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lundi 18 août 2014

LA SAGA HARRY POTTER (2001-2011)


Harry Potter est une série de films américano-britannique de fantasy, adaptée des romans du même nom écrits par la romancière J. K. Rowling et produite par Warner Bros. Pictures. Commencée en 2001, la saga, l’une des plus longues de l’histoire du cinéma avec 8 films, s’est achevée en 2011 avec la sortie du dernier opus, scindé en deux parties.

Liste des films


  1. Harry Potter à l’école des sorciers de Chris Columbus (2001)
  2. Harry Potter et la Chambre des secrets de Chris Columbus (2002)
  3. Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban de Alfonso Cuarón (2004)
  4. Harry Potter et la Coupe de feu de Mike Newell (2005)
  5. Harry Potter et l’Ordre du phénix de David Yates (2007)
  6. Harry Potter et le Prince de sang-mêlé de David Yates (2009)
  7. Harry Potter et les Reliques de la Mort, 1ère partie de David Yates (2010)
  8. Harry Potter et les Reliques de la Mort, 2ème partie de David Yates (2011)

Distribution

Les rôles principaux, Harry Potter, Ron Weasley et Hermione Granger, ont été respectivement joués par les acteurs britanniques Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson, totalement inconnus lorsqu’ils ont commencé le tournage, mais devenus, en particulier pour Daniel Radcliffe et Emma Watson, deux stars internationales, depuis. Rupert Grint n’a pas eu autant de chances avec sa carrière solo, même s’il a, pour l'instant, tiré son épingle du jeu en tournant 6 films et en jouant dans 2 pièces de théâtre. Il faut aussi signaler le nom d'un autre acteur qui a su, encore mieux que les autres, prolonger brillamment sa carrière : il s'agit de Robert Pattinson, qui jouait le rôle d'un des élèves de Poudlard, tué par Voldemort lors de l'épisode n°4, Harry Potter et la Coupe de Feu et ce, malgré l'intervention de Harry Potter venu à son secours. On sait, depuis, le grand acteur qu'il est devenu. 

Mon jugement sur ces films

Lecteur passionné de la série des Harry Potter depuis la première heure, je me suis même mis, malgré leur difficulté, à les lire en anglais à partir du tome  7 (HP and the deathly hallows, traduit en français par HP et les reliques de la mort), un ouvrage de plus de 1000 pages, que j’ai dévoré d’une traite, tout en m'aidant cependant du dictionnaire et de nombreuses consultations sur les forums internet.

Aussi bien, à lire les livres qu’à voir les films, on accompagne l’orphelin Harry de l’âge de 11 ans, maltraité par son oncle et sa tante, depuis son entrée à Poudlard, jusqu’à son adolescence, la dernière année étant passée en dehors de l’école des sorciers, en compagnie de ses deux fidèles amis, Hermione et Ron.

Faire un bilan des films m’est difficile car je les ai tous aimés, à divers degrés, regrettant toutefois certaines impasses mais comprenant aussi la nécessité pour les réalisateurs confrontés à la démesure du texte, de pratiquer des coupures indispensables.

Pour ne pas, à mon tour, lasser mon lecteur, je reprendrai ici, les parties principales des trois critiques publiées après avoir vu les films. Je précise que je les ai tous vus mais que je n’ai pas forcément écrit de critiques à chaque fois.

- 2007 : « Je viens de voir Harry Potter et l'Ordre du Phénix. Bien, très bien. Fidèle au livre (le plus volumineux jusqu'à présent de la série). Je trouve que le réalisateur s'en est bien sorti malgré quelques impasses. Les vues aériennes de Poudlard (en particulier celles sous la neige) sont impressionnantes ainsi que l'arrivée sur Londres (plusieurs scènes se passent au ministère de la magie à Londres) en suivant la Tamise, très réussies. Bref, je ne saurais trop vous conseiller, si vous aimez la fantasy, d'aller voir ce film. Un conseil, relisez le livre avant et revoyez aussi les précédents films pour vous remémorer ce qui s'est passé auparavant (le combat avec Voldemort et la mort de Cédric Digory, entre autres, auxquels il est fait constamment référence). »

