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mardi 28 novembre 2023

RED JOAN film historique' et 'despionnage de Trevor NUNN (GB - 2018)

 


Red Joan (Titre français : Le projet secret de Cambridge) est un film d'espionnage britannique réalisé par Trevor Nunn, sorti en 2018. Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de Jennie Rooney, qui s'inspire ici de la vie de Melita Norwood (Joan Smith Stanley dans le film), qui travaillait sur le projet de bombe atomique pendant la guerre. L'affaire est aussi connue sous le nom de Les cinq de Cambridge. A la surprise de ses proches, son rôle d’espionne ne fut révélé qu’en 1999, alors qu’elle avait 87 ans. Joan est alors incarnée par Judi Dench.   

Résumé

Joan Smith (Sophie Cookson) étudie la physique à l'université de Cambridge. Elle se lie avec les socialistes et la politique radicale grâce à ses amis juifs, réfugiés d’Allemagne, Sonya et Leo Galich (Tereza Srbova et Tom Hughes). Dès leur première rencontre, Joan tombe amoureuse de Leo.

Brillante étudiante, elle est recrutée pour travailler aux côtés de physiciens nucléaires pour un projet secret qui porte le nom de code « Tube Alloys ». En réalité, il s’agit de collaborer, pour les savants britanniques, au projet américain Manhattan qui consiste à mettre au point la bombe atomique. Jouant de ses sentiments, Leo l’approche pour qu’elle lui communique des informations classifiées pour les Soviétiques. Dans un premier temps, elle refuse et met fin à sa relation avec lui. En 1945, scandalisée par les bombardements atomiques des villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki, elle cède et communique aux Galich des renseignements concernant le programme nucléaire britannique…

Mon opinion

Je n’aurais sans doute pas regardé ce film qui rappelle beaucoup la série Manhattan, dont j’ai parlé ici, à la différence qu’il se passe en Grande-Bretagne et on aux Etats-Unis, si je n’avais pas vu au générique le nom de la grande actrice britannique Judi Dench. Le film révèle une partie de l’histoire de la mise au point de la bombe H que j’ignorais jusqu’alors. Il a l’avantage de nous plonger dans le monde de la recherche et des savants qui travaillent à Cambridge, avec des décors et des costumes parfaitement reconstitués, pendant la 2ème guerre Mondiale. La jeune Joan (incarnée par Sophie Cookson), entraînée dans l’espionnage par amour et par naïveté, plus que par conviction politique, est magnifique.

dimanche 1 mai 2022

BELFAST Film de Kenneth BRANAGH (GB - 2021)

 


Belfast est un film autobiographique réalisé par Kenneth Branagh, sorti en 2021.

Résumé

Le film se place dans le Belfast des années 60, au début de la guerre civile entre les Catholiques et les Protestants, qui va contraindre les parents de Buddy, 9 ans (Jude Hill), à l’exil en Angleterre où son père travaille sur des chantiers. Au début, Buddy vit une enfance harmonieuse entre ses parents, Pa (Jamie Dornan) et Ma (Caitriona Balfe), Will, son grand-frère d’une 15e d’années, ses grands-parents, Granny (Judi Dench) et Pop (Ciaran Hinds), ses copains… Jusqu’à ce que les choses tournent mal après que des extrémistes protestants, menés par Billy Clanton (Colin Morgan), s’attaquent aux maisons et pillent les magasins des Catholiques, déclenchant l’arrivée de l’armée britannique. L’univers du petit Buddy bascule lorsque ses parents décident de quitter Belfast pour Londres. Les adieux sont d’autant plus déchirants que le grand-père vient de mourir et que Granny doit rester seule.

Mon opinion

Certes, le film est un peu trop léché et confine par moments à l’exercice de style avec une mise en scène un peu voyante et pas assez naturelle. Mais il est racheté par le jeu lumineux du jeune Jude Hill, bien entouré par une cohorte d’excellents acteurs : Jamie Dornan, ici dans un registre bien différent de la saga Cinquante nuances de Gray, dans lequel on l’avait découvert en 2015, l’épatante Caitriona Balfe, la toujours fabuleuse Judi Dench, mais aussi une révélation Ciaran Hinds dans le rôle du grand-père philosophe à l’humour décapant. On aura aussi du mal à reconnaître, dans un rôle diamétralement différent de celui du gentil Merlin, Colin Morgan en activiste enragé.

