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dimanche 10 novembre 2024

LEE MILLER Biopic réalisé par Ellen KURAS (GB-2024)

 

Lee Miller (Titre original : Lee) est un biopic britannique réalisé par Ellen Kuras et sorti en 2023. Il s'agit d'un film biographique sur la photographe Elizabeth « Lee » Miller. Le film a été présenté en avant-première mondiale au Festival international du film de Toronto 2023, mais il n’est sorti sur les écrans français qu’en 2024.

Résumé

Le film est un biopic sur la vie de Lee Miller (Kate Winslet), de son vrai nom Elizabeth Miller, connue pour avoir été la première journaliste britannique à avoir photographié les derniers camps de concentration nazis.

Le film commence avant le début de la 2nde guerre Mondiale sur la Côte d’Azur où des amis de milieux aisés mènent une vie insouciante. Parmi eux, Lee Miller, alors modèle et photographe de mode pour le magazine anglais Vogue, Roland Penrose (Alexander Skarsgård), écrivain, qui deviendra son mari, Solange d’Ayen comtesse de Noailles (Marion Cotillard), qui travaille pour la version française de Vogue, etc.   

Au début de la guerre, alors que Londres est menacée par les bombes allemandes, Lee Miller se fait embaucher, malgré les restrictions, par Audrey Withers (Andrea Riseborough), la rédactrice en chef du Vogue britannique.

De la mode, Lee Miller parvient, grâce à sa nationalité américaine, à se faire envoyer sur le terrain des combats en France. Alors que la Libération bat son plein, elle retrouve son amie Solange d’Ayen dans son appartement parisien dévasté. Elle a perdu son fils de 19 ans dans les combats dans les Vosges et son mari Jean, dont elle n’a plus de nouvelles, a été déporté pour faits de résistance. Lee apprend alors avec stupeur l’existence des camps de concentration nazis et n’aura de cesse de s’y rendre. Elle sera la première photographe de guerre à en révéler l’horreur mais ses photos, jugées trop choquantes, ne seront pas publiées par Vogue.  

Autour du film

Ce film a bien failli ne jamais se faire. Le projet remonte à plusieurs années quand la fameuse directrice de la photographie, Ellen Kuras (elle a travaillé avec Martin Scorsese, Spike Lee, etc.), est tombée, dans une librairie new-yorkaise, sut une biographie de la célèbre photographe de guerre Lee Miller. Frappée par la ressemblance physique de la reporter avec l’actrice Kate Winslet, avec qui elle avait travaillé sur le film de Michel Gondry Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Ellen Kuras proposa l’idée de réaliser un biopic de Lee à l’actrice qui accepta avec enthousiasme. Mais, malgré la notoriété de l’une et de l’autre, le projet mit 20 ans à se faire car les financeurs se firent tirer l’oreille à telle enseigne que Kate Winslet dut engager ses propres fonds pour finir le tournage.

Mon opinion

Peut-être parce qu’il est réalisé par une femme (Ellen Kuras), avec une actrice engagée (Kate Winslet) sur un personnage lui aussi engagé pour la vérité (Lee Miller), le film est avant tout un film de femmes fortes. Sans doute à ce jour, c’est le plus beau rôle de Kate Winslet dont l’interprétation magistrale emporte l’enthousiasme tant elle incarne son personnage. Une telle performance devrait être, on l’espère, couronnée d’un Oscar. Le film a aussi le mérite de révéler le déni des nations libres d’admettre le choc des premiers témoignages sur la réalité des camps.

Dans le même esprit, je vous recommande : 

 

samedi 26 octobre 2024

NOBLESSE OBLIGE comédie noire de Robert HAMER (GB-1949)

Noblesse oblige (titre original : Kind Hearts and Coronets) est un film britannique de Robert Hamer, sorti en 1949.

Présentation

Louis Mazzini (Alec Guiness) est le fruit d’une mésalliance entre la fille d’un noble anglais, le duc de Chalfont Ascoyne d'Ascoyne et d’un ténor italien, mort le jour de sa naissance. Sa mère Edith (Valerie Hobson), rejetée par sa famille, l’a élevé pauvrement mais dignement dans l’idée qu’un jour il puisse prétendre à l’héritage du titre et de l’immense fortune des d’Ascoyne. Pour cela, elle lui donne la meilleure éducation en acceptant tous les sacrifices.

Cette bonne éducation lui permet de s’élever pas à pas dans la société, d’abord, en étant vendeur dans un magasin qui fournit la haute société puis parvenant à se faire embaucher au plus bas niveau dans la banque des d’Ascoyne.

Son but est d’assouvir sa vengeance contre cette famille qui le méprise en éliminant un à un tous les prétendants à la succession du duc afin de pouvoir hériter du titre. Il finira enfin par tuer  tuer le duc lui-même lors d'une partie de chasse, en faisant passer son assassinat pour un accident.

Le soir même de son triomphe, on vient l'arrêter pour le meurtre du mari de sa maîtresse, seul crime qu'il n'ait pas commis. Etant donné qu’il est désormais duc de Chalfont, il ne peut être jugé que par ses pairs de la Chambre des Lords, tribunal d’exception réservé à la noblesse britannique qui n’est est pas plus clément pour autant puisqu’il est condamné à mort). En prison, où, en tant que Lord, il bénéficie d’un traitement de faveur (il dispose de menus spéciaux et d’un majordome), il écrit ses mémoires dans lesquels il donne le détail de ses crimes.

Le matin même où il doit être exécuté par pendaison, il est sauvé par le témoignage inattendu de ses maîtresses. Tout à sa joie d’être libre, il s’aperçoit trop tard, en répondant à la question d’un journaliste lui demandant s’il comptait publier ses mémoires, qu’il a oublié le manuscrit contenant tous ses aveux dans la cellule qu’il vient de quitter.

Commentaire

Le film, d'un humour noir très britannique, est un des plus représentatifs des grands succès produits par les studios d'Ealing dans les années d'après-guerre. Avec un cynisme truffé de références littéraires, il décrit les travers de l'aristocratie anglaise de l'époque édouardienne à travers les portraits successifs des membres de la famille d'Ascoyne, tous plus loufoques et dérangés les uns que les autres. Tous les personnages, y compris féminins, sont interprétés avec une maestria rare, par l’acteur Alec Guinness.

Je suis allé voir ce film programmé au Navire dans le cadre des séances d’art et d’essai. Je ne pensais pas autant me régaler avec un film en noir et blanc sorti en 1949. A voir impérativement en VO !  

Dans le même esprit, je vous recommande : 

- 8 femmes

- Mon crime 

- Anatomie d'une chute

- Match point

samedi 23 mars 2024

SCANDALEUSEMENT VÔTRE Comédie de Thea SHARROCK (GB-2024)

 

Scandaleusement vôtre (Titre original : Wicked Little Letters) est une comédie dramatique franco-britannique réalisée par Thea Sharrock et sortie en 2023 mais sur les écrans français seulement fin mars 2024.

Thea Sharrock est aussi la réalisatrice de l’émouvant film Avant toi (Me before you) avec Emilia Clarke et Sam Claflin, qui traite de l’euthanasie volontaire.  

Résumé

Dans les années 20, de mystérieuses et ordurières lettres anonymes sont envoyées à Edith Swan (Olivia Colman), une bigote respectée de Littlehampton, un village paisible du Sussex. Les lettres scandalisent ses parents rigides et confits en dévotion, qui accusent leur voisine, Rose Gooding (Jessie Buckley). Le seul tort de Rose est d’avoir la langue bien pendue, d’être maman célibataire d’une fillette dénommée Nancy (Alisha Weir) et vivant en concubinage avec Bill (Malachi Kirby), un musicien noir.

Le procès à charge fait par Spedding le chef de la police et son adjoint Papperwick révolte l’agent Gladys Moss (Anjana Vasan) qui, malgré l’interdiction et le mépris que lui montrent ses chefs masculins (elle est une femme et qui plus est d’origine indienne), enquête et démontre grâce à la graphologie, alors considérée comme du charlatanisme, l’innocence de Rose et la culpabilité d’Edith, seul auteur des lettres.

On a peine à croire que le film soit tiré de faits réels dont les protagonistes s’appelaient effectivement Rose Gooding, Edith Swan et Gladys Moss. Gladys a réellement existé et elle a été la première femme nommée officier de police dans le Sussex en 1919. Dans la réalité Rose Gooding a été condamnée à deux peines de prison, de deux mois et demi en 1920, et de 12 mois de travaux forcés en 1921. Comme des lettres injurieuses continuaient à circuler malgré son emprisonnement, elle fut innocentée, libérée et dédommagée. Gladys Moss, qui contrairement à ce que dépeint le film ne résidait pas à Littlehampton, y a été spécialement envoyée en août 1921 afin de surveiller les familles Gooding et Swan. Les soupçons se sont alors portés sur Edith Swan, qui a été arrêtée à la suite d'un flagrant délit. Lors d'un troisième procès en décembre 1921 elle a cependant été acquittée par le jury. Finalement en 1923, après une autre série de lettres, Edith Swan a été condamnée elle aussi a un an de travaux forcés lors d’un quatrième procès.      

Mon opinion sur ce film

Les Anglais, lorsqu’ils se décoincent, sont les champions de l’humour. J’ai rarement autant ri car les injures dont regorgent les lettres d’Edith sont d’une grande inventivité. Le film est une comédie, certes, presque une farce, mais il va bien au-delà car il dénonce le machisme, l’étroitesse d’esprit et la bigoterie qui peuvent régner dans un petit village. La fin, heureuse pour Rose, marque le triomphe des femmes sur l’obscurantisme. Quant à Edith, on comprend que c’est une victime et que sa condamnation va lui permettre de se libérer une fois pour toutes de l’emprise de son père. Jouissif !  

Un grand coup de chapeau aux acteurs : Olivia Colman (vue dans Empire of light, Barbie et Wonka), Timothy Spall (Harry Potter, Le discours d’un roi, Mr. Turner…), Jessie Buckley, Anjana Vasan.      

lundi 26 juin 2023

L'IMPROBABLE VOYAGE D'HAROLD FRY film de Hettie MacDONALD (GB-2023)

 


L'Improbable Voyage d'Harold Fry est un film dramatique britannique de Hettie MacDonald sorti en 2023. C’est une adaptation du livre du même nom de Rachel Joyce. 

Présentation

Harold Fry (Jim Broadbent) mène une vie de retraité ennuyeuse avec sa femme Maureen (Penelope Wilton) dans le sud de l’Angleterre. Les jours se suivent et se ressemblent jusqu’à ce qu’une lettre, adressée à Harold, change tout. Cette lettre a été envoyée par Queenie depuis une maison de retraite de Berwick-upon-Tweed dans le nord-est de l’Angleterre. Queenie était une des collègues de travail d’Harold. Elle lui annonce qu’elle est mourante d’un cancer en phase terminale. On sent, sans comprendre pourquoi, qu’Harold est bouleversé par cette lettre d’une personne qui, semble-t-il, ne lui état qu’une vague connaissance et dont il n’a plus eu de nouvelles depuis de nombreuses années. En réponse, il lui écrit une lettre d’une banalité affligeante et s’apprête à la poster quand, sur un coup de tête, il décide d’aller la lui porter lui-même.  

Il se lance alors dans un road-trip qui n’est pas sans rappeler le film Sur les chemins noirs avec Jean Dujardin, à la différence que le film anglais est une magnifique ode à la vie et à l’amitié. Le spectateur croit d’abord que Queenie et Harold ont été amants, mais la réalité est tout autre et nous la découvrirons au fur et à mesure de la progression difficile d'Harold, combien plus chaleureuse et humaine que la pérégrination stérile de Pierre, l'alter ego de Sylvain Tesson, dans Les chemins noirs.

Mon opinion

Une pépite ! Magnifique film atypique qui m’a ravi et que je vous recommande si, comme moi, vous aimez ce genre de cinéma où l’humain prime sur l’action, où les sentiments sont profonds et chaleureux, sans oublier l’humour sans lequel un film britannique ne serait pas tout à fait anglais.

Dans le même esprit, je vous conseille de voir :

- L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet

- Le monde de Nathan 

 - Les dames de Cornouailles  

- Un mouton nommé Elvis  

lundi 8 août 2022

ROBOTS SUPREMACY [ou ROBOTS OVERLORD] Film de science-fiction de Jon WRIGHT (GB - 2014)

 


Robots Supremacy (Titre original : Robot Overlords), est un film de science-fiction britannique coécrit et réalisé par Jon Wright, sorti en 2014.

Résumé

Le film est censé se dérouler en Grande-Bretagne. Après 11 ans d’une guerre menée par des robots extraterrestres de type Méca à l’humanité, la Terre est occupée et les humains contrôlés par un dispositif qui leur a été implanté dans la tempe. Les robots ont aussi enrôlé des humains comme surveillants sous le contrôle d’un « médiateur », un être mi-humain, mi-robot (Craig Garner). Robin Smythe (Ben Kingsley) est un de ces matons. Amoureux de Kate Flynn (Gillian Anderson), et lui assurant que Danny (Steven Mackintosh), son mari, un pilote de la Royal Air Force est mort, il tente de la convaincre de l’épouser en lui promettant de l’épargner ainsi que sa famille.

