lundi 30 septembre 2013

LADIES IN LAVENDER/LES DAMES DE CORNOUAILLES de Charles DANCE (GB- 2004)



"Ladies in lavender" (titre traduit en français par "Les dames de Cornouailles") est un film anglais de Charles Dance (2004), inspiré d'une nouvelle du recueil "Faraway Stories" de l'écrivain anglais William J. Locke.

Synopsis

L'histoire se passe au début de la 2nde Guerre mondiale, dans un village isolé de Cornouailles, juché en haut d'une falaise. Après une tempête, deux soeur célibataires (Judi Dench et Maggie Smith, l'inoubliable professeur Mc Gonagall de Harry Potter), découvrent le corps  d'un jeune homme rejeté sur la grève. Elles le croient mort mais il est inconscient, blessé et épuisé. Elles le recueillent et le soignent chez elles. Comme il ne parle pas un mot d'anglais, elles communiquent avec lui en allemand avant de comprendre qu'il est Polonais.

Après son naufrage, Andrea (Daniel Brühl) est devenu partiellement amnésique. On comprendra plus tard que, persécuté dans son pays, il a fui l'Allemagne nazie et s'est embarqué sur un navire pour se rendre en Amérique. Mais le bateau a coulé et il est le seul rescapé du naufrage.

Un jour, alors qu'il est alité, il entend le son du violon d'un musicien local de passage chez les deux soeurs et, grâce à la musique, certains de ses souvenirs reviennent: Andrea se rappelle alors qu'il était un musicien professionnel et il se met à jouer magistralement.

Olga Daniloff (Natasha McElhone), soeur d'un  musicien internationalement connu, qui s'est retirée dans ce village anglais pour peindre, alors qu'elle croque les paysages aux alentours de la maison des deux soeurs, entend Andrea jouer et reconnaît en lui un artiste de talent.

Elle le convainc de se rendre à Londres pour lui faire rencontrer son frère, un musicien de renom. Andrea se révèle alors être un musicien prodige. Les deux soeurs se sentent trahies car, pour elles, Andrea était leur découverte et l'une d'entre elles, malgré leur différence d'âge, en était tombée amoureuse.

Olga organise pour Andrea un concert sur une grande scène londonienne. Le concert, retransmis par radio dans toute la Grande-Bretagne, est religieusement écouté par les gens du village et les deux soeurs, malgré leurs réticences, ont fait le déplacement pour l'entendre jouer à Londres.

Mon opinion sur ce film


J'ai découvert ce film par le plus grand des hasards. En effet, c'est en recherchant les films dans lesquels avait tourné Natasha McElhone, que j'avais vue dans le film de science-fiction Solaris au côté de George Clooney, que je l'ai vue au générique de ce film. Cette actrice anglaise m'avait fait penser à  Anouk Aimée, que j'adore, pour la distinction et la grâce dont elle fait preuve dans tous ces films. Du coup, j'ai découvert Daniel Brühl que je ne connaissais pas encore mais que, depuis, j'ai eu l'occasion d'apprécier.

Ce film est une pure merveille comme on aimerait en voir plus souvent au cinéma. Belle histoire, filmée avec finesse et intelligence, tendresse et humour. Le film est extrêmement réussi, tant pour son image, superbe (les paysages* sont particulièrement sublimes), que pour le jeu de ses acteurs, particulièrement attachants et excellents (une mention spéciale pour Miriam Margolyes, dans son rôle de forte femme), pour la drôlerie et surtout pour la musique choisie par Nigel Hess à partir de compositions de Mendelssohn, Paganini, Massenet (émouvante Méditation de Thaïs), Debussy, Sarasate et Bach, interprétées par le grand violoniste américain Joshua Bell.  Un régal.


(*) J'apprends, par un correspondant anonyme, que le film aurait été tourné, non en Cornouailles, mais dans le Finistère nord. 


VIRGIN SUICIDES de Sofia Coppola (USA-1999)


Je n'avais pas encore vu ce film sur lequel j'avais lu des critiques enthousiastes.

Lors de sa sortie, Virgin suicides a été encensé par la critique peut-être parce qu'il était le 2nd film de Sofia Coppola qui n'avait alors que 27 ans. On pourrait lui pardonner ses maladresses. Mais, après avoir lu toutes les critiques dithyrambiques que j'avais lues sur ce film, je m'attendais à beaucoup mieux.

Synopsis

Le film est tiré d'un livre du même nom de Jeffrey Eugenides que je n'ai pas lu. Il raconte l'histoire de cinq sœurs, lycéennes, qui sont élevées, coupées du monde, par des parents à la morale rigide.
Désespérées par le sort qui leur est imposé, elles choisissent de se suicider plutôt que de se plier aux desiderata de leurs parents.

A part Josh Hartnett, qui joue le rôle du beau gosse du lycée, dont on sent qu'il y a en lui l'étoffe d'un acteur, les autres personnages sont d'une telle insipidité, particulièrement les cinq filles, interchangeables dans leur blondeur alanguie, qu'on a du mal (à part peut être pour Kirsten Dunst) à les différencier les unes des autres.

Quant à la BOF, que l'on dit extraordinaire, à part deux ou trois morceaux, elle ne m'a paru si ébouriffante que ça.

