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mercredi 28 février 2024

DUNE - 2ème partie film de science-fiction de Denis VILLENEUVE ( USA-CA 2024)

 


Dune, deuxième partie est un film de science-fiction américano-canadien réalisé par Denis Villeneuve et sorti, avec plusieurs mois de retard, en février 2024. Il s'agit de la suite de Dune, première partie du même réalisateur, sorti en 2021.

Résumé

Ce deuxième film reprend très précisément là où le 1er s’était interrompu. Paul Atréides (Timothée Chalamet), soutenu par Stilgar (Javier Bardem) qui voit en lui un chef qui mènera les Fremen à la victoire alors que la plupart des guerriers sont contre lui, prépare sa revanche contre ceux qui ont détruit sa famille. Après avoir fait ses preuves au combat et chevauché un ver géant, Paul devient Usul et choisit, comme nom secret celui de Muad’Dib, la souris kangourou, un animal qui survit dans le désert.

Jessica (Rebecca Ferguson), ayant été forcée de boire l’« ’eau de vie » devient Révérende Mère. A son tour, Paul boit l’eau de vie qui aurait dû le tuer, et devient le Kwisatz Haderach. Reconnu comme leur chef par tous les Fremen, il prend leur tête et convoque l’empereur Shaddam IV Corinno (Christopher Walken) sur Dune, lance une attaque sur Arakeen, la capitale d’Harrakis. Ayant vaincu les Harkonnen et les Sardaukars de l’empereur, Paul défie Feyd-Rautha en duel et le tue. Il se proclame ensuite duc d’Arakis et, ayant obligé l’empereur à lui faire allégeance, il exige d’épouser sa fille, la princesse Irulan, rejetant de facto Chani (Zendaya), à laquelle il voue un amour sincère.

Le film se termine sur le départ de celle-ci, dépitée, et la menace que les grandes maisons font peser sur Paul dont ils refusent de reconnaître le leadership.

Mon opinion

Cela valait le coup d’attendre près de trois ans la sortie de ce film, plusieurs fois repoussée. Une réussite magistrale. Seuls, peut-être, ceux qui ne connaissent pas l’univers de Frank Herbert  seront un peu perdus mais on ne peut rien pour eux. Bien que le film soit un blockbuster, il reste sobre dans sa mise en scène et aucun des effets spéciaux n’est superflu comme c’est hélas trop souvent le cas dans ce genre de films. Seule la bande son (de Hans Zimmer), peut-être victime du son Atmos, est par moments un peu trop envahissante. Mais le film n’est pas que cela et laisse la place à de très belles scènes dans le désert (des paysages naturels des Emirats Arabes Unis) qui tranchent avec les décors glacés empruntés à un mausolée futuriste italien avec une connotation très mussolinienne pour les endroits où évoluent les Harkonnen et l’empereur qui évoquent tous les totalitarismes d’Hitler à Poutine. Mais là encore, si Timothée Chalamet, incarne à la perfection le héros torturé qui doute de lui-même et de sa mission, on regrettera qu’à part Charlotte Rampling que l'on reconnaîtrait entre toutes grâce à sa voix impérieuse et glaciale, Javier Bardem et Zendaya, qui a un peu plus de présence que dans le premier opus, les seconds rôles soient si falots et interchangeables. Même Austin Butler, trop lisse pour incarner le psychopathe Feyd-Rautha n’arrive pas à la cheville de Sting dans le Dune de David Lynch.    

Voir aussi : Dune de Jodorowsky

 

dimanche 25 février 2024

"Dune" de Jodorowsky | ARTE Cinema


Dune de Jodorowski – Arte

Avec ses principaux artisans, dont le cinéaste, retour sur l'adaptation grandiose, mais avortée, du célèbre roman de science-fiction de Frank Herbert par Alejandro Jodorowsky. Une ébouriffante plongée dans la contre-culture des années 1970, sortie en salles.

En 1974, le producteur français Michel Seydoux donne carte blanche au cinéaste d'origine chilienne Alejandro Jodorowsky, auquel ses extravagants films métaphysiques (El topo, La montagne sacrée) ont valu un statut d'auteur culte, pour tourner une nouvelle œuvre. "Jodo", qui ne l'a pas lu, choisit d'adapter Dune, de Frank Herbert, paru neuf ans plus tôt et déjà considéré comme un classique de la science-fiction. Convaincu, comme il l'explique ici, qu’il peut "créer quelque chose de sacré" qui "changerait le monde" à l'égal d'un "prophète", il entreprend de réunir des disciples animés de la même flamme artistique. À l'auteur de bandes dessinées Moebius, alias Jean Giraud, il confie la mise en images du film dont il rêve, plan par plan, par le biais d'un énorme story-board – son Dune doit durer "une douzaine" d'heures. À son fils Brontis, encore enfant, qui incarnera le jeune héros, il inflige un entraînement sacrificiel aux arts martiaux, "six heures par jour, sept jours sur sept", tout en persuadant les plus inabordables des stars mondiales (Orson Welles, Mick Jagger, Salvador Dalí…) de figurer au casting. Il s'entoure aussi du dessinateur britannique Chris Foss, du plasticien suisse H. R. Giger, de Dan O'Bannon, scénariste et réalisateur d'effets spéciaux américain. Enfin, les Pink Floyd et le groupe français Magma (un peu oublié depuis) acceptent de composer la bande-son. Mais le tournage ne commencera jamais : sollicitées pour boucler le budget, les majors américaines refusent, effrayées par le caractère incontrôlable du réalisateur. Puis le producteur Dino De Laurentiis rachète les droits du roman, mettant un terme définitif à ces deux années de gestation débridée. Dune sera porté à l'écran en 1984 par David Lynch.

