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dimanche 10 novembre 2024

LEE MILLER Biopic réalisé par Ellen KURAS (GB-2024)

 

Lee Miller (Titre original : Lee) est un biopic britannique réalisé par Ellen Kuras et sorti en 2023. Il s'agit d'un film biographique sur la photographe Elizabeth « Lee » Miller. Le film a été présenté en avant-première mondiale au Festival international du film de Toronto 2023, mais il n’est sorti sur les écrans français qu’en 2024.

Résumé

Le film est un biopic sur la vie de Lee Miller (Kate Winslet), de son vrai nom Elizabeth Miller, connue pour avoir été la première journaliste britannique à avoir photographié les derniers camps de concentration nazis.

Le film commence avant le début de la 2nde guerre Mondiale sur la Côte d’Azur où des amis de milieux aisés mènent une vie insouciante. Parmi eux, Lee Miller, alors modèle et photographe de mode pour le magazine anglais Vogue, Roland Penrose (Alexander Skarsgård), écrivain, qui deviendra son mari, Solange d’Ayen comtesse de Noailles (Marion Cotillard), qui travaille pour la version française de Vogue, etc.   

Au début de la guerre, alors que Londres est menacée par les bombes allemandes, Lee Miller se fait embaucher, malgré les restrictions, par Audrey Withers (Andrea Riseborough), la rédactrice en chef du Vogue britannique.

De la mode, Lee Miller parvient, grâce à sa nationalité américaine, à se faire envoyer sur le terrain des combats en France. Alors que la Libération bat son plein, elle retrouve son amie Solange d’Ayen dans son appartement parisien dévasté. Elle a perdu son fils de 19 ans dans les combats dans les Vosges et son mari Jean, dont elle n’a plus de nouvelles, a été déporté pour faits de résistance. Lee apprend alors avec stupeur l’existence des camps de concentration nazis et n’aura de cesse de s’y rendre. Elle sera la première photographe de guerre à en révéler l’horreur mais ses photos, jugées trop choquantes, ne seront pas publiées par Vogue.  

Autour du film

Ce film a bien failli ne jamais se faire. Le projet remonte à plusieurs années quand la fameuse directrice de la photographie, Ellen Kuras (elle a travaillé avec Martin Scorsese, Spike Lee, etc.), est tombée, dans une librairie new-yorkaise, sut une biographie de la célèbre photographe de guerre Lee Miller. Frappée par la ressemblance physique de la reporter avec l’actrice Kate Winslet, avec qui elle avait travaillé sur le film de Michel Gondry Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Ellen Kuras proposa l’idée de réaliser un biopic de Lee à l’actrice qui accepta avec enthousiasme. Mais, malgré la notoriété de l’une et de l’autre, le projet mit 20 ans à se faire car les financeurs se firent tirer l’oreille à telle enseigne que Kate Winslet dut engager ses propres fonds pour finir le tournage.

Mon opinion

Peut-être parce qu’il est réalisé par une femme (Ellen Kuras), avec une actrice engagée (Kate Winslet) sur un personnage lui aussi engagé pour la vérité (Lee Miller), le film est avant tout un film de femmes fortes. Sans doute à ce jour, c’est le plus beau rôle de Kate Winslet dont l’interprétation magistrale emporte l’enthousiasme tant elle incarne son personnage. Une telle performance devrait être, on l’espère, couronnée d’un Oscar. Le film a aussi le mérite de révéler le déni des nations libres d’admettre le choc des premiers témoignages sur la réalité des camps.

Dans le même esprit, je vous recommande : 

 

samedi 21 mai 2022

FRERE ET SOEUR Film d'Arnaud DESPLECHIN (FR-2022)

 

Frère et Sœur est un film dramatique français réalisé par Arnaud Desplechin et sorti en 2022. Le film est sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes 2022.

Présentation

Ils sont frère et sœur, la quarantaine : Louis (Melvil Poupaud) est écrivain et poète ; Alice (Marion Cotillard), est actrice de théâtre. Ils s’entendaient bien jusqu’à ce que Louis, qui végétait jusque-là en tant que prof et poète, ne fasse un succès avec son premier roman. Le jour de la dédicace du livre, Alice annonce alors à Louis qu’elle le hait et, depuis, ne lui parle plus. On ne saura jamais pourquoi.