Parmi les récompenses obtenues :

  • ·         Festival international du film de Toronto 2021 : Prix du Public
  • ·         San Diego International Film Festival 2021 : Prix du Public (Audience Award Gala)
  • ·         Golden Globes 2022 : Golden Globe du meilleur scénario pour Kenneth Branagh
  • ·         BAFA 2022 : BAFA du meilleur film britannique
  • ·         Oscars 2022 : Meilleur scénario original
  • ·         Ainsi que plusieurs récompenses méritées pour la magnifique prestation du jeune Jude Hill.  

lundi 19 février 2018

MY WEEK WITH MARILYN de Simon Curtis (GB/USA 2011)



My Week with Marilyn est un film dramatique britannico-américain réalisé par Simon Curtis (David Copperfield, La femme au tableau), sorti en 2011. Le film est une adaptation du livre autobiographique de Colin Clark, « Le prince, la danseuse et moi ».

Résumé

L’action se passe à Londres en 1956. Marilyn Monroe (Michelle Williams) vient pour la première fois dans la capitale britannique tourner une comédie légère, Le prince et la danseuse, sous la direction du grand acteur de théâtre Laurence Olivier (Kenneth Branagh), qui se lance dans la mise en scène.

Colin Clark (Eddie Redmayne), fils d’une famille d’aristocrates, passionné de cinéma, se fait embaucher par lui comme troisième assistant de plateau. Les circonstances font que, pendant une semaine, il va devenir le confident et l’ami intime de celle que tous considèrent comme une star internationale inaccessible et insupportable. Lors de cette semaine, il se créera entre eux une extraordinaire complicité faite de tendresse et de confiance.

Mon opinion sur ce film

J’ai beaucoup aimé ce film tout en délicatesse où deux êtres que rien n’aurait dû rapprocher partagent des moments de tendre intimité dans leurs solitudes respectives, s'apportant consolation et amitié. 

J’ai cependant une réserve à faire sur le choix de l'actrice. Michelle Williams était-elle la mieux placée pour jouer le rôle de Marilyn ? J’avais eu la même réserve avec Dale DeHaan pour incarner James Dean dans le film Life

Tout le monde n’a pas la maîtrise d’Helen Mirren pour se couler de manière aussi mimétique dans la peau de la reine Elizabeth II (The Queen de Stephen Frears) ou la prestance de Gary Oldman pour nous faire presque oublier qu'il ne ressemble pas à Churchill dans Les heures sombres de Joe Wright

Le défi est encore plus inaccessible avec des monstres sacrés comme Marilyn Monroe ou James Dean. Je ne dis pas qu’une autre actrice que Michelle Williams (saluée par un Golden Globe), aurait été plus crédible. Malgré tous ses efforts, il lui manque ce je ne sais quoi qui rendait Marilyn aussi exceptionnellement attachante. Eddie Redmayne, qui nous a déjà montré qu'il était un remarquable acteur  dans le rôle de Stephen Hawking (Une merveilleuse histoire du temps), est par contre parfait dans le rôle de Colin Clarke, mais Kenneth Branagh m'a considérablement déçu. Quant à la grande Judi Dench, on ne peut que s'incliner devant son talent. Quel que soit le rôle qu'elle incarne, elle est toujours juste. Le film est malgré tout une jolie réussite.      

Voir aussi : 

dimanche 9 octobre 2016

MISS PEREGRINE ET LES ENFANTS PARTICULIERS de Tim BURTON (USA-GB, 2016)


Miss Peregrine et les Enfants particuliers (Miss Peregrine's Home for Peculiar Children) est un film américano-belgo-britannique réalisé par Tim Burton, sorti en 2016. Le film est l'adaptation cinématographique du roman Miss Peregrine et les Enfants particuliers de Ransom Riggs, publié en 2011. La 20th Century Fox acquiert très rapidement les droits, en mai 2011. Un partenariat avec la société Chernin Entertainment est ensuite signé pour la production. En novembre 2011, Deadline.com rapporte que Tim Burton est en négociations pour réaliser le film. En décembre 2011, Jane Goldman est engagée pour écrire le scénario, alors que Tim Burton n'est pas encore confirmé comme réalisateur. En juillet 2014, Eva Green est annoncée pour jouer le rôle de Miss Peregrine. En septembre 2014, Asa Butterfield a passé avec succès les auditions mais n'a pas encore officiellement décroché le rôle. En novembre 2014, Ella Purnell obtient un rôle et Asa Butterfield est confirmé. Le 6 février 2015, Samuel L. Jackson rejoint la distribution dans le rôle de Mr. Barron. La distribution se complète ensuite avec les arrivées de Terence Stamp, Chris O'Dowd, Rupert Everett, Kim Dickens et Judi Dench en mars 2015.

