Lord of War (Seigneur de
guerre) est un film américain écrit et réalisé par Andrew Niccol sur le trafic international
des armes, sorti en 2005. Sans être à proprement parler un « biopic »,
ce film s’inspire, en particulier, du célèbre trafiquant d’armes international Viktor Bout.
Synopsis
Yuri Orlov (Nicolas Cage) et son jeune frère Vitaly (Jared Leto) sont nés dans l'Ukraine soviétique durant la Guerre
froide ; leurs parents émigrent à cette époque aux États-Unis en se faisant
passer pour des juifs persécutés. Rapidement, Yuri se fait une place dans le
trafic d'armes en commençant à vendre à de petits acheteurs dans son quartier
natal, Little Odessa, à Brooklyn. Il ne se préoccupe pas de l'idéologie de ses
clients, ce n'est pas son affaire (« Ce n'est pas notre guerre »). Tant que des
personnes veulent et peuvent acheter des armes, Yuri répond présent.
Vitaly hésite avant de se laisser
convaincre de s’associer à Yuri et de le seconder dans ses affaires car il veut
devenir cuisinier (« Il vaut mieux ne rien faire plutôt que faire ça »). Mais
l'appel des « Frères d'Armes » est le plus fort. Lors d'une transaction, Yuri
et Vitaly se retrouvent contraints d’accepter de la drogue à la place de
l'argent convenu. Vitaly deviendra vite accro, jusqu'à s'enfuir avec un sachet
entier de cocaïne. Il sera rattrapé par son frère qui essaiera de le faire
désintoxiquer.
Yuri n’en continue pas moins sa
vie de trafiquant d'armes. Parallèlement,
marié au mannequin Ava Fountain, qui ignore sa véritable activité, il
mène une vie rangée de bon père de famille. Doté d'un cynisme à toute épreuve
qui lui permet d’ignorer sa conscience, Yuri Orlov sillonne le monde pour
vendre ses armes. Son frère lui demande un jour si sa femme est au courant et
il lui répond :
« On ne parle pas de ces choses-là.
Combien de vendeurs d'autos parlent de leur travail ? Combien de vendeurs de
tabac ? Pourtant leurs deux produits tuent plus de monde chaque année que les
miens. Et sur les miens, il y a un cran de sureté. Si ces gens peuvent oublier
leur travail quand ils rentrent chez eux, je le peux aussi. »
Un jour cependant, sa femme
découvre ce qu’il est vraiment et d’où il tire ses considérables ressources et
il décide de se ranger. Mais André Baptiste, le président du Libéria, qui est
son principal client, le force à y revenir. Pourtant, de plus en plus
pessimiste, Yuri commence à nourrir des scrupules, et va jusqu'à avoir cette
pensée, reprenant une phrase que l'on attribue à Edmund Burke : « On dit : le mal triomphe partout là où
les hommes de bonnes volontés ont échoué. Il suffirait de dire : le mal
triomphe partout. »
Entre ses cas de conscience qui
surgissent par moments et Interpol, représenté par l'agent Jack Valentine (Ethan Hawke) qui le traque, la vie de Yuri
n’est pas simple...
Distribution
- · Yuri Orlov (Nicolas Cage)
- · Jack Valentine (Ethan Hawke)
- · Vitaly Orlov (Jared Leto)
- · Ava Fountain (Bridget Moynahan)
Secrets de tournage
Pour réaliser ce film, Andrew Niccol s'est inspiré de cinq véritables trafiquants d'armes à partir desquels
il a créé le personnage de Yuri. Il a même poussé la recherche jusqu'à prendre
contact avec certains de ces « professionnels ». Le personnage d'André
Baptiste, le président du Libéria, serait quant à lui basé sur le véritable
ancien président de ce pays, Charles Ghankay Taylor, un personnage peu
recommandable, condamné en 2012 par le Tribunal Pénal International pour crimes
contre l’humanité.
La plupart des événements du film
sont inspirés de faits réels comme la libération assez mystérieuse d'un trafiquant
d'armes arrêté aux États-Unis.
Andrew Niccol a utilisé un
certain nombre de véritables armes, qui revinrent moins cher à la production
que des armes factices !
