Battlestar galactica (Série TV 2004-2009)
Pas facile de s’y retrouver
lorsqu’on parle de Battlestar Galactica. En fait il y a eu deux séries différentes
en 30 ans et plusieurs « sequels », terme anglais que l’on traduit souvent par
erreur en français par « suites » alors que le terme de « dérivés » serait plus
approprié.
La 1ère série, que je n’ai jamais
vue, remonte aux années 70. En réalité, elle s’appelait Galactica tout court et,
pour la différencier de sa suite, on la dénomme actuellement soit Galactica,
Battlestar
Galactica ou Battlestar galactica 1978.
Les spécialistes disent G78). En ce qui me concerne, dans
cet article, et pour que les choses soient claires, j’utiliserai les
abréviations de G78 pour la 1ère
série et Battlestar Galactica (abrévié BSG) pour le remake
(2004-2007).
Le créateur de G78
était Glen A. Larson et l’un de ses réalisateurs Donald P. Bellisario, auteur
d’excellentes séries comme NCIS ou JAG, dont j’ai regardé
beaucoup d’épisodes sans pour autant ressentir le besoin de les acheter en DVD,
chose que j’ai fait pour BSG.
La série initiale, G78,
comportait un pilote de 135 min. suivi de 20 épisodes de 45 min. et fut
diffusée aux USA entre 1978 et 1979. En France, seuls quelques épisodes ont été
dIffusés sur TF1 en 1981 mais je ne les ai pas vus.
J’ai d’abord vu quelques épisodes
du remake la télévision (je pense que c’était sur M6) et cela m’a donné envie
d’en savoir davantage à son sujet, comme à l'instar de pas mal d’autres séries
comme Kyle XY, Smallville, Roswell, ou plus
récemment Dollhouse…) J’ai fini par acheter les 4 saisons en DVD au fur
et à mesure qu’elles étaient disponibles en France. Cette 2ème BSG
était beaucoup plus longue que la 1ère version puisqu’elle comportait 73
épisodes et qu’elle dura de 2004 à 2009. Son créateur est Ronald D. Moore. Il y
a eu plusieurs séries dérivées (des « sequels »), Battlestar Galactica : Razor,
Caprica
et Battlestar Galactica : Blood and Chrome mais j’ai
personnellement « décroché » à la fin du 73ème épisode, à mon avis
complètement bâclé, de la série initiale.
Synopsis
Les deux Galactica sont basées
sur le même schéma. Les humains ont quitté depuis longtemps leur planète
d’origine, la Terre, devenue inhabitable suite à une guerre nucléaire, à la
destruction de ses ressources
naturelles, à la pollution, etc. Les humains l’ont donc quittée pour s’établir
dans un lointain système solaire (dont le nom varie selon les séries) et y ont
fondé les « 12 colonies de Kobol » qui empruntent leurs noms aux 12 signes du
zodiaque. On parle aussi d’une 13ème colonie, plus ou moins
mythique, qui n’est peut-être rien d’autre que la Terre initiale (mais on reste dans le flou jusqu'à la fin). L’une des
planètes du système de Kobol s’appelle Caprica et elle joue un rôle central
dans l’histoire.
Les humains ont créé des robots
humanoïdes, les Cylons, afin de les aider à s’installer sur les mondes
colonisés mais ceux-ci se sont révoltés contre leurs créateurs. Après un
premier conflit entre Humains et Cylons qui s’est conclu par un armistice signé
une 40e d’années avant le début de la série, les Cylons ont quitté
le système solaire des 12 colonies pour s’installer sur une planète lointaine,
inconnue des humains. Une station spatiale a été construite en territoire
neutre où, chaque année à date fixe, les Humains sont censés rencontrer les
Cylons pour proroger le traité. Mais, pendant 40 ans, à chaque date
anniversaire, les Humains se retrouvent seuls sur la station et finissent par penser
que les Cylons ont définitivement fait leurs bagages et ne sont plus une menace.
Malheureusement pour eux, ce
n’est pas ainsi que les Cylons fonctionnent. Au moment où la série commence,
l’émissaire humain arrive sur la station orbitale, comme chaque année et, par
extraordinaire, les Cylons envoient aussi leur émissaire mais c’est pour en
finir à jamais avec l’humanité. Parallèlement, ils lancent une attaque
nucléaire simultanée sur les 12 Colonies de Kobol qui sont détruites avec toute
leur population, à l’exception de quelques rares survivants, immédiatement
réduits en esclavage par les Cylons qui, en tant que machines, ne craignent pas
les radiations.
Les seuls rescapés de la
destruction éclair des 12 colonies sont les humains qui se trouvaient au moment
de l’attaque sur des vaisseaux en transit dans le système solaire. Parmi ces
vaisseaux, il y a un vaisseau militaire, le Battlestar Galactica, qui s’est
illustré dans la première guerre contre les Cylons mais que son âge destine, au
moment où la série commence, à être désarmé et transformé en musée de l’espace en
orbite au large de la planète Caprica.
Le jour de l’inauguration du musée correspond à celui de l’attaque des
Cylons.
A bord du Galactica se trouvent
l’amiral William Adama et tout son équipage ainsi que Laura Roslin, (Mary McDonnell) secrétaire d’Etat à
l’Education, venue en tant que représentante du gouvernement des 12 Colonies.
Le Battlestar a un inconvénient qui s’avère, dans le cas présent, être un atout
majeur car, du fait de sa vétusté, son système informatique est autonome et, n’étant
pas relié à celui des 12 colonies, il n’est pas détruit par le virus que les
Cylons, pour faire bonne mesure, ont envoyé sur tous les réseaux humains afin
d’en prendre le contrôle.
Se trouvant sans aucune
hiérarchie au-dessus de lui, l’amiral Adama, aidé de son second, le colonel Tig,
prend de fait le commandement militaire de la flotte hétéroclite de vaisseaux
civils et de quelques vaisseaux militaires rescapés, avec à leur bord 500 000
humains qui sont désormais les seuls représentants de la race humaine. Ces
vaisseaux, coupés de toute communication avec les planètes détruites, se trouvent errants, désemparés,
dans l’espace. Adama décide de réactiver l’armement du Galactica, qui deviendra
par la force des choses, le bateau amiral de la flotte des survivants. Bien qu’ancien
le Galactica est encore équipé d’armes puissantes et surtout d’une flotte de «
vipers », des avions d’attaque, pilotés par des pilotes émérites (en
particulier par son fils, le lieutenant Lee ‘Apollo’ Adama). Conduite par le
Battlestar, la flotte terrestre tente de mettre le cap sur la mythique 13ème
colonie que leur religion leur présente comme le berceau de la race
humaine. Comme à bord du Galactica se trouve aussi Laura Roslin (Mary McDonnell), une lutte
d’influence va se développer entre elle, qui représente le gouvernement civil des
Douze colonies, et l’amiral Adama, qui représente la force militaire. Comme tous les
deux ont des personnalités bien marquées et des tempéraments bien trempés, des
conflits incessants vont les opposer quant à la manière de conduire la guerre
contre les Cylons et à tenter de sauver l’humanité.
La série connaîtra 4 saisons dans
lesquelles viendront s’intercaler des « webisodes » (Battlestar Galactica : The
Resistance dont les 10 épisodes se placent entre la 2ème et
la 3ème saison, Battlestar Galactica : Razor (formé
de 8 mini-épisodes, repris ensuite en film) qui se place avant le début de la 4ème
saison, etc.) Je vous passe aussi les deux « sequels » qui,
chronologiquement, se placent avant
le début de BSG puisque Caprica et Battlestar Galactica : Blood and
Chrome traitent d’évènements antérieurs à la destruction des 12
colonies et correspondent à la 1ère guerre contre les Cylons et à l’élaboration
du traité de paix. On le voit, avec BSG, les choses ne sont vraiment
pas simples. Il n’empêche que cette
série est passionnante et, dans sa construction sous forme de puzzle, elle
rappelle la saga Star Wars ou la série des films Terminator dans laquelle
s’intercalent Les Chroniques de Sarah Connor dont j’ai parlé ici même.