Synopsis

Jacob « Jake » Portman (Asa Butterfield) est un adolescent ordinaire de 16 ans vivant en Floride en 2016. Lorsque son grand-père Abe (Terence Stamp), auquel il est très attaché, décède, il est le seul à trouver les circonstances de son décès mystérieuses.

Après le décès de son grand-père, Jake fait des cauchemars qui poussent ses parents à lui faire consulter une psychologue. Il lui raconte que, parmi les histoires que lui racontait son grand-père, revenait constamment celle d’un mystérieux orphelinat situé sur une île du Pays de Galles, et des enfants aux dons surnaturels qui y vivaient, protégés par une jeune femme du nom de Miss Peregrine.
Pour l’aider à faire son deuil, la psychologue conseille aux parents de Jake de l’emmener quelques jours sur cette île pour qu’il constate par lui-même que les histoires de son grand-père étaient une pure invention.

Jake et son père se rendent alors sur l’île de Cairnholm. A leur arrivée, Jake trouve l’orphelinat inhabité et en ruine. Les gens du village lui apprennent qu’il est dans cet état depuis qu’il a été bombardé en 1943 par l’aviation allemande et que tous ses occupants ont péri.

Mais, alors qu’il se promène seul, Jake rencontre des enfants qui le font traverser le miroir et lui révèlent que l’orphelinat existe toujours dans une boucle temporelle. Jake fait ensuite la connaissance de l’étrange Miss Peregrine (Eva Green) qui veille sur ses non-moins étranges pensionnaires : Ce sont tous « les « enfants particuliers » doués de dons surnaturels :

-          - Emma, qui est plus légère que l’air (Ella Purnell)
-          - Millart (Cameron King), un petit garçon qui reste invisible à moins qu’il ne soit habillé
-          - Bronwyn (Pixie Davies), une frêle fillette à la force herculéenne
-          - Fiona (Giorgia Pemberton) qui accélère la croissance des plantes
-          - Olive (Lauren McCrostie), qui met le feu à ce qu’elle touche
-          - Horace (Hayden Keeler-Stone) qui fait des rêves prophétiques et peut les projeter sur un écran de cinéma
-         -  Hugh (Milo Parker) qui héberge des abeilles dans le corps
-          - Claire (Raffiella Chapman), une adorable fillette qui dissimuke une bouche à l'arrière de sa tête
-         -  Les jumeaux masqués dont le regard pétrifie ceux vers qui il est dirigé
-         -  Victor (Louis Davison) qui vit tout en étant mort
      - Enoch (Finley MacMilan) qui donne (ou redonne) vie à n’importe quelle créature

Mon opinion sur ce film

Je ne suis pas un grand fan de Tim Burton qui nous a trop habitué à de granguignolesques pitreries et dont j’ai détesté la plupart des films (à part l'émouvant Edward aux mains d’argent, ou les poétiques Noces funèbres). Si je suis allé voir celui-là, c’est en raison d’une distribution prometteuse (en particulier Asa Butterfield, que j’adore et suis depuis Le garçon au pyjama rayé et le très beau Hugo Cabret, sans oublier son extraordinaire prestation d'un jeune autiste dans Le monde de Nathan). 

Un film à la fois élégant, poétique, dérangeant, à mon avis un excellent film fantastique, peut être même le meilleur qu'a jamais réalisé Tim Burton.         

vendredi 31 octobre 2014

Natascha McELHONE (Actrice britannique)



Natascha McElhone est une actrice britannique née le 14 décembre 1969. 

Biographie

Elle est née à Hampstead dans la proche banlieue de Londres et a été élevée à Brighton par des parents journalistes. Elle est la seule fille parmi plusieurs frères.

Dès l'âge de 12 ans, elle a pris des leçons de danse irlandaise. Elle a fréquenté l'école St. Mary's Hall pour filles à Brighton, dans l'East Sussex, de 1982 à 1986. Elle a aussi suivi les cours de théâtre à la London Academy of Music and Dramatic Art et en est sortie diplômée en 1993. Elle a joué dans plusieurs pièces classiques,  Richard III, The Count of Monte Cristo, etc. L’un de ses rôles les plus marquants a été dans Midsummer Night's Dream à l'Open Air Theatre.

