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lundi 8 janvier 2024

LES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY Film de cape et d'épées de Martin BOURBOULON (FR-D-E-B 2023)

 


Les Trois Mousquetaires : Milady est un film franco-germano-hispano-belge réalisé par Martin Bourboulon, sorti en 2023. Il fait suite au film Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan sorti en début d’année 2023. Il s’agit d’une adaptation très libre du roman du même nom d'Alexandre Dumas qui a déjà été adapté plus de 25 fois entre le cinéma et la télévision, sans compter la comédie musicale (2016).

Présentation

Après d’Artagnan (déjà incarné dans le 1er film par François Civil), ce nouvel opus s’attache à la personnalité de Milady de Winter (Eva Green), personnage imaginaire créé par Alexandre Dumas, intrigante et agent officieux du cardinal de Richelieu (Eric Ruf), ministre de Louis XIII (Louis Garrel). Lorsque le film commence, Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), lingère au palais du Louvre, dont d’Artagnan est amoureux, est enlevée pour avoir été témoin du complot monté par Monsieur, Gaston d’Orléans (Julien Frison), frère de Louis XIII, et le comte de Chalais (Patrick Mille) pour détrôner le roi.

D’Artagnan part au secours de Constance, dont il est amoureux, et pour cela doit faire alliance avec la redoutable Milady, ce qui l’entraînera en Angleterre, au palais du duc de Buckingham (Jacob Fortune-Lloyd) pour la libérer.

Mon opinion

Je n’avais pas vu le 1er opus des Trois mousquetaires, version Martin Bourboulon, dont un rappel est fait en début de film. Cela n’est cependant pas suffisant pour rendre ce 2ème opus compréhensible. Certes, les faits historiques eux-mêmes sont d’une extrême complexité et l’œuvre d’Alexandre Dumas, qui invente des personnages fictifs, n’est pas pour les simplifier. En outre, pour embrouiller encore plus le spectateur, rien n’est fait dans le film pour que l’on puisse clairement identifier les protagonistes. On a l’habitude de reconnaître les mousquetaires à leur costume rouge, couleur emblématique du cardinal de Richelieu. Ici, d’Artagnan et ses célèbres compagnons, Aramis (Romain Duris), Porthos (Pio Marmaï) et Athos (Vincent Cassel), ne se différencient pas, par leur habillement, de celui des autres soldats, sales et dépenaillés, engagés dans la guerre. Pas plus que le cardinal que l’on imagine (peut-être à tort), toujours vêtu de rouge par référence à son portrait en pied au siège de La Rochelle peint par Henri-Paul Motte, il est vrai dans une vue d’artiste du XIXe siècle qui peut être trompeuse. Quant au roi Louis XIII, joué avec son dilettantisme habituel par Louis Garrel, il n’est que de très loin ressemblant à l’image autoritaire (surtout dans la 2ème partie de son règne) que nous en ont dressée les historiens mais que n’a pas retenue Alexandre Dumas. Mais, au vu des libertés que prend le réalisateur avec le texte de l’écrivain, il aurait pu aussi bien redonner au roi un peu plus de vigueur. Quant à la mise en scène, elle est terriblement brouillonne, l’image, constamment sombre, donne l’impression que tout est filmé de nuit ou que l’on voit le film à travers des lunettes noires. Même la reconstitution du siège de La Rochelle, dont j’avais entendu dire qu’elle était l’une des réussites du film, m’a laissé sur ma faim : on a beau connaître l’histoire et savoir que les troupes catholiques ont livré un combat avec les protestants occupant la Rochelle et ont repoussé les navires anglais de Lord Buckingham, on a du mal à différencier les uns et les autres et à comprendre de quoi il retourne. La confusion est totale et rien ne reste de ce film que des scènes répétitives de combat qui finissent par lasser. Un seul point positif surnage de ce naufrage, le jeu d’Eva Green qui campe une Milady sulfureuse, insaisissable et imprévisible et malgré tout humaine qu’on adore détester. Pio Marmaï, avec son air de gros ours mal léché, est aussi très bien.    

mardi 1 novembre 2022

NOVEMBRE de Cédric JIMENEZ (FR-2022)

 


Novembre est un film français réalisé par Cédric Jimenez, sorti en 2022. Il a été présenté « hors compétition » au Festival de Cannes 2022.

Présentation

Le film commence peu avant les attentats de Paris, le 13 novembre 2015. Fred, agent de la sous-direction antiterroriste française (Jean Dujardin), est à Athènes pour interpeller un terroriste dont on pense qu’il est le cerveau d’un complot visant à commettre des attentats meurtriers en France. Il travaille en binôme avec Héloïse (Sandrine Kiberlain). Prévenue, la proie leur échappe in extremis. Ils rentrent à Paris pour apprendre qu’une série d’attentats simultanés (au Stade de France, au Bataclan, aux terrasses de cafés parisiens…) a fait des 100es de victimes. Ils mobilisent aussitôt toutes leurs équipes pour rechercher et neutraliser les meurtriers en fuite qui risquent de commettre de nouveaux attentats. C’est à cette traque, qui dure cinq jours, que nous assistons au plus près des équipes de police où travaillent Inès (Anaïs Demoustier) et Marco (Jérémie Renier). Grâce à Inès, jeune flic inexpérimentée mais intuitive, qui gagne la confiance de Samia (Lyna Khoudri), les policiers « logeront » deux des terroristes les plus dangereux encore en fuite et les neutraliseront dans un squat de Saint Denis. La scène, d’un incroyable réalisme, rend bien compte de la violence de l’évènement où les deux islamistes et se font sauter plutôt que de se rendre. 