Bref, j'ai été très déçu par ce film à côté duquel, quoiqu'on en pense, Twilight est un chef d'oeuvre !

J'ai depuis vu d'autres films de Sofia Coppola, en particulier Marie-Antoinette (2006), dont je préfère ne pas parler et, après ma plus récente expérience avec Somewhere (2010), soporifique et mal ficelé,  je m'abstiendrai à l'avenir d'aller voir d'autres films de cette réalisatrice avec laquelle, décidément,  je n'ai pas le feeling.

Je trouve tout ce que j'ai vu d'elle trop "prise de tête" pour mon goût. Bref, vous l'aurez compris, je n'aime pas le cinéma de Sofia Coppola que je trouve snob, superficiel et ennuyeux à mourir, en tout cas rien qui, pour moi,  ne justifie les critiques élogieuses que j'ai lues sur son compte.

Mon classement : 3/5  Très déçu. A éviter.


lundi 16 septembre 2013

DE GRANDES ESPERANCES d'Alfonso Cuaron (USA-1998)


Film américain d'Alfonso Cuaron sorti en 1998 avec Ethan Hawke et Gwyneth Paltrow, dans les rôles principaux. L'histoire, (très) librement adaptée du classique de Charles Dickens, Great expectations, se déroule, de nos jours, aux Etats-Unis.  

Synopsis

L'histoire de Dickens est transposée à notre époque, en Floride. Dans le film, Pip s'appelle Finn (Finnegan). Au lieu d'être le neveu d'un forgeron, il est celui d'un pêcheur. Comme dans Dickens, l'enfant, qui pêche dans le golfe du Mexique, va se trouver confronté avec un forçat en fuite (éblouissant Robert De Niro auquel on pardonnera son cabotinage tant il l'assume dans ce film avec perfection) et, moitié par peur, moitié parce qu'il est bon, il lui viendra en aide en lui apportant médicaments et nourritures. 

Sans qu'il le sache, ce geste transformera sa vie. Car Finn est appelé à une grande carrière. Enfant, il passe son temps à dessiner : il dessine tout ce qu'il voit en y ajoutant une touche de rêve et d'imaginaire.  Il faut d'ailleurs saluer l'illustrateur du film, un artiste italien du nom de Francesco Clemente, pour les œuvres originales qu'il a réalisées. En les voyant, on ne peut s'empêcher de penser à des esquisses de Matisse ou de Picasso, avec, pour la naïveté, une touche du Douanier Rousseau...

Finn a grandi : il est devenu un jeune homme (Ethan Hawke, touchant de naïveté et de timidité) et ses rêves de peinture se sont enfuis. Il s'est résolu à accepter la vie qui s'offre à lui et qui se résume à donner la main à son oncle et devenir pêcheur à son tour. Un jour, il reçoit la visite d'un avocat qui lui offre un billet pour aller exposer dans l'une des galeries les plus en vue de New-York. Qui est le mystérieux mécène ? Finn pense (et nous avec) qu'il ne peut s'agir que de Mrs Dora Dinsmoor, la vieille folle richissime (remarquable prestation d'Anne Bancroft) qu'il allait voir, lorsqu'il était petit garçon, dans son domaine délabré de "Paradiso perdido" ("paradis perdu"). C'est là qu'il avait rencontré Estella, la nièce de la vieille dame, une petite fille perdue et fantasque, dont il était tombé amoureux et qui avait été son premier modèle.

A New-York, il retrouvera Estella, belle, mariée mais malheureuse (Gwyneth Paltrow) qui traîne son mal-être d'un cocktail à un autre. Ils retomberont évidemment immédiatement dans les bras l'un de l'autre. On aurait aimé que ces deux-là soient heureux, mais le temps, la vie, leurs destinées trop différentes et trop complexes, les ont trop éloignés pour qu'ils puissent trouver le bonheur ensemble.

Ils se retrouveront néanmoins, la passion apaisée, dans le domaine en ruine de "Paradiso perdido" qui n'a jamais aussi bien porté son nom pour une fin nostalgique et désabusée.

Mon opinion sur ce film

Ne vous laissez surtout pas décourager par l'affiche (reprise sur la jaquette du DVD), qui est littéralement affreuse et ne donne pas envie de glisser le DVD dans le lecteur. Ce serait passer à côté d'une véritable pépite. 

Alfonso Cuaron est un réalisateur mexicain qui n'est pas très connu en France malgré une importante filmographie. Avant de voir ce film, je ne connaissais de lui que Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban -  qu'il a réalisé et qui est loin d'être le meilleur de la série. Je savais aussi qu'il avait produit le sulfureux et éprouvant Labyrinthe de Pan de son ami Guillermo del Toro.

De grandes espérances est un film baroque, tendre, sensible, comme une peinture impressionniste qui se serait égarée du côté des surréalistes. Nous sommes évidemment très loin du roman de Dickens mais il se dégage néanmoins de cette adaptation le même sentiment doux-amer d'inachevé, de ratage, d'amertume.

Beau cependant, bien filmé, remarquablement joué. Et l'on n'oubliera pas de sitôt les œœuvres naïves décalées et magiques de Francesco Clemente...

Pour une adaptation plus traditionnelle du roman de Dickens, vous pouvez voir : De grandes espérances de Brian Kirk (2011)

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