Minuit à Paris (Midnight
in Paris) est une comédie américano-espagnole réalisée par Woody Allen et
sortie en salles françaises le 11 mai 2011. Le film a été présenté en tant que
film d'ouverture au Festival de Cannes 20112. En 2012, il est récompensé par
l'Oscar du meilleur scénario original.
Synopsis
Gil Pinder (Owen Wilson) beau gosse évoquant un Robert
Redford à qui on aurait fait un lavage de cerveau, et Inez (Rachel McAdams) sont
deux jeunes fiancés américains préparant leur mariage. Ils passent quelques
jours à Paris, accompagnant les parents d'Inez venus en France pour affaire.
On retrouve le schéma classique
des films de Woody Allen : une famille américaine plutôt très aisée (ce que les
Américains appellent « Upper Middle Class »), bourgeois parvenus et
superficiels qui descendent dans des hôtels de luxe et s'étourdissent en
faisant le tour des restaurants et des antiquaires ou des galeries d'art
moderne.
Les futurs jeunes mariés sont
beaux, blonds et amoureux... Inez est gentille, belle et plutôt sympathique, mais assez insipide. Gil est, à Hollywood, auteur de scenarii pour la
télévision qui marchent plutôt bien mais l'œuvre de sa vie est un roman auquel
il travaille (ou du moins auquel il voudrait bien pouvoir travailler (tous les
auteurs se reconnaîtront dans son personnage).
Il tombe sous le charme de Paris
et envisage de s'y installer, ce que ni sa fiancée, qui ne jure que par la
Californie et une villa à Malibu, ni encore moins ses futurs beaux-parents, ne
peuvent concevoir.
La rencontre inopinée avec un
autre couple américain dont le mari, Paul (Michael
Sheen l'inoubliable Tony Blair du généralissime film The Queen de Stephen
Frears) est un ancien flirt d'Inez, venu à Paris pour faire une conférence à la
Sorbonne. Son pédantisme insupportable, qui fascine Inez, va contribuer à
éloigner un peu plus les jeunes fiancés.
Gil, fasciné par Paris, parcourt
la ville pour s'imprégner de son atmosphère, ce que ne peut comprendre le reste
de la famille, toute occupée à ses dîners mondains, à ses visites d'expositions
(Rodin, Monet à Giverny, etc.), à courir les antiquaires et à préparer un
mariage dont on comprend assez vite qu'il a du plomb dans l’aile.
Un soir, après une dégustation de
vins assez poussée où Paul, a discouru aussi bien sur vins que sur la
peinture ou la littérature, Gil s’éclipse pour rentrer seul à l'hôtel. Il se
perd dans la ville et, alors que sonne minuit et qu'il est assis sur les
escaliers de la butte Montmartre, une voiture des années 20 s'arrête à sa
hauteur et on l'invite à y monter : à l'intérieur se trouvent Zelda (Alison Pill) et F. Scott Fitzgerald (Tom Hiddleston).
Gil croit d'abord que l’alcool
lui joue des tours ou qu'il s'agit d'une farce mais il s'agit bien du "vrai " couple d'écrivains. Ceux-ci l'emmènent alors dans une soirée où il va successivement rencontrer le
musicien de jazz Cole Porter, puis dans un bar où il se trouve face à Ernest Hemingway (Corey Stoll) qui lui propose de faire
lire son manuscrit à Gertrude Stein (Kathy Bates)
Le matin venu, il retrouve sa
fiancée à l'hôtel et il est à dix années lumières de ses minables intérêts et
de ses ragots mondains. Ne sachant si ce qu'il a vécu la veille était dû à son
état d'ébriété ou s'il a été victime d'un rêve éveillé ou d'une hallucination, il n'ose pas raconter son aventure à sa fiancée et, le lendemain, il prend n'importe quel prétexte pour
retourner au même endroit que la veille.
A minuit tapante, la même voiture s'arrête à son niveau et Zelda et Scott Fitzgerald l'invitent à nouveau à leurs côtés pour l'emmener dans d'autres soirées où il rencontrera cette fois Pablo Picasso (excellent Marcial Di Fonzo Bo), T. S. Eliot, Salvador Dalí (surprenant Adrien Brody), Luis Buñuel (Adrien de Van), Man Ray, Henri Matisse, etc. Il va tomber sous le charme d'Adriana (Marion Cotillard), alors égérie de Picasso, après avoir été celle de Modigliani.
A minuit tapante, la même voiture s'arrête à son niveau et Zelda et Scott Fitzgerald l'invitent à nouveau à leurs côtés pour l'emmener dans d'autres soirées où il rencontrera cette fois Pablo Picasso (excellent Marcial Di Fonzo Bo), T. S. Eliot, Salvador Dalí (surprenant Adrien Brody), Luis Buñuel (Adrien de Van), Man Ray, Henri Matisse, etc. Il va tomber sous le charme d'Adriana (Marion Cotillard), alors égérie de Picasso, après avoir été celle de Modigliani.
Mais, alors que Gil est ébloui
par l'époque dans laquelle il se trouve, Adriana, elle, ne rêve que de celle du
Paris du Maxim's de la Belle époque. Lors d'un autre voyage temporel, Adriana
restera dans ce temps qu'elle considère comme l'âge d'or, alors que Gil reviendra
à notre époque, annoncera à Inez qu'il ne l'épouse pas et restera à Paris où il
se console d'avoir perdu Adriana avec Gabrielle (Léa Seydoux), une jeune vendeuse de disques anciens de Cole Porter,
fraîche et charmante, qui, comme lui, aime Paris à minuit et sous la pluie.
Mon opinion sur ce film
Le film commence assez mal :
un enchaînement de cartes postales représentant des vues de Paris, de jour, à
la tombée du soir, sous la pluie, de nuit... C'est un peu répétitif et augure
mal du beau film qui va suivre.
Sans aller jusqu'à rejoindre
Pierre Murat qui, dans sa critique de Télérama,
présente ce film comme un chef d'œuvre
absolu, je dois dire que, pour moi, ce film a été un pur régal dont le thème,
beaucoup plus profond qu'il n'y paraît, tourne autour de l'insatisfaction,
chère à Woody Allen. Il y ajoute une touche de magie qui rend le film
infiniment émouvant par la poésie et la nostalgie qui s'en dégage.
Owen Wilson qui, malgré une
longue carrière d'acteur (son premier film en tant qu'acteur date de 1994), ne
s'était guère jusque-là illustré dans des rôles marquants, est parfait dans ce
rôle de grand gamin insatisfait de ce que lui offre la vie et qui réalise son
rêve avec une distanciation et un humour presque britannique.
Je n'avais pas été, jusque-là, un grand fan de
Woody Allen mais ce film m'a fait l'apprécier malgré ses afféteries et ses
grosses ficelles dont on se serait volontiers passé (franchement, si l'apparition
de Carla Bruni dans un petit rôle insipide mais charmant est, à la rigueur supportable,
celle de Gad Elmaleh en détective égaré à la cour de Versailles est tout à fait
superflue et parfaitement ridicule !)
Saluons plutôt les magnifiques
reconstitutions des années 1920 et de la Belle-Epoque rendues surtout crédibles
par la qualité des interprètes parfaitement choisis, si ce n'est pour leur
physique, du moins pour leur jeu d'acteurs (Picasso et Dali sont
particulièrement remarquables, quant à Kathy Bates en Gertrude Stein, elle est
tout simplement époustouflante. Un pur régal et, à mon avis, le meilleur film de Woody Allen à ce jour.
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