- 2009 : « Le film "Harry Potter et le prince de sang mêlé" est sorti en France le 15 juillet 2009. Il sort bientôt en DVD. Si vous ne l'avez pas vu, n'hésitez pas à l'acheter ou à le louer et regardez-le en anglais avec ou sans sous-titres. Le film commence à Londres avec l'effondrement (fictif) du Millenium Bridge. Cela rappellera des souvenirs aux élèves qui ont fait, en 2009, le voyage anglais-européen à Londres car nous sommes passés sur ce pont pour aller visiter la Tate Modern. La scène est impressionnante ! Dans le film, Harry a 16 ans et entre en 6ème année à Poudlard. »

- 2010-2011 « Le tournage de Harry Potter et les Reliques de la Mort, adapté du tome final de la série littéraire, est terminé depuis le 12 juin 2010. Le film est sorti dans les salles en deux parties, à huit mois d'écart : la première est sortie le 24 novembre 2010 en France et la seconde est sortie le 13 juillet 20113 en France également. Au Québec, la première partie est sortie dans les salles le 19 novembre 2010 tandis que la deuxième partie a pris l'affiche le 15 juillet 2011. Le producteur David Heyman a expliqué dans une interview vouloir traiter les Reliques de la Mort comme un seul et unique film malgré sa sortie scindée. La deuxième partie a bénéficié d'une sortie en relief numérique. Harry Potter et l’Ordre du Phénix.

« On craint toujours d'être déçu par l'adaptation d'une œuvre dont on est fan (c'est mon cas). J'ai dévoré tous les Harry Potter et n'ai pu attendre la traduction française de "Harry Potter and the Deathly Hallows" pour le lire, muni d'un dictionnaire et en consultant les forums tant le vocabulaire inventé par J.K. Rowling nécessite par moment le recours à des exégèses que l'on ne trouve pas dans les dictionnaires puisqu’il s’agit d’un vocabulaire créé de toute pièce par l’auteur. Je me suis évidemment interrogé, comme tout le monde, sur le sens exact de "deathly hallows" et je n'ai pas été absolument convaincu par le choix qui avait été fait pour le titre français : "Les reliques de la mort", le sens anglais étant proprement intraduisible.  Le film  de David Yates, qui avait déjà réalisé deux précédentes adaptations de Harry Potter : "HP et l'Ordre du Phénix" (2007) et "HP et le Prince de Sang-Mêlé" (2009) est fidèle (autant qu'on puisse l'être!!!) au livre. Daniel Radcliffe (Harry), Rupert Grint (Ron) et Emma Watson (Hermione) ont grandi et mûri. Ils sont devenus maintenant des adolescents. Les évènements qu'ils vivent dans ce dernier (en fait avant-dernier puisque le livre a été découpé en deux films) opus, sont sombres et terrifiants. Dans ce film, ils doivent se mettre en quête des derniers Horcruxes restants (les Horcruxes sont des objets magiques dans lesquels Voldemort, pour se rendre immortel, a réparti des parcelles de son âme) afin de les détruire. Pour cela, les trois amis ont quitté le monde relativement protégé de Poudlard et ils se retrouvent en fuite, livrés à eux-mêmes, fuyant sans cesse les Mangemorts, une sorte de société secrète à la solde de Voldemort qui prend le contrôle du Ministère de la Magie et de Poudlard. Dans une des premières scènes, on voit Voldemort réunir ses affidés dans le manoir des Malfoy et l'on apprend que l'Ordre du Phénix s'apprête à aller chercher Harry dans la maison de Privet Drive, désertée par son oncle et sa tante, pour l'emmener au Terrier, chez les Weasley. Bien qu'Harry ait toutes les raisons de détester son oncle et sa tante qui l'ont maltraité pendant toute son enfance, on est ému par la nostalgie qu'il ressent au moment de quitter une maison où il n'a que de mauvais souvenirs mais qui néanmoins, représente ce qui lui reste de son enfance. De même Hermione, au moment de quitter ses parents moldus (humains) efface d'un coup de baguette magique tous leurs souvenirs et ses propres photos. Une page est définitivement tournée, celle de l'enfance. L'artifice des membres encore en vie de l'Ordre du Phénix venus pour soustraire Harry aux Mangemorts et à Lord Voldemort est très vite éventé et ils sont attaqués lors du transfert, certains (dont Edwige, la magnifique chouette blanche d'Harry) y laisseront la vie.

