La Famille Bélier est une comédie
française réalisée par Éric Lartigau (L'homme qui voulait vivre sa vie), sortie en décembre 2014.
Résumé
Rodolphe Bélier (François
Damiens) et son épouse Gigi (Karin Viard), tous deux sourds, sont agriculteurs
en Mayenne. Si leur fils cadet Quentin (Luca Gelberg) est également sourd,
Paula, leur fille aînée (Louane Emera), est entendante : l'adolescente de seize
ans est une interprète indispensable pour toute sa famille, qu'elle aide dans
le travail et dans la vie de tous les jours, quand il s'agit de répondre au
téléphone, de traiter avec la coopérative agricole ou la banque ou de traduire
une consultation chez le médecin, même lorsqu’il s’agit des relations intimes
de ses parents. Au lycée, où la jeune fille est scolarisée en 3ème, Paula
choisit par hasard l’activité chorale. Leur professeur de musique Fabien Thomasson
(Eric Elmosnino), fan de Michel Sardou, remarque sa voix et la pousse à
participer au concours de la Maîtrise de Radio France : les parents de Paula, à
qui la musique est étrangère, sont déconcertés et même inquiets de cette
initiative qui, si leur fille est sélectionnée, va devoir l’obliger à partir à
Paris. Paula est confrontée en même temps à l'incompréhension de ses parents, à
ses propres doutes sur sa vocation musicale, sur ses devoirs vis-à-vis de sa
famille, et à l'incertitude d'une liaison avec Gabriel (Ilian Bergala) un
garçon de son âge avec qui elle est amenée à faire un duo pour le spectacle de
fin d’année du lycée. Dans le même temps, Rodolphe Bélier, mécontent de la
politique du maire du village, se met en tête, malgré son handicap, de se
présenter aux élections...
Autour du film
L'idée d'une entendante dans une
famille de sourds part d'une situation vécue par l'assistante de Guy Bedos,
Véronique Poulain, qui en a fait un livre autobiographique, Les Mots qu’on ne
me dit pas mais l'histoire est une création originale de Victoria Bedos, la
fille de Guy Bedos, qui a ensuite co-écrit le scénario avec Stanislas Carré de
Malberg.
Les deux acteurs qui jouent le
rôle des parents Bélier ne sont évidemment
pas sourds-muets mais celui qui joue le rôle de leur fils adolescent, Luca
Gelberg, l’est réellement de même que Bruno Gomila, qui incarne leur ami Rossigneux.
Pour préparer le tournage, Karin
Viard, Louane Emera et François Damiens ont appris le langage des signes. L'enseignement s'est fait à la
cadence de quatre heures par jour, pendant quatre à cinq mois.
Le tournage s’est déroulé à
Domfront (Orne), et au Housseau-Brétignolles en Mayenne avec cent-cinquante figurants
originaires de l'Orne, de la Manche et de la Mayenne. Les scènes qui se
déroulent dans l’établissement scolaire l’ont été au Collège de Marines dans le
Val d'Oise.
En raison du tournage dans la
région de Domfront, le film a été présenté en avant-première, le 3 octobre
2014, au casino de Bagnoles-de-l'Orne, ainsi que sa sélection au Festival
international du film d'Arras, le 7 novembre, dans la catégorie «
Avant-premières » en présence de l'équipe du film. La Famille Bélier est sorti
sur les écrans français le 17 décembre 2014.
Le réalisateur Éric Lartigau a
découvert Louane Emera lors d’un passage dans l’émission télévisée The Voice en
2013. Auparavant, celle-ci n’avait jamais envisagé de devenir comédienne.
Le film a déclenché une polémique
dans la communauté des sourds : la journaliste sourde anglaise Rebecca
Atkinson de The Guardian le considère « une nouvelle insulte cinématographique
à la communauté sourde » (« La Famille Bélier is yet another cinematic insult
to the deaf community ») Elle regrette aussi que les acteurs qui ont été
choisis « ne (soient) pas réellement des sourds ». Quant à la journaliste sourde Marylène
Charrière sur Websourd, elle reconnaît que « c'est bien de montrer au grand public
ce que signifie être sourd et d'utiliser la langue des signes française. La
plupart des gens sont ignorants, pensent que ce n'est pas une vraie langue » alors que la traductrice Julia Pelhate, de la même société, regrette : « Ce
qui est gênant, c'est que la langue des signes française ne soit pas respectée.
Il y a beaucoup de maladresses. Lors de l'avant-première à Toulouse, le 31
octobre 2014, le public sourd a dû lire les sous-titres, car il ne comprenait
pas la langue signée à l'écran ».
Il est à souligner que, pour Télérama, qui est rarement
tendre avec les films qu’il critique, La famille Bélier n'est pas une comédie
lourde ni un mélo sur le handicap, mais est « tendrement loufoque, indifférent
au bon goût, mais jamais vulgaire ni méprisant. » Quant à la jeune actrice Louane
Emera, sa prestation a été encensée par France-Soir qui l'a considérée comme la «
nouvelle révélation du cinéma français ».
Le film a connu, dès sa sortie, un
succès immédiat auprès du grand public et celui-ci s’est prolongé pendant tout le mois de janvier. Dans
le box-office France du 27 janvier 2015, le film cumule 5 119 006 entrées pour
ses six semaines d'exploitation et passe à la deuxième place du classement des
entrées de la semaine.
Récompenses
Le film a été multi-récompensé
lors des Césars 2015 :
- · Meilleur film
- · Meilleur acteur pour François Damiens
- · Meilleure actrice pour Karin Viard
- · Meilleur acteur dans un second rôle pour Éric Elmosnino
- · Meilleur espoir féminin pour Louane Emera
- · Meilleur scénario original
Mon opinion sur le film
Je viens de le voir dans une
salle comble plus d’un mois après sa sortie. Tous les publics étaient
représentés : public familial, jeunes couples, adolescents, etc. et de nombreux
éclats de rires ont émaillé la projection. L’émotion n’est pas absente non
plus, en particulier lors du passage où,
pendant le duo des deux jeunes gens sur la scène du lycée, le son est coupée
pour nous faire ressentir à nous, spectateurs « entendants », ce que
peut ressentir la famille Bélier devant la prestation de leur fille. Ou encore l'émouvante interprétation de "Je vole" lors de l'audition. Par
certains côtés, ce film m’a rappelé Intouchables et sa manière décomplexée d’aborder
le handicap, avec les travers de certains « entendants » qui se
ridiculisent en haussant démesurément la voix devant des sourds-muets (par ex.
le maire).
Par contre, si j’avais été juré aux Césars,
je n’aurais certainement pas attribué le prix de la meilleure actrice à Karin
Viard qui, à mon avis, en fait des tonnes et est parfois à la limite de l'hystérie : quels que soient ses mérites elle détonne dans le rôle d’une sourde-muette. Par contre, j’ai été bluffé par
Louane Emera, que j’ai trouvée à la fois juste et touchante dans ce rôle
difficile.
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