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mercredi 7 février 2024

Benoît JACQUOT, réalisateur français

 


Benoît Jacquot, né le 5 février 1947 à Paris, est un réalisateur français. Il commence sa carrière cinématographique en 1965 comme assistant de Bernard Borderie sur un film de la série Angélique et comme assistant de Marguerite Duras, Marcel Carné ou Roger Vadim.

Au cours de sa carrière, il alterne les films à gros budgets avec des stars (Pas de scandale, Adolphe) avec des productions moins coûteuses et plus libres dans leur narration et leur méthode de tournage (L'Intouchable, tourné en Inde en 16 mm, et quelques plans en caméra vidéo). Ses personnages principaux sont souvent des femmes (Isabelle Huppert dans Villa Amalia, L'École de la chair, Les Ailes de la colombe, Pas de scandale, Eva, Virginie Ledoyen dans La Fille seule, Judith Godrèche dans La Désenchantée, Isabelle Adjani dans Adolphe, Sandrine Kiberlain dans Le Septième Ciel, Isild Le Besco dans L'Intouchable, À tout de suite ou Sade). Ses héroïnes se caractérisent par un mouvement de fuite, qui leur fait tourner le dos à leur passé, à leur famille ou à leur métier.

Il est membre de l'Exception, un groupe de réflexion sur le cinéma créé par Jean-Michel Frodon. Il a été président du jury du concours d'entrée de la Fémis en 2003.

En 2012, il reçoit le prix Louis-Delluc pour Les Adieux à la reine, adaptation du roman éponyme de Chantal Thomas. En 2013, le film obtient trois Césars lors de la 38e cérémonie des César.

Filmographie

Longs métrages

1975 : L'Assassin musicien d'après Dostoïevski

1977 : Les Enfants du placard

1981 : Les Ailes de la colombe d'après Henry James

1985 : Corps et Biens, d'après James Gunn

1988 : Les Mendiants

1990 : La Désenchantée

1995 : La Fille seule

1997 : Le Septième Ciel

1998 : L'École de la chair, d'après Yukio Mishima

1998 : Par cœur

1999 : Pas de scandale

2000 : La Fausse Suivante d'après Marivaux

2000 : Sade

2001 : Tosca d'après Puccini

2002 : Adolphe d'après Benjamin Constant

2004 : À tout de suite d'après Élisabeth Fanger

2006 : L'Intouchable

2009 : Villa Amalia d'après Pascal Quignard

2010 : Au fond des bois d'après Marcela Iacub

2012 : Les Adieux à la reine d'après Chantal Thomas

2014 : Trois Cœurs

2015 : Journal d'une femme de chambre d'après Octave Mirbeau

2016 : À jamais d'après Don DeLillo

2018 : Eva, d'après James Hadley Chase

2019 : Dernier Amour, d'après Histoire de ma vie de Casanova

2020 : Suzanna Andler, d'après Marguerite Duras

2022 : Par cœurs

Prochainement

2024 : Belle, d'après Georges Simenon

[Extrait de sa fiche Wikipedia]

Jusqu'à présent, je m'érais borné, sur ce blog, à parler des réalisateurs que j'aimais bien et dont j'admirais les films. Je fais ici une exception avec Benoît Jacquot, dont j'ai chroniqué quelques films sans vraiment les apprécier, car il vient d'être accusé par l'actrice Judith Godrèche de viol. Son témoignage, que l'on peut lire dans Le Monde, fait froid dans le dos. Il est, malheureusement très semblable à ceux de nombreuses actricesf qui ont, par le passé, subi l'emprise de leur réalisateur ou de leurs producteurs. Je tenais donc à signaler ces faits dans ce blog consacré au cinéma, tout en sachant bien que ces faits se produisen, hélas, à tous les niveaux de la société et que la parole de victimes de moindre notoriété que celui d'actrices connues a moins de chances d'être entendue.    

dimanche 8 février 2015

POTICHE comédie de François Ozon (FR-2010)


Potiche est une comédie française, adaptée d'une célèbre pièce de théâtre de boulevard, réalisée par François Ozon et sortie en novembre 2010. La pièce de théâtre, écrite par Barillet et Grédy, fut un énorme succès avec, en vedette, la regrettée et irrésistible Jacqueline Maillan.

Synopsis

Le film se déroule dans les années 70. Dans la petite ville imaginaire de Sainte-Gudule, censée se situer près de St. Amand-les-Eaux, dans le Nord-Pas de Calais, la famille Pujol-Michonneau détient la seule industrie de la ville, une usine de parapluie. Le patron Robert Pujol (Fabrice Luchini) a épousé l'héritière des établissements Michonneau, Suzanne (Catherine Deneuve). Ils ont eu deux enfants, Suzanne (Judith Godrèche), mariée, maman de deux jeunes garçons, et un fils, Laurent (Jérémie Rénier), étudiant.  

