Hugo Cabret est un film
poético-fantastique américain réalisé par Martin Scorsese et sorti en novembre
2011.
Synopsis
L'histoire se situe à Paris dans
les années 30. Hugo Cabret, 13 ans (Asa Butterfield), a perdu son père, horloger (émouvant Jude Law) dans
un incendie. Il a ensuite été recueilli par son oncle Claude, un alcoolique, qui habite sous les toits de la gare Montparnasse dont il a
la charge de remonter les horloges et de veiller à ce qu'elles soient à l'heure. Il a le temps d'enseigner à Hugo son
travail avant qu'il ne se noie dans la Seine. Hugo se retrouve alors seul, ignoré de tout
le monde, chapardant pour survivre aux étals de la gare en évitant de se faire
arrêter par l'effrayant garde (Sacha Baron Cohen) et son chien féroce,
Maximilien.
Pendant le peu de temps libre que lui laissent l'entretien des horloges et la recherche de nourriture pour survivre, Hugo passe tout son temps à essayer
de réparer le seul objet qui lui reste de son père, un automate métallique,
volant les pièces qui lui manquent dans la boutique d'un réparateur de jouets,
Papa Georges (le toujours inquiétant Ben Kingsley).
Un jour, alors qu'il le croit
endormi, celui-ci, qui le surveillait depuis des jours, lui saisit la main et
l'oblige à vider ses poches et à lui rendre tout ce qu'il lui a pris. Dans sa
poche de gauche, Hugo garde un petit carnet rempli de croquis dessinés par son
père qui représentent les rouages de l'automate. C'est son bien le plus
précieux, ce qui le rattache à son père et lui permettra peut-être un jour de
faire fonctionner l'automate dont il est persuadé, à tort ou à raison, qu'il a pour mission de lui transmettre un message de son père. En voyant le carnet, Papa Georges a une réaction
bizarre. Il paraît surpris, mais aussi bouleversé et furieux. Malgré les pleurs
de l'enfant, il lui confisque son cher carnet et menace même de le brûler une
fois de retour chez lui. En attendant, il oblige Hugo à travailler pour lui,
lui faisant réparer des jouets cassés, en commençant par une souris mécanique,
tombée par terre lors de la dispute pour le carnet.
Papa Georges est aussi le tuteur
d'une fillette de l'âge d'Hugo, Isabelle. Celle-ci console Hugo, le convaincant
que son tuteur n'est pas si terrible qu'Hugo le pense et qu'il ne mettra pas la
menace de détruire le carnet à exécution.
En réalité, on découvrira par la
suite que Papa Georges est le fameux réalisateur de cinéma Georges Méliès, que
tout le monde croyait mort. Suite à de mauvaises affaires dans lesquelles l'a
entraîné sa passion pour le cinéma, il s'est ruiné, a vendu ses studios, brûlé
ses décors et détruit ses films et vit chichement de son activité dans la
boutique de réparateurs de jouets.
Mon opinion sur ce film
Les salles d'Aubenas n'étant
malheureusement pas encore équipées en 3D pour la sortie de ce film qui a été
réalisé pour cette nouvelle technique, je n'ai donc pu en apprécier tout ce qu'elle peut apporter lorsqu'elle est bien utilisée et je le regrette.
Cela ne m'a pas empêché de trouver ce film magnifique. C'est un enchantement, totalement inattendu de la part d'un
réalisateur comme Martin Scorsese qui nous a plutôt habitués à la noirceur et la violence. Certes, de la noirceur, il y en a, dans ce film atypique, ne serait-ce que par la situation d'Hugo, laissé seul à lui-même dans un monde dont la dureté est terrible. Mais il y a dans ce film tellement de belles choses et de beaux sentiments que cette noirceur passe, en fin de compte au second plan.
Je suis étonné du peu de publicité qui a été
fait autour de ce film que seul mon instinct (et aujourd'hui, une excellente
critique de Frédéric Strauss dans le Télérama du 14/12/2011 - je considère
comme négligeable la version "contre" de Jacques Morice tant elle
paraît "téléphonée"). J'ai trouvé ce film épatant à tout point de
vue. N'hésitez surtout pas à y aller en famille car, dans ce film, Scorsese a
retrouvé son âme d'enfant (et de cinéaste et amateur de cinéma averti) pour
notre plus grande joie.
Hugo Cabret est adapté d'un roman «
L’invention d’Hugo Cabret » écrit et
illustré par Brian Selznick publié en 2007, qui est devenu, depuis sa sortie,
un best-seller mondial, traduit dans des 10es de langues. L’auteur décrit
lui-même son œuvre comme « n’étant pas exactement un roman, ni un ouvrage
illustré, ni un scénario de film, mais un mélange de tout cela ». Il ne se
figurait pas que Martin Sorsese, plus habitué aux films noirs et
violents (Gangs of New York, Les infiltrés) ou morbides (Shutter Island), se
passionnerait pour ce livre pour enfants au point d’en acheter les droits et de
vouloir l’adapter pour notre plus grand plaisir.
En voyant le film, on comprend
mieux pourquoi Scorsese a été fasciné par le livre car c’est un grand cinéaste
et un vrai amateur de cinéma (c’est cette passion qui l’avait aussi conduit à
s’intéresser à la vie extraordinaire d’Howard Hugues, dont il tira le très beau
biopic Aviator avec le grand Leonardo DiCaprio dans le rôle du milliardaire
fou). Le livre lui-même s’est beaucoup inspiré de la vie du pionnier du cinéma
muet, Georges Méliès, qui fut, avant de réaliser ses premiers films, un
illusionniste de talent, un collectionneur d’automates et un inventeur génial.
On retrouve tout cela et plus encore dans Hugo Cabret, plus de très belles
images du Paris du XIXe siècle, une grande poésie, une esthétique très
travaillée et beaucoup d'émotion. Une réussite qui n'est pas sans rappeler
l'univers de l'injustement méprisé A la croisée des mondes, et vient prendre
agréablement la relève des Harry Potter, Chroniques de Narnia et autres
Eragon.
Distribution
- Hugo Cabret (Asa Butterfield), qui porte entièrement le film sur ses épaules
- Isabelle (Chloë Moretz)
- Le père de Hugo (Jude Law)
- L'inspecteur de la station (Sacha Baron Cohen)
- Papa Georges, Georges Méliès (Ben Kingsley)
- Monsieur Labisse, le libraire (Christopher Lee, le terrifiant magicien blanc du Seigneur des anneaux)
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