Elle réside dans les environs de Londres. Elle était mariée à un médecin plasticien, spécialisé dans la reconstruction après accidents, qui est décédé le 21 mai 2008 d’un accident cardiaque fulgurant. Ils étaient mariés depuis 10 ans et ont deux enfants, Theo et Otis. Elle était enceinte de leur troisième enfant, lors du décès de son mari.

Carrière à la télévision

Elle est apparue à la télévision britannique dans un épisode de 1991 de Bergerac. Trois ans plus tard, elle joua le rôle d’un officier de l'armée dans A Breed of Heroes, une production de la BBC, non disponible en France. Elle obtint aussi des rôles secondaires dans  la série Absolutely Fabulous (1992 et 1994), Cadfael (1994). Depuis 2007, elle a un rôle régulier, celui de Karen Van der Beek, ex l'ex-petite amie de Hank Mooddans, dans la série Californication, la série qui a permis à David Duchovny de rebondir après l'arrêt de X-Files où il interprétait l'un des deux co-héros, Mulder.

 Carrière au cinéma

 Ses premiers débuts au cinéma remontent à 1996 où elle joue le rôle de Françoise Gilot, aux côtés d’Anthony Hopkins qui, lui, interprète Picasso. Sa carrière cinématographique est alors lancée (The Truman Show (1998), City of Ghosts (2002) et Feu de glace (Killing Me Softly) (2002).

 Je l’ai personnellement découverte dans Solaris, de Steven Soderbergh (2003), dans le rôle de Rheya au côté de George Cloney  et surtout dans celui d’Olga dans le splendide film de Charles Dance, Ladies in lavender (Les dames de Cornouailles) (2006), aux côtés de Daniel Brühl, Maggie Smith et Judi Dench.


C’est une actrice fine, délicate et élégante qui m’a fait penser, lorsque je l’ai vue pour la première fois dans le rôle de Rheya, à Anouk Aimée.

dimanche 28 septembre 2014

SHAKESPEARE IN LOVE de John Madden (USA-GB 1998)


Shakespeare in Love est une réalisation américano-britannique de John Madden (1998).
Le film s’inspire assez librement des débuts de la carrière de William Shakespeare (Joseph Fiennes, frère cadet du comédien Ralph Fiennes).

Synopsis

Le film commence pendant l'été 1593 à Londres. Shakespeare a alors 29 ans. Il n’a encore écrit aucune des 37 pièces qui feront de lui l’un des auteurs de théâtre les plus prolifiques et les plus célèbres du monde. Il a déjà publié ses « Sonnets » mais cela ne nourrit pas son homme. A l’époque (comme d’ailleurs à la nôtre !) seul le théâtre rapporte. Sur ce plan, il est en compétition avec Christopher Marlowe (interprété par Rupert Everett), qui a le même âge que lui. Au début du film, Shakespeare n’a écrit, de la pièce qu’il a vendue à son commanditaire, Mr Henslowe, lui-même au bord de la faillite, que le titre : « Roméo et Ethel, la fille du pirate ». Totalement en panne d’inspiration, il va découvrir sa muse en Lady Viola de Lesseps (Gwyneth Paltrow), une jeune femme de la noblesse, qui l’admire pour ses « Sonnets », et rêve de le rencontrer et de devenir actrice. Mais, à l'époque de Shakespeare, l’Angleterre est sous le règne d’Elizabeth 1ère, et on vit encore sous la dictature des puritains qui considèrent le théâtre comme un lieu de perdition. Celui-ci est formellement interdit aux femmes et leurs rôles sont joués par des hommes. Seule la reine (impressionnante Judi Dench), qui peine à asseoir son pouvoir, aime le théâtre et le soutient. Mais elle a suffisamment de problèmes avec les ennemis du trône pour ne pas les affronter directement. C’est cependant cet interdit, qui pouvait, à l’époque, vous conduire directement à l'échafaud, que tente de braver Lady Viola en décidant, par amour pour le théâtre et pour William, de se déguiser en homme et de jouer le rôle de Roméo. William découvre la supercherie et la véritable identité de son « jeune premier » et il en tombe follement amoureux. Malheureusement, la jeune femme est promise à un autre homme, Lord Wessex (Colin Firth). Cet amour impossible inspirera deux de ses plus grandes œuvres au jeune dramaturge : « Roméo et Juliette » puis « La Nuit des rois ».