Plusieurs éléments font la
richesse de cette série : d’abord le fait que les choses ne sont jamais ni
noires ni blanches. Les « méchants » Cylons sont, certes, des machines sans
émotion et sans âme (du moins pour les modèles de base) et ils sont
particulièrement effrayants, surtout sous leur forme de «centurions », les tout
premiers robots combattants, exclusivement conçus pour tuer - les humains les
appellent par dérision les « grille-pains ». Mais, si ces machines sont
effrayantes, de par leur force et leur « relative » invulnérabilité, le pire
est à venir avec les nouvelles versions de Cylons qui, après être passés par
une phase intégrant des éléments organiques (à ce sujet, certaines scènes sont
assez répugnantes), ont pris l’apparence humaine et peuvent se répliquer à
l’infini dans de gigantesques vaisseaux-mère où sont conservés leur matériel
génétique et leur "mémoire humaine". Au fond, lorsqu'on y réfléchit,
tout cela est bien plus effrayant que de simples "robots". Plus la série évolue, plus les choses se complexifient car les « cylons-humains »,
que rien, dans leur apparence, ne différencie des humains véritables, se mêlent
à ceux-ci sans qu’on ait le moyen de les identifier. Pire que cela, certains
d’entre eux croient être des êtres humains à part entière et agir pour le bien
de l’humanité jusqu’à ce qu’ils découvrent (certains avec horreur) qu’ils sont
des cylons et n’ont jamais été autre chose que cela.
On le voit, tout cela va très
loin, beaucoup plus loin que ceux qui ne connaissent pas (et disent « ne pas
aimer) la science-fiction peuvent l’imaginer : cette série aborde des sujets
moraux, philosophiques, mythologiques et religieux qui nous amènent à réfléchir
sur la destinée de notre espèce. Il y a même dans une dimension environnementaliste non
négligeable car il s’avère, à la toute dernière fin (si toutefois on peut
parler de « fin » avec ce type de séries), que ce sont les humains les seuls
responsables de ce qui leur arrive, leur première erreur ayant été de détruire
leur propre planète et leur seconde de créer les Cylons. On en viendrait même à
plaindre ces pauvres Cylons, comme on plaint les robots-humains abandonnés par
leurs « maîtres » dans IA (Intelligence artificielle), le
terrifiant film de Steven Spielberg qui m’a laissé un goût tellement amer que
je ne peux y repenser sans en avoir froid dans le dos tellement les « humains »
(et non les robots) s’y montrent inhumains. Au fond, les Cylons, créés par l’homme,
ne sont responsables de rien et en tout cas pas de la destruction de l’humanité
qui ne peut s’en prendre qu’à elle-même si elle s’est autodétruite.
La réalisation
Là encore, BSG est un chef d’œuvre de
duplicité. Le plus intéressant est ce qui se passe dans l’espace, car les
scènes qui se déroulent sur terre (ou plus exactement sur les planètes des 12
Colonies) sont assez peu travaillées. Le parti pris des décors est unique à
cette série : la technologie que l’on voit à bord du vaisseau est
volontairement dépassée, le matériel d’un autre âge, les parois usées, comme
sur un vieux rafiot… Les costumes sont au diapason et semblent appartenir à un
film des années 50. Pourtant, les images de synthèse jouent à plein lorsqu’on
aborde le monde des Cylons et les combats qu’ils livrent aux humains n’ont rien
à envier à des techniques actuelles.