Le film commence avec un évènement tragique : le décès de Joseph, le fils de 6 ans de Louis.

Lorsqu’Alice vient, avec sa mère, présenter ses condoléances à son frère pour le décès de son enfant, celui-ci entre dans une colère noire et la jette dehors.

Peu après, les parents de Louis et d’Alice sont victimes d’un terrible accident alors qu’ils viennent assister à l’un des spectacles de leur fille.

Le frère et la sœur vont alors s’éviter au chevet de leurs parents jusqu’au moment de l’enterrement. Une confrontation aura alors lieu où Alice, qui a provoqué la rencontre, demande pardon à Louis de l’avoir ignoré pendant vingt ans.

Mon opinion  

J’avais détesté Un Conte de Noël qui, plus ou moins, traitait des mêmes thèmes, l’incompréhension au sein d’une famille, dont j’écrivais à l’époque : « Le scénario m’a paru horriblement alambiqué, confus, les situations tordues, les dialogues insupportablement poseurs (…), le côté artificiel de tout cela m'a trop rappelé d'autres films français que j'ai détestés pour leur côté pédant et bavard, leur nombrilisme et, en fin de compte, le terrible ennui qu'ils dégagent (…) ». Je pourrais reprendre presque mot pour mot cette critique en ce qui concerne Frère et sœur. J’y ajouterais la violence, outre la scène de l’accident qui nous met KO, le reste du film n’est que violence surjouée plus que véritablement jouée. Le seul autre film de Desplechin que j’avais relativement aimé était Trois souvenirs de ma jeunesse qui, pour ne pas éviter complètement les écueils que je dénonce plus haut, m’avait plu pour la fraîcheur et le talent des jeunes artistes qu’il mettait en scène : Quentin Dolmaire, et Lou Roy-Lecollinet.  

samedi 22 janvier 2022

JUSTE LA FIN DU MONDE film dramatique de Xavier DOLAN (FR-CA 2016)

 


Juste la fin du monde est un film dramatique franco-canadien sorti en 2016, écrit, réalisé, coproduit et monté par Xavier Dolan. Il s’agit de l’adaptation pour le cinéma d’une pièce de théâtre du même nom écrite en 1990 par Jean-Luc Lagarce.

Résumé

Louis (Gaspard Ulliel), un écrivain trentenaire à succès revient dans sa famille composée de sa mère Martine (Nathalie Baye), sa sœur Suzanne (Léa Seydoux), son frère Antoine (Vincent Cassel) et sa belle-sœur Catherine (Marion Cotillard). La raison de son retour après 12 ans d’absence est de leur apprendre qu’il est malade du Sida et condamné à court terme. Mais son arrivée fait resurgir souvenirs et tensions familiales. Chacun exprime divers reproches et Louis repart sans avoir pu faire l'annonce de sa mort.

Mon opinion

Je n’ai jamais pu comprendre l’engouement des critiques pour les réalisations de Xavier Dolan et ce n’est pas ce film, verbeux, braillard, un « numéro de cirque épuisant » (Le Parisien), qui va me réconcilier avec son cinéma. A part Gaspard Ulliel qui reste toujours impeccablement en retrait de ce panier de crabes impossible, où chacun de ses membres rivalise de méchancetés et de grotesque, le jeu des acteurs est insupportable : on se serait attendu à ce que Marion Cotillard, dont on connaît la propension à l’hystérisation (notamment dans La Môme, qui lui a pourtant valu de multiples distinctions, ou  sa prestation universellement moquée dans The Dark Knight rises de Christopher Nolan) est relativement sobre dans son interprétation, ce qui n’est pas le cas des autres acteurs qui surjouent tous de manière hallucinante (Nathalie Baye, peinturlurée comme une voiture volée, Vincent Cassel, tellement odieux qu’il en est ridicule, Léa Seydoux, geignarde…). Le film est une illustration parfaite de la fameuse phrase de Gide « Famille, je vous hais !».

lundi 22 janvier 2018

CONTAGION de Steven Soderbergh (USA-2011)


Contagion est un film-catastrophe américain réalisé par Steven Soderbergh, sorti en 2011. Il a été programmé dimanche 21/1/2018 sur France 2 et suivi d’un reportage débat, dans le cadre de l’émission Cellule de crise, présentée par Fabian Bugier avec une interview d’Agnès Buzin, ministre actuelle de la santé.  