Mon opinion

Réalisé de main de maître comme un thriller haletant, j’ai trouvé le film (scenario d’Olivier Demangel et Cédric Jimenez), le montage et la photographie (Nicolas Loir), soutenus par une musique originale (de Guillaume Roussel), parfaitement maîtrisés. Chaque instant est décortiqué minute par minute et l’on voit quelle énergie il a fallu déployer face à une menace comme la France n’avait jusqu’alors jamais connue. Les acteurs sont crédibles, à l’exception peut-être de Sandrine Kiberlain, que l‘on imagine mal dans le rôle d’une superflic. J’ai particulièrement apprécié l’interprétation de Lyna Khoudri, qui incarne « Sonia » (son identité a été modifiée pour la protéger), cette jeune femme, qui a eu le courage de dénoncer le chef des commandos du 13 novembre. Personnellement, je l’avais découverte dans le film Gagarine, que j’avais beaucoup aimé.

dimanche 4 juillet 2021

GAGARINE Film de Fanny LIATARD et Jérémy TROUILH (FR-2020 - sortie publique en 2021)

 


Vu au cinéma le 28/6/2021. J'ai revu ce film hier soir (06/09/2024). Il était présenté en plein-air sur l'agora d'Aubenas dans le cadre du programme "Cinéma sous les étoiles" et le dispositif "Passeurs d'images". 

Gagarine est un film dramatique français coécrit et réalisé par Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, sorti en 2020 (sortie publique décalée au printemps 2021 en raison du confinement). Il s'agit de leur premier long métrage.

Résumé

Le film commence par des images d’archives datant de 1963, date à laquelle la cité, bâtie en 1961 par la municipalité communiste d'Ivry S/Seine pour répondre à la crise du logement après-guerre, a été inaugurée par le cosmonaute russe Youri Gagarine. Les immigrés (d'abord espagnols, puis italiens, portugais, maghrébins et maliens) en constituaient le plus gros des habitants. Dans les années 80, la cité, gangrenée par le trafic de drogue, a commencé à se dégrader et a été en partie réhabilitée en 1995. Mais, devant les problèmes structurels cumulés qui auraient obligé les bailleurs à des travaux énormes de remise aux normes, il a été décidé de la raser.  

Le film se déroule juste avant la démolition de la cité en 2019.

Cette décision est un crève-cœur pour certains habitants qui n'ont connu que cet environnement et s'en sont accommodés, développant des activités en commun, dans un esprit de solidarité et d'amitié. C'est le cas de Youri (Alseni Bathily) et de son meilleur ami, Houssam (Jamil McCraven). Youri est né et a grandi à Gagarine. Il a seize ans et, depuis tout petit, il  rêve de devenir cosmonaute comme son illustre modèle. Lorsqu'il apprend que sa cité est menacée de démolition, il va tout faire pour la sauver avec ses amis…

Mais, malheureusement, c'est le pot de terre contre le pot de fer et ce ne sont pas les petites réparations cosmétiques auxquelles se livrent Youri et Hassam, avec l'aide d'une jeune gitane (Lyna Khoudri), qui vont inverser la donne.

Ses amis partis, abandonné par sa mère, sans ressources, Youri, passionné par la conquête spatiale, va se bâtir, à l'intérieur d'appartements abandonnés, une "capsule spatiale", s'imaginant cosmonaute à bord d'une station spatiale.  

Il ne rendra les armes que quelques minutes avant que les charges explosives que, dans son délire, il assimile au décollage d'une fusée de Cap Canaveral, ne fassent sauter la cité, l’épargnant de justesse.

Mon opinion

J’ai beaucoup aimé ce film. Les trois jeunes héros, Alseni Bathily en tête, et ses copains (Jamil McCraven et Lyna Khoudri), sans oublier Dali (Finnegan Oldfield) qui, sous sa carapace de petit caïd, s’avère être un môme désespéré, sont touchants de sincérité. Accompagné d'une musique planante (Amine Bouhafa, Evgueni et Sacha Galperine), ce film, qui traite un fait divers somme toute, hélas banal, avec une telle grâce et une telle poésie, représente, malgré sa confusion et ses maladresses, un beau tour de force.  

Comme je le disais en introduction de ce post, j'ai revu ce film hier soir avec d'autant plus de plaisir qu'en levant les yeux, on voyait le ciel étoilé et on imaginait l'immensité de l'espace qui nous entoure. J'ai une nouvelle fois été ébloui par la beauté des images, le cadrage soigné, le jeu des couleurs et la présence hypnotique que dégage Alseni Bathily qui est un acteur né.