Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Dune, deuxième partie
est un film de science-fiction américano-canadien réalisé par Denis
Villeneuve et sorti, avec plusieurs mois de retard, en février 2024. Il s'agit de la suite de Dune, première partie du même réalisateur, sorti en 2021.
Résumé
Ce deuxième film reprend très
précisément là où le 1er s’était interrompu. Paul Atréides (Timothée Chalamet), soutenu par Stilgar (Javier Bardem) qui voit en lui un
chef qui mènera les Fremen à la victoire alors que la plupart des guerriers
sont contre lui, prépare sa revanche contre ceux qui ont détruit sa famille. Après
avoir fait ses preuves au combat et chevauché un ver géant, Paul devient Usul et
choisit, comme nom secret celui de Muad’Dib, la souris kangourou, un animal qui
survit dans le désert.
Jessica (Rebecca Ferguson),
ayant été forcée de boire l’« ’eau de vie » devient Révérende Mère. A
son tour, Paul boit l’eau de vie qui aurait dû le tuer, et devient le Kwisatz
Haderach. Reconnu comme leur chef par tous les Fremen, il prend leur tête et convoque
l’empereur Shaddam IV Corinno (Christopher Walken) sur Dune, lance une attaque sur Arakeen, la capitale d’Harrakis. Ayant
vaincu les Harkonnen et les Sardaukars de l’empereur, Paul défie Feyd-Rautha en
duel et le tue. Il se proclame ensuite duc d’Arakis et, ayant obligé l’empereur
à lui faire allégeance, il exige d’épouser sa fille, la princesse Irulan,
rejetant de facto Chani (Zendaya), à laquelle il voue un amour sincère.
Le film se termine sur le départ
de celle-ci, dépitée, et la menace que les grandes maisons font peser sur Paul dont ils refusent de
reconnaître le leadership.
Mon opinion
Cela valait le coup d’attendre
près de trois ans la sortie de ce film, plusieurs fois repoussée. Une réussite
magistrale. Seuls, peut-être, ceux qui ne connaissent pas l’univers de Frank
Herbert seront un peu perdus mais on ne
peut rien pour eux. Bien que le film soit un blockbuster, il reste sobre dans
sa mise en scène et aucun des effets spéciaux n’est superflu comme c’est hélas
trop souvent le cas dans ce genre de films. Seule la bande son (de Hans Zimmer),
peut-être victime du son Atmos, est par moments un peu trop envahissante. Mais
le film n’est pas que cela et laisse la place à de très belles scènes dans le
désert (des paysages naturels des Emirats Arabes Unis) qui tranchent avec les
décors glacés empruntés à un mausolée futuriste italien avec une connotation
très mussolinienne pour les endroits où évoluent les Harkonnen et l’empereur
qui évoquent tous les totalitarismes d’Hitler à Poutine. Mais là encore, si Timothée Chalamet, incarne à la perfection le héros torturé qui doute de lui-même et
de sa mission, on regrettera qu’à part Charlotte Rampling que l'on reconnaîtrait entre toutes grâce à sa voix impérieuse et glaciale, Javier Bardemet Zendaya,
qui a un peu plus de présence que dans le premier opus, les seconds rôles
soient si falots et interchangeables. Même Austin Butler, trop lisse
pour incarner le psychopathe Feyd-Rautha n’arrive pas à la cheville de Sting
dans le Dune de David Lynch.
Avec ses principaux artisans,
dont le cinéaste, retour sur l'adaptation grandiose, mais avortée, du célèbre
roman de science-fiction de Frank Herbert par Alejandro Jodorowsky. Une
ébouriffante plongée dans la contre-culture des années 1970, sortie en salles.
En 1974, le producteur français
Michel Seydoux donne carte blanche au cinéaste d'origine chilienne Alejandro
Jodorowsky, auquel ses extravagants films métaphysiques (El topo, La montagne
sacrée) ont valu un statut d'auteur culte, pour tourner une nouvelle œuvre.
"Jodo", qui ne l'a pas lu, choisit d'adapter Dune, de Frank Herbert,
paru neuf ans plus tôt et déjà considéré comme un classique de la
science-fiction. Convaincu, comme il l'explique ici, qu’il peut "créer
quelque chose de sacré" qui "changerait le monde" à l'égal d'un
"prophète", il entreprend de réunir des disciples animés de la même
flamme artistique. À l'auteur de bandes dessinées Moebius, alias Jean Giraud,
il confie la mise en images du film dont il rêve, plan par plan, par le biais
d'un énorme story-board – son Dune doit durer "une douzaine"
d'heures. À son fils Brontis, encore enfant, qui incarnera le jeune héros, il
inflige un entraînement sacrificiel aux arts martiaux, "six heures par
jour, sept jours sur sept", tout en persuadant les plus inabordables des
stars mondiales (Orson Welles, Mick Jagger, Salvador Dalí…) de figurer au
casting. Il s'entoure aussi du dessinateur britannique Chris Foss, du
plasticien suisse H. R. Giger, de Dan O'Bannon, scénariste et réalisateur
d'effets spéciaux américain. Enfin, les Pink Floyd et le groupe français Magma
(un peu oublié depuis) acceptent de composer la bande-son. Mais le tournage ne
commencera jamais : sollicitées pour boucler le budget, les majors américaines
refusent, effrayées par le caractère incontrôlable du réalisateur. Puis le
producteur Dino De Laurentiis rachète les droits du roman, mettant un terme
définitif à ces deux années de gestation débridée. Dune sera porté à l'écran en
1984 par David Lynch.