Mais le pire est à venir. Après l'attaque du Terrier (la maison des Weasley) en plein mariage de leur fils aîné Bill et de Fleur Delacour, Harry, pour protéger ceux qu'il aime, tente de s'enfuir seul mais il est rejoint par ses deux indéfectibles amis, Ron et Hermione. Désormais, ils se retrouvent seuls, en fuite, survivant dans la forêt, cherchant à retrouver les Horcruxes restants et à les détruire, poursuivis par les Mangemorts et victimes de tous les pièges que peuvent leur tendre leurs puissants et implacables ennemis. L'atmosphère du film, comme celle du livre, est terriblement sombre, même si, de temps en temps, certaines scènes cocasses, détendent l'atmosphère. On n’est plus, là, dans le gentil conte pour enfants des débuts (quoique…), nos trois héros, et leurs nombreux amis, sont désormais confrontés au Mal, personnifié par Voldemort et sa clique, qui livrent aux forces du bien une guerre sans merci. On peut toujours imaginer qu'un réalisateur aurait mieux réussi à adapter ce volumineux bouquin de près de 1000 pages, mais j'en doute. En résumé, plus qu'honorable et convaincante adaptation de "Harry Potter et les Reliques de la Mort" dont on ressort avec l'envie de re-relire les bouquins... A la fin de la 2ème partie, on reste sonné. Difficile de faire une croix sur des héros qui vous ont accompagnés, si l’on tient compte des livres et des films, pendant plus d’une décennie, difficile de leur dire adieu en sachant qu’on ne les reverra plus en espérant que le monde du cinéma ne les oubliera pas et qu’ils parviendront à rebondir sans trop de casse. » 

     

jeudi 13 mars 2014

DE GRANDES ESPERANCES (Téléfilm GB, 2011)


De grandes espérances de Brian Kirk (2011). Téléfilm britannique, adapté du classique Great expectations de Charles Dickens. Scénario de Sarah Phelps. Avec Oscar Kennedy (Pip enfant), Douglas Booth (Pïp adulte), Gillian Anderson (Miss Havisham).

Le réalisateur de ce téléfilm est aussi le réalisateur de My boy Jack, le bouleversant biopic sur John 'Jack' Kipling, le fils de Rudyard Kipling, mort à 18 ans lors de la terrible bataille de Loos pendant la guerre de 14. Dans ce film, le rôle de Jack est joué par Daniel Radcliffe. 

Synopsis

A la différence du film du même nom d'Alfonso Cuaron, dont j'ai déjà parlé ici, cette adaptation est parfaitement fidèle au roman de Dickens et se déroule, comme lui, dans la 1ère partie du XIXe siècle. Les Grandes Espérances ou De grandes espérances (en anglais Great Expectations) a été le treizième roman de Charles Dickens (1812-1870), le deuxième, après David Copperfield, à être raconté entièrement à la première personne par le protagoniste. Le sujet principal en est la vie et les aventures d'un jeune orphelin, Philip Pirrip, dit Pip, élevé dans les landes du Kent, jusqu'à sa maturité. D'abord publié en feuilleton de décembre 1860 à août 1861, dans le magazine de Dickens « All the Year Round », il parut ensuite en trois volumes chez Chapman and Hall en octobre 1861.

Comme pour David Copperfield, cette œuvre est en grande partie inspirée de l’enfance difficile de l’auteur qui avait connu la misère.

Le héros de Great Expectations est un orphelin, recueilli par sa sœur, qui ne lui montre aucune tendresse, et son beau-frère forgeron, Joe Gargery, un brave et honnête homme. Un jour, alors que Pip s’est disputé avec sa tutrice, il s’enfuit dans les marais et tombe sur un forçat fugitif. Le forçat est presque nu, sale et affamé et il oblige Pip à aller lui chercher une lime pour se débarrasser de ses fers. Terrorisé, Pip obéit et revient avec la lime mais, touché par le dénuement de l’homme, il lui apporte aussi de la nourriture. Le forçat, Abel Magwitch, est à nouveau arrêté et disparaîtra, du moins pour un temps, de la vie de Pip.

Dans les environs de la forge réside, dans un manoir isolé et en ruine, une femme riche et fantasque, Miss Havisham. La vie de Miss Havisham s’est figée à jamais le jour de son mariage où son promis ne s’est pas présenté. Depuis ce jour, elle vit en recluse, hantant le manoir délabré où la table prévue pour le mariage croule sous la poussière et les toiles d’araignée, vêtue de sa robe de mariée crasseuse qui tombe en lambeaux, et refusant que quoique ce soit ne change dans le manoir. Cependant, elle a adopté une enfant, Estella, qu’elle élève comme sa fille et qui, malgré l’environnement macabre qui l’entoure, semble mener une vie quasi-normale. C’est pour elle, que Miss Havisham demande aux parents adoptifs de Pip, de lui « louer » le jeune garçon. Bien entendu, un seul regard sur Estella suffit à Pip pour tomber amoureux de la jeune fille.  