Mais le fils de Kate et Danny Flynn, un adolescent du nom de Sean (Callan McAuliffe), refuse de croire à la mort de son père et décide de le retrouver en distribuant des flyers. Plus tard, Nathan (James Tarpey), un ami de Sean, en essayant de réparer sa Playstation, provoque accidentellement un court-circuit qui désactive son implant pour quelques heures. Sean, Nathan et sa sœur Alexandra (Ella Hunt), ainsi qu’un jeune orphelin débrouillard qui a rejoint le groupe, Connor (Milo Parker) entreprennent alors de se débarrasser de leurs implants. Mais ils sont interceptés par Smythe qui veut savoir comment ils y sont parvenus. Pour les obliger à parler, Smythe soumet l’oncle de Sean à la torture en lui implantant un « black implant ». Comme rien n’y fait, Smythe veut faire subir le même sort à Sean mais le processus est interrompu grâce à l’intervention de Connor qui libère le groupe. Alors qu’un robot est sur le point de les intercepter, Sean s’aperçoit qu’il peut le contrôler grâce au fait que le processus pour lui implanter un « black implant » a été interrompu et les adolescents s’échappent.  

Par la suite, le groupe rencontre Monique (Geraldine James) qui leur indique où se réfugier dans un endroit secret, protégé par un cercle de pierres, où se terrent les humains. Sean y retrouve son père Danny et sa mère Kate.

Le lendemain, les robots encerclent le camp et exigent que Sean leur soit livré mais, avec l’aide de Danny et de Nathan, qui ont pris les commandes d’un vieux Spitfire de collection remis en état de marche, Sean parvient à retourner les robots contre eux-mêmes et les oblige à s’auto-détruire.

Mon opinion  

En l’absence d’un programme qui m’intéresse dans le cinéma de ma ville, j’ai regardé ce film programmé dimanche 7 août sur TF1 Séries.

Le film est un bon divertissement et se laisse voir malgré beaucoup d’invraisemblances, d’ailleurs parfaitement relevées par les critiques des internautes sur la base IMDB (en anglais). Les jeunes acteurs, à commencer par Callan McAuliffe, James Tarpey et Milo Parker (que j’avais découvert dans le rôle de Gerald Durrell enfant dans la formidable série The Durrels) sont, comme souvent, épatants, et éclipsent de loin le jeu des adultes, y compris le grand Ben Kingsley.  

 

lundi 13 décembre 2021

THE TESTIMONY OF TALIESIN JONES ou SMALL MIRACLES Film de Martin DUFFY (GB-2004)

 


Ce film est disponible gratuitement en version française sur You Tube

The testimony of Taliesin Jones (Le témoignage de Taliesin Jones), aussi connu sous le titre Small Miracles, film de Martin Duffy (2004).

Présentation

Taliesin Jones (John-Paul MacLeod), un jeune garçon rêveur de 12 ans, vit au Pays de Galles avec son père et son frère aîné, Jonathan (Matthew Rhys) avec qui il est très complice, jouant à découvrir un dragon dans les grottes voisines. Leur mère ayant brusquement quitté la maison pour refaire sa vie en ville, c’est leur père qui les élève tout en continuant l’exploitation de la ferme. Mais, depuis le départ de leur mère, tout a changé dans la maison et l’ambiance chaleureuse qui y régnait est devenue pesante, le père s’étant enfermé dans le silence et Jonathan, aigri, ne pardonnant pas à leur mère de les avoir laissés tomber.

Taliesin, que tout le monde appelle Tal, prend des cours de piano avec un vieil homme, Billy Evans (Ian Bannen), qui est aussi guérisseur. Un jour, il assiste Billy qui soigne une femme âgée souffrant du dos. Stupéfait par le résultat obtenu, Tal demande à Billy de faire disparaître les verrues qu’il a sur les mains. Celui-ci lui dit alors que son don serait sans valeur s’il ne faisait pas appel à dieu pour l’aider. Alors que sa famille n’est pas croyante et n’a jamais été pratiquante, Tal, constatant l’efficacité des soins de Billy, se met à croire en dieu. Mais, lorsqu’il veut parler de son expérience autour de lui, personne ne veut le croire. Billy lui ayant dit que tout le monde avait le don de guérir, Tal se met à vouloir soigner ses camarades. Malheureusement, peu de temps après, Billy meurt et le garçon, révolté par le décès de son ami, perd cette foi toute récente.

Billy, fou de douleur et se sentant trahi par Dieu, se réfugie dans la grotte au dragon et y serait mort de froid sans l’intervention de Jonathan qui vient l’y rechercher. Une fois guéri, il décide de témoigner de son expérience (d’où le titre anglais du film) devant ses camarades.

Mon opinion

Ce joli film raconte avec sensibilité l’histoire d’un jeune garçon déchiré par l’éclatement de la cellule familiale. Là où d’autres se seraient réfugiés dans la violence ou la délinquance, Tal trouve, dans l’amitié d’un vieil homme, le réconfort et l’équilibre qu’il a perdu dans son foyer. Cette amitié bouleverse ses valeurs et le dirige vers un autre chemin de vie. Le film, qui a été couronné par un prix au Festival International du Film de Berlin, ne tombe jamais dans le pathos ni dans le prosélytisme chrétien et s’apparente plutôt à la quête spirituelle qui conduit de l’adolescence à la maturité.       

mercredi 30 juin 2021

FISHERMAN'S FRIENDS Film de Chris FOGGIN (GB-2019/Sortie différée à 2021)

 


Vu en avant-première le 20 mai 2021. La sortie officielle de ce film est prévue en juillet. 

Fisherman's Friends est un film britannique sorti en 2019 (sortie décalée au printemps 2021 en raison de la crise sanitaire et de la fermeture des cinémas). Il a été réalisé par Chris Foggin à partir d’une pièce écrite par Nick Moorcroft, Meg Leonard et Piers Ashworth. Le film est basé sur l’histoire vraie d’un groupe de pêcheurs de Port Isaac en Cornouailles qui a fait un succès avec des chants de pêcheurs.

Résumé

Un groupe de londoniens vient enterrer la vie de garçon d’un des leurs à Port Isaac où se produit un groupe de pêcheurs interprétant pour la petite communauté des chants de pêcheurs. Par plaisanterie, Troy (Noel Clarke), patron d’une maison de disques, charge Danny (Daniel Mays) de « signer » le groupe en leur promettant de leur faire enregistrer un disque à Londres. Danny se prend au jeu et, lorsque son patron le désavoue, il s’entête car, non seulement il s’est engagé auprès des habitants de Port Isaac, mais il a trouvé parmi eux un mode de vie sain et vrai à des années-lumière de l’existence artificielle qu’il menait à Londres. Malgré toutes les embûches qu’il rencontre, il parvient à faire enregistrer au groupe un disque qui devient un best-seller.

Mon opinion

Un film enthousiasmant, drôle,  un récit de fidélité et d’amitié tourné dans des paysages sublimes. Un « feel-good movie » « so British » comme on les adore. A voir absolument en VO.

samedi 12 octobre 2019

MUSIC OF MY LIFE comédie de Gurinder Chadha (GB-2019)


Music of my life (Titre original : Blinded by the Light) est un film britannique réalisé par la cinéaste d’origine pakistanaise Gurinder Chadha ; il est sorti sur les écrans le 11 septembre 2019. Durée : 1h 57min.

Présentation

L’histoire se déroule à Luton (Angleterre) en 1987, en pleine crise économique, alors que Margaret Thatcher,  premier ministre depuis 1979, applique une politique ultra-libérale au Royame Uni, réalisant un programme de privatisations brutales et s’affrontant aux syndicats, avec pour conséquences une crise sociale sans précédent. Javed (Viveik Kalra), un adolescent d’origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville de la banlieue londonienne. Il se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui.  Mais sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades, Roops (Aaron Phagura), lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen. Il est frappé par les paroles des chansons qui décrivent exactement ce qu’il ressent. Javed va alors apprendre à comprendre sa famille et trouver sa propre voie...Le film s’inspire d'un récit autobiographique, Greetings from Bury Park du journaliste Sarfraz Manzoor. Ce Britannique d'origine pakistanaise y évoque son enfance à Luton, en Angleterre, dans les années 80, son rêve de devenir écrivain, ses rapports complexes avec son père et sa passion pour la musique de Bruce Springsteen. Le titre du livre est d'ailleurs un clin d'oeil à Greetings From Asbury Park, le premier album du chanteur.

L’idée du film est née en 2010, alors que la réalisatrice Gurinder Chadha et l'auteur et journaliste Sarfraz Manzoor étaient invités à l'avant-première de The Promise, un film qui retrace l'élaboration de l'album de Bruce Springsteen, Darkness on the Edge of Town (1978). A cette occasion, ils rencontrent le chanteur qui ne manque pas de saluer Manzoor et de lui faire savoir qu'il a adoré son livre. Le titre original de Music of my life est Blinded by the light, titre de la chanson qui ouvre le premier album de Springsteen, Greetings From Asbury Park.

Mon opinion sur ce film

J’ai adoré ce film qui rejoint, au panthéon des « feel good movies » quelques-uns de mes meilleurs souvenirs cinématographiques : il se déroule d’ailleurs à la même époque que Billy Elliot (qui se déroule un peu plus tôt) avec lequel il partage le même milieu social ouvrier modeste, voire pauvre, et le même enthousiasme juvénile. Superbe et vivifiant !  Ah, j'oubliais : à voir impérativement en VO.  

jeudi 18 juillet 2019

YESTERDAY, film musical de Danny BOYLE (GB-2019)



Yesterday est un film britannique réalisé par Danny Boyle, sorti en 2019 sur un scenario de Richard Curtis, le scénariste de Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill, Le journal de Bridget Jones, Love actually, Good morning England, etc. Il s'agit d'une uchronie, décrivant un monde parallèle où personne ne se souviendrait des Beatles, sauf le personnage principal.

Présentation

Jack Malik (Himesh Patel), est un jeune compositeur-interprète qui n’arrive pas à percer et n’a, comme public, que sa famille et ses amis.

Pour gagner sa vie, Jack travaille comme manutentionnaire dans un supermarché du Suffolk. Une seule personne, Ellie Appleton (Lily James), son amie d’enfance, croit en lui et lui sert de manager bénévole.

Après un ultime essai peu glorieux au festival Latitude, Jack, complètement découragé, se fait percuter par un bus en rentrant chez lui à vélo, pendant une panne d’électricité qui affecte la planète entière pendant 12 minutes. Lorsque la lumière revient, Jack se retrouve à l’hôpital, se réveillant d’un coma avec Ellie qui le veille. A part deux dents de devant qu’il a perdues dans le choc, l’accident ne lui a pas laissé de séquelles.

Plus tard, ayant abandonné l’idée d’interpréter ses propres chansons, il fait une reprise à la guitare d’un des titres-phares des Beatles, Yesterday. Et, pour la 1ère fois de sa vie, il est acclamé par son public. Il se rend compte alors que tout le monde le croit l’auteur du morceau et que personne, autour de lui, ne semble connaître le fameux groupe anglais. Au fur et à mesure, il découvre que d’autres choses ont aussi été « effacées » de ce monde dans lequel il s’est réveillé : les Beatles ne sont pas les seuls à avoir « disparu ». C’est aussi le cas du Coca-Cola ou de... Harry Potter.

D’abord hésitant, il reprend un à un les grands standards des Beatles sans oser dire qu’il n’en est pas l’auteur. Mais pour quelqu’un qui n’a connu que l’échec, il se repaît de ce succès tardif même s’il se sait imposteur.

Un jour, sa notoriété grandissant, il a la surprise d’avoir la visite chez lui d’Ed Sheeran (lui-même) qui lui propose de faire sa 1ère partie de concert à Moscou puis à Los Angeles où, pris en charge par Debra Hammer (Kate McKinnon), la manageuse de Sheeran, il finit par vite éclipser le maître.   

Mon opinion sur ce film

De la 1ère image à la dernière, ce film est une pure jouissance. On retrouve, dans le parcours du héros, un inconnu auquel le hasard (ici une panne de courant) donne un incroyable coup de pouce jusqu’à le porter au faîte de la gloire, schéma d’un autre grand film du même réalisateur, Slumdog Millionaire.
Mais ici, rien des noirceurs de ce chef d’œuvre mais une pure comédie, terriblement efficace et d’autant plus enthousiasmante qu’elle est portée par la musique des Beatles que l’on redécouvre, comme si, nous aussi, nous l’avions oubliée avec, en prime, un pèlerinage sur tous les lieux mythiques qui sont liés à l’histoire du groupe : Abbey Road, Strawberry fields, Penny Lane, etc.

Chapeau bas à l’acteur Himesh Patel, qui interprète en live les chansons du film. Un grand moment de nostalgie joyeuse ! Bravo aussi à la craquante Lily James (A vif !, Baby driver, Les heures sombres...)  

lundi 20 mai 2019

MOI, DANIEL BLAKE drame de Ken LOACH (GB-FR 2016°



Moi, Daniel Blake (I, Daniel Blake) est un film franco-britannique réalisé par Ken Loach, qui a obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes 2016, ainsi que le César du meilleur film étranger.

Présentation

L’action se déroule en 2010 en Grande-Bretagne. Daniel Blake (Dave Johns), veuf, menuisier de 59 ans, est victime d'un accident cardiaque, ce qui l'oblige à faire appel pour la première fois de sa vie à l'aide sociale. Mais en raison de l’application, d’un plan visant à réduire, non le nombre de chômeurs mais de chômeurs indemnisés, et ayant, dans cette optique livré la gestion de la plupart des services publics au privé les autorités leur ont donné mission de faire la chasse aux « tire-au-flanc » réels ou supposés. Commence alors pour Daniel une « descente aux enfers ». Pris au piège d’une administration tatillonne qui multiplie les humiliations : recours à des centres d’appels qui ne servent à rien, épuisant parcours de formulaires à remplir sur Internet, conditions kafkaïennes qui rappellent en pire le parcours des demandeurs d’emploi français.

Lors d'un de ses rendez-vous, Daniel Blake fait la connaissance de Katie Morgan (Hayley Squires), une mère célibataire contrainte de loger à 450 km de sa ville natale pour éviter d'être placée en foyer de sans-abri, ce qui lui ferait perdre la garde de ses deux enfants. La fonctionnaire chargée de son dossier refuse de la recevoir au motif qu'elle est arrivée en retard. Katie a beau expliquer qu'elle ne connaît pas la ville, qu'elle n'est pas familiarisée avec le réseau de bus local, rien n'y fait. Son allocation est supprimée pour une durée d'un mois.

Une amitié va naître entre ces deux laissés pour compte et chacun, dans la mesure de ses moyens, va aider l’autre.

Mon opinion sur ce film

Un film qui dépeint crûment une réalité sociale et met en lumière une politique profondément injuste peu différente de ce que met en place les derniers gouvernements français successifs, le summum en étant atteint par l’actuel.  Bertrand Tavernier ne s'y est pas trompé qui, après la projection à Cannes, a déclaré : "Voilà ce que nous prépare Emmanuel Macron", vision confirmée depuis deux ans par toutes les atteintes aux droits sociaux des Français qui a conduit jusqu'à la crise des Gilets Jaunes. 

Dans le même esprit, je vous conseille : 

mardi 30 janvier 2018

A l'HEURE DES SOUVENIRS film de Ritesh BATRA (GB-2018)


À l'heure des souvenirs (The Sense of an Ending) est un drame britannique réalisé par Ritesh Batra, sorti en 2018. Le film est adapté du roman du même nom de Julian Barnes.

Présentation

Un vieil homme divorcé, Tony Webster, revit ses souvenirs de jeune homme. Au début du film, on le voit étudiant dans une soirée où il fait la connaissance de Veronica Ford (Freya Mayor), une jeune fille fantasque, dont il va tomber amoureux. Quelque temps plus tard, Veronica l’invite dans sa famille où il rencontre ses parents, sa mère, Sarah (Emily Mortimer) et son père David (James Wilby), ainsi que le frère aîné de Veronica, Jack (Edward Holcroft). Alors qu'ils sont seuls, Sarah fait des avances à Tony mais les choses en restent là. Plus tard, Tony présente à Veronica son meilleur ami, Adrian Finn (Joe Alwyn), un écorché vif, d'une intelligence supérieure à la moyenne. 

Un jour, il reçoit le faire-part de mariage de Veronica et d'Adrian. Furieux de ce qu’il considère comme une trahison, Tony écrit une lettre venimeuse à ses ex-amis, allant jusqu’à leur souhaiter d’avoir un enfant handicapé.

Il apprendra quelque temps plus tard qu’Adrian s’est suicidé mais il n’aura plus jamais de nouvelles de Veronica jusqu’au jour où il reçoit une lettre recommandée dans laquelle Sarah, la mère de Veronica, lui lègue une petite somme d’argent ainsi que le journal intime d’Adrian. Mais le journal ne fait pas partie de l’envoi. Tony se retourne vers les avocats chargés de la succession qui lui apprennent que l’exécutrice testamentaire est ... Veronica Ford mais que celle-ci refuse, bien qu’elle y soit légalement tenue, de communiquer le journal.

Finalement Veronica accepte de rencontrer Tony et lui apprend qu’elle a détruit le journal d'Adrian. Avant de le quitter, elle lui remet sans un mot une enveloppe qui contient la lettre terrible que leur avait écrite le jeune Tony à la réception de leur faire-part de mariage. Tony, la relisant, se rend compte des horreurs qu’il a écrites et tente de revoir Veronica pour s’excuser mais elle refuse tout contact.

Tony la suit et la voit avec un groupe de handicapés qui se rend régulièrement dans un pub. Parmi ces handicapés se trouve un garçon du nom d’Adrian. Il apprend alors qu’Adrian n’est pas le fils de Veronica et de son ex-meilleur ami mais le fils qu’a eu Sarah avec Adrian. Il comprend alors sa méprise et s’en veut doublement d’avoir écrit cette lettre alors qu’il était étudiant.

Il tourne alors définitivement la page et se rapproche de Margaret, son ex-femme, et de sa fille Susie qui vient d’avoir un bébé.  

Mon opinion sur ce film

La critique de Pierre Murat, dans Telerama, s'ouvre sur ce titre : "Poignant" et se termine par ces mots : "Cruauté et sensibilité ; le réalisateur de The lunchbox fait du roman de Julian Barnes iune formidable réussite romanesque." Or, je dois confesser que j'ai surtout ressenti, au long de ce film qui ne fait qu'1 H 48, plus d'ennui que d'émotion, malgré toute la sympathie que l'on peut éprouver pour le jeune et charmant Tony. Rythme très lent, trop nombreux flashbacks, difficile connexion entre les histoires parallèles du jeune Tony (Billy Howle) et du Tony âgé (Jim Broadbent). Heureusement qu’il y a ses coups de colère risibles de Tony senior et ses échanges empreints d'un humour décalé avec son ex-femme et sa fille qui vient d'avoir un enfant. Avoir choisi de confier le rôle de Margaret à Charlotte Rampling, toujours aussi glaciale, était une bonne idée. Mais, malgré le talent des acteurs, cela ne fait pas un bon film.  

samedi 27 janvier 2018

LES HEURES SOMBRES Film historique de Joe Wright (GB-2017)


Les Heures sombres (Darkest Hour) est un film dramatique historique britannique réalisé par Joe Wright, sorti en 2017.

Résumé

Le film se déroule en mai 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, au moment où Winston Churchill (Gary Oldman) devient Premier ministre du Royaume-Uni en remplacement de Neville Chamberlain, désavoué par la Chambre des Communes. La détermination de Churchill de combattre les Allemands sera décisive pour la suite des événements. Sa lucidité face au nazisme, son action décisive en tant que Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945 durant la Seconde Guerre mondiale ont fait basculer les consciences. Sa conviction et ses talents d’orateur lui gagnèrent la sympathie du peuple et retournèrent en faveur de la lutte contre Hitler une Chambre des Communes jusque-là plutôt encline à négocier la paix avec l’ennemi. Le film commence en mai 1940, peu avant sa nomination comme premier ministre. Il a alors 65 ans. On assiste à l’attaque éclair des troupes allemandes qui, à partir du 10 mai 1940, envahissent les Pays-Bas et la Belgique, prélude à l’invasion de la France que rien ne semble pouvoir empêcher.   Le 23 mai 1940, la majorité des troupes anglaises (200 000 hommes) se trouve acculée à Dunkerque par les Allemands, dont les chars se rapprochent inexorablement. Churchill, constatant la rapide avancée des troupes ennemies, le désarroi des Français, le désintérêt des Etats-Unis et l’état d’impréparation des forces militaires britanniques, a des moments de doute. Mais sa femme, Clémentine (Kristin Scott Thomas) lui apporte un soutien inébranlable et lui conseille de prendre l’avis des Londoniens. Ce qu’il fait en prenant le métro pour la première fois de sa vie dans une scène enthousiasmante. Churchill, regonflé à bloc, prononce alors son fameux discours du 13 mai 1940 qui galvanise les Britanniques.

