The Reader (Le Liseur) est un
film américain de Stephen Daldry, adapté du best-seller Der Vorleser (titre
français Le Liseur) de l'auteur allemand Bernhard Schlink. Il est sorti aux
États-Unis le 10 décembre 2008, en Belgique le 25 février 2009 et en France le
15 juillet 2009. Il reçut un accueil partagé, mais Kate Winslet, dont le jeu fut
plébiscité par la critique, obtint de nombreux prix : Oscar, BAFTA, Golden
Globe.
Synopsis
Le film se déroule en 1958 à
Berlin. Michael Berg (David Kross), un brillant lycéen de 15 ans, a une liaison
passionnée avec une femme plus âgée, Hanna Schmitz (Kate Winslet), contrôleuse
de tramway. Lors de leurs rencontres amoureuses, elle lui demande de lui faire
la lecture, et il commence par lui lire des œuvres qu’il étudie en classe,
comme « l'Odyssée » d’Homère, passant ensuite à toutes sortes de lectures,
comme « Guerre et Paix », les « Aventures de Huckleberry Finn », « L’amant de Lady Chatterley » ou « La Dame
au petit chien » de Tchekhov et même… « Tintin ». Leur relation est par moment
assombrie par les sautes d’humeur inexplicables d’Hanna jusqu’à ce qu’un jour,
Michael, arrivant à son rendez-vous, trouve l’appartement d’Hanna vide.
Le jeune homme, dont elle a été
la première expérience amoureuse, est bouleversé et a du mal à se reconstruire
et à retrouver une vie sexuelle normale après une initiation aussi
exceptionnelle et la disparition inexplicable de son amante.
Après sa sortie du lycée, Michael
poursuit cependant de brillantes études de droit et se destine à devenir
avocat. On le retrouve en 1966. L’un de ses professeurs (Bruno Ganz), l’amène
avec d’autres étudiants de son séminaire assister au procès de plusieurs
anciennes gardiennes SS d’Auschwitz. Stupéfait, il découvre qu’Hanna, dont il
n'avait plus eu de nouvelles depuis près de dix ans, se trouve parmi les
accusées. Il assiste médusé et incrédule à ce dont on accuse son ex-maîtresse,
partagé entre le dégoût et la haine pour ce qu’elle a fait.
Hanna ne nie aucune des charges
dont on l’accuse, y compris la plus terrible, celle de n’avoir pas libéré
plusieurs centaines de femmes et d’enfants juifs enfermés dans une église
incendiée lors d’un raid de l’aviation alliée, les condamnant à périr dans le
brasier. Par contre, elle nie ce dont l’accusent les autres gardiennes, d’avoir
été leur chef et l’instigatrice du massacre et d’en avoir rédigé le rapport qui
en rendait compte à leur hiérarchie. Le juge, voulant savoir qui ment, demande
à Hanna un échantillon de son écriture pour la comparer à celle du rapport SS.
Hanna refuse, endossant par là-même toute la responsabilité.
Michael comprend alors que, si Hanna lui
demandait de lui lire des livres lors de leurs rencontres amoureuses, dix ans
auparavant, c’est qu’elle était analphabète et qu’elle préfère se laisser
accuser plutôt que d’accepter la honte de ne savoir ni lire ni écrire. Il
comprend donc aussi que, dans ces conditions, ce ne peut pas être elle qui a rédigé
le rapport dont on l’accuse.
Michael, après une longue période
d’hésitation, bouleversé malgré tout parce qu’il a appris sur le compte d’Hanna
et respectant le silence qu’elle s’est imposée, choisit de ne pas témoigner en
sa faveur. Hanna est condamnée à perpétuité, alors que ses co-accusées ne le
sont qu’à des peines bien plus légères.
Nous retrouvons ensuite Michael
en 1976 (Ralph Fiennes). Il est devenu un grand avocat mais, bien que marié et
père d’une fille, il n’a pas réussi sa vie amoureuse et est sur le point de
divorcer. Lors du déménagement, il retrouve dans des cartons les vieux livres
qu'il lisait à Hanna lors de leur brève histoire d’amour. N’ayant pas le
courage d’aller la voir, il se met à faire des enregistrements sur cassettes
qu’il lui envoie en prison.