Ferveur

Le Dune de Jodorowsky est-il "le plus grand film jamais fait, bien qu'il n'existe pas", comme l’assène le cinéaste Nicolas Winding Refn (Drive) en ouverture de ce documentaire ? Il constitue en tout cas l'un de ces mythes qui nourrissent les ferveurs cinéphiles. En étroite collaboration avec Jodorowsky lui-même, délicieux conteur partagé entre mégalomanie et autodérision, l’Américain Frank Pavich en fait revivre l'incroyable genèse. Son film virtuose, qui a récolté à travers le monde une impressionnante moisson de prix avant de sortir en salles, revisite le matériau considérable élaboré au fil de cette aventure collective. À l’exception d’O’Bannon et de Moebius, décédés en 2009 et 2012, chacun des protagonistes en fait revivre avec saveur la dimension hors norme. On découvre aussi combien ce chef-d'œuvre non avenu a irrigué, malgré tout, la science-fiction de son temps. D'abord parce qu’un lien fort s’est créé autour du "gourou" : Giger et O’Bannon se retrouveront ainsi en 1979 pour présider à l’immense succès d’Alien de Ridley Scott. Mais aussi parce que les visions de "Jodo", promenées dans tout Hollywood par le biais du fameux story-board, ont inspiré, consciemment ou non, nombre de faiseurs de cinéma.

Documentaire de Frank Pavich (France/Etats-Unis, 2013, 1h27mn)

Disponible jusqu'au 19/08/2024 sur la plateforme d'Arte. 

 


dimanche 29 janvier 2023

DUNE - 1ère partie Film de science-fiction de Denis VILLENEUVE (USA-CA 2021)

 


Je n'avais pas pu voir le cette nouvelle adaptation de Dune lors de sa sortie. Je me la suis procurée en DVD et viens seulement de la visionner.  

Dune-1ère partie* est un film de science-fiction américano-canadien co-écrit et réalisé par Denis Villeneuve, sorti en 2021. C'est la troisième adaptation du roman Dune de Frank Herbert paru en 1965, après le film Dune (1984) de David Lynch et la minisérie en trois épisodes Dune (2000) suivie de Les enfants de Dune (2003) de John Harrison. On doit aussi citer l'adaptation avortée d'Alejandro Jodorowsky dans les années 1970.

* Afin de respecter au mieux le roman, cette dernière version a été divisée en deux films dont la 2ème partie est annoncée sur les écrans pour 2023.

Présentation

Cette nouvelle adaptation se calque assez fidèlement sur la 1ère partie de l’immense œuvre de Frank Herbert qui se place dans un futur lointain. Sur Caladan, la planète de sa famille, en grande partie couverte d’eau, le duc Leto Atréides (Oscar isaac) reçoit de l’empereur Shaddam IV l’ordre de partir pour Arrakis. A la différence de Caladan, couverte de mers et d’océans, Arrakis, également connue sous le nom de « Dune », est une planète entièrement désertique, occupée depuis 80 ans par la famille des Harkonnen qui s’est enrichie en détenant le monopole de « l’Epice », une « drogue » qui, outre qu’elle apporte la longévité aux humains, permet aussi navigateurs de la Guilde spatiale, de relier les univers de l’Imperium et, de ce fait, indispensable à sa cohésion. Mais l’extraction de l’épice n’est pas de tout repos car, d’une part, l’épice est défendue par les vers de sable géants qui, dès qu'ils perçoivent une présence humaine à la surface de la planète, menacent d’engloutir les mineurs, mais aussi par la rébellion permanente des Fremen, le peuple autochtone qui veulent reconquérir leur planète.

Bien que de duc Leto sache que, sous cette décision de l’empereur, se cache un piège, il n’a d’autre choix que de s’incliner devant ses décisions et se prépare à quitter Caladan et prendre, avec toute sa cour et sa famille, la direction d’Arrakis.

Sur Caladan, son fils et héritier, le jeune Paul Atréïde (Timothée Chalamet), a été formé au combat par le maître d’armes des Atréïde, Duncan Idaho (Jason Momoa) mais sa mère, Dame Jessica (Rebecca Ferguson), éduquée selon les préceptes des sœurs du Bene Gesserit, lui a aussi enseigné certaines techniques secrètes, comme l’utilisation de la « voix ».

Avant de quitter Caladan, Paul est soumis par la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam (Charlotte Rampling) à la terrible épreuve de la douleur. S’il échoue, il sera tué par le poison instantané du Gom Jabar. Mais il réussit l’épreuve, ce qui permet à la Révérende Mère de la qualifier « d’humain ».   

Dès son arrivée sur Dune, la famille Atréïde échappe aux premières tentatives d’assassinat, mais ne résiste pas à la dernière et la plus violente, qui engage non seulement l’armée des Harkonnen mais celles des Sardaukars, les terribles soldats de l’empereur.  Le duc, trahi par son médecin, le docteur Yueh (Chang Chen) est livré à son ennemi, l'horrible baron Valdimir Harkonnen (Stellan Skarsgard) , un être obèse et dégénéré. Le docteur Yueh lui a implanté une fausse dent contenant un poison qui aurait dû tuer le baron. Mais, si Leto est tué, le subterfuge échoue et Harkonnen échappe à la mort.

Aidés par Liet Kynes, le planétologiste impérial (dont le film fait bizarrement une femme : Sharon Duncan-Brewster), Paul et sa mère s’enfuient à bord d’un ornithoptère et échappent à leurs poursuivants en s’enfonçant dans une tempête Coriolis à laquelle, normalement, aucun humain ne survit. Réussissant à se poser grâce à la dextérité de Paul, ils sont capturés par les Fremen du sietch Tabr qui veulent « prendre l’eau » (tuer et vider de leur sang) ceux qui sont pour eux des intrus. Mais leur chef Stilgar (Javier Bardem) s’interpose et les sauve, du moins provisoirement. Au cours de l’affrontement qui suit, Jessica fait montre de ses pouvoirs Bene Gesserit et Paul, confronté dans un duel à mort avec Jamis, l'un des freemen les plus acharnés à sa mort, le tue.

S’opposant à sa mère qui voudrait retourner sur Caladan, Paul accepte le destin qu’il a vu en rêve et décide de rester sur Arrakis et prendre la direction de la rébellion contre les Harkonnen et de venger la mort de son père.

Mon opinion  

Grand amateur de Dune, que j’avais découvert lors de ma première année de fac en langue originale, car le livre n'était pas encore traduit en français, j’ai ensuite dévoré les cinq tomes de la saga écrite par Frank Herbert puis les autres tomes explorant l’uinivers foisonnant de Dune écrits après sa mort par son fils Brian Herbert et Kevin J. Anderson à partir de l’année 2000 (19 volumes à ce jour et bientôt un 20ème).  

J’ai aussi suivi avec passion le projet délirant de Jodorowski, où le génial Franco-Chilien, aurait voulu que ce soit rien moins que Salvador Dali qui incarne l‘empereur Shaddam IV. Ce projet fou, très en avance sur son temps, n'a, hélas, jamais vu le jour. 

Je métais donc précipité, en 1984, à la projection du Dune de David Lynch, à mon avis injustement boudé, et procuré, dès sa sortie, le DVD de la mini-série Dune (2000) suivie des Enfants de Dune (2003) de Jim Harrison et Greg Yaitanes.

Evidemment, on ne pourra jamais être totalement satisfait d’une quelconque adaptation de l’œuvre de Frank Herbert tant, au cours des lectures et des années, nous nous sommes forgés nos propres images de l’univers foisonnant de Dune.  

C’est pourquoi, je n’hésiterai pas à dire que j’ai aimé, dans chaque adaptation, certaines interprétations des réalisateurs, apprécié ou détesté certains effets spéciaux, me suis attaché à certains acteurs et pas à d’autres…

Par exemple, dans l’adaptation de David Lynch, j’avais aimé le côté baroque des décors d’Arrakeen (résumés à des blocs de béton dans celui de Villeneuve), la folie et la décadence  de l’environnement du baron Harkonnen, sans oublier la prestation inattendue mais réussie de Sting dans le rôle de Feyd-Rautha, le cruel neveu du baron Harkonnen.

Certes, on doit apprécier les paysages, presque tous tournés en décors naturels (en Jordanie, dans les Emirats Arabes Unis…), les effets spéciaux (les ornithoptères sont tels que décrits par Herbert), etc. mais, malgré ses qualités, je n’ai pas trouvé cette adaptation aussi stupéfiante que ce à quoi je m’attendais ni que les critiques la présentaient. Il est vrai que son visionnage en DVD ne m'a peut-être pas permis de l'apprécier à sa juste valeur car un tel film ne peut être vu que sur grand écran et de préférence en 3D.

Exception faite de la présence incroyable de Timothée Chalamet, qui incarne un Paul plus vrai que nature, où transparaît à la fois fragilité et farouche détermination à accomplir un destin qui le dépasse, j’ai trouvé tout le reste de la distribution d’une grande fadeur exception faite de Charlotte Rampling dont on reconnaît la voix, dans le rôle de la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam, tous les autres acteurs sont interchangeables. J’aurais au moins aimé que le rôle de Dame Jessica soit tenu par des actrices d'une autre trempe que la palôte Rebecca Ferguson : je pense entre autres à une Juliane Moore ou une Jessica Chastain.