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dimanche 16 avril 2023

EASY VIRTUE (UN MARIAGE DE RÊVE) comédie de Stephan ELLIOTT (GB-2008)

 


Easy virtue
(titre français : Un mariage de rêve) est, à l’origine, une pièce de théâtre à succès de Noel Coward créée en 1925. La pièce fut adaptée par Hitchcock en 1928 dans un film muet en noir et blanc. Ce film, sorti en 2008 er réalisé par Stephan Elliott en est la troisième adaptation.

Résumé

Après une longue absence, John Whittaker (Ben Barnes), revient dans sa famille qui habite un  immense manoir dans la campagne anglaise, marié à une Américaine rencontrée lors du Grand Prix automobile qu’elle disputait en tant que pilote de course. Dès son arrivée, Larita Huntington (Jessica Biel) choque par sa beauté et sa liberté de mœurs dans cette famille d’aristocrates compassés qui la considèrent comme une intrigante. Dès le premier jour, la mère de John, Veronica Whittaker (Kristin Scott Thomas), et ses deux filles, Hilda et Marion, déclarent une guerre larvée à l’intruse. Seul Jim (Colin Firth), le père de famille, qui cache sous un humour grinçant son traumatisme de la guerre de 14, et les domestiques, en particulier l’étrange majordome Furber (Kris Marshall) sont de son côté. Des recherches faites par l’une des deux sœurs auprès d’un oncle américain révèlent que Larita a menti sur son passé : elle a dit qu’elle était veuve mais elle s’est bien gardée de dire qu’elle avait « aidé » son vieux mari à passer de vie à trépas. La révélation ayant lieu juste avant le bal de Noël, son apparition jette un froid. Elle demande alors aux musiciens de jouer un tango mais John se refuse à être son cavalier. La voyant désemparée, c’est Jim qui acceptera de danser avec elle après quoi ils quitteront ensemble la propriété devant le regard médusé de la famille [la scène du tango est à voir ICI].

Mon opinion

J’avais vu, sur Youtube, un extrait de ce film représentant la scène du tango que j’avais trouvé remarquablement dansée.

Dommage qu’on n’ait pas trouvé mieux, pour traduire le savoureux titre original, Easy virtue désignant une « femme de petite vertu » ou aux mœurs légères, que cet insipide titre français

Par ailleurs, le thème de l’intrus (homme ou femme) qui a du mal à s’intégrer dans une famille d’un niveau social supérieur n’est pas d’une grande originalité mais, avec ce film, on a un bijou de méchanceté assaisonné d’humour anglais qui vaut le détour.  

En outre les acteurs, que ce soit Jessica Biel, en outsider affirmée, Ben Barnes, en fils de famille aussi veule qu’inconstant, Kristin Scott Thomas, en venimeuse garce, Colin Firth qui cache sous un cynisme de façade de profondes blessures, que Kris Marshall, le troublant majordome, sont parfaits. 

Dans le même esprit, je vous recommande :  

- Midnight in Paris

- Match point

- Le talentueux Mister Ripley

- Plein soleil 

- Awake 

  - Sa mère ou moi

- Gran hotel

- Maîtres et valets (Upstairs, downstairs)

dimanche 7 juin 2020

DES SAUMONS DANS LE DESERT comédie de Lasse HALLSTROM (GB-2012)


Des saumons dans le désert (Titre original : Salmon Fishing in the Yemen) est une comédie romantique britannique de Lasse Hallström sortie en 2012. Le film s’inspire du roman de Paul Torday, Partie de pêche au Yemen;

Résumé

Un richissime cheik yéménite (Amr Waked), propriétaire d’un splendide château en Ecosse, et passionné de pêche au saumon, se met en tête d’importer cette discipline dans son pays. Pour cela, il est prêt à investir des sommes fabuleuses qu’il confie à la société de conseil financier londonienne où travaille Miss Harriet Chetwode-Talbot (Emily Blunt). Celle-ci demande au Dr. Alfred Jones (Ewan McGregor), universitaire spécialiste des saumons, une étude de faisabilité.

Dans un premier temps, celui-ci balaye cette idée qui lui paraît totalement farfelue mais son gouvernement, qui est engagé dans la guerre au Moyen-Orient, y voit une façon de redorer son blason vis-à-vis de l’opinion publique et, Alfred Jones se voit forcé à collaborer.

Il se prend d’amitié avec le cheik qui s’avère être sincèrement passionné par la pêche au saumon, et, son propre mariage battant de l’aile, il finit par se rapprocher d’Harriet.   

Mon opinion

J’étais curieux de voir ce film au titre improbable lors de sa sortie mais, comme il n’a pas été programmé dans ma région, j’ai acquis le DVD et je viens seulement de le visionner.

A partir d’une histoire invraisemblable, Lasse Hallström nous entraîne avec humour dans les arcanes de la la real-politique internationale, en égratignant au passage les politiciens et leurs conseillers sans scrupules (Kristin Scott Thomas, parfaitement odieuse), pour qui seules les voix qu’ils peuvent ratisser comptent. Un film sympathique et passablement déjanté qui donne encore une fois à Ewan McGregor l’occasion de nous faire apprécier l’étendue de son talent.

Du même réalisateur, je vous conseille aussi

mercredi 12 décembre 2018

DEUX SŒURS POUR UN ROI film historique de Justin CHADWICK (USA-GB 2008)



Deux Sœurs pour un Roi (Titre original : The Other Boleyn Girl) est un film américano-britannique réalisé par Justin Chadwick, sorti en 2008. Le film de Chadwick est une adaptation du bestseller du même nom écrit par la romancière britannique Philippa Gregory.

Présentation

L’action se déroule au XVIe siècle, sous le règne d’Henri VIII d’Angleterre (Eric Bana). Le duc de Norfolk, Thomas Howard (David Morissey), frère de Lady Elizabeth Boleyn (Kristin Scott Thomas), bien que déjà très puissant, cherche encore à se rapprocher du trône. Tandis que le mariage d’Henri XVIII et de Catherine d’Aragon (Ana Torrent) se délite car la reine ne parvient pas à donner un héritier mâle au trône, il décide de placer sa nièce, l’ambitieuse Anne Boleyn (Natalie Portman) auprès du roi dans l’espoir qu’il en fasse sa maