la première fois en Belgique à partir du 5 décembre 2023 sur La Une et en France à partir du 5 février 2024 sur TF1. Cette fiction, qui est une coproduction de Mother Production, Federation Studio France, TF1, Be-FILMS et la RTBF (télévision belge), est une adaptation de la série originale suédoise Bonusfamiljen (Notre grande famille).

Présentation

Camille (Alix Poisson), qui travaille pour les espaces verts et Martin (Jonathan Zaccaï), professeur, sont un couple recomposé comme il y en a tant. Camille a été marié à Franck (Maxence Tual), employé dans une surface de bricolage et a eu avec lui deux enfants : Léo (Ilan Debrabant), 10 ans,  Mila (Joy Souque), et Morgane (Capucine Malarre), 17 ans. Martin, professeur, a un garçon, Raphaël (Esteban Azuara Eymard) avec Alexandra (Vanessa David), architecte. Les deux garçons qui sont du même âge ne s’entendent pas, Léo, hyperactif, étant l’exact opposé de Raphaël, un enfant réfléchi et renfermé.

En outre, les ex soufflent sur les braises, Franck ne se remettant pas de sa séparation d’avec Camille est jaloux de Martin, et Alexandra, une femme rigide et procédurière, toujours prête à menacer son ex de lui retirer la garde de Raphaël. Au milieu de tout ça, Rose, la mère de Franck (Clotilde Mollet) qui vit en couple avec Colette (Juliette Plumecoq-Mech), essaie toujours d’arrondir les angles.

Pour arranger les choses, Camille découvre qu'elle est enceinte de Martin alors que ce n'était pas prévu et Morgane convole avec un garçon.   

Ajoutons à cela Hyppolyte Granger (Robert Plagnol), le patron de l’agence d’architecture d’Alexandra qui couche avec elle mais ne rate pas une occasion de la rabaisser, entre autres en nommant à sa place Sofiane (Mhamed Arezki), un brillant architecte venu d’un prestigieux cabinet qui s’avère meilleur collègue que prévu et s’entend à merveille Raphaël, souvent délaissé par sa mère.

Mon opinion

Rien de révolutionnaire car le sujet des familles recomposées ("décomposées" comme le dit avec humour un des personnages, a été traité à de multiples reprises. Comédie, certes, mais on sent que les scénaristes s’inspirent avec humour de la situation de nombreuses familles recomposées et toujours compliquées dont, en fin de compte, les enfants sont toujours les victimes expiatoires.  

Dans le même esprit, je vous recommande : 

LE VIOL ET LE CINEMA


Dessin de Xavier Gorce publié dans Le Point (14/2/2024)

Finie l'impunité !

 

mercredi 7 février 2024

Benoît JACQUOT, réalisateur français

 


Benoît Jacquot, né le 5 février 1947 à Paris, est un réalisateur français. Il commence sa carrière cinématographique en 1965 comme assistant de Bernard Borderie sur un film de la série Angélique et comme assistant de Marguerite Duras, Marcel Carné ou Roger Vadim.

Au cours de sa carrière, il alterne les films à gros budgets avec des stars (Pas de scandale, Adolphe) avec des productions moins coûteuses et plus libres dans leur narration et leur méthode de tournage (L'Intouchable, tourné en Inde en 16 mm, et quelques plans en caméra vidéo). Ses personnages principaux sont souvent des femmes (Isabelle Huppert dans Villa Amalia, L'École de la chair, Les Ailes de la colombe, Pas de scandale, Eva, Virginie Ledoyen dans La Fille seule, Judith Godrèche dans La Désenchantée, Isabelle Adjani dans Adolphe, Sandrine Kiberlain dans Le Septième Ciel, Isild Le Besco dans L'Intouchable, À tout de suite ou Sade). Ses héroïnes se caractérisent par un mouvement de fuite, qui leur fait tourner le dos à leur passé, à leur famille ou à leur métier.

Il est membre de l'Exception, un groupe de réflexion sur le cinéma créé par Jean-Michel Frodon. Il a été président du jury du concours d'entrée de la Fémis en 2003.

En 2012, il reçoit le prix Louis-Delluc pour Les Adieux à la reine, adaptation du roman éponyme de Chantal Thomas. En 2013, le film obtient trois Césars lors de la 38e cérémonie des César.

Filmographie

Longs métrages

1975 : L'Assassin musicien d'après Dostoïevski

1977 : Les Enfants du placard

1981 : Les Ailes de la colombe d'après Henry James

1985 : Corps et Biens, d'après James Gunn

1988 : Les Mendiants

1990 : La Désenchantée

1995 : La Fille seule

1997 : Le Septième Ciel

1998 : L'École de la chair, d'après Yukio Mishima

1998 : Par cœur

1999 : Pas de scandale

2000 : La Fausse Suivante d'après Marivaux

2000 : Sade

2001 : Tosca d'après Puccini

2002 : Adolphe d'après Benjamin Constant

2004 : À tout de suite d'après Élisabeth Fanger

2006 : L'Intouchable

2009 : Villa Amalia d'après Pascal Quignard

2010 : Au fond des bois d'après Marcela Iacub

2012 : Les Adieux à la reine d'après Chantal Thomas

2014 : Trois Cœurs

2015 : Journal d'une femme de chambre d'après Octave Mirbeau

2016 : À jamais d'après Don DeLillo

2018 : Eva, d'après James Hadley Chase

2019 : Dernier Amour, d'après Histoire de ma vie de Casanova

2020 : Suzanna Andler, d'après Marguerite Duras

2022 : Par cœurs

Prochainement

2024 : Belle, d'après Georges Simenon

[Extrait de sa fiche Wikipedia]

Jusqu'à présent, je m'érais borné, sur ce blog, à parler des réalisateurs que j'aimais bien et dont j'admirais les films. Je fais ici une exception avec Benoît Jacquot, dont j'ai chroniqué quelques films sans vraiment les apprécier, car il vient d'être accusé par l'actrice Judith Godrèche de viol. Son témoignage, que l'on peut lire dans Le Monde, fait froid dans le dos. Il est, malheureusement très semblable à ceux de nombreuses actricesf qui ont, par le passé, subi l'emprise de leur réalisateur ou de leurs producteurs. Je tenais donc à signaler ces faits dans ce blog consacré au cinéma, tout en sachant bien que ces faits se produisen, hélas, à tous les niveaux de la société et que la parole de victimes de moindre notoriété que celui d'actrices connues a moins de chances d'être entendue.    

dimanche 4 février 2024

E.-T. L'extraterrestre film de science-fiction de Steven SPIELBERG (USA - 1982)

 


E.T., l'extra-terrestre [à prononcer [i.ti], est un film de science-fiction américain réalisé par Steven Spielberg et sorti en 1982.

Présentation

Elliott (Henry Thomas), un petit garçon solitaire, se lie d'amitié avec un extraterrestre abandonné sur Terre. Avec son frère et sa sœur, Elliott, il va le recueillir, le garder caché des militaires et des services secrets qui veulent s’en emparer et, finalement l’aider à regagner sa planète et retrouver les siens.

Succès du film

Sorti le 11 juin 1982, E.T. a rencontré un succès mondial, dépassant Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir (1977) en nombre d’entrées.

Acclamé par le public et encensé par la critique, E.T. est devenu aujourd'hui un film culte des années 1980, notamment de par l'une de ses scènes (le vélo d'Elliott s'envolant dans les airs) et une réplique de l'extraterrestre (« E.T. téléphone maison »). Le film obtient notamment quatre Oscars en 1983. Il a été réédité en 1985, puis en 2002, à l'occasion de son 20e anniversaire, avec des plans modifiés et des scènes supplémentaires.

En France, E.T. est sorti en avant-première lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes 1982.

Le film lance la carrière de l'actrice Drew Barrymore et de l'acteur Henry Thomas, qui avaient respectivement 6 et 10 ans lors du tournage.

Mon opinion

Je n’avais pas encore commenté ce film que j’ai vu à sa sortie en 1982 et qui m’avait bouleversé. Comment rester à cette amitié qui se développe entre ces enfants et un être si différent d’eux auquel ils viennent en aide en bravant le monde des adultes. Je me rappelle surtout avoir été marqué par l’homme aux clés (Peter Coyote). Cette formidable scène, où l’on voit en gros plan les clés et la menace qu’elles représentent nous fait à elle seule haïr ce monde brutal et dangereux que représentent les autorités (l’armée, les services secrets…). Il y a aussi la scène où la maison et ses habitants sont, par crainte d’une quelconque contagion, mis « sous cloche » au sens propre, ce qui n’empêche pas les enfants, dans cette scène d’une folle poésie, de s’envoler avec E.T. pour le reconduire sain et sauf à l’engin qui le ramènera chez lui. je me rappelle qu'à la fin du film les spectateuirs ont applaudi à tout rompre, ce que j'ai rarement connu depuis dans une salle de cinéma, tellement ils étaient soulagés qu'E.T. ait pu repartire "chez lui" au nez et à la barbe de l'armée.  

