Les Trois Mousquetaires :
Milady est un film franco-germano-hispano-belge réalisé par Martin
Bourboulon, sorti en 2023. Il fait suite au film Les Trois
Mousquetaires : D'Artagnan sorti en début d’année 2023. Il s’agit d’une
adaptation très libre du roman du même nom d'Alexandre Dumas qui a déjà
été adapté plus de 25 fois entre le cinéma et la télévision, sans compter la
comédie musicale (2016).
Présentation
Après d’Artagnan (déjà incarné
dans le 1er film par François Civil), ce nouvel opus s’attache
à la personnalité de Milady de Winter (Eva Green), personnage imaginaire
créé par Alexandre Dumas, intrigante et agent officieux du cardinal de Richelieu
(Eric Ruf), ministre de Louis XIII (Louis Garrel). Lorsque le
film commence, Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), lingère au palais du
Louvre, dont d’Artagnan est amoureux, est enlevée pour avoir été témoin du
complot monté par Monsieur, Gaston d’Orléans (Julien Frison), frère de
Louis XIII, et le comte de Chalais (Patrick Mille) pour détrôner le roi.
D’Artagnan part au secours de
Constance, dont il est amoureux, et pour cela doit faire alliance avec la
redoutable Milady, ce qui l’entraînera en Angleterre, au palais du duc de
Buckingham (Jacob Fortune-Lloyd) pour la libérer.
Mon opinion
Je n’avais pas vu le 1er
opus des Trois mousquetaires, version Martin Bourboulon, dont
un rappel est fait en début de film. Cela n’est cependant pas suffisant pour rendre
ce 2ème opus compréhensible. Certes, les faits historiques eux-mêmes
sont d’une extrême complexité et l’œuvre d’Alexandre Dumas, qui invente des
personnages fictifs, n’est pas pour les simplifier. En outre, pour embrouiller
encore plus le spectateur, rien n’est fait dans le film pour que l’on puisse
clairement identifier les protagonistes. On a l’habitude de reconnaître les mousquetaires
à leur costume rouge, couleur emblématique du cardinal de Richelieu. Ici, d’Artagnan
et ses célèbres compagnons, Aramis (Romain Duris), Porthos (Pio
Marmaï) et Athos (Vincent Cassel), ne se différencient pas, par leur
habillement, de celui des autres soldats, sales et dépenaillés, engagés dans la
guerre. Pas plus que le cardinal que l’on imagine (peut-être à tort), toujours
vêtu de rouge par référence à son portrait en pied au siège de La Rochelle
peint par Henri-Paul Motte, il est vrai dans une vue d’artiste du XIXe
siècle qui peut être trompeuse. Quant au roi Louis XIII, joué avec son
dilettantisme habituel par Louis Garrel, il n’est que de très loin
ressemblant à l’image autoritaire (surtout dans la 2ème partie de
son règne) que nous en ont dressée les historiens mais que n’a pas retenue
Alexandre Dumas. Mais, au vu des libertés que prend le réalisateur avec le
texte de l’écrivain, il aurait pu aussi bien redonner au roi un peu plus de
vigueur. Quant à la mise en scène, elle est terriblement brouillonne, l’image,
constamment sombre, donne l’impression que tout est filmé de nuit ou que l’on
voit le film à travers des lunettes noires. Même la reconstitution du siège de
La Rochelle, dont j’avais entendu dire qu’elle était l’une des réussites du
film, m’a laissé sur ma faim : on a beau connaître l’histoire et savoir
que les troupes catholiques ont livré un combat avec les protestants occupant
la Rochelle et ont repoussé les navires anglais de Lord Buckingham, on a du mal
à différencier les uns et les autres et à comprendre de quoi il retourne. La
confusion est totale et rien ne reste de ce film que des scènes répétitives de
combat qui finissent par lasser. Un seul point positif surnage de ce naufrage,
le jeu d’Eva Green qui campe une Milady sulfureuse, insaisissable et
imprévisible et malgré tout humaine qu’on adore détester. Pio Marmaï, avec son air de gros ours mal léché, est aussi très bien.
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