Au contact d’Estella et de Miss Havisham, Pip imagine pour lui un autre avenir que celui de devenir forgeron. Mais un jour, sans raison apparente, Miss Havisham se lasse de sa présence et le renvoie. Pip, désespéré, revient à la forge et se fait une raison, apprenant le métier de forgeron. Plusieurs  années passent jusqu’à la visite d’un notaire qui lui annonce qu’un bienfaiteur souhaite financer son éducation à condition qu’il parte sur le champ pour Londres et ne cherche pas à connaître le nom de son protecteur. Bien entendu, Pip imagine qu’il s’agit de Miss Havisham et que son avenir est d’épouser Estella.

Mais, comme toujours dans les romans de Dickens, la happy end n’arrivera qu’après de longues et sombres péripéties.

Mon opinion

De grandes espérances est peut-être l’une des œuvres de Dickens qui a été la plus adaptée, respectivement 6 fois au cinéma et 8 à la télévision. J’avais déjà vu le film d’Alfonso Cuaron (1998) qui transposait avec hardiesse l’histoire à l’époque contemporaine, la déplaçant aux Etats-Unis,  faisant de Pip (renommé Finn), un enfant de pêcheur sur le golfe du Mexique qui deviendra un grand peintre à New York.

L’adaptation de Brian Kirk est beaucoup plus sage et proche de l’histoire originale. La photographie léchée, les costumes d’époque et la reconstitution des bas-fonds du Londres victorien, nous plongent au cœur de la misère de cette société terriblement inégalitaire que Dickens dénonça sa vie durant. On aura du mal à reconnaître Gillian Anderson, l’ex-agent Scully de la série X-Files, dans le rôle de cette sorcière à demi-folle qu’est devenue Miss Havisham. Par contre, Douglas Booth, dans le rôle de Pip adulte, a toute la grâce du héros romantique partagé entre son ambition effrénée et sa fidélité à ses idéaux d’enfant. On l’imaginerait assez jouer le rôle, aussi ambivalent, de Julien Sorel dans une future adaptation du Rouge et le Noir.


vendredi 8 novembre 2013

GRAVITY d'Alfonso Cuaron (USA-2013)


Film américain de science-fiction réalisé par Alfonso Cuaron, sorti fin octobre 2013.

Synopsis


Lors d'une mission de routine, l'équipage, sorti pour réparer le module spatial, est victime d'un bombardement de débris. Tous sont tués et le module en partie détruit, à part deux astronautes, Matt Kowalski (George Clooney), un commandant aguerri, et le Dr. Ryan Stone (Sandra Bullock), un médecin, dont c'est la première mission dans l'espace. Arrachés au module, ils dérivent dans l'espace, tentant de rallier la station spatiale internationale (ISS). Mais elle aussi a subi de graves avaries et a été évacuée. Sur les deux modules de secours, un seul est encore en état. Matt se sacrifiera pour que sa collègue survive et revienne sur terre. 

Mon opinion sur ce film 


M'étant, d'une part, fié aux bonnes critiques que j'avais lues sur ce film dont certaines (et non des moindres !) n'hésitent pas à le comparer à 2001, l'odyssée de l'espace ou Avatar, j'ai été extrêmement déçu par ce que j'ai vu. J'ai été d'autant plus déçu que j'avais beaucoup aimé l'un des précédents films d'Alfonso Cuaron, De grandes espérances. Il faut dire que depuis ce film, qui remonte à plus de 15 ans, le réalisateur ne s'est pas illustré par des chef-d'oeuvre, sa seule gloire ayant été la réalisation formatée de l'un des épisodes d'Harry Potter (Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (2004), qui n'est ni le pire ni le meilleur de la sage du jeune sorcier.  

Pour en revenir aux critiques laudatives, elles sont la majorité. Des Cahiers du Cinéma (« Le grand spectacle renoue ici avec des notions primitives de distance et de proximité, de coupe impossible et de plénitude du temps, qui ont toujours constitué le substrat du « réalisme » de l’expression cinématographique ») à  Première (« La 3D a rarement été aussi justifiée et Cuarón en repousse les limites avec une virtuosité technique d'autant plus efficace qu'elle se fait totalement oublier »), en passant par Le Journal du Dimanche ( « Houston, on a un chef d'œuvre. Préparez-vous à une expérience sensorielle inédite »), ou encore Ecran Large (« Un film unique dans l’Histoire du cinéma. Du jamais vu à voir impérativement sur un très, très grand écran. L’expérience sensorielle la plus aboutie jamais filmée. A la sortie, on envie déjà tous ceux qui vont la vivre pour la première fois »), elles sont toutes élogieusesIl faut beaucoup chercher pour en trouver quelques-unes de négatives. 