Ma critique

Shakespeare in love eut à sa sortie un grand succès public, obtenant une note de 8/10 sur le site internet de Rotten Tomatoes, et il fut acclamé la critique internationale. Les critiques français de cinéma furent plus réservés en raison de la trop grande liberté que le réalisateur aurait prise avec la vie de Shakespeare (pour autant qu’on la connaisse, puisque certains historiens ont mis en doute l’existence même du célébrissime auteur anglais !) On reconnaît bien là, hélas, l'outrecuidance française qui nous est tant reprochée à l'étranger. Personnellement, je me suis régalé avec ce film qui nous présente un Shakespeare jeune et sans tabou, heureux de croquer la vie à pleines dents, plutôt qu'un Shakespeare compassé et vieillissant dans une reconstitution historique fidèle mais poussiéreuse. Dans le cas de Shakespeare, sur lequel on sait si peu, surtout dans ses années de jeunesse qui sont celles que le réalisateur a choisi de traiter, le pédantisme n'en est que plus indigeste!  L'intérêt du film réside aussi dans le fait que l'on nous montre le théâtre élisabéthain tel qu'il était à l'époque : à savoir plus près de la grosse farce et du cirque que de ce qu'évoque de nos jours le mot  "théâtre". Le théâtre de l'époque était fait pour le peuple et non pour les nobles ou les lettrés et  les pièces se jouaient dans des lieux qui évoquent plus pour nous  des arènes à ciel ouvert que des théâtres fermés. Le type de théâtre que nous connaissons ne vit réellement le jour que deux siècles plus tard. Si le film prend des libertés avec la "vérité historique" (encore faudrait-il qu'elle soit connue !) il n'en prend pas avec la reconstitution  des théâtres dans lesquels Shakespeare jouait à l'époque (le Globe, qui a été reconstruit en 1996 sur les plans du XVIe et à peu de distance du théâtre originel, le Rose ou le Swann Theatre) ou avec les mœurs élisabéthaines. Ainsi, on peut avoir grâce à ce film une idée de ce qu'était le véritable théâtre de Shakespeare. 

Le film a reçu de nombreuses récompenses internationales. Il a raflé en 1999, pas moins de 7 Oscars dont celui du meilleur film et c’est, à mon avis, entièrement mérité, n’en déplaise aux critiques qui l’ont reçu en faisant la fine bouche.   

vendredi 31 janvier 2014

PHILOMENA de Stephen Frears (GB-2013)


Philomena est un drame britannico-américano-français produit, coécrit et interprété par Steve Coogan et réalisé par Stephen Frears et sorti en 2013. Le film est adapté de l'histoire vraie de Philomena Lee, rapportée par le journaliste britannique Martin Sixsmith. Avec Judi Dench dans le rôle de Philomena. 

Synopsis

Philomena, une infirmière à la retraite d'origine irlandaise ayant accouché adolescente dans un couvent s'est vu retirer son petit garçon dont elle n'a plus jamais eu de nouvelles. Elle n'a jamais cessé d'y penser et le jour des 50 ans de la naissance de son fils, en 2002, elle confie pour la première fois son secret à sa fille. Avec un journaliste, Martin Sixsmith, elle part à la recherche de son fils.

Résumé


Le journaliste Martin Sixsmith, employé en tant que porte-parole d’un ministre du gouvernement Blair, vient d’être licencié. A 50 ans, il se retrouve sans aucune perspective professionnelle si ce n’est celle d’écrire un livre sur l'histoire de la Russie. Pendant ce temps, Philomena Lee confie à sa fille que, 50 ans plus tôt, elle avait accouché d'un garçon prénommé Anthony à Roscrea, un couvent tenu par des soeurs irlandaises et que cet enfant lui a été retiré contre sa volonté pour être adopté. 

Quelques jours après, lors d’une réception, la fille de Philomena rencontre Martin et l’approche pour qu’il écrive l’histoire de sa mère. Dans un premier temps, prétextant qu’il est journaliste politique et "ne fait pas dans le social", il l'éconduit. Mais, en parlant de l'affaire avec sa femme et aussi parce qu'il n'a pas d'autre projet, il accepte de rencontrer Philomena.