Pour un des plans du film censé se
situer en Ukraine, au lieu d'utiliser les images de synthèse pour recréer une
cinquantaine de chars d'assaut, il trouva un collectionneur tchèque possédant
100 chars T-72 de fabrication russe qui accepta de lui en louer quelques-uns.
Il explique cela ainsi : « En fait, je
suis allé en République Tchèque et ai trouvé un type qui possède, à titre
privé, 100 tanks T-72 russes. Cela ne lui a posé aucun problème de me les louer
(...) Quand un type vous dit : je peux te livrer 50 tanks, je te les apporte
mardi à 9h du matin, vous êtes sûr de les y trouver tous parfaitement alignés
». Les chars furent vendus peu après le tournage. Il acheta également 3 000
AK-47 authentiques qu’il paya moins chers que des fac-similés.
Niccol dut signaler à l'OTAN
qu'il tournait un film afin que ceux-ci ne prennent pas d'éventuels clichés
satellites du tournage pour une armée en formation.
Le tournage s'est déroulé aux
États-Unis (New York et Wendover), en Afrique du Sud et en République tchèque.
Ironiquement, le nom de Yuri
Orlov est également celui d'un chercheur en physique nucléaire, ancien
dissident soviétique et activiste des Droits de l'homme.
Erreur
Dans la version originale du
film, le Libéria est présenté comme un pays francophone, alors qu'il s'agit en
réalité d'un pays anglophone.
Mon opinion sur ce film
Un film « coup de poing »
qui montre le jeu trouble que jouent les grandes puissances qui, d’un côté,
dépensent des milliards pour « défendre la paix dans le monde » tout
en fermant les yeux sur les trafics lucratifs lorsque cela les arrange. En
complément de ce film, je vous suggère de voir Blood Diamond car il montre où
aboutissent ces armes et l’épouvantable usage qui en est fait par les
soi-disant guérillas, en particulier en Afrique (mais pas seulement) pour le
plus grand profit de ceux qui les produisent. Une vision très pessimiste de l’humanité
mais un point de vue salutaire pour ceux qui ne veulent pas fermer les yeux. En
prime, vous découvrirez de grands acteurs : on sait que Nicolas Cage est
un grand acteur, même s’il n’a pas tourné que des chefs-d’œuvre (par ex. la série des Benjamin Gates). Il surprend néanmoins dans ce rôle
difficile, parfaitement crédible en trafiquant
sans état d'âmes (quoique...). J’ai personnellement aussi découvert un autre
acteur dont je n’avais pas, jusque-là, mesuré le talent. Il s’agit de Jared
Leto, qui joue Vitaly, le petit frère de Yuri. Par sa fragilité, il m’a rappelé
un autre superbe acteur, le regretté River Phoenix.
Musique du film : La bande son de ce film est
particulièrement remarquable par son incroyable éclectisme. Elle lui
ajoute une dimension humaine qu’on n’aurait pas imaginée dans un film de ce genre.
- Stop Children What's That Sound, interprété par Buffalo Springfield
- Good Morning Vietnam, de Jefferson Airplane
- By Sea, composé par Antonio Pinto
- Money (That's What I Want), interprété par Flying Lizards
- La Vie en rose, interprété par Grace Jones
- Young Americans, interprété par David Bowie
- Coyita, interprété par Gustavo Santaolalla
- Cocaine, interprété par Eric Clapton
- It's the Most Wonderful Time of the Year, interprété par Andy Williams
- Le chant des bateliers de la Volga, interprété par The National Tatarstan Orchestra and Choir
- U Ready to Die, interprété par Quake
- Fade Into You, interprété par Mazzy Star
- Bombay Theme Tune, interprété par Allah Rakha Rahman
- Hallelujah, interprété par Jeff Buckley
- D-Tune, interprété par Zino and Tommy
- A Kiss to Build a Dream On, interprété par Louis Armstrong
- O, Little Town of Bethlehem, interprété par Sidney James
- Kill That, interprété par SX-10
- Glory Box, interprété par Portishead
- Diarabi, interprété par Issa Bagayogo
- Mama Africa, interprété par Young Bakubas
- Bobo-Dioulasso, interprété par Cheikh Lô
- Le Lac des cygnes, composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski
- La Chevauchée des Walkyries, composée par Richard Wagner
- Conscience, composé par Antonio Pinto
- The Promise, composé par Antonio Pinto
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.