jeudi 4 janvier 2024

LES MYSTERES DE PARIS, drame d'André HUNEBELLE (FR-IT 1962)

 


Les Mystères de Paris est un film franco-italien réalisé par André Hunebelle et sorti en 1962. Il est librement adapté du roman du même nom, paru en feuilleton dans la presse[1], d'Eugène Sue. Le roman a fait l’objet de nombreuses adaptations au théâtre et au cinéma (une 10e en tout). Celle d’André Hunebelle est la 6ème par ordre chronologique.

Résumé

Rodolphe de Sambreuil (Jean Marais) et sa maîtresse Irène (Dany Robin) occupent une place marquante dans la haute société. Un soir, suite à un pari stupide, le coupé de Rodolphe de Sambrun heurte un ouvrier dans une des étroites rues de Paris. Rodolphe s’arrête pour prendre des nouvelles du blessé sans se rendre compte de la gravité de l’accident. Irène le pressant de poursuivre leur route, il le quitte en lui remettant une bourse pour le dédommager. Mais le blessé décède. Lorsque Rodolphe vient ensuite prendre des nouvelles du blessé, il apprend de la bouche de son épouse mourante que, non seulement, celui-ci est décédé mais que leur fille Marie, dite « Fleur de Marie » (Jill Haworth), a été enlevée, sans doute pour être prostituée. Il s’engage alors à la retrouver et la délivrer. A cette fin, déguisé en ouvrier, il se fait embaucher comme manutentionnaire sur les quais et devient ami avec Le Chourineur (Pierre Mondy) qui ignore sa véritable identité. Il parvient alors à retrouver la trace de Marie et découvre qu’elle a été la proie de son pire ennemi, le baron de Lansignac (Raymond Pellegrin) et de ses hommes de main, dont le terrible Maître d’école (Jean Le Poulain). Coups fourrés, attentats, assassinats se succèdent et une lutte à mort s'engage entre les deux hommes. L'honneur et l'amour triompheront.

Mon opinion

Je n’aurais certainement jamais regardé ce film s’il n’était pas passé à la télévision durant les fêtes de fin d’année. Il est bien entendu terriblement daté, non seulement dans les situations, les dialogues, la manière de filmer et le jeu, très appuyé des acteurs, qui hésitent encore à cette époque entre la diction outrée du théâtre et celle du cinéma. Le film est censé se passer à Paris sous le règne de Louis-Philippe (1830-1848). Le roman ayant été publié entre 1842 et 1843, on peut estimer qu’il décrit assez bien la société et l’environnement social de l’époque, même si le film, sorti, lui, en 1962, contient certains anachronismes. Le film n’est cependant pas dénué d’intérêt dans la mesure où il donne, de la société bourgeoise de l’époque, une image critique déjà présente dans l’œuvre d’Eugène Sue : le règne de Louis-Philippe fait suite à la monarchie dite « conservatrice » que constitue la Restauration entre 1814 et 1830. Marqué par de multiples révoltes populaires, il se place dans un contexte de paupérisation des « classes laborieuses » (paysans et ouvriers), rendue encore plus criante par la honteuse richesse des « élites » encore attachées à leurs privilèges et profitant à plein de la corruption qui règne à la tête de l’Etat.     

Dans le même esprit, on peut voir :

- Les Misérables, la comédie musicale

- Les Misérables de Robert Hossein 

- Oliver Twist

- De grandes espérances

- Bel ami

- David Copperfield

 - Le Bazar de la Charité 



[1] Le Journal des Débats, entre 1842 et 1843.  

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