Lors de leur premier rendez-vous, il est séduit par cette femme simple mais entière, qui, envers et contre tout ce que lui ont fait subir les religieuses, est restée sincèrement croyante. Pressentant que l'histoire cache un lourd secret, il décide d'aider Philomena à retrouver son fils. Leur enquête les amène en Irlande où les religieuses se refusent à leur dire quoique ce soit sur Anthony. Martin est d'autant plus exaspéré par cette attitude qu'il est libre penseur et il décide de poursuivre l'enquête et convainc Philomena de venir avec lui aux Etats-Unis où il pense qu'Anthony a été adopté. Grâce aux fichiers américains de l'immigration, Martin retrouve bien la trace d'Anthony. Celui-ci, devenu Michael après son adoption, a fait une brillante carrière dans la haute administration américaine. Mais il est hélas décédé du sida et qu'il a été enterré en Irlande, dans le cimetière du couvent où il est né. Martin et Philomena, revenus en Irlande, essaient d'obtenir l'aveu que les soeurs se sont livrées pendant des années, sous couvert d'adoption, à un trafic d'enfants. Devant leur intransigeance et leur mauvaise foi, ils décident de révéler le scandale au grand jour. 

Mon opinion sur ce film

Ce film rappelle beaucoup un autre film, The Magdalene Sisters, réalisé par Peter Mullan en 2002. The Magdalene Sisters décrit le destin de jeunes filles enfermées dans de véritables maisons de correction tenues par des institutions religieuses (aussi bien catholiques que protestantes) pour les punir d'avoir "fauté". Elles y étaient soumises à des conditions de vie éprouvantes et étaint exploitées dans des buanderies. Le dernier établissement de ce genre ferma en Angleterre en 1966 mais il fallut attendre 1996 pour que ce soit aussi le cas en Irlande ! Mais là où The Magdalene Sisters adoptait une approche plutôt documentaire, Philomena adopte une démarche plus intimiste, à travers la personne de son héroïne, admirablement incarnée par la grande actrice Judi Dench. 

La mise en scène de Stephen Frears, parfaitement maîtrisée, souligne encore davantage l'émotion qui traverse tout le film. Par certains côtés, nous pensons à certaines scènes de The Queen, autre très grand film du réalisateur et, curieusement aussi, à The Ghost Writer, l'excellent film de Roman Polanski, pour l'atmosphère de secret et de mensonge toujours sous-jacent tout au long des deux heures de projection. 

Un film à ne rater sous aucun prétexte et à voir, "of course", impérativement en VO. Merci à Dasola de m'avoir indiqué ce film.

samedi 21 décembre 2013

Judi DENCH (Actrice britannique)



Judi Dench, de son vrai nom Judith Olivia Dench, est née le 9 décembre 1934 à York. C'est une actrice anglaise de renom qui a, comme Maggie Smith avec qui elle a souvent tourné, une longue et brillante carrière, aussi bien au théâtre, qu’à la télévision (25 rôles) ou au cinéma (une 40e de films dont plusieurs James Bond !)

Elle a reçu de très nombreuses récompenses (un Oscar, deux Golden Globes, un Tony Award, dix BAFTA ainsi que sept Laurence Olivier Awards. Depuis 1988). Elle a été faite Dame commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique. En 1971, elle a épousé l'acteur britannique Michael Williams, qui est mort d'un cancer en 2001. Ils ont tenu ensemble les premiers rôles dans une sitcom britannique, A Fine Romance.

Carrière

 Formée à la Central School of Speech and Drama de Londres, elle a intégré en 1961 la prestigieuse Royal Shakespeare Company, où, pendant deux décennies,  elle a interprété autant de grands rôles classiques que des personnages modernes et comiques. En Grande-Bretagne, elle est considérée comme l'une des plus grandes actrices de théâtre britanniques de l'après-guerre.

Carrière cinématographique

La comédienne fait ses débuts au cinéma en 1964 dans The Third secret, de Charles Crichton. Cantonnée la plupart du temps à des seconds rôles, l'actrice est remarquée en 1986 pour son interprétation dans Chambre avec vue, aux côtés d'une autre grande figure du théâtre britannique, Maggie Smith, qu'elle retrouvera quelques années plus tard dans la comédie dramatique de Franco Zeffirelli, Un thé avec Mussolini ainsi que dans Ladies in lavender (les Dames de Cornouailles)

Portant un grand intérêt à la dramaturgie anglaise, elle se tourne naturellement vers les adaptations cinématographiques des pièces de Shakespeare. Elle est logiquement dirigée par l'un des spécialistes du genre, Kenneth Branagh, dans Hamlet et Henry V. Ironie du sort, c'est grâce à un film évoquant la jeunesse du célèbre dramaturge, Shakespeare in Love (de John Madden), dans lequel elle interprète le rôle de la reine Elisabeth 1ère qu'elle remportera l'Oscar de Meilleur second rôle en 1999. Deux ans plus tôt, elle avait remporté le BAFTA de la meilleure actrice pour son interprétation d'une autre reine d'Angleterre, la reine Victoria, dirigée aussi par John Madden dans La Dame de Windsor.

