Barry Lyndon est un film historique anglo-américain de
Stanley Kubrick sorti en 1975 et adapté du roman de William Makepeace
Thackeray, Les mémoires de Barry Lyndon.
Synopsis
L’histoire commence au début de la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui fut un conflit croisé à l'échelle de l'Europe entre la France et l’Angleterre, d’un côté, et l’Autriche et la
Prusse de l’autre.
Le héros, Redmond Barry
(interprété par Ryan O'Neal), est un jeune irlandais sans le sou qui, lors d'un
duel, tue un officier britannique amoureux, comme lui, de sa cousine. Pour fuir
la justice, il s'engage dans l'armée anglaise et part sur le continent
combattre les Français. Les troupes dans lesquelles il combattait s'étant
trouvées décimées, il devient déserteur et, pour éviter la peine de mort, il s'engage dans l'armée prussienne. On le charge d'espionner un noble joueur
dont il devient l'ami. Celui-ci l'initie au jeu et l'introduit dans la haute
société où il apprend les bonnes manières et se fait passer pour noble. Après
avoir trompé le vieux mari de la comtesse de Lyndon (interprétée par la sublime Marisa
Berenson) et précipité sa mort, il l'épouse et a un fils avec elle. Mais son
destin le rattrape et il finit par être démasqué. La haute société, qui avait été si prompte à en faire l'un des siens, s'empresse de le rejeter et le renvoie dans la boue dont il
est sorti.
Gravement blessé lors d'un duel
avec le fils de Lady Lyndon, qui le hait, il ne lui reste qu'à partir se
réfugier dans la masure de sa vieille mère, en Irlande, qui le recueille et
l'accompagne jusqu'à sa fin.
Mon jugement sur ce film
Barry Lyndon est un de mes films
culte. Il a été réalisé en 1975 par Stanley Kubrick. Une grande part de son succès (du moins en France, en Italie et en Espagne – car, bizarrement, le film a été
boudé dans les pays anglo-saxons) est due, bien entendu, à la talentueuse réalisation de Kubrick. Le montage de ce long métrage a duré trois ans et, à le voir ou à le revoir, on comprend que rien n'a
été laissé au hasard. Chaque scène, chaque image, est ciselée comme un bijou
précieux. En outre, la musique, qui joue un rôle prépondérant dans tous les films
de Kubrick, est ici l'un des acteurs du film : comme pour Il était une fois dans l'Ouest ou quelques autres films, on ne peut en effet imaginer Barry Lyndon sans sa bande originale (couronnée par l'Oscar de la meilleure musique de film), qui mêle avec bonheur des
airs de musique traditionnelle irlandaise et des morceaux de musique classique, redonnant un nouvel éclat à des
œuvres à l'époque oubliées .
BO de Barry Lyndon
- Georg Friedrich Haendel : Sarabande (thème principal) de la suite no 4 en ré mineur HWV 437 de ses neuf suites pour clavecin de 1733
- Jean-Sébastien Bach : Concerto pour 2 clavecins en do mineur - Adagio
- Wolfgang Amadeus Mozart : Marche d'Idomeneo
- Giovanni Paisiello : « Saper bramante », extrait d'Il barbiere di Siviglia
- Franz Schubert : Danse n° 1 en mi bémol majeur ; Trio pour piano et cordes no 2, op. 100 - 2e mouvement
- Antonio Vivaldi : Sonate pour violoncelle en mi mineur op. 14 - 3e mouvement
- Le roi Frédéric II de Prusse : Hohenfriedberger Marsch
- Seán Ó Riada : airs traditionnels irlandais.
La beauté esthétique du film est aussi due au
magnifique travail de John Alcott, le directeur de la photographie, qui le
tourna entièrement en lumière naturelle (y compris les scènes d'intérieur qui
furent éclairées à la bougie !) grâce à une caméra spécialement modifiée pour
être adaptée à un objectif Zeiss fourni par la Nasa. La qualité des décors (les
paysages naturels ainsi que le superbe Castle Howard, dans le Yorkshire) joue
aussi un grand rôle dans la somptuosité de ce film. Les amateurs de photo apprécieront combien le est travaillée la profondeur de champ conférant ainsi aux paysages une allure de peinture filmée. Ce même directeur de la photo, John
Alcott, a collaboré à trois autres films
de Kubrick, Shining, Orange mécanique (que je n'aime pas, bien qu'ils soient de grands classiques, à cause de leur violence) et 2001 l'Odyssée de l'espace. Alcott est hélas décédé trop tôt, à l'âge de 55 ans, après avoir cependant été le directeur de la photo sur plus de 20 films entre
1968 et 1987. Une autre des spécificités de ce film (que Kubrick emploiera dans
neuf autres de ses réalisations) est l'utilisation de la voix-off qui permet au
réalisateur de prendre ses distances d'avec ce que le spectateur voit à
l'image, certains des commentaires les contredisant même parfois entièrement, apportant ainsi au film un décalage voulu.
Barry Lyndon est pour moi, avec, dans
un tout autre genre 2001 l’Odyssée de l’espace, le grand chef d’œuvre
de Kubrick et un chef d’œuvre tout court qui mérite de figurer dans
toute cinémathèque.
Ce billet (où je suis arrivé via l'extrait musical mis en ligne ce 12 avril 2023) me donne envie de revoir le film, merci!
RépondreSupprimerNe me reste plus qu'à convaincre dasola qu'on y consacre une soirée "DVD" (même si ça ne vaut pas le grand écran...).
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola