Potiche est une comédie
française, adaptée d'une célèbre pièce de théâtre de boulevard, réalisée par
François Ozon et sortie en novembre 2010. La pièce de théâtre, écrite par
Barillet et Grédy, fut un énorme succès avec, en vedette, la regrettée et
irrésistible Jacqueline Maillan.
Synopsis
Le film se déroule dans les
années 70. Dans la petite ville imaginaire de Sainte-Gudule, censée se situer
près de St. Amand-les-Eaux, dans le Nord-Pas de Calais, la famille
Pujol-Michonneau détient la seule industrie de la ville, une usine de
parapluie. Le patron Robert Pujol (Fabrice
Luchini) a épousé l'héritière des établissements Michonneau, Suzanne (Catherine Deneuve). Ils ont eu deux
enfants, Suzanne (Judith Godrèche),
mariée, maman de deux jeunes garçons, et un fils, Laurent (Jérémie Rénier), étudiant.
Lorsque le film commence, on voit
Suzanne faire du jogging. Elle habite une somptueuse maison bourgeoise et
occupe son temps en écrivant des poèmes, son mari la tenant à l’écart de ses
affaires et sa propre fille, Joëlle, la
traitant même de "potiche" (d’où le titre).
Robert Pujol traite ses ouvriers
comme il traite sa femme, les méprise et refusant toute avancée sociale, y
compris l'aménagement de toilettes décentes pour son personnel. Un jour, alors
qu'une altercation l'a opposé à un syndicaliste de son usine, sa secrétaire,
Nadège (Karin Viard), qui est aussi
sa maîtresse, déboule affolée chez madame Pujol pour lui annoncer que les
ouvriers se sont mis en grève et séquestrent son mari.
D'abord désorientée, tiraillée
entre les conseils contraires de sa fille, aussi réactionnaire que son père,
qui veut faire intervenir les CRS, et son fils, qui lui conseille plutôt de
composer, Suzanne décide d'aller demander son aide au député-maire communiste,
Maurice Babin (Gérard Depardieu),
avec qui elle a eu une aventure lorsqu'ils étaient jeunes et qui, malgré les
années, est secrètement resté amoureux d'elle. Grâce à son intervention et la
promesse de négocier avec les ouvriers, elle obtient que son mari soit libéré.
Lorsque Robert revient chez lui
et apprend que sa femme a fait appel à Babin et promis de négocier avec les
ouvriers, il entre dans une fureur noire et prend une crise cardiaque qui le
conduit à l'hôpital.
Contrainte et forcée, Suzanne
prend les choses en main, accepte une grande partie des revendications des
salariés, et devient le véritable patron de l'usine, lui insufflant un souffle
nouveau en faisant entrer son fils pour dessiner de nouveaux modèles de parapluies,
plus dynamiques et plus colorés, et sa fille pour développer les ventes à
l'export. Sa réussite est complète : non seulement elle se fait aimer des
employés (y compris de la secrétaire !) mais relance l'entreprise qui était sur
le déclin, avec, en prime, la satisfaction d’avoir prouvé à tout le monde (à
commencer par elle-même) qu’elle était capable, mieux que son mari, de relever
l’entreprise familiale.
Lorsque Robert revient guéri, il
s'imagine qu'elle va gentiment lui rétrocéder son fauteuil qu’il a quitté,
contraint et forcé, mais Suzanne refuse de redevenir la « potiche »
de service. Robert, se lançant dans un odieux chantage dans lequel il entraîne
le maire, provoque un vote du Conseil d'administration et regagne son poste de
PDG grâce à la défection de sa fille.
Bien que sonnée, Suzanne ne se
laisse pas abattre et décide de se lancer en politique contre le député-maire
Maurice Babin, voulant lui faire payer sa trahison et, au grand dam de celui-ci
et de son époux, elle gagne et devient députée. Elle fête sa victoire avec tous
ceux qui l'on soutenue.
Mon opinion sur ce film
J'avais beaucoup aimé une
précédente comédie de François Ozon, Huit femmes, dont je n'ai pas encore
parlé dans ce blog. Pourtant, elles sont si rares les comédies françaises
réussies, qui échappent à la vulgarité et qui font tout de même réfléchir car Potiche
est tout cela : divertissante, certes, mais aussi pleine de références à la
situation féminine, cantonnée au rôle de "potiche" pendant des
siècles. Ce film n'est pas non plus dénué de références à notre époque. On ne
peut s'empêcher de penser entre l'affrontement entre Ségolène Royal et Nicolas
Sarkozy pour la présidence de la République, aux attaques machistes et aux
moqueries qu'elle a dû essuyer (y compris dans son propre camp) et, au regard
des dernières critiques dont ont fait l'objet des ministres socialistes femmes
à l'Assemblée nationale, se dire que le combat de Suzanne Pujol, les
délocalisations, les malversations financières, les compromissions politiques
sont toujours (et même plus que jamais !) d'actualité.
Bien entendu, ce film est, et
reste, une comédie et il ne faut pas le prendre pour un pamphlet politique. Il
ne changera pas les mœurs ni la ségrégation dont les femmes restent victimes dans
ce pays qui est, soi-disant, la patrie de la liberté, de l'égalité et de la
fraternité. Mais il y contribuera.
Un grand coup de chapeau à Catherine Deneuve qui est
"la" star incontestée de ce film, même si les seconds rôles sont
épatants aussi. Elle a accepté de s'enlaidir au début pour mieux rayonner
ensuite et quelle belle leçon d'acteur quand, à la fin, elle entonne elle-même,
sans doublage et sans fausses notes, la belle chanson écrite et interprétée par
Jean Ferrat dans les années 60 : "C'est
beau la vie".
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