Lorsque le film commence, on voit Suzanne faire du jogging. Elle habite une somptueuse maison bourgeoise et occupe son temps en écrivant des poèmes, son mari la tenant à l’écart de ses affaires  et sa propre fille, Joëlle, la traitant même de "potiche" (d’où le titre).

Robert Pujol traite ses ouvriers comme il traite sa femme, les méprise et refusant toute avancée sociale, y compris l'aménagement de toilettes décentes pour son personnel. Un jour, alors qu'une altercation l'a opposé à un syndicaliste de son usine, sa secrétaire, Nadège (Karin Viard), qui est aussi sa maîtresse, déboule affolée chez madame Pujol pour lui annoncer que les ouvriers se sont mis en grève et séquestrent son mari.

D'abord désorientée, tiraillée entre les conseils contraires de sa fille, aussi réactionnaire que son père, qui veut faire intervenir les CRS, et son fils, qui lui conseille plutôt de composer, Suzanne décide d'aller demander son aide au député-maire communiste, Maurice Babin (Gérard Depardieu), avec qui elle a eu une aventure lorsqu'ils étaient jeunes et qui, malgré les années, est secrètement resté amoureux d'elle. Grâce à son intervention et la promesse de négocier avec les ouvriers, elle obtient que son mari soit libéré.

Lorsque Robert revient chez lui et apprend que sa femme a fait appel à Babin et promis de négocier avec les ouvriers, il entre dans une fureur noire et prend une crise cardiaque qui le conduit à l'hôpital.
Contrainte et forcée, Suzanne prend les choses en main, accepte une grande partie des revendications des salariés, et devient le véritable patron de l'usine, lui insufflant un souffle nouveau en faisant entrer son fils pour dessiner de nouveaux modèles de parapluies, plus dynamiques et plus colorés, et sa fille pour développer les ventes à l'export. Sa réussite est complète : non seulement elle se fait aimer des employés (y compris de la secrétaire !) mais relance l'entreprise qui était sur le déclin, avec, en prime, la satisfaction d’avoir prouvé à tout le monde (à commencer par elle-même) qu’elle était capable, mieux que son mari, de relever l’entreprise familiale.

Lorsque Robert revient guéri, il s'imagine qu'elle va gentiment lui rétrocéder son fauteuil qu’il a quitté, contraint et forcé, mais Suzanne refuse de redevenir la « potiche » de service. Robert, se lançant dans un odieux chantage dans lequel il entraîne le maire, provoque un vote du Conseil d'administration et regagne son poste de PDG grâce à la défection de sa fille.

Bien que sonnée, Suzanne ne se laisse pas abattre et décide de se lancer en politique contre le député-maire Maurice Babin, voulant lui faire payer sa trahison et, au grand dam de celui-ci et de son époux, elle gagne et devient députée. Elle fête sa victoire avec tous ceux qui l'on soutenue.

Mon opinion sur ce film

J'avais beaucoup aimé une précédente comédie de François Ozon, Huit femmes, dont je n'ai pas encore parlé dans ce blog. Pourtant, elles sont si rares les comédies françaises réussies, qui échappent à la vulgarité et qui font tout de même réfléchir car Potiche est tout cela : divertissante, certes, mais aussi pleine de références à la situation féminine, cantonnée au rôle de "potiche" pendant des siècles. Ce film n'est pas non plus dénué de références à notre époque. On ne peut s'empêcher de penser entre l'affrontement entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy pour la présidence de la République, aux attaques machistes et aux moqueries qu'elle a dû essuyer (y compris dans son propre camp) et, au regard des dernières critiques dont ont fait l'objet des ministres socialistes femmes à l'Assemblée nationale, se dire que le combat de Suzanne Pujol, les délocalisations, les malversations financières, les compromissions politiques sont toujours (et même plus que jamais !) d'actualité.

Bien entendu, ce film est, et reste, une comédie et il ne faut pas le prendre pour un pamphlet politique. Il ne changera pas les mœurs ni la ségrégation dont les femmes restent victimes dans ce pays qui est, soi-disant, la patrie de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Mais il y contribuera.

Un grand coup de chapeau à Catherine Deneuve qui est "la" star incontestée de ce film, même si les seconds rôles sont épatants aussi. Elle a accepté de s'enlaidir au début pour mieux rayonner ensuite et quelle belle leçon d'acteur quand, à la fin, elle entonne elle-même, sans doublage et sans fausses notes, la belle chanson écrite et interprétée par Jean Ferrat dans les années 60 : "C'est beau la vie".