          

samedi 3 février 2024

UNE ENFANCE VOLEE : L'AFFAIRE FINALY Téléfilm de Fabrice GENESTAL (FR-2008)

Une enfance volée : L'Affaire Finaly est un téléfilm français de Fabrice Genestal, diffusé pour la première fois le 25 novembre 2008 sur France 2. Je l’ai vu en diffusion vendredi 2 février 2024 sur la chaîne parlementaire.

Présentation

En 1938, à la suite de l’Anschluss, Fritz Finaly, médecin juif autrichien et sa femme Annie, se réfugient en France, à La Tronche, près de Grenoble. Le jeune couple donne naissance à deux enfants : Robert et Gérald. Le 14 février 1944, les époux Finaly sont arrêtés par la Gestapo et déportés à Auschwitz où ils sont mis à mort. Avant d’être arrêtés, ils confient leurs enfants de deux et trois ans à la pouponnière Saint-Vincent de Paul à Meylan, mettant une de leurs amies, Madame Poupaert, dans le secret. Celle-ci, craignant que les enfants ne soient découverts, demande l'aide du couvent des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame de Sion, à Grenoble, dirigé en février 1944 par Mère Clotilde. En raison du très jeune âge des enfants Finaly et du fait qu'elles n'hébergent que des fillettes, les religieuses ne peuvent les garder avec elle et les confient à une résistante, fervente catholique, Antoinette Brun, célibataire, directrice de la crèche municipale de Grenoble, qui cache déjà neuf enfants juifs dans le château des Hayes à Vif. Fans un premier temps, cette dernière refuse car elle a déjà de la difficulté à subvenir au besoin des enfants qu’elle cache. Les religieuses lui offrent alors une petite pension pour s'occuper de ces deux bouches supplémentaires.

En fécrier 1945, Margarete Fischl, la tante des deux enfants qui vit en Nouvelle-Zélande, cherche à retrouver la trace de ses neveux. Elle fait appel à Moïse Keller (Pierre Cassignard), un vieil ami vivant à Grenoble. Celui-ci trouve rapidement la trace de Gérald et Robert. Mais il se heurte à l'hostilité d'Antoinette Brun (Charlotte de Turckeim, méconnaissable), qui s’est fait nommer tutrice des enfants refuse de les rendre à leur famille et les a fait baptiser catholiques. Les tantes des enfants intentent un procès et, en 1953, le tribunal ordonne la restitution des enfants à leur famille biologique.

Mais les deux enfants sont introuvables. Confiés par Antoinette Brun à la supérieure de la Congrégation de Notre-Dame de Sion, ceux-ci ont été déplacés à Marseille, puis à Bayonne et enfin au Pays basque espagnol. L’affaire prend alors une dimension internationale, car, appuyé par la hiérarchie catholique et le Vatican, Franco estime que les enfants doivent être élevés dans la religion catholique et refuse de les rendre.

L'affaire tourne au scandale en France. La presse de gauche et anticléricale s'implique fortement, ainsi que la presse catholique progressiste qui condamne la conduite d'une partie du clergé. Devant la tournure des évènements, le cardinal Pierre Gerlier (Jean-Marie Winling), archevêque de Lyon, décide de négocier avec les autorités juives et, suite à la négociation menée par la résistante française Germaine Ribière (Delphine Chuillot), qui a la confiance des communautés juive et catholique, les enfants Finaly sont finalement rendus à leur famille en juin 1953. Par la suite, ils seront emmenés par leur tante en Israël où l’un deviendra médecin, comme son père, et l’autre militaire.  

Mon opinion

Je n’avais jamais entendu parler de cette affaire qui, pourtant, a fait grand bruit, se transformant en véritable guerre de religion. Elle me rappelle furieusement celle de l’affaire Mortara, récemment adaptée en film par Marco Bellocchio sous le titre L’enlèvement. L’affaire italienne se déroule à la fin du XIXe siècle et n’est pas liée à la 2nde guerre Mondiale mais les faits sont très semblables, bien que, dans celle des enfants Finaly, c’est la famille qui finit par gagner. Mais, en tout cas, on se rend compte, en rapprochant ces deux affaires, qu’à un siècle de différence, les manigances de l’église pour s’approprier des enfants d’une autre religion afin d’en faire de « bons » catholiques n’a pas vraiment changé ! Ce qu’en Italie on met sur le compte de l’obscurantisme se reproduit presqu’à l’identique en France en plein XXe siècle et dans des circonstances encore plus cruelles. Force est de constater que l’église, ou du moins certains de ses membres, n'ont pas renoncé pour des raisons idéologiques à leurs pratiques mafieuses.

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