Parallèlement à ces rôles en costume, Judi Dench se plait aussi à changer de registre et apparaît à partir de 1995 dans la série James Bond dans le rôle du patron des services secrets britanniques, "M". Elle se laisse aussi tenter par la science fiction et les films de jeunesse dans Les Chroniques de Riddick, en 2004. Elle joue le rôle d'une espionne ayant livré des secrets sur la bombe atomique aux Russes pendanl la 2ème Guerre mondiale dans le film Red Joan (2018).Bien qu'elle excelle en tout, c'est peut-être un peu trop de diversification pour une telle actrice.  

Désormais connue pour ses personnages de femme âgée à la fois hautaine et malicieuse, Judi Dench enchaîne les tournages. En 2006, elle tient le haut de l'affiche dans Madame Henderson présente de Stephen Frears et Les Dames de Cornouailles, où elle joue le rôle de la sœur de Maggie Smith.

Pour en savoir plus : Wikipedia


INDIAN PALACE de John Madden (GB - 2012)


Indian Palace (Titre original : The Best Exotic Marigold Hotel) est une comédie britannique réalisée par John Madden. Le film est sorti en mars 2012 en Grande-Bretagne et le 9 mai 2012 en France.

Synopsis

Un groupe de retraités britanniques dont la retraite ne suffit pas à vivre décemment en Angleterre est séduit par l'annonce vue sur Internet d'un palace pour personnes âgées situé à Jaïpur en Inde. L'annonce est d'autant plus alléchante que le voyage en avion est offert.

Parmi les futurs résidents :

- Miss Donnelly est jouée par Maggie Smith (inoubliable professeur MacGonagal dans Harry Potter) est une ancienne gouvernante remerciée par la famille à laquelle elle s'est dévouée toute sa vie. Elle doit subir une opération de la hanche mais ses ressources ne lui permettent pas de la faire en Grande-Bretagne. Le médecin Indien qui l'examine lui recommande de se faire opérer en Inde. Malgré ses a priori et son racisme vicéral, elle finit par suivre ses conseils.

- Evelyn Greenslade (Judi Dench) vient de perdre son mari et doit vendre sa maison pour payer ses dettes. Elle refuse d'aller vivre chez ses enfants.

- Les Ainslie (Bill Nighy et Penelope Wilton) ont învesti tout ce qu'ils avaient dans la start-up de leur fille et se rendent compte qu'ils ne pourront payer le loyer de l'appartement qu'ils avaient envisagé pour leur retraite;
- Graham (Tom Wilkinson) est un juge qui n'a pas de problèmes d'argent mais a des raisons personnelles de retourner à Jaïpur.
- Norman (Ronald Pickup) cherche l'âme soeur...

A leur arrivée, le "palace" auquel ils s'attendaient a connu des jours meilleurs... du temps de la colonie britannique. Ils y sont accueillis avec enthousiasme par Sunny (Dev Patel), un jeune indien qui, à part son dynamisme et son entregent, n'a rien à leur offrir que l'ancien hôtel délabré de sa famille. Le choc est rude pour ces Anglais qui n'ont jamais quitté leur île : mode de vie, saleté, misère... Mais, à part l'irrécupérable Jean Ainslie, tous trouveront, dans cette nouvelle vie aux antipodes de celle qu'ils menaient à Londres, une joie de vivre et un accomplissement que n'aurait jamais pu leur apporter leur pays.