Résumé

Beth Emhoff (Gwyneth Paltrow), de retour d’un voyage professionnel à Hong Kong, est atteinte d’une forte fièvre sur l’avion qui la ramène chez elle, à Minneapolis, où elle vit avec Mitch (Matt Damon), et leurs deux enfants, dont le plus jeune décèdera peu de temps après sa mère. Les épidémiologistes l'identifient comme étant le patient zéro. La rapide progression d’un virus mortel tue les personnes contaminées en quelques jours. Alors que l’épidémie se propage à grande vitesse, la communauté médicale mondiale tente, dans une course effrénée contre la montre, de trouver un remède et de contrôler la panique qui se répand encore plus vite que le virus : les gens se battent pour survivre dans une société qui se désagrège.

Les producteurs n’ont pas lésiné quant au choix des acteurs. Outre Gwyneth Paltrow et Matt Damon, la distribution du film est éblouissante :

  • Marion Cotillard : le docteur Leonora Orantes, envoyée à Hong Kong par l’OMS
  • Kate Winslet : Dr. Erin Mears, un officier de Epidemic Intelligence Service
  • Jude Law : Alan Krumwiede, qui joue le rôle d’un journaliste conspirationniste qui prône l’utilisation d’un extrait de Forsythia pour lutter contre la maladie.
  • Laurence Fishburne : le docteur Ellis Cheever,
  • Jennifer Ehle : Dr. Ally Hextall, du CDC (Center for Desease Control and Prevention)
  • Elliott Gould : Dr. Ian Sussman, de l’Université de San Francisco qui identifie le virus en premier

Autour du film

L’idée de départ de Contagion est venue au réalisateur lors d’une collaboration avec le scénariste Scott Z. Burns sur la film The Informant ! (2009). Ils ont alors le projet de réaliser un biopic sur L’actrice allemande très liée à la propagande nazie, Leni Riefenstahl. Mais Soderbergh en abandonne  l'idée. De son côté, Scott Z. Burns est fasciné par l'idée d'une maladie transmissible et suggère de réaliser un thriller sur une situation de pandémie qui ravagerait le monde. Le scénariste contacte alors l'épidémiologiste Larry Brilliant, connu pour son travail sur l'éradication de la variole, comme consultant. Ce dernier lui présente un autre spécialiste, W. Ian Lipkin, directeur de la Mailman School de l'Université Columbia. Par leur biais, les producteurs accèdent à de nombreux rapports de l'Organisation mondiale de la santé. Scott Z. Burns rencontre également l'auteure de The Coming Plague, Laurie Garrett, dont l'ouvrage offre de multiples intrigues possibles au scénariste. W. Ian Lipkin explique que le virus du film se rapproche du virus de Nipah, apparu en Malaisie en 1998.
Le tournage s’est fait à Hong Kong en septembre 2010, Chicago et dans plusieurs autres villes de l'Illinois, ainsi qu’à Atlanta, San Francisco, Londres, Casablanca et Genève où se trouve le siège de l’OMS.

Le film fait aux différentes pendémies connues, celle de la grippe de 1918, appelée aussi « grippe espagnole » qui aurait tué entre 50 et 100 millions de personnes dans le monde entier (selon les derniers chiffres de l'Institut Pasteur), ainsi que des dernières graves épidémies, celles du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) (2003-2004) et de la grippe A/H1N1 (2009-2010).

