dimanche 13 avril 2014

PARANOID PARK de Gus Van Sant (FR-USA 2007)



Paranoid Park est un film dramatique franco-américain écrit et réalisé par Gus Van Sant en 2007. Le film est tiré d'un roman du même nom (Paranoid Park) écrit par Blake Nelson et qui se déroule à Portland en Oregon.

Synopsis

L'histoire se passe à Portland en Oregon. Alex (Gabe Nevins) est un lycéen normal, passionné de skateboard. Il est entraîné par son copain Jared à Paranoïd Park, "le" lieu de rendez-vous des skateboarders de la ville, situé en bordure de voies de chemin de fer. Pour se prouver à lui-même qu'il est capable de faire des choses illégales, il monte sur un train en marche. A priori, cet acte aurait pu n'avoir aucune conséquence si le hasard ne s'en était mêlé. Un gardien le voit et veut le faire descendre. En se défendant, il repousse le gardien qui tombe sur les voies au moment du passage d'un autre train qui manœuvre. Le gardien, dont le bas du corps est sectionné par les roues, meurt sous les yeux d'Alex. La première réaction de l'ado est d'appeler les secours mais, se sachant le seul coupable de ce qui s'est passé, il s'enfuit en laissant le pauvre type se vider de son sang. Sa deuxième réaction est de se réfugier chez son copain Jared, qui n'est pas chez lui, et il tente d'appeler son père au téléphone pour lui demander conseil mais il y renonce et raccroche. Il s’empresse alors d’effacer toute trace de l'accident, en se débarrassant de ses vêtements tachés de sang et de son skate. Malgré la culpabilité qu’il ressent, muré dans sa solitude, se trouvant dans l'impossibilité de se confier à qui que ce soit, il reprend sa vie comme si de rien n'était, confiant les faits à un cahier, qu'il brûlera à la fin du film.

Mon opinion sur ce film

Ce film met mal à l'aise le spectateur qui regarde, au début sans comprendre, se dérouler la vie insipide et répétitive d'un adolescent ordinaire, mal dans sa peau malgré ses allures affranchies, en se demandant ce qui va se passer et en assistant, passif, aux "exploits" des skaters jusqu'au moment de l'accident auquel on ne s’attend pas. On revoit alors défiler les mêmes images qu'on a déjà vues une première fois, à la lumière de cet évènement, et on partage alors la culpabilité non dite d'Alex qui ne trouve personne à qui se confier et opte pour la solution la plus lâche mais aussi la plus simple pour lui : se taire.

Sans doute le réalisateur a-t-il réussi son pari et transcrit, par ces images par ailleurs travaillées, le malaise d'une adolescence sans repères : Alex est un ado ordinaire, qui vit dans une belle maison et semble ne manquer de rien, même pas de l’amour de sa mère qui cependant est absente (on entend sa voix et on l'aperçoit de loin, dans la pénombre) et un petit frère pour lequel il est plein d’attention. Il a une copine, et un copain, Jared, qui ne sont pas pires que d'autres. Par contre, ses parents sont en plein divorce et trop préoccupés par leurs propres problèmes pour se rendre compte du malaise de leurs enfants. Le père, adolescent lui-même mal grandi, aux bras couverts de tatouages, joue au "copain" (mais n'a ni la stature, ni le statut, d'un père) et il ne représente pas le côté solide que l’on est en droit d’attendre d’un père. Alex, qui a, un instant, l'intention de se confier à lui, y renonce. Je remarque que, comme dans How to be ou dans Generation RX, tous ces gens vivent dans un monde virtuel : ils ne semblent pas avoir de problèmes d'argent, on ne les voit pas aller au travail, on ne les voit pas manger, on ne les voit jamais échanger de paroles face à face... Alex, lorsqu'il s'est débarrassé de son premier skate maculé de sang, en rachète un sans que sa mère ne s'en émeuve ni que ne se pose la question de son coût. Les adultes sont des silhouettes fantomatiques (que ce soient les parents, les parents des copains - la mère de Jared est partie à Las Vegas -, les professeurs et même l'inspecteur de police !...) Les ados sont livrés à eux-mêmes au moment où ils auraient le plus besoin de présence et de soutien. C'est le constat consternant d'une société à la dérive que l’on retrouve dans plusieurs films de Gus Van Sant.

Mais qu'est-ce qu'un tel film nous apporte ? Personnellement, tout en reconnaissant le talent du réalisateur et la qualité de l'image, je me suis ennuyé ferme (les scènes de skate sont interminables) et j'avais hâte que ce film se termine.

Sans doute est-ce un tour de force d'avoir fait jouer des acteurs non professionnels (Gabe Nevins, dont c'était le 1er film, est excellent dans le rôle de cet ado au regard vide qui traîne maladroitement sa carcasse tout au long du film). Sa carrière est désormais lancée puisqu'il a tourné dans 4 autres films. Je n'en dirai pas autant des autres acteurs : les filles sont des nunuches intégrales et les adultes, totalement inexistants. Hormis la critique d'une société désintégrée où les ados errent sans but, je ne vois pas l'intérêt d'un tel film et je ne partage pas l'avis des nombreuses critiques élogieuses que j'en ai lues.  

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