Mon opinion

J'attendais avec impatience que ce film soit à l'affiche dans ma bonne ville d'Aubenas. Je l'ai vu en VOST et je me suis régalé. L'annonce que j'en avais vu était prometteuse : un réalisateur, John Madden, dont j'avais déjà beaucoup apprécié Shakespeare in love, et une distribution enthousiasmante (Maggie Smith, Judi Dench, Tom Wilkinson, Dev Patel...) Un film magnifique, réconfortant, réjouissant, qui donne la "patate". Une histoire "so typically british" à voir de préférence en langue originale pour profiter au maximum de toute la subtilité et de l'humour des dialogues.  Des acteurs au top (Maggie Smith, plus anglaise qu'anglaise; Judi Dench, une grande dame; Tom Wilkinson, émouvant; Dev Patel, irrésistible). "A feel good movie" à ne surtout pas rater !

Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :
Voir aussi la suite, Indian Palace suite royale, peut-être encore meilleur que le premier volet. 

lundi 30 septembre 2013

LADIES IN LAVENDER/LES DAMES DE CORNOUAILLES de Charles DANCE (GB- 2004)



"Ladies in lavender" (titre traduit en français par "Les dames de Cornouailles") est un film anglais de Charles Dance (2004), inspiré d'une nouvelle du recueil "Faraway Stories" de l'écrivain anglais William J. Locke.

Synopsis

L'histoire se passe au début de la 2nde Guerre mondiale, dans un village isolé de Cornouailles, juché en haut d'une falaise. Après une tempête, deux soeur célibataires (Judi Dench et Maggie Smith, l'inoubliable professeur Mc Gonagall de Harry Potter), découvrent le corps  d'un jeune homme rejeté sur la grève. Elles le croient mort mais il est inconscient, blessé et épuisé. Elles le recueillent et le soignent chez elles. Comme il ne parle pas un mot d'anglais, elles communiquent avec lui en allemand avant de comprendre qu'il est Polonais.

Après son naufrage, Andrea (Daniel Brühl) est devenu partiellement amnésique. On comprendra plus tard que, persécuté dans son pays, il a fui l'Allemagne nazie et s'est embarqué sur un navire pour se rendre en Amérique. Mais le bateau a coulé et il est le seul rescapé du naufrage.

Un jour, alors qu'il est alité, il entend le son du violon d'un musicien local de passage chez les deux soeurs et, grâce à la musique, certains de ses souvenirs reviennent: Andrea se rappelle alors qu'il était un musicien professionnel et il se met à jouer magistralement.

Olga Daniloff (Natasha McElhone), soeur d'un  musicien internationalement connu, qui s'est retirée dans ce village anglais pour peindre, alors qu'elle croque les paysages aux alentours de la maison des deux soeurs, entend Andrea jouer et reconnaît en lui un artiste de talent.

Elle le convainc de se rendre à Londres pour lui faire rencontrer son frère, un musicien de renom. Andrea se révèle alors être un musicien prodige. Les deux soeurs se sentent trahies car, pour elles, Andrea était leur découverte et l'une d'entre elles, malgré leur différence d'âge, en était tombée amoureuse.

Olga organise pour Andrea un concert sur une grande scène londonienne. Le concert, retransmis par radio dans toute la Grande-Bretagne, est religieusement écouté par les gens du village et les deux soeurs, malgré leurs réticences, ont fait le déplacement pour l'entendre jouer à Londres.

Mon opinion sur ce film


J'ai découvert ce film par le plus grand des hasards. En effet, c'est en recherchant les films dans lesquels avait tourné Natasha McElhone, que j'avais vue dans le film de science-fiction Solaris au côté de George Clooney, que je l'ai vue au générique de ce film. Cette actrice anglaise m'avait fait penser à  Anouk Aimée, que j'adore, pour la distinction et la grâce dont elle fait preuve dans tous ces films. Du coup, j'ai découvert Daniel Brühl que je ne connaissais pas encore mais que, depuis, j'ai eu l'occasion d'apprécier.

Ce film est une pure merveille comme on aimerait en voir plus souvent au cinéma. Belle histoire, filmée avec finesse et intelligence, tendresse et humour. Le film est extrêmement réussi, tant pour son image, superbe (les paysages* sont particulièrement sublimes), que pour le jeu de ses acteurs, particulièrement attachants et excellents (une mention spéciale pour Miriam Margolyes, dans son rôle de forte femme), pour la drôlerie et surtout pour la musique choisie par Nigel Hess à partir de compositions de Mendelssohn, Paganini, Massenet (émouvante Méditation de Thaïs), Debussy, Sarasate et Bach, interprétées par le grand violoniste américain Joshua Bell.  Un régal.


(*) J'apprends, par un correspondant anonyme, que le film aurait été tourné, non en Cornouailles, mais dans le Finistère nord.