Mon opinion

Je n’avais pas vu ce film au cinéma ni en DVD. J’ai profité de son passage à la télévision pour le voir. Le film, présenté comme un thriller, n’a semble-t-il, pas eu le succès escompté lors de sa sortie. Certes, il se rapproche plus d’un documentaire que d’un thriller mais, personnellement, je l’ai trouvé très convaincant et perturbant. Le processus de contagion est décrit avec la froideur d’un entomologiste qui ne laisse place à aucun pathos. La panique initiale dont font preuve les autorités est aussi particulièrement bien rendue. Un film efficace, qui fait plus réfléchir que divertir. Le documentaire qui suivait, intégrant les dernières connaissances sur les pandémies les plus récentes, était tout à fait passionnant et bien mené.  

jeudi 4 septembre 2014

MINUIT A PARIS de Woody Allen (USA-ES 2011)


Minuit à Paris (Midnight in Paris) est une comédie américano-espagnole réalisée par Woody Allen et sortie en salles françaises le 11 mai 2011. Le film a été présenté en tant que film d'ouverture au Festival de Cannes 20112. En 2012, il est récompensé par l'Oscar du meilleur scénario original.

Synopsis

Gil Pinder (Owen Wilson) beau gosse évoquant un Robert Redford à qui on aurait fait un lavage de cerveau, et Inez (Rachel McAdams) sont deux jeunes fiancés américains préparant leur mariage. Ils passent quelques jours à Paris, accompagnant les parents d'Inez venus en France pour affaire.

On retrouve le schéma classique des films de Woody Allen : une famille américaine plutôt très aisée (ce que les Américains appellent « Upper Middle Class »), bourgeois parvenus et superficiels qui descendent dans des hôtels de luxe et s'étourdissent en faisant le tour des restaurants et des antiquaires ou des galeries d'art moderne.

Les futurs jeunes mariés sont beaux, blonds et amoureux... Inez est gentille, belle et plutôt sympathique, mais assez insipide. Gil est, à Hollywood, auteur de scenarii pour la télévision qui marchent plutôt bien mais l'œuvre de sa vie est un roman auquel il travaille (ou du moins auquel il voudrait bien pouvoir travailler (tous les auteurs se reconnaîtront dans son personnage).

Il tombe sous le charme de Paris et envisage de s'y installer, ce que ni sa fiancée, qui ne jure que par la Californie et une villa à Malibu, ni encore moins ses futurs beaux-parents, ne peuvent concevoir.

La rencontre inopinée avec un autre couple américain dont le mari, Paul (Michael Sheen l'inoubliable Tony Blair du généralissime film The Queen de Stephen Frears) est un ancien flirt d'Inez, venu à Paris pour faire une conférence à la Sorbonne. Son pédantisme insupportable, qui fascine Inez, va contribuer à éloigner un peu plus les jeunes fiancés.

Gil, fasciné par Paris, parcourt la ville pour s'imprégner de son atmosphère, ce que ne peut comprendre le reste de la famille, toute occupée à ses dîners mondains, à ses visites d'expositions (Rodin, Monet à Giverny, etc.), à courir les antiquaires et à préparer un mariage dont on comprend assez vite qu'il a du plomb dans l’aile.

Un soir, après une dégustation de vins assez poussée où Paul, a discouru aussi bien sur vins que sur la peinture ou la littérature, Gil s’éclipse pour rentrer seul à l'hôtel. Il se perd dans la ville et, alors que sonne minuit et qu'il est assis sur les escaliers de la butte Montmartre, une voiture des années 20 s'arrête à sa hauteur et on l'invite à y monter : à l'intérieur se trouvent Zelda (Alison Pill) et F. Scott Fitzgerald (Tom Hiddleston).

Gil croit d'abord que l’alcool lui joue des tours ou qu'il s'agit d'une farce mais il s'agit bien du "vrai " couple d'écrivains. Ceux-ci l'emmènent alors dans une soirée où il va successivement rencontrer le musicien de jazz Cole Porter, puis dans un bar où il se trouve face à Ernest Hemingway (Corey Stoll) qui lui propose de faire lire son manuscrit à Gertrude Stein (Kathy Bates)

Le matin venu, il retrouve sa fiancée à l'hôtel et il est à dix années lumières de ses minables intérêts et de ses ragots mondains. Ne sachant si ce qu'il a vécu la veille était dû à son état d'ébriété ou s'il a été victime d'un rêve éveillé ou d'une hallucination, il n'ose pas raconter son aventure à sa fiancée et, le lendemain, il prend n'importe quel prétexte pour retourner au même endroit que la veille.