- « Alfonso Cuarón (...) n'atteint ni la perfection géométrique, l'hermétisme sublime de "2001 : l'Odyssée de l'espace", de Stanley Kubrick, ni le spiritualisme, la lancinante métaphysique de "Solaris", d'Andrei Tarkovski. Rapporté à ces deux références, le scénario de "Gravity" est minuscule. » (Télérama)

Quant à Charlie Hebdo, il est le seul à traduire en partie, ce que j'ai ressenti en voyant ce film  :

-  « Qu'on ose invoquer "2001" ou encore "Avatar" pour évoquer cet honnête survival, sorte de croisement entre « Mission to mars » de De Palma (...) et « The Descent », produit, sinon de la consternation, en tout cas de la stupéfaction. »

Je rejoins même entièrement cette deuxième opinion. Certes, on en a plein les yeux grâce à la 3D (on se demande d'ailleurs ce que peut donner un tel film en 2D !?) : c'est même pratiquement à mon sens sa seule justification car le scénario est inexistant, les dialogues indigents, quant au jeu des acteurs, Sandra Bullock est aussi expressive que C3PO, l'androïde protocolaire de Star Wars, en beaucoup moins drôle. Car le film souffre en outre d'un manque total de l'humour ou de la distanciation qui permettent d'endurer certains scenarii un peu pesants. Enfin, le film (qui en réalité ne dure qu'1.30 H) m'a semblé durer une éternité. Car, dans les deux premiers tiers, il ne se passe rien. On flotte gentiment dans l'espace en écoutant les plaisanteries débiles que fait Matt, le chef de la mission, en laissant se débrouiller comme elle peut le Dr. Ryan avec la mécanique. D'autant plus que ce n'est pas son métier puisqu'on nous dit qu'elle est médecin (et non mécanicien) ! Heureusement que tout s'accélère dans la dernière partie, après que les astronautes aient été bombardés par des débris d'un satellite russe. Il s'agit alors de survivre à l'espace. Mais ce n'est pas pour autant que l'on ressent de l'empathie pour le personnage de Ryan qui manque sérieusement de charisme.

Quant au réalisme, que certains critiques ont cru voir dans ce film, je regrette d'avoir à dire que je ne suis pas de leur avis : comment, en effet, peut-on seulement imaginer confier une telle mission (même s'il s'agit d'une mission de routine) à une spationaute débutante dont l'état psychologique laisse à désirer (elle vient de perdre sa fille unique de 3 ans dans un accident). Autre invraisemblance de taille : lorsque le Dr. Stone arrive sur terre et se débarrasse de son scaphandre, elle nous apparaît aussi fraîche qu'une rose, sans la moindre échymose, alors qu'elle vient de passer plusieurs heures à être projetée par des forces de  plusieurs g, écrasée contre des obstacles en métal, qu'elle a failli être gelée dans son scaphandre, puis grillée lors de la rentrée dans l'atmosphère et enfin noyée lors de l'amerrissage... Sans être un grand spécialiste des vols spatiaux, on peut pour le moins avoir un sérieux doute sur la vraisamblance de cette scène ! 

Certaines critiques citées comparent sans rire ce film à "Avatar", à "Solaris" ou même à "2001, l'Odyssée de l'espace". C'est oublier que ces films (même l'hermétique "Solaris") ont une autre dimension philosophique que celui-ci n'a pas. Avatar, au-delà du message écologique (qui peut n'avoir pas convaincu), est empreint d'une poésie et d'une esthétique insurpassée. Rien à voir non plus avec le troublant "Solaris" qui est un film difficile, abscons, qui en a désarçonné plus d'un et n'a pas convaincu la majorité, mais qui pose des questions passionnantes sur la mémoire, sur le souvenir et sur la folie. Quant au film de Kubrick, c'est un chef d'oeuvre absolu qui restera à jamais inégalé aussi bien par son esthétique que par son propos en forme de labyrinthe. Il n'y a rien de tel dans Gravity. 