Mon opinion sur ce film

Extraordinaire prestation de Gary Oldman qui, grâce à son talent, arrive à nous faire très vite oublier son manque de ressemblance avec Churchill. A part quelques longueurs (les moments de doute de Churchill), le film est prenant de bout en bout et nous vibrons à ses coups de colère homériques et ses discours enflammés, à telle enseigne que l’on a envie de joindre nos applaudissements à ceux des députés de la Chambre des Communes.  

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mardi 16 janvier 2018

SEULE LA TERRE film de Francis Lee (GB-2017)


Seule la Terre (Titre original : God's Own Country) est un film britannique écrit et réalisé par Francis Lee, sorti en 2017.  

Résumé

Johnny (Josh O’Connor) travaille du matin au soir dans la ferme familiale, perdue dans le brouillard du Yorkshire. Les mots sont rares entre son père, sa grand-mère et lui et se limitent aux taches de la ferme. Entre les humains quasi-mutiques, aucune marque d'affection ne se manifeste jamais John accomplit le travail imposé à contrecoeur tout en essayant d’oublier la frustration de son quotidien en se saoulant chaque soir au pub du village et en s’adonnant à des aventures homosexuelles sans lendemain. 

Quand un saisonnier roumain, Gheorghe (Alec Secareanu), est embauché par son père, handicapé suite à un AVC, pour le seconder pour la période de l'agnelage, Johnny est attiré par cet homme plus âgé que lui, bosseur, compétent et calme, dont on comprend qu'il a vécu une vie douloureuse, bien qu'on ne sache rien de son passé. Mais John se défend de cette attirance, se rendant pérpétuellement odieux envers cet immigré roumain jusqu'au moment où celui-ci se rebiffe et qu'une bagarre n'éclate entre eux. Lors de cette affrontement qui les rappoche physiquement, les deux hommes cèdent à l'attrait sexuel puis une relation plus complice et tendre naîtra entre eux, à partir de laquelle John trouvera la part d'humanité qui lui manquait.

Accueil et distinctions

Seule la Terre a rencontré un accueil critique très favorable, obtenant 99 % d'avis favorables sur le site Rotten Tomatoes, basés sur 98 commentaires collectés et une note moyenne de 8,2⁄103 et un score de 85⁄100 sur le site Metacritic, basé sur 21 commentaires collectés, correspondant au status universal acclaim.

En France, l'accueil critique a été aussi très positif : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,8⁄5, basée sur 16 critiques de presse collectées, et des critiques spectateurs à 4,3⁄5.
Télérama a salué les décors d'un film qui constitue à la fois « une rugueuse éducation sentimentale et une lumineuse chronique paysanne », et loue tout particulièrement la performance de Josh O'Connor.Le film a été sélectionné dans la catégorie « World Cinema Dramatic » et projeté en avant-première mondiale en janvier 2017 au Festival du film de Sundance dont il a remporté le prix du meilleur réalisateur, ainsi que le Hitchcock d'or au Festival du film britannique de Dinard 2017. Le 10 décembre 2017, lors des British Independent Film Awards 2017, il a remporté le British Independent Film Award du meilleur film ainsi que plusieurs prix, dont celui de meilleur acteur pour Josh O'Connor

Mon opinion personnelle

Je suis allé voir ce film sur la foi de toutes les excellentes critiques qui l’entouraient. J’ai failli quitter le cinéma dans la 1ère partie car, d’une part, les scènes crues d’amour entre hommes m’ont gêné mais aussi pour l’ambiance glauque et désespérée dans laquelle baigne le film. 

John, jeune garçon immature entièrement semble presque demeuré tant il est soumis à son père et installé dans une routine mortifère. A la différence de ce que dit Télérama (dont je me méfie autant des enthousiasmes que des critiques "pour la critique"), le spectateur  ne trouve même pas son compte (ce qui était au moins le cas dans Le secret de Brokeback Moutain) dans la beauté des paysages dont le réalisateur ne nous montre que l'austérité, la boue, filmés sous une lumière crépusculaire et sous un crachin permanent. Rien non plus n'est épargné au spectateur des scènes pénibles (le film commence par les vomissements de John après sa nuit de cuite), ni de l'austérité des tâches de la ferme (mise-bas d'une vache dont le veau  mort-né sera abattu d'une balle de carabine, rudesse de l'agnelage, etc.) Certes, c’est peut-être la réalité de ce que vivent beaucoup de petits paysans mais est-on obligé de nous montrer cela en gros plan dans un film non-documentaire ? 

Le film devient plus acceptable dans la deuxième partie où, au-delà de la seule satisfaction physique que John trouve dans de brutaux rapports sexuels, il se rapproche de Gheorghe qui lui apporte une forme de tendresse qu’il n’a jamais connue dans sa propre famille. 

La scène qui m’a cependant le plus ému est le timide "merci" que bredouille le père diminué après son second AVC au fils qui le baigne, grande première dans des relations que l'on n'imaginait pas évoluer entre eux. On comprend que cela, John  le doit à la présence tranquille et lumineuse de Gheorghe (dont l’acteur roumain aurait, à mon avis, davantage mérité une distinction que Josh O’Connor), grâce auquel il trouve enfin l'humanité qui lui a toujours fait défaut.  

Mais, à part ces quelques instants privilégiés, le film, qui n'est pas dénué de qualités, est bien pesant et me laissera une impression désagréable. Mention spéciale pour la musique, discrète (c'est rare !) qui sous-tend le film, composée par le groupe britannique A Winged Victory for the Sullen, en particulier la belle chanson du générique de fin. 


lundi 16 octobre 2017

GOSFORD PARK film de Robert Altman (GB-2001)


Gosford Park est un film britannique de Robert Altman écrit par Julian Fellowes d'après une idée originale de Robert Altman, sorti en 2001. Ce film se passe dans un manoir anglais dans les années 30 à l'occasion d'une partie de chasse. 

Résumé

Novembre 1932. Sir William et Lady Sylvia Mc Cordle organisent, dans leur somptueuse propriété de Gosford Park, perdue dans la campagne anglaise, une partie de chasse pour leurs relations, parents et amis.
Alors que les maîtres logent au premier étage de la vaste demeure et se rencontrent dans ses salons, la nombreuse domesticité de la maison ainsi que celle, tout aussi multiple et compliquée, des invités, est retranchée dans les cuisines et les couloirs du rez-de-chaussée. Cachotteries et mystères abondent : les sœurs de Lady Sylvia sont aussi malheureuses qu'elle-même, la fille de Sir William et Lady Sylvia, Isobel, dissimule à grand-peine un secret, plusieurs invités sont accablés de soucis financiers ou professionnels, et les domestiques errant en catimini savent presque tout sur les invités. Survient le meurtre du maître de maison. Le mystère s’annonce, ici encore, entre mensonges et vengeance.