A minuit tapante, la même voiture s'arrête à son niveau et Zelda et Scott Fitzgerald l'invitent à nouveau à leurs côtés pour l'emmener dans d'autres soirées où il rencontrera  cette fois Pablo Picasso (excellent Marcial Di Fonzo Bo), T. S. Eliot, Salvador Dalí (surprenant  Adrien Brody), Luis Buñuel (Adrien de Van), Man Ray, Henri Matisse, etc. Il va tomber sous le charme d'Adriana (Marion Cotillard), alors égérie de Picasso, après avoir été celle de Modigliani.

Mais, alors que Gil est ébloui par l'époque dans laquelle il se trouve, Adriana, elle, ne rêve que de celle du Paris du Maxim's de la Belle époque. Lors d'un autre voyage temporel, Adriana restera dans ce temps qu'elle considère comme l'âge d'or, alors que Gil reviendra à notre époque, annoncera à Inez qu'il ne l'épouse pas et restera à Paris où il se console d'avoir perdu Adriana avec Gabrielle (Léa Seydoux), une jeune vendeuse de disques anciens de Cole Porter, fraîche et charmante, qui, comme lui, aime Paris à minuit et sous la pluie.

Mon opinion sur ce film

Le film commence assez mal : un enchaînement de cartes postales représentant des vues de Paris, de jour, à la tombée du soir, sous la pluie, de nuit... C'est un peu répétitif et augure mal du beau film qui va suivre.

Sans aller jusqu'à rejoindre Pierre Murat qui, dans sa critique de Télérama, présente ce film  comme un chef d'œuvre absolu, je dois dire que, pour moi, ce film a été un pur régal dont le thème, beaucoup plus profond qu'il n'y paraît, tourne autour de l'insatisfaction, chère à Woody Allen. Il y ajoute une touche de magie qui rend le film infiniment émouvant par la poésie et la nostalgie qui s'en dégage.

Owen Wilson qui, malgré une longue carrière d'acteur (son premier film en tant qu'acteur date de 1994), ne s'était guère jusque-là illustré dans des rôles marquants, est parfait dans ce rôle de grand gamin insatisfait de ce que lui offre la vie et qui réalise son rêve avec une distanciation et un humour presque britannique.

Je n'avais pas été, jusque-là, un grand fan de Woody Allen mais ce film m'a fait l'apprécier malgré ses afféteries et ses grosses ficelles dont on se serait volontiers passé (franchement, si l'apparition de Carla Bruni dans un petit rôle insipide mais charmant est, à la rigueur supportable, celle de Gad Elmaleh en détective égaré à la cour de Versailles est tout à fait superflue et parfaitement ridicule !)

Saluons plutôt les magnifiques reconstitutions des années 1920 et de la Belle-Epoque rendues surtout crédibles par la qualité des interprètes parfaitement choisis, si ce n'est pour leur physique, du moins pour leur jeu d'acteurs (Picasso et Dali sont particulièrement remarquables, quant à Kathy Bates en Gertrude Stein, elle est tout simplement époustouflante. Un pur régal et, à mon avis, le meilleur film de Woody Allen à ce jour.

samedi 30 août 2014

INCEPTION de Christopher Nolan


Inception est un film de science-fiction américano-britannique écrit, réalisé et produit par ChristopherNolan et sorti en 2010.

Synopsis

Dans un futur proche, l'armée américaine a développé ce qui est appelé le « rêve partagé », une méthode permettant d'influencer l'inconscient d'une victime pendant qu'elle rêve. Des «extracteurs» s'immiscent alors dans ce rêve, qu'ils ont préalablement modelé et qu'ils peuvent contrôler, afin d'y voler des informations sensibles stockées dans le subconscient de la cible. C'est dans cette nouvelle technique que se sont lancés Dominic Cobb (Leonardo DiCaprio) et sa femme, Mal (Marion Cotillard). Ensemble, ils ont exploré les possibilités de cette technique et l'ont améliorée, leur permettant d'emboîter les rêves les uns dans les autres, accentuant la confusion et donc diminuant la méfiance de la victime. Mais l'implication du couple dans ce projet a été telle que Mal a un jour perdu le sens de la réalité ; pensant être en train de rêver, elle s'est suicidée croyant ainsi revenir dans ce qu'elle croyait être sa réalité. Soupçonné de son meurtre, Cobb est contraint de fuir les États-Unis et d'abandonner leurs enfants à ses beaux-parents. Il se spécialise dans l'«extraction», en particulier dans le domaine de l'espionnage industriel ; mercenaire et voleur, il est embauché par des multinationales pour obtenir des informations de leurs concurrents commerciaux.

Mon jugement

Voilà un film parfaitement inclassable, entre onirisme, thriller et science-fiction, que beaucoup, je pense, trouveront même difficilement compréhensible et renonceront à voir jusqu'au bout. Quelqu'un comme moi, pour qui le rêve a une importance majeure dans la créativité, ne pouvait pas ne pas voir ce film.

 Christopher Nolan est le réalisateur de Memento, de Batman begins et de The dark knight. Memento aussi était un film inclassable, assez « prise de tête » par son montage si particulier. Batmanbegins est un film beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. Batman begins commence par une scène où le héros suit en Asie la formation d'un maître des arts martiaux en vue de préparer sa vengeance contre les assassins de ses parents alors qu'il était enfant. On retrouve, dans Inception, cette fascination du réalisateur pour l’Asie et les arts martiaux puisque, là aussi, le film commence en Asie. 

Tout en sachant que le pari n'était pas gagné à cause de la complexité du scénario (qui en cela, rappelle beaucoup Memento), on peut essayer de résumer le film de la manière suivante : Dominic « Dom » Cobb (Leonardo DiCaprio) est un spécialiste de « l'inception », mot créé de toute pièce (du moins, je le crois) pour qualifier la faculté qu'’ont certaines personnes (c’est le cas de Cobb) de s'introduire dans les rêves des autres afin de les modifier. Bien entendu (c'est ce qui justifie le thriller, ces personnes n'utilisent pas ce don extraordinaire dans un but purement philanthropique mais ils le mettent au service de leurs intérêts). Cobb travaille en équipe. Celle-ci est formée d'Arthur (Joseph Gordon-Levitt) et d'un architecte, Nash (Lukas Haas), qui crée les « décors » des rêves. Après l'échec de la première mission sur laquelle commence le film, il  va être remplacé par une jeune femme, Ariane (Ellen Page). L'équipe va aussi compter le commanditaire, l'énigmatique Saito (Ken Watanabe), un chimiste, Yussuf (qui élabore les puissants sédatifs permettant de prolonger le rêve) et d'un « faussaire », Eames (Tom Hardy), spécialiste de l'usurpation d'identité des acteurs du rêve. Entraînés par Dom, chacun à un rôle précis dans le montage de « l'inception » qui, dans ce cas particulier, consiste à entrer dans le rêve (provoqué) d'un jeune milliardaire, Robert Fisher (Cillian Murphy) pour le dissuader de prendre la direction de la multinationale dont il est l'héritier au profit d'une entreprise encore plus puissante du nom de Cobol Engineering.

Mais l'aspect « thriller » se double d'un autre, beaucoup plus intéressant en ce qui me concerne, et qui correspond à la préoccupation profonde du réalisateur pour le monde onirique. Par ce coup de main qui doit lui assurer la fortune et l'impunité, Dom, qui fuit la police américaine qui le rend responsable de la mort de sa femme Mall, il pourra, sa mission accomplie, rentrer librement dans son pays et revoir ses enfants.

Je n'irai pas plus loin dans mon résumé car le film peut être lu à différents niveaux, comme les strates du rêve s'imbriquent dans d'autres strates, et cela, presque à l'infini.
Le spectateur lambda a de quoi être désarçonné par un tel scénario. C'était sans doute la volonté du réalisateur car on sort de ce film avec l'impression d'avoir soi-même fait un rêve compliqué (ou plutôt un cauchemar) dont on n'a pas tout compris et dont certaines parties s'effacent, ne laissant qu'un souvenir confus et un certain malaise.

J'ai rarement vu un film qui mélange autant les genres et qui soit aussi complexe. Dans l’interview du metteur en scène, qui se trouve parmi les bonus du DVD, on apprend qu'il a pensé à ce film pendant une 10e d’années avant de se lancer dans sa réalisation. Il avoue aussi avoir toujours été fasciné par le phénomène du rêve.

