Un conte de Noël est un
film français d'Arnaud Desplechin tourné en 2007, à Roubaix. Il réunit Catherine Deneuve, Mathieu Amalric,
Emmanuelle Devos, Jean-Paul Roussillon, Chiara Mastroianni, Anne Consigny et Melvil Poupaud. Le film a été présenté parmi les films en
compétition lors du Festival de Cannes le 16 mai 2008.
Synopsis
Abel (Jean-Paul Roussillon) et Junon (Catherine Deneuve) Vuillard sont un couple uni et encore amoureux
l'un de l'autre malgré les épreuves de la vie. Suite à un malaise, les médecins
diagnostiquent chez Junon un lymphome grave que seul peut combattre une greffe
de moelle osseuse. Le premier enfant du couple, Joseph, était mort de la même
maladie. Les Vuillard avaient cependant tout fait pour le soigner, y compris concevoir
deux autres enfants : Elisabeth (Anne
Consigny), qui s'était rvélée non compatible, puis, Henri (Mathieu Amalric), qui avait été conçu
comme ce qu'on appelle de nos jours d'un mot épouvantable, un
"bébé-médicament" avant la lettre. Mais, bien qu'Henri soit
compatible avec son jeune frère, les techniques de l'époque (les années 60)
n'étant pas aussi évoluées que de nos jours, le petit Joseph était malgré tout
mort à l'âge de 6 ans. Le couple avait cependant surmonté son drame et avait
encore eu un enfant, Ivan (Melvil
Poupaud). A l'adolescence, ils avaient craint pour Ivan qui avait un
comportement fantasque à la limite de la schizophrénie, comportement qui se
retrouve aggravé chez Paul (Emile
Berling), le fils adolescent d'Elizabeth et de Claude. Élizabeth n'avait
cependant jamais vraiment pu surmonter la mort de son aîné Joseph et reproche
inconsciemment à Henri ne n'avoir pas pu le sauver.
Le film commence au tribunal de
commerce où, Henri, suite à la faillite de son théâtre, va être condamné et
entraîne dans sa ruine son père qui s'est porté garant pour lui. In extremis,
Elisabeth intervient pour racheter ses dettes et éviter à ses parents de devoir
vendre leur maison et leur entreprise mais elle fait jurer à toute la famille
qu'ils couperont désormais les ponts avec Henri.
La maladie de Junon change tout car la famille
doit se rassembler autour d'elle pour trouver coûte que coûte un donneur
compatible. Les examens reçus, seuls Paul, qui est très jeune et a des
problèmes psychologiques, et Henri, s'avèrent compatibles.
Il est donc décidé de passer
outre le "bannissement" d'Henri et de se retrouver tous à Roubaix à l’occasion
de Noël auprès de Junon et d'Abel. S'y ajoute Simon, un cousin orphelin adopté
depuis l'enfance.
On imagine l'ambiance lorsque
tous se retrouvent et surtout lorsqu'Henri se présente enfin avec son amie
Faunia, apportant avec lui tout le poids des tensions familiales, des non-dits,
des jalousies larvées...
Réception et critiques
Le film a réalisé 548 033 entrées
en France au cours de son exploitation en salles et un total de 665 050
spectateurs en Europe, dont notamment 34 366 entrées en Italie, ce qui a
constitué un très bon succès auprès du public pour un film d'auteur. Les
résultats d'exploitation du film aux États-Unis, qui fut projeté initialement sur
sept puis trente-six écrans au niveau national (avec un pic fin décembre de
47-48 écrans), durant la période allant de mi-novembre 2008 à fin janvier 2009,
ont réalisé un total de plus de 1 million de dollars de recettes de 1 060 602
et presque 2 millions au Canada, ce qui constitue le meilleur succès, à ce
jour, du réalisateur sur le continent nord-américain.
Globalement le film obtient dans
les agrégateurs de critiques cinématographiques anglophones, 87 % de jugements
favorables, avec un score moyen de 7,5⁄10 sur la base de 114 critiques
collectées sur le site Rotten Tomatoes. Sur le site Metacritic, il obtient un
score de 84⁄100, sur la base de 32 critiques collectées. Enfin, sur l'Internet
Movie Database, basé sur les votes du public, il obtient une note de 7,1⁄105.
Récompenses
Bien que le film ait été présenté
en compétition au Festival de Cannes 2008, il n'a pas obtenu de prix. A titre
personnel Catherine Deneuve a
obtenu le Prix du 61ème
Festival de Cannes pour l'ensemble de sa carrière (conjointement avec Clint Eastwood) : lors de la remise du
prix, elle a remercié spécifiquement Arnaud
Desplechin et a salué ses partenaires dans le film Un conte de Noël, en
particulier Mathieu Amalric et Jean-Paul Roussillon.
Les critiques
- Les critiques de la presse
(4,4/5)
Globalement, le film a été
encensé par les critiques professionnels, de "Charlie Hebdo" (« Fascinante
est la virtuosité, l'élégance surtout, avec laquelle Depleschin orchestre cette
tragédie légère, fausse sarabande bergmanienne (...) ") au Journal du Dimanche
( "Un grand film plein d'humour et de drames, foisonnant de personnages et
portés par des acteurs et des dialogues étourdissants"), en passant par Le
Figaro ("Un désordre puissant, ironique, affectueux, porté par des
comédiens formidables"). Les critiques négatives se comptent sur les
doigts de la main : Paris-Match ("Le film nécessite un temps de
chauffe...", 20 minutes (" le film souffre des défauts de ses
qualités car l'ensemble se révèle artificiel comme un tantinet poseur."),
le plus méchant étant Chronic'Art : "Monstrueusement volontariste,
scolaire, salonnard (...), un monstre cinématographique de froideur, d'ennui,
d'esbroufe, de tristesse rance."
- les critiques des spectateurs
sont nettement moins positives (3,2/5) :
"Une
réalisation finalement assez académique..." Certains n'y allant pas
avec le dos de la cuillère : "Un
film ennuyeux à mourir, une autre excellente démonstration de masturbation
intellectuelle et de snobisme cinématographique agaçant. Je le déconseille
vivement" ou, avec une analyse plus subtile qui montre un fin
connaisseur du cinéma : "L'allongement
de l'exposition, bien que particulièrement gênante, n'est cependant pas dénuée
d'intérêt et permet d'installer le spectateur, de le mettre réellement au cœur
de cette famille. La réalisation et les plans d’Arnaud Desplechin, bien que
très intéressants, paraissent extrêmement académiques. Ces derniers manquent un
peu de style et de personnalité, sans aller jusqu'au plat total. Car en effet,
les idées sont présentes et tout de même appliqués, avec plus ou moins de
réussite. Au final, on déplore devant Un conte de Noël, film français assez
intéressant, des lacunes dans le rythme et un manque de personnalité."
Ma critique sera encore plus sévère :
Je rejoins assez bien la critique
de Chronic'Art dont je retiens les termes "ennui, tristesse rance".
Si je ne dénie pas à ce film tout intérêt (Catherine Deneuve est, comme (presque) toujours parfaite (c'est à dire qu'elle est Catherine Deneuve !), le scénario m’a paru horriblement alambiqué, confus, les
situations tordues, les dialogues insupportablement poseurs (mais chapeau bas aux
acteurs qui ont eu à les dire, en particulier à Mathieu Amalric qui a dû passer des nuits blanches à les retenir),
le côté artificiel de tout cela m'a trop rappelé d'autres films français que
j'ai détestés pour leur côté pédant et bavard, leur nombrilisme et, en fin de
compte, le terrible ennui qu'ils dégagent. Pourtant, le cinéma français est tout
à fait capable, quand il reste simple et sincère, et ne cherche pas à nous
"prendre la tête", d'être bon, voire excellent : en témoignent les
quelques (trop) rares films que j'ai récemment vus et cités dans ce blog mais,
il est vrai, qui n’ont pas la prétention d'être des « films d’auteur ».
Je pense en particulier à :
- · La guerre est déclarée de Valérie Donzelli (2011)
- · Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian (2011)
- · Toi, moi, les autres d'Audrey Estrougo (2010)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.