Anecdotes

Avant d'être un film d'enquête policière, Gosford Park est surtout un film dépeignant la société anglaise de l'époque. Les deux niveaux — l'aristocratie et les serviteurs — sont symbolisés par les deux niveaux de la maison — le rez-de-chaussée et les étages pour l'aristocratie, les sous-sols pour les serviteurs —, et l'allégorie est renforcée par le montage parallèle. Il fait de nombreuses références à La Règle du jeu, le chef-d'œuvre de Jean Renoir. L'intrigue, quant à elle, est librement inspirée du roman d'Agatha Christie Le Noël d'Hercule Poirot. Les acteurs jouant les serviteurs ne portent aucun maquillage.

Distribution

  • Maggie Smith : Constance, comtesse de Trentham, tante de Sylvia, Louisa et Lavinia
  • Michael Gambon : Sir William McCordle, le maître de maison
  • Kristin Scott Thomas : Lady Sylvia McCordle
  • Camilla Rutherford : Isobel McCordle, fille des maîtres de maison
  • Charles Dance : Lord Raymond Stockbridge
  • Geraldine Somerville : Lady Louisa Stockbridge, sœur de Sylvia et de Lavinia
  • Tom Hollander : commandant Anthony Meredith
  • Natasha Wightman : Lady Lavinia Meredith, sœur de Sylvia et Louisa
  • Jeremy Northam : Ivor Novello, célèbre acteur et chanteur, cousin de sir William
  • Bob Balaban : Morris Weissman, producteur d’Ivor Novello
  • James Wilby : Freddie Nesbitt
  • Claudie Blakley : Mabel (vo) / Babette (vf) Nesbitt
  • Laurence Fox : Lord Rupert Standish
  • Trent Ford : Jeremy Blonde
  • Ryan Phillippe : Henry Denton, acteur se faisant passer pour le valet de M. Weissman
  • Stephen Fry : inspecteur-chef Thomson
  • Kelly Macdonald : Mary MacEachran, camériste de lady Trentham
  • Clive Owen (VQ : Daniel Picard) : Robert Parks, valet de chambre de Lord Stockbridge
  • Helen Mirren : Mme Wilson, gouvernante de la maison
  • Eileen Atkins : Mme Croft, chef cuisinière
  • Emily Watson : Elsie, domestique et maîtresse de Sir William
  • Alan Bates : Jennings, majordome

Récompenses

Le film a obtenu 7 nominations aux Oscars mais seul le scénario a été récompensé. Robert Altman a reçu le Golden Globe et le BAFTA du meilleur réalisateur.

Mon opinion sur ce film


J’ai profité de son passage à la télévision pour voir ce film dont j’avais entendu parler sans l'avoir jamais vu. J’ai été globalement déçu car, malgré une distribution particulièrement brillante (citons bien sûr cette chère Maggie Smith, toujours aussi géniale, mais aussi, en vrac Kristin Scott Thomas, Charles Dance, Clive Owen ou Hellen Mirren (dans un rôle un peu inférieur à son talent), mais aussi… et c’était plus inattendu, Ryan Phillippe, le film m’a paru terriblement ennuyeux. 

Certes, on apprécie le jeu parfait des acteurs, les décors et les costumes somptueux, les dialogues à double sens, mais justement, l'intrigue est un peu trop complexe pour faire un film parfaitement réussi. Pour une fois, je reprendrais volontiers la critique au vitriol des Cahiers du Cinéma : « Statique, lourdement psychologique, figé dans une esthétique paresseuse, Gosford Park affecte la brillance mais sent le formol. » car c’est aussi mon avis. A trop vouloir en faire, trop de personnages, trop de dialogues, trop de situations alambiquées, Altman se perd lui-même dans son scénario. En outre, on a déjà vu cela mille fois : rien de vraiment nouveau sous le soleil glacé de la bourgeoisie anglaise. 

mercredi 19 juillet 2017

IL ETAIT TEMPS de Richard CURTIS (GB - 2013)


Il était temps (Titre original : About Time) est une comédie britannique réalisée par Richard Curtis, sortie en 2013.

Résumé

Le jour de ses 21 ans, Tim Lake (Domhnall Gleeson) apprend par son père (Bill Nighy) que les hommes de la famille ont le pouvoir de revenir dans le passé. Ils doivent cependant retourner à un moment et un lieu précis où ils ont vécu les événements. Tim, qui n’essuie que des rebuffades de la part des filles dont il tombe amoureux, utilise ce pouvoir pour se trouver une petite amie. Après un premier échec avec Charlotte, l’amie de sa sœur venue passer les vacances d’été en Cornouailles, il rencontrera Mary (Rachel McAdams), avec qui il finira par se marier et avoir une petite fille.   

Mais manipuler le passé et modifier l’avenir n’est pas sans danger, comme le découvrira rapidement Tim.

Mon opinion sur ce film      
             
Je dois reconnaître que le titre n'est pas "vendeur", ni en français, ni même en anglais. Mais sans être un chef-d'oeuvre, ce film se laisse regarder. Bien que réalisé par Richard Curtis, cette comédie romantique  n’a certes pas la saveur des autres films du même réalisateur (Love actually, Coup de foudre à Notting Hill, Quatre mariages et un enterrement…), mais on y retrouve sa patte, l’humour des dialogues et des situations décalées, typiquement britanniques. En voyant évoluer Domhall Gleeson, grand jeune homme dégingandé et maladroit, on pense inévitablement à Hugh Grant, dont on sent bien que le réalisateur aurait voulu lui confier le rôle.  Sans avoir le charme et le charisme de son illustre aîné, cet acteur méconnu ne s’en sort pas si mal et Rachel McAdams est pétillante dans le rôle de Mary. Les personnages secondaires ne sont pas négligés, ce qui est la marque d'un bon scénariste et chacun est à sa place : Bill Nighy en premier, plus anglais que nature, mais aussi la mère au caractère taillé à la serpe (Lindsay Duncan), Kit Kat, la sœur gentiment  déjantée (Lydia Wilson) ainsi que le brave Oncle Desmond (Richard Cordery) qui, en une seule réplique, arrive à nous émouvoir. La scène du mariage balayé par la tempête est hilarante. Tout le film est soutenu par une  bande originale soignée.  


On se demande pourquoi ce film n’est sorti en France qu’en DVD. Les distributeurs se sont-ils imaginés que le public français serait à ce point hermétique à l’humour anglais ? Eh bien, ila faudrait peut-être qu'ils évoluent un peu et arrêtent de nous inonder de comédies lourdingues "à la française du style de Camping ou des Bronzés avec les inusables (quoique !) Clavier ou Dubosc. Personnellement, je préfère de loin ce type d’humour décalé et, si vous êtes comme moi, je vous recommanderai quelques autres films de ce genre.   

jeudi 9 juillet 2015

LE MONDE DE NATHAN film de Morgan Matthews (GB-2014)


Le Monde de Nathan (titre original : X+Y) est un film britannique réalisé par Morgan Matthews, sorti au cinéma en 2014.