Quoiqu'il en soit de tous ces films, ce qu'on ne peut pas reprocher à Nolan, c'est de ne faire que des films d'action car tous, chacun dans son genre, contiennent une profonde réflexion sur l'âme humaine, ses errances et sa complexité.

En cela, Inception porte bien la signature de Christopher Nolan. Personnellement, je pense que le réalisateur aurait pu s’abstenir d'une grande partie des scènes inutilement complexes et spectaculaires qui n'apportent qu’une plus grande confusion à son propos. Mais c'était peut-être le prix à payer pour intéresser les financeurs...

Pour conclure, je dirais  que ce film ne plaira certainement pas à tout le monde. Soit on se contentera des scènes d’action sans chercher à entrer dans l’histoire (et on passera à côté de ce qui fait l’intérêt profond du film), soit au contraire -  et ce fut mon cas - on regrettera qu’elles soient trop envahissantes par rapport à la préoccupation du réalisateur pour le monde du rêve qui, à mon avis, fait tout l’intérêt de ce film. Dans les deux cas, on restera déçu ou du moins déconcerté.
De film en film, Leonardo Di Caprio gagne en force et son interprétation est de plus en plus juste et crédible. En outre, ce qui est la marque d'un grand acteur, et bien qu’il soit sans conteste le héros du film, sa prestation n'écrase pas celle des autres acteurs. En effet, les rôles secondaires ne sont pas effacés, bien au contraire, par sa présence magistrale. J'ai en particulier redécouvert un acteur que j'avais vu dans un film très moyen, Brick,  Joseph Gordon-Levitt, qui joue le rôle d'Arthur, l'impeccable et énigmatique bras droit et ami de Cobb.


Par contre, que dire de Marion Cotillard ? C’est une actrice qui a fait ses preuves (Furia,  Un long dimanche de fiançailles, La môme, où elle incarne Piaf de manière hallucinante). Mais franchement, on ne voit pas bien ce qu'elle vient faire dans un tel film, si ce n'est de la figuration. Pourquoi l'avoir choisie, elle, pour lui donner un rôle aussi secondaire et en retrait ? Ce n'est pas sa faute, mais, alors que tous les autres acteurs du casting sont à leur place, elle détonne et ne convainc pas vraiment dans le rôle de Mall.       

dimanche 16 juin 2013

FURIA d'Alexandre AJA (FR-1999)

[Critique initialement publiée le 15/7/2009]


Film dystopique français d'Alexandre Aja avec Stanislas Merhar et Marion Cotillard (1999)

Synopsis

Tiré de la nouvelle "Graffiti" de Julio Cortazar, le film se déroule dans une dictature non précisée mais, hélas, les exemples ne manquent pas... Dans ce monde totalitaire, il est interdit de créer, particulièrement de dessiner ou de peindre sur les murs. Ceux qui le font sont sont pourchassés, arrêtés, torturés. Dans l'esprit de La peste, ou d'Equilibrium

Marion Cotillard est touchante de faiblesse et de force, Pierre Vaneck royal, et Stanislas Merhar remarquable dans le rôle d'un gamin révolté et blessé qui ira jusqu'au bout de ses rêves et de ses engagements. Les paysages sont beaux eux-aussi (j'ai pensé à Essaouira - le film a bien été tourné dans le sud marocain).

Un coup de chapeau au dessinateur pour ses magnifiques fresques (Edgar Saillen) et à la musique, de Brian May, guitariste de Queen.

Des scènes de torture, toutefois, qui n'apportent rien au film et qui auraient pu être évitées.

Mon jugement     

Ce film, le premier long métrage du réalisateur, est, à mon avis, une réussite, même s'il pèche par quelques défauts et mériterait d'être mieux connu. Il est vrai qu'en France, la science-fiction n'a pas bonne presse, on préfère le nombrilisme et les prises de tête... Si les dystopies et la violence ne vous font pas peur, je vous conseille ce film peu connu qui, à mon avis, est à voir.

Mon classement : 3,5/5 (Attention : scènes de violence)

Ce film existe en DVD