L'Enlèvement (Titre
original : Rapito) est un drame historique
italo-franco-allemand co-écrit et réalisé par Marco Bellocchio, sorti en
2024. Le film a été présenté en compétition officielle au festival de Cannes
2023.
Présentation
Le film s'inspire d’une histoire
vraie, qui s’est déroulée à Bologne (Italie) à la fin du XIXe siècle :
celle d'Edgardo Mortara (Enea Sala), un enfant de 6 ans, enlevé à sa
famille juive pour être élevé comme chrétien.
L’affaire se déroule en 1858 à Bologne,
ville du nord de l’Italie, qui fait alors partie des Etats pontificaux et est
dirigée, d’une main de fer, par l’inquisiteur Pier Feletti (Fabrizio Gifuni),
bras armé du pape Pie IX (Paolo Pierobon).
Un soir, alors que le père de
famille est absent, les soldats du pape viennent s’emparer d'Edgardo dont l’inquisiteur
a appris qu’il avait été baptisé chrétien alors qu’il était bébé par une
ancienne femme de chambre des Mortara, car elle le croyait à l’article de la
mort.
Malgré l’opposition de sa
famille, de la communauté juive de Bologne et même, l’affaire ayant été connue
dans le monde entier, d’une mobilisation internationale, Edgardo sera placé,
avec d’autres enfants d’origine juive, dans un pensionnat catholique pour y
être éduqué.
A partir de 1848, plusieurs
mouvements révolutionnaires (Le Risorgimento) menacent le pouvoir absolu du
pape soutenu par les Autrichiens. En 1860, Bologne devient italienne et l’inquisiteur
Pier Feletti est arrêté et jugé pour l'enlèvement du petit Edgardo, mais
finalement acquitté, au grand désespoir de la famille Mortara, pour n'avoir
fait qu'obéir aux ordres de son supérieur, le pape. En 1861, c’est la
proclamation du Royaume d’Italie mais il faut attendre encore 9 ans pour que
Rome soit enfin annexée au royaume d’Italie et que les pouvoirs temporels du
pape soient définitivement rognés.
Devenu jeune adulte, Edgardo (Leonardo
Maltese), qui a vécu un véritable lavage de cerveau et a prononcé ses vœux,
ne peut plus revenir à sa foi antérieure et rejoindre sa famille. Appelé au
chevet de sa mère mourante, il essaiera même de la baptiser mais la vieille
dame, ferme dans sa foi, malgré le peu de forces qui lui restent, l’en
empêchera.
Mon opinion
Je ne connaissais pas cette
histoire dont on aurait pu imaginer qu’elle se soit déroulée au Moyen-âge mais
pas à la fin du XIXe siècle et au début du XXe tant cette
vision archaïque de la religion (des religions) nous paraît dépassée. Même si l’enfant
n’est jamais maltraité et, au contraire, bien habillé et bien nourri, on ne
peut s’empêcher de souffrir pour lui d’avoir été aussi brutalement arraché à
une famille aimante sous des prétextes aussi stupides et indéfendables, y
compris aux yeux des catholiques qui, dans leur grande majorité, ont condamné
les agissements du pape. Si l’on n’est pas athée, un tel film, en nous ouvrant
les yeux sur les travers où peut conduire, non pas la foi, mais une
interprétation rigide de la religion, on le deviendrait.
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