Résumé

Lorsqu'il est choisi pour représenter la Grande-Bretagne aux Olympiades internationales de mathématiques, Nathan (Asa Butterfield) se lance dans un voyage au cours duquel il fera face à des défis inattendus, tels que comprendre la nature de l'amour.

Cette comédie dramatique, qui, outre Asa Butterfield, a comme interprètes Rafe Spall et Sally Hawkins, est inspirée par le documentaire Beautiful Young Minds du même réalisateur. Elle est centrée sur un adolescent anglais, autiste Asperger, prodige des mathématiques.

L'avant-première du film a eu lieu au Festival international du film de Toronto le 5 septembre 2014. La première européenne s'est faite au Festival du film de Londres le 13 octobre 2014, et le film est sorti au Royaume-Uni le 13 mars 2015 et en France en juillet 2015.

Réception

Basé sur 33 avis, le site de critique Rotten Tomatoes annonce une note « 100 % Fresh ».

Je n’ai malheureusement pas pu voir ce film lors de sa programmation dans les cinémas de ma ville. J’attendais pourtant sa sortie avec d'autant plus d'impatience que le sujet me passionne et que j’adore les deux principaux interprètes : Asa Butterfield et Sally Hawkins, l’inénarrable Poppy du film Be Happy.  

mercredi 29 avril 2015

BEL-AMI film de Declan Donnellan et Nick Ormerod (GB-2012)




Bel-Ami est un drame italo-britannique réalisé par Declan Donnellan et Nick Ormerod et sorti en 2012, avec Robert Pattinson dans le rôle-titre.

Synopsis

Cette 9e adaptation de l’œuvre de Guy de Maupassant (parue en 1885) suit assez fidèlement le déroulement du roman. L’histoire se déroule sous la IIIème République à Paris. Georges Duroy (Robert Pattinson) est un jeune homme ambitieux, qui, au retour de deux années pendant lesquelles il a servi dans l’armée pendant la conquête de l’Algérie (1830-1847), vivote en occupant un emploi mal payé au bureau du chemin de fer et vit dans une mansarde misérable. Un soir, lors d’une virée au bordel, il rencontre Charles Forestier, un de ses anciens camarades d'Algérie, devenu rédacteur politique au journal « La Vie Française ». Charles l’invite chez lui et lui propose, pour lui mettre le pied à l’étrier, d’entrer au journal et d’y publier ses souvenirs de guerre. Comme Georges ne sait pas écrire, Charles le met en contact avec son épouse, Madeleine Forestier (Uma Thurman), une femme intelligente et ambitieuse, qui le prend sous son aile et lui dicte ses premiers articles. Elle l’introduit aussi auprès des femmes influentes de la capitale, dont Clotilde de Marelle (Christina Ricci) et Virginie Rousset (Kristin Scott Thomas), épouse du directeur de « La Vie Française ». Usant de son charme et de son intelligence, Georges passe de la pauvreté à la richesse en devenant d’abord l'amant de Clotilde puis,  après la mort de Forestier, de sa veuve. Tout en continuant à aimer en secret Clotilde, il couchera avec Virginie Rousset et en profitera pour asseoir son influence au journal. Dans un univers où la politique et les médias se bousculent pour avoir de l'influence, où le sexe est synonyme de pouvoir et la célébrité est une obsession, Georges ne recule devant rien pour réussir…

Mon opinion sur ce film

Je m’étais promis de voir le film lors de sa sortie ne serait-ce que pour y découvrir Robert Pattinson, le célèbre vampire de Twilight, dans un autre contexte mais je n’en avais pas eu l’occasion. J’ai profité du passage du film sur Arte pour le voir. Je n’ai été déçu ni par la réalisation (somptueux décors de l’époque, beaux costumes, belle distribution…) J’ai trouvé Robert Pattinson très à l’aise dans ce rôle de jeune ambitieux prêt à tout pour se sortir de la misère. Il a su insuffler à son personnage juste assez de l’ambiguïté qui manque au personnage de Maupassant pour nous le rendre sympathique. Beau film historique dans l’esprit de Chéri de Stephen Frears, adaptation elle aussi réussie du roman de Colette,  auquel il s’apparente par beaucoup d’aspects.  

mardi 7 avril 2015

THE WALL, film d'Alan Parker (1982)


The Wall ("Le mur") est un film musical en partie biographique réalisé par Alan Parker en 1982 et inspiré d double album éponyme du groupe anglais The Pink Floyd

Synopsis

Sentant sa personnalité vaciller, Pink (incarné par le chanteur Bob Geldof), une star du rock. Souffrant de paranoïa aiguë, il se croit agressé de toutes parts et tente de construire autour de lui un mur protecteur derrière lequel il s’imagine qu’il trouvera un refuge. Mais le mur devient aussi une menace et, en se refermant sur lui, il le pousse encore plus vers la folie. Dans son délire, Pink s'assimilant à son père mort à la guerre, se revoit enfant, brimé par ses professeurs, surprotégé par une mère à la fois protectrice et castratrice, qui entraîne l'échec de son mariage, sa plongée dans la drogue et dans la folie. Le mur se construit brique par brique (« Another brick in the wall ») et l'enfermement est à la fois à l'extérieur (« Is there somebody out there ? ») et à l'intérieur... 

Mon opinion sur ce film

Totalement inclassable sur le plan technique, ce film génial mêle des images tournées avec des acteurs évoquant les scènes de la vie de Pink et la guerre avec la mort de son père au combat avec des scènes où les acteurs sont transformés en pantins sans visages entrecoupées de dessins animés extraordinairement forts et troublants réalisés par Gerald Scarfe, surtout connu comme caricaturiste pour la presse anglaise.

Le personnage de Pink est plus ou moins autobiographique car il emprunte à deux personnalités très fortes et torturées, celle de Syd Barrett, co-fondateur du groupe Pink Floyd en 1964 (mais qui le quitta deux ans plus tard) et Roger Waters, musicien génial qui écrivit la majorité des paroles et des musiques de l'album The wall, sorti en 1979.



Le film est un OVNI dans le monde du cinéma. Il restera un chef d'œuvre insurpassé, difficile, dérangeant mais salutaire, avec des scènes d'une lucidité insoutenable, une peinture à la fois extrêmement onirique et en même temps d'une violence absolue sur la douleur que peut ressentir une personnalité d'écorché vif comme celle de tout artiste de talent face à l'agressivité, à la bêtise et à la noirceur de la société qui l'entoure.

Voir aussi le blog Au-delà des rêves.

Mon classement

Un chef d'œuvre puissant et dérangeant (à ne pas mettre entre toutes les mains!)