De grandes espérances de
Brian Kirk (2011). Téléfilm britannique, adapté du classique Great expectations de Charles Dickens. Scénario de Sarah Phelps. Avec Oscar
Kennedy (Pip enfant), Douglas Booth (Pïp adulte), Gillian Anderson (Miss Havisham).
Le réalisateur de ce téléfilm est aussi le réalisateur de My boy Jack, le bouleversant biopic sur John 'Jack' Kipling, le fils de Rudyard Kipling, mort à 18 ans lors de la terrible bataille de Loos pendant la guerre de 14. Dans ce film, le rôle de Jack est joué par Daniel Radcliffe.
Synopsis
A la différence du film du même
nom d'Alfonso Cuaron, dont j'ai déjà parlé ici, cette adaptation est parfaitement
fidèle au roman de Dickens et se déroule, comme lui, dans la 1ère
partie du XIXe siècle. Les Grandes
Espérances ou De grandes espérances
(en anglais Great Expectations) a été
le treizième roman de Charles Dickens (1812-1870), le deuxième, après David Copperfield, à être raconté
entièrement à la première personne par le protagoniste. Le sujet principal en
est la vie et les aventures d'un jeune orphelin, Philip Pirrip, dit Pip, élevé
dans les landes du Kent, jusqu'à sa maturité. D'abord publié en feuilleton de
décembre 1860 à août 1861, dans le magazine de Dickens « All the Year
Round », il parut ensuite en trois volumes chez Chapman and Hall en octobre
1861.
Comme pour David Copperfield, cette œuvre est en grande partie inspirée de
l’enfance difficile de l’auteur qui avait connu la misère.
Le héros de Great Expectations est un orphelin, recueilli par sa sœur, qui ne
lui montre aucune tendresse, et son beau-frère forgeron, Joe Gargery, un brave
et honnête homme. Un jour, alors que Pip s’est disputé avec sa tutrice, il
s’enfuit dans les marais et tombe sur un forçat fugitif. Le forçat est presque
nu, sale et affamé et il oblige Pip à aller lui chercher une lime pour se
débarrasser de ses fers. Terrorisé, Pip obéit et revient avec la lime mais,
touché par le dénuement de l’homme, il lui apporte aussi de la nourriture. Le
forçat, Abel Magwitch, est à nouveau arrêté et disparaîtra, du moins pour un
temps, de la vie de Pip.
Dans les environs de la forge
réside, dans un manoir isolé et en ruine, une femme riche et fantasque, Miss
Havisham. La vie de Miss Havisham s’est figée à jamais le jour de son mariage
où son promis ne s’est pas présenté. Depuis ce jour, elle vit en recluse, hantant
le manoir délabré où la table prévue pour le mariage croule sous la poussière
et les toiles d’araignée, vêtue de sa robe de mariée crasseuse qui tombe en
lambeaux, et refusant que quoique ce soit ne change dans le manoir. Cependant,
elle a adopté une enfant, Estella, qu’elle élève comme sa fille et qui, malgré
l’environnement macabre qui l’entoure, semble mener une vie quasi-normale.
C’est pour elle, que Miss Havisham demande aux parents adoptifs de Pip, de lui
« louer » le jeune garçon. Bien entendu, un seul regard sur Estella suffit
à Pip pour tomber amoureux de la jeune fille.
Au contact d’Estella et de Miss
Havisham, Pip imagine pour lui un autre avenir que celui de devenir forgeron.
Mais un jour, sans raison apparente, Miss Havisham se lasse de sa présence et
le renvoie. Pip, désespéré, revient à la forge et se fait une raison, apprenant
le métier de forgeron. Plusieurs années
passent jusqu’à la visite d’un notaire qui lui annonce qu’un bienfaiteur
souhaite financer son éducation à condition qu’il parte sur le champ pour
Londres et ne cherche pas à connaître le nom de son protecteur. Bien entendu,
Pip imagine qu’il s’agit de Miss Havisham et que son avenir est d’épouser
Estella.
Mais, comme toujours dans les
romans de Dickens, la happy end n’arrivera qu’après de longues et sombres
péripéties.
Mon opinion
De grandes espérances est peut-être l’une des œuvres de Dickens qui
a été la plus adaptée, respectivement 6 fois au cinéma et 8 à la télévision.
J’avais déjà vu le film d’Alfonso Cuaron (1998) qui transposait avec hardiesse l’histoire
à l’époque contemporaine, la déplaçant aux Etats-Unis, faisant de Pip (renommé Finn), un enfant de
pêcheur sur le golfe du Mexique qui deviendra un grand peintre à New York.
L’adaptation de Brian Kirk est
beaucoup plus sage et proche de l’histoire originale. La photographie léchée,
les costumes d’époque et la reconstitution des bas-fonds du Londres victorien, nous
plongent au cœur de la misère de cette société terriblement inégalitaire que
Dickens dénonça sa vie durant. On aura du mal à reconnaître Gillian Anderson, l’ex-agent
Scully de la série X-Files, dans le rôle de cette sorcière à demi-folle qu’est
devenue Miss Havisham. Par contre, Douglas Booth, dans le rôle de Pip adulte, a
toute la grâce du héros romantique partagé entre son ambition effrénée et sa fidélité
à ses idéaux d’enfant. On l’imaginerait assez jouer le rôle, aussi ambivalent,
de Julien Sorel dans une future adaptation du Rouge et le Noir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.