Awake est un thriller américain de Joby Harold sorti en 2007
avec Hayden Christensen (Clayton
Beresford), Jessica Alba (Samantha Lockwood) et Lena Olin (Litlith Beresford).
Résumé
Le point de départ de ce film est
un phénomène qui se produit lors d'anesthésies générales. Il touche une infime
minorité de patients (moins de 0,5 % des anesthésiés). En anglais, on qualifie
ce phénomène de "anesthetic awareness" (conscience anesthésique), et
en français d' "éveil péropératoire". En fait, le patient présente,
pour les chirurgiens, tous les caractères du sommeil mais il reste plus ou
moins conscient pendant l'opération. Dans la plupart des cas, il ne fait
qu'entendre des bribes de conversations mais dans quelques cas - heureusement
très rares cas - il ressent la douleur mais ne peut le manifester. Dans
quelques cas encore plus rares, le patient se réveille au milieu de
l'opération. Il suffit généralement dans ces cas-là, de lui réinjecter une dose
d'anesthésique.
Le film, bien que partie de cette
réalité, est une fiction. Il n'empêche que la seule idée de se réveiller la
poitrine ouverte sur une table d'opération ou de ressentir la douleur d'une
opération chirurgicale sans pouvoir réagir doit être une expérience épouvantable.
Par bonheur, le réalisateur est resté très mesuré dans ses effets et a préféré
traiter son film sous l'angle de la psychologie des personnages et de leur
ressenti plutôt qu'en tombant dans le travers du film gore et sanglant, ce que,
personnellement, je n'aurais pas supporté, ce qui vous aurait privé d'un billet
dans ce blog.
Synopsis
Clayton (Clay) Beresford Jr. (Hayden Christensen) est le jeune
héritier d'un empire financier créé par son père décédé un soir de Noël alors
qu'il était enfant. Clay souffre d'une grave maladie cardiaque qui le condamne
s'il ne subit pas à court terme une greffe de cœur. Or, étant, comme sa mère,
d'un groupe sanguin rare, le groupe O négatif, Clayton risque de mourir d'un
instant à l'autre. Il vit depuis un an avec Samantha (Sam) (Jessica Alba) mais n'ose pas l'avouer à
sa mère, Lilith, une grande bourgeoise autoritaire (Lena Olin), qui a beaucoup d'ascendant sur son fils. C'en est au
point où, après avoir passé la nuit avec Sam, Clay rentre prendre le petit
déjeuner avec sa mère ! Par ailleurs, Clay dirige avec conscience l'empire de
son père et dispose de toute son autonomie financière.
Un jour, alors qu'il vient enfin
de trouver le courage de révéler à sa mère sa liaison avec Samantha et sa
décision de l'épouser, il prend un malaise en sortant de l'hôtel particulier
familial et il promet à Sam de l'épouser sans plus attendre. Peu après,
l'hôpital appelle car on lui a trouvé un cœur compatible et il entre en salle
d'opération pour y être transplanté.
Alors que le chirurgien s'apprête
à lui ouvrir la poitrine, Clay, apparemment endormi, s'aperçoit qu'il voit et
entend tout ce qui se passe autour de lui : il perçoit les conversations mais
il ressent aussi la douleur de l'opération. Il essaie désespérément de faire comprendre
par un signe qui montrerait qu'il est conscient ("To be awake" en anglais), mais il est totalement
paralysé. Dans la salle d'attente, les circonstances font que sa mère et sa
nouvelle épouse, qui s’ignoraient jusque-là, se rapprochent.
Mais le spectateur, témoin privilégié
des événements, se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond et que la
méchante des deux n'est pas celle que l'on croyait. En effet, la
"gentille" Sam, à qui l’on aurait donné le Bon Dieu sans confession,
a monté un complot machiavélique pour commettre, avec la complicité de l'équipe
chirurgicale, le crime parfait et s'arranger pour que la greffe échoue afin d’hériter
de la fortune colossale de Clay. On se rend compte alors que celle que l'on
considérait comme une antipathique mère abusive avait en réalité toutes les
raisons de ne pas vouloir de ce mariage, même si ses préventions n'avaient rien
de rationnel.
C'est elle, à la fin, qui sauvera
son fils in extremis, en se sacrifiant pour lui. Et, grâce à la terrible
expérience de "conscience anesthésique" vécue par Clay sur la table
d'opération, ses révélations permettront d'arrêter ses meurtriers.
Le dernier plan, sur les yeux
ouverts de Hayden Christensen
lorsqu'il revient à lui, avec les seuls mots "Il est réveillé" est
magnifique. L'expression anglaise "To
be awake" prend un sens que n’a pas l’expression française : en effet,
« To be awake » signifie à la fois "être réveillé", mais
aussi "être conscient". En réalité, non seulement le héros est
réveillé mais il est aussi revenu à la vie et il a pris conscience que :
1) son mariage était une erreur
qui a failli lui coûter la vie
2) que sa mère l'aimait assez
pour se sacrifier pour lui
3) que son père n'était pas le
héros qu'il avait enfoui dans ses souvenirs.
Bref, il est devenu adulte, mais au
prix d’une épreuve que je ne souhaite à personne.
Les acteurs
Hayden Christensen, l'inoubliable Anakin Skywalker de Star Wars, dont il a tourné trois épisodes, est parfait en (gentil) golden
boy un peu trop naïf. Je l'avais précédemment vu et apprécié dans un film de
science-fiction, Jumper (2008)
Quant à Jessica Alba, que je connaissais en tant qu'héroïne de la série Dark Angel, j'ai trouvé dans ce film sa prestation tout à fait convaincante
et parfaitement insultantes les critiques qui lui ont été faites par les Razzie
Awards 2007 qui lui ont décerné le "prix de la plus mauvaise actrice"
et au couple "Hayden Christensen-Jessica Alba", celui du "pire
couple de l'année. Il faut croire que le jury avait une dent contre elle car,
personnellement, je ne vois pas en quoi elle a démérité dans ce film.
Mon opinion
Le film a été attaqué par les
spécialistes de l'anesthésie pour ses incohérences scientifiques, affirmant que
les cas d’"anesthetic awareness"
étaient extrêmement rares et ne revêtaient jamais un caractère aussi
dramatique. Les affirmations de ces spécialistes ont été contestées par une
avocate spécialisée Carol Weihrer, devenue célèbre pour avoir défendu des
patients victimes de ce phénomène.
Les critiques professionnels ont,
pour la plupart, boudé le film mais le public l’a aimé puisque le film a
réalisé un bénéfice de plus de 32 millions $ pour un budget relativement
modeste de 8,6 millions de $.
En ce qui me concerne, j'ai une
très bonne opinion de ce film qui allie l'action, la science-fiction et le
thriller, en nous épargnant l'hémoglobine, les effets spéciaux et une bande son
tonitruante. J'ai aussi beaucoup aimé sa construction qui garde le suspens
intact jusqu'aux dernières minutes.
Classement : A voir
!
Si ce film vous a plu, vous pourriez aussi aimer :
- · Jumper de Doug Liman (avec Hayden Christensen)
- · The Island de Michael Bay avec Ewan McGregor (2005)
- · Never let me go de Mark Romanek (2010)
- · Restless de Gus Van Sant (2011)
- · Dollhouse série de Joss Whedon (2009-2010)
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