Lorsqu’elle les reçoit, Hanna
comprend immédiatement qui en est l’auteur. Pour communiquer avec Michael, elle
apprend seule à lire et, étant parvenue à tracer quelques mots, elle lui écrit
plusieurs lettres maladroites, auxquelles Michael ne répond pas. Cependant, il
continue à lui envoyer des enregistrements.
Encore dix ans s’écoulent.
Michael reçoit un coup de fil d’une assistante sociale qui lui annonce la
libération prochaine d’Hanna. Comme il semble être son seul contact à
l’extérieur de la prison, elle lui demande de l’aider à préparer sa sortie. Sa
première réaction est de refuser puis il décide d’aller à la prison. L’Hanna qu’il
découvre n’est plus que l’ombre de la jeune et belle femme qu’il a connue.
Michael est partagé entre le souvenir de leur passion et la haine qu’il lui
voue pour ce qu’elle a fait : il lui demande si elle regrette son rôle pendant
la guerre. Devant sa réponse, il lui réplique qu'au bout de toutes ces années,
elle n'a manifestement pas compris la leçon. Rentré chez lui, il prépare
cependant l’appartement où il la logera lors de sa sortie huit jours plus tard.
Mais, à la date de sa libération,
lorsqu’il se présente à la prison pour venir la chercher, on lui annonce
qu’elle s’est suicidée le jour même. Dans ses dernières volontés, elle lui
lègue ses maigres économies, le chargeant de les remettre à la seule rescapée
de la marche de la mort dont Hanna fut l'une des gardiennes, qui témoigna
contre elle lors du procès de 1966.
Michael rencontre cette femme à
New York où elle vit, dans un apparetement somptueux. Dans un premier temps, la femme
comprend mal sa démarche puis elle accepte de garder, comme seul objet, la
vieille boîte à thé dans laquelle Hanna avait enfermé ses économies, lui disant
de disposer comme il l’entend de l’argent qu’elle contenait.
Ce n’est qu’en 1995 que Michael,
amenant sa fille sur la tombe d’Hanna, parvient enfin à lui raconter l'histoire
complète.
Très étrangement, alors que ce
film vous prend aux tripes de la première à la dernière seconde et par certains
côtés rappelle le chef d’œuvre de Polanski, Le pianiste, ce film a reçu un
accueil mitigé. Le «New York Times» a critiqué sa structure faite de nombreux
flashback. Personnellement, ils ne m’ont pas vraiment gêné. Quant à Télérama,
il a publié deux critiques opposées, l’une, élogieuse, de Juliette Bénabent, qui
apprécie positivement le traitement sensible d’un sujet aussi difficile «
Comment peut-on s'accommoder d'avoir aimé un monstre ? » saluant le fait que le
film n’est « Jamais manichéen et d'une sobriété infaillible, s'abstenant de
toute réponse : implacablement, ces questions minées nous sautent à la figure.
», l’autre contre, dénonçant son « côté
aseptisé, (son) sentimentalisme » et regrettant une réalisation sans « audace,
(d’une) joliesse gnangnan. Hollywood a toujours su aseptiser l'horreur : la
preuve» que je trouve particulièrement injuste.
Pour ce film, Kate Winslet a
obtenu l’Oscar de la meilleure actrice, ce qui me paraît amplement mérité car
son rôle est tout sauf facile. Il me semble par contre anormal que l’acteur
principal du film, le jeune David Kross, magnifique de bout en bout, ne figure
même pas sur la jaquette du DVD au profit de Ralph Fiennes, bien entendu
excellent mais dont l’implication n’a pas le poids de celle de cet acteur
inconnu.
On ne sera sans doute pas non
plus étonné de trouver que les producteurs de ce film magnifique soient Sydney
Pollack et le regretté Anthony Minghella (décédé en 2008) à qui l’on doit en
particulier Le patient anglais, Retour à Cold Mountain ou Le talentueux Mister Ripley qui sont des films qui ont marqué l’histoire du
cinéma mondial.
Bonjour Roland, je confirme que le film est vraiment bien mais je trouve le roman encore meilleur. Je ne sais pas si tu l'as lu. Bon week-end.
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