Distribution
Quant aux personnages, ils sont
tous ambivalents et, justement parce qu’ils sont ainsi, particulièrement attachants et intéressants : on se demande comment l’acteur qui joue le rôle de l’amiral Adama, (Edward James Olmos), a pu faire
carrière dans le cinéma car, à la différence de son fils Lee ‘Apollo’ il n’a rien d’un apollon, avec son visage
vérolé et son corps avachi, mais il est parfait dans le rôle du chef militaire
; son second, le colonel Saul Tigh (Michael
Hogan) est un pochtron de 1ère qui est fou amoureux de sa garce
de femme, Ellen, qui le fait cocu avec le premier mâle qui passe. Par contre, il y a quelques très beaux spécimens d’humains (Lee ‘Apollo’ Adama, le fils de l’amiral avec lequel il entretient des relations conflictuelles, interprété par Jamie Bamber ; Karl C. ‘Helo’ Agathon, interprété par Tahmoh Penikett, etc…) Mais celle qui a la plus belle plastique est sans conteste une « cylonne », portant successivement le nom de n°6, Caprica, etc. interprétée par la sublime Tricia Helfer. Cette actrice sait insuffler à son personnage de Cylon-humain à la fois l’impitoyable dureté du robot et la fragilité et le doute de l’être humain. C’est, dans un genre différent, une autre Summer Glau. C’est aussi une actrice qui se démarque tellement de ses consœurs américaines, archi-formatées, qu’une fois qu’on l’a vue, on ne peut ni la confondre avec une autre ni l’oublier.
Le rôle tenu par Mary McDonnell, promue "présidente des douze colonies", est lui aussi extrêmement complexe et intéressant : à l'origine, simple ministre de l'éducation, elle est promue par les circonstances à un rôle suprême où elle doit représenter le pouvoi civil, a priori éclairé, face au pouvoir militaire, représenté par l'Amiral Adama. Mais au fur et à mesure que la situation se dégrade sur le vaisseau Battlestar et que les conditions d'exercice du pouvoir deviennent de plus en plus difficiles, on aura l'occasion à plusieurs reprises de se demander qui est le plus éclairé des deux, du militaire ou du civil.
Le rôle tenu par Mary McDonnell, promue "présidente des douze colonies", est lui aussi extrêmement complexe et intéressant : à l'origine, simple ministre de l'éducation, elle est promue par les circonstances à un rôle suprême où elle doit représenter le pouvoi civil, a priori éclairé, face au pouvoir militaire, représenté par l'Amiral Adama. Mais au fur et à mesure que la situation se dégrade sur le vaisseau Battlestar et que les conditions d'exercice du pouvoir deviennent de plus en plus difficiles, on aura l'occasion à plusieurs reprises de se demander qui est le plus éclairé des deux, du militaire ou du civil.
La musique
La musique de la série a été
écrite par Bear McCreary. Dans un
des nombreux bonus des DVD (pour une fois, presque tous intéressants), ce
musicien très connu dans le milieu du cinéma et des séries TV (il a réalisé –
tiens donc ! - la bande originale des Chroniques de Sarah Connor, entre
autres et de Twilight), il explique comment il a travaillé pour cette série,
avec des orchestres symphoniques, des musiciens d’instruments traditionnels,
etc. Toutes ses créations ne sont pas à la hauteur de la bande son de BSG si
l’on fait abstraction de la répétitivité des scènes de combat, certaines
parties musicales confinent au sublime et contribuent beaucoup au fait que l’on
n’a aucune peine à se croire sur un « viper » lancé dans le vide
intersidéral à la poursuite des terribles Cylons ou à bord d’un vieux rafiot de
combat fissuré mais luttant vaillamment pour sauver ce qui reste d’humanité.
Conclusion
Vous l’aurez compris, cette série
est vraiment réservée aux amateurs de science-fiction « pure et dure »
mais, si vous l’êtes, vous serez happé par elle comme on l’est par un trou
noir. Quant à ceux qui sont (ou se croient) imperméables à ce genre, je ne peux
rien faire pour eux si ce n’est leur redire qu’ils passent à côté de beaucoup
de choses en s’interdisant par principe de regarder (ou de lire) de la
science-fiction.
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