Mon classement : 3/5


lundi 16 septembre 2013

DE GRANDES ESPERANCES d'Alfonso Cuaron (USA-1998)


Film américain d'Alfonso Cuaron sorti en 1998 avec Ethan Hawke et Gwyneth Paltrow, dans les rôles principaux. L'histoire, (très) librement adaptée du classique de Charles Dickens, Great expectations, se déroule, de nos jours, aux Etats-Unis.  

Synopsis

L'histoire de Dickens est transposée à notre époque, en Floride. Dans le film, Pip s'appelle Finn (Finnegan). Au lieu d'être le neveu d'un forgeron, il est celui d'un pêcheur. Comme dans Dickens, l'enfant, qui pêche dans le golfe du Mexique, va se trouver confronté avec un forçat en fuite (éblouissant Robert De Niro auquel on pardonnera son cabotinage tant il l'assume dans ce film avec perfection) et, moitié par peur, moitié parce qu'il est bon, il lui viendra en aide en lui apportant médicaments et nourritures. 

Sans qu'il le sache, ce geste transformera sa vie. Car Finn est appelé à une grande carrière. Enfant, il passe son temps à dessiner : il dessine tout ce qu'il voit en y ajoutant une touche de rêve et d'imaginaire.  Il faut d'ailleurs saluer l'illustrateur du film, un artiste italien du nom de Francesco Clemente, pour les œuvres originales qu'il a réalisées. En les voyant, on ne peut s'empêcher de penser à des esquisses de Matisse ou de Picasso, avec, pour la naïveté, une touche du Douanier Rousseau...

Finn a grandi : il est devenu un jeune homme (Ethan Hawke, touchant de naïveté et de timidité) et ses rêves de peinture se sont enfuis. Il s'est résolu à accepter la vie qui s'offre à lui et qui se résume à donner la main à son oncle et devenir pêcheur à son tour. Un jour, il reçoit la visite d'un avocat qui lui offre un billet pour aller exposer dans l'une des galeries les plus en vue de New-York. Qui est le mystérieux mécène ? Finn pense (et nous avec) qu'il ne peut s'agir que de Mrs Dora Dinsmoor, la vieille folle richissime (remarquable prestation d'Anne Bancroft) qu'il allait voir, lorsqu'il était petit garçon, dans son domaine délabré de "Paradiso perdido" ("paradis perdu"). C'est là qu'il avait rencontré Estella, la nièce de la vieille dame, une petite fille perdue et fantasque, dont il était tombé amoureux et qui avait été son premier modèle.

A New-York, il retrouvera Estella, belle, mariée mais malheureuse (Gwyneth Paltrow) qui traîne son mal-être d'un cocktail à un autre. Ils retomberont évidemment immédiatement dans les bras l'un de l'autre. On aurait aimé que ces deux-là soient heureux, mais le temps, la vie, leurs destinées trop différentes et trop complexes, les ont trop éloignés pour qu'ils puissent trouver le bonheur ensemble.

Ils se retrouveront néanmoins, la passion apaisée, dans le domaine en ruine de "Paradiso perdido" qui n'a jamais aussi bien porté son nom pour une fin nostalgique et désabusée.

Mon opinion sur ce film

Ne vous laissez surtout pas décourager par l'affiche (reprise sur la jaquette du DVD), qui est littéralement affreuse et ne donne pas envie de glisser le DVD dans le lecteur. Ce serait passer à côté d'une véritable pépite. 

Alfonso Cuaron est un réalisateur mexicain qui n'est pas très connu en France malgré une importante filmographie. Avant de voir ce film, je ne connaissais de lui que Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban -  qu'il a réalisé et qui est loin d'être le meilleur de la série. Je savais aussi qu'il avait produit le sulfureux et éprouvant Labyrinthe de Pan de son ami Guillermo del Toro.

De grandes espérances est un film baroque, tendre, sensible, comme une peinture impressionniste qui se serait égarée du côté des surréalistes. Nous sommes évidemment très loin du roman de Dickens mais il se dégage néanmoins de cette adaptation le même sentiment doux-amer d'inachevé, de ratage, d'amertume.

Beau cependant, bien filmé, remarquablement joué. Et l'on n'oubliera pas de sitôt les œœuvres naïves décalées et magiques de Francesco Clemente...

Pour une adaptation plus traditionnelle du roman de Dickens, vous pouvez voir : De grandes espérances de Brian Kirk (2011)

Si vous avez aimé ce film, je vous recommande aussi :