Ferveur
Le Dune de Jodorowsky est-il
"le plus grand film jamais fait, bien qu'il n'existe pas", comme
l’assène le cinéaste Nicolas Winding Refn (Drive) en ouverture de ce
documentaire ? Il constitue en tout cas l'un de ces mythes qui nourrissent les
ferveurs cinéphiles. En étroite collaboration avec Jodorowsky lui-même,
délicieux conteur partagé entre mégalomanie et autodérision, l’Américain Frank
Pavich en fait revivre l'incroyable genèse. Son film virtuose, qui a récolté à
travers le monde une impressionnante moisson de prix avant de sortir en salles,
revisite le matériau considérable élaboré au fil de cette aventure collective.
À l’exception d’O’Bannon et de Moebius, décédés en 2009 et 2012, chacun des
protagonistes en fait revivre avec saveur la dimension hors norme. On découvre
aussi combien ce chef-d'œuvre non avenu a irrigué, malgré tout, la
science-fiction de son temps. D'abord parce qu’un lien fort s’est créé autour
du "gourou" : Giger et O’Bannon se retrouveront ainsi en 1979 pour
présider à l’immense succès d’Alien de Ridley Scott. Mais aussi parce que les
visions de "Jodo", promenées dans tout Hollywood par le biais du
fameux story-board, ont inspiré, consciemment ou non, nombre de faiseurs de
cinéma.
Documentaire de Frank Pavich
(France/Etats-Unis, 2013, 1h27mn)
Disponible jusqu'au 19/08/2024 sur la plateforme d'Arte.
Je n'avais pas pu voir le cette nouvelle adaptation de Dune lors de sa sortie. Je me la suis procurée en DVD et viens seulement de la visionner.
Dune-1ère partie*
est un film de science-fiction américano-canadien co-écrit et réalisé par Denis
Villeneuve, sorti en 2021. C'est la troisième adaptation du roman Dune
de Frank Herbert paru en 1965, après le film Dune(1984)
de David Lynch et la minisérie en trois épisodes Dune(2000)
suivie de Les enfants de Dune (2003) de John Harrison. On
doit aussi citer l'adaptation avortée d'Alejandro Jodorowsky dans les
années 1970.
* Afin de respecter au mieux le roman,
cette dernière version a été divisée en deux films dont la 2ème partie
est annoncée sur les écrans pour 2023.
Présentation
Cette nouvelle adaptation se
calque assez fidèlement sur la 1ère partie de l’immense œuvre de Frank
Herbert qui se place dans un futur lointain. Sur Caladan, la planète
de sa famille, en grande partie couverte d’eau, le duc Leto Atréides (Oscar
isaac) reçoit de l’empereur Shaddam IV l’ordre de partir pour Arrakis. A la
différence de Caladan, couverte de mers et d’océans, Arrakis, également connue
sous le nom de « Dune », est une planète entièrement désertique, occupée depuis
80 ans par la famille des Harkonnen qui s’est enrichie en détenant le monopole de
« l’Epice », une « drogue » qui, outre qu’elle apporte la longévité
aux humains, permet aussi navigateurs de la Guilde spatiale, de relier les
univers de l’Imperium et, de ce fait, indispensable à sa cohésion. Mais l’extraction de l’épice n’est pas de tout repos car,
d’une part, l’épice est défendue par les vers de sable géants qui, dès qu'ils perçoivent une présence humaine à la surface de la planète, menacent d’engloutir
les mineurs, mais aussi par la rébellion permanente des Fremen, le peuple
autochtone qui veulent reconquérir leur planète.
Bien que de duc Leto sache que,
sous cette décision de l’empereur, se cache un piège, il n’a d’autre choix que
de s’incliner devant ses décisions et se prépare à quitter Caladan et prendre,
avec toute sa cour et sa famille, la direction d’Arrakis.
Sur Caladan, son fils et héritier,
le jeune Paul Atréïde (Timothée Chalamet), a été formé au combat par le
maître d’armes des Atréïde, Duncan Idaho (Jason Momoa) mais sa mère, Dame
Jessica (Rebecca Ferguson), éduquée selon les préceptes des sœurs du
Bene Gesserit, lui a aussi enseigné certaines techniques secrètes, comme l’utilisation
de la « voix ».
Avant de quitter Caladan, Paul
est soumis par la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam (Charlotte Rampling)
à la terrible épreuve de la douleur. S’il échoue, il sera tué par le poison instantané
du Gom Jabar. Mais il réussit l’épreuve, ce qui permet à la Révérende Mère de
la qualifier « d’humain ».
Dès son arrivée sur Dune, la
famille Atréïde échappe aux premières tentatives d’assassinat, mais ne résiste
pas à la dernière et la plus violente, qui engage non seulement l’armée des Harkonnen
mais celles des Sardaukars, les terribles soldats de l’empereur. Le duc, trahi par son médecin, le docteur Yueh
(Chang Chen) est livré à son ennemi, l'horrible baron
Valdimir Harkonnen (Stellan Skarsgard) , un être obèse et dégénéré. Le
docteur Yueh lui a implanté une fausse dent contenant un poison qui aurait dû
tuer le baron. Mais, si Leto est tué, le subterfuge échoue et Harkonnen échappe
à la mort.
Aidés par Liet Kynes, le
planétologiste impérial (dont le film fait bizarrement une femme : Sharon
Duncan-Brewster), Paul et sa mère s’enfuient à bord d’un ornithoptère et
échappent à leurs poursuivants en s’enfonçant dans une tempête Coriolis à laquelle, normalement, aucun humain ne survit. Réussissant à se poser grâce à la dextérité de Paul, ils sont capturés
par les Fremen du sietch Tabr qui veulent « prendre l’eau » (tuer et
vider de leur sang) ceux qui sont pour eux des intrus. Mais leur chef Stilgar (Javier Bardem) s’interpose et les sauve, du moins provisoirement.
Au cours de l’affrontement qui suit, Jessica fait montre de ses pouvoirs Bene
Gesserit et Paul, confronté dans un duel à mort avec Jamis, l'un des freemen les plus acharnés à sa mort, le tue.
S’opposant à sa mère qui voudrait
retourner sur Caladan, Paul accepte le destin qu’il a vu en rêve et décide de
rester sur Arrakis et prendre la direction de la rébellion contre les Harkonnen et de venger la mort de son père.
Mon opinion
Grand amateur de Dune, que j’avais
découvert lors de ma première année de fac en langue originale, car le livre n'était pas encore traduit en français, j’ai ensuite dévoré les cinq tomes
de la saga écrite par Frank Herbert puis les autres tomes explorant l’uinivers
foisonnant de Dune écrits après sa mort par son fils Brian Herbert et Kevin J.
Anderson à partir de l’année 2000 (19 volumes à ce jour et bientôt un 20ème).
J’ai aussi suivi avec passion le
projet délirant de Jodorowski, où le génial Franco-Chilien, aurait voulu que ce soit rien moins que Salvador Dali qui incarne l‘empereur Shaddam IV. Ce projet fou, très en avance sur son temps, n'a, hélas, jamais vu le jour.
Je métais donc précipité, en 1984, à
la projection du Dune de David Lynch, à mon avis injustement boudé, et procuré,
dès sa sortie, le DVD de la mini-série Dune (2000) suivie des Enfants de Dune
(2003) de Jim Harrison et Greg Yaitanes.
Evidemment, on ne pourra jamais
être totalement satisfait d’une quelconque adaptation de l’œuvre de Frank
Herbert tant, au cours des lectures et des années, nous nous sommes forgés nos
propres images de l’univers foisonnant de Dune.
C’est pourquoi, je n’hésiterai
pas à dire que j’ai aimé, dans chaque adaptation, certaines interprétations des
réalisateurs, apprécié ou détesté certains effets spéciaux, me suis attaché à
certains acteurs et pas à d’autres…
Par exemple, dans l’adaptation de
David Lynch, j’avais aimé le côté baroque des décors d’Arrakeen (résumés
à des blocs de béton dans celui de Villeneuve), la folie et la décadence de l’environnement du baron Harkonnen, sans oublier la prestation inattendue mais réussie de Sting dans le rôle de Feyd-Rautha, le cruel neveu du baron Harkonnen.
Certes, on doit apprécier les
paysages, presque tous tournés en décors naturels (en Jordanie, dans les
Emirats Arabes Unis…), les effets spéciaux (les ornithoptères sont tels que décrits
par Herbert), etc. mais, malgré ses qualités, je n’ai pas trouvé cette
adaptation aussi stupéfiante que ce à quoi je m’attendais ni que les critiques
la présentaient. Il est vrai que son visionnage en DVD ne m'a peut-être pas permis de l'apprécier à sa juste valeur car un tel film ne peut être vu que sur grand écran et de préférence en 3D.
Exception faite de la présence
incroyable de Timothée Chalamet, qui incarne un Paul plus vrai que
nature, où transparaît à la fois fragilité et farouche détermination à
accomplir un destin qui le dépasse, j’ai trouvé tout le reste de la
distribution d’une grande fadeur exception faite de Charlotte Rampling
dont on reconnaît la voix, dans le rôle de la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam,
tous les autres acteurs sont interchangeables. J’aurais au moins aimé que le
rôle de Dame Jessica soit tenu par des actrices d'une autre trempe que la palôte Rebecca Ferguson : je pense entre autres à une Juliane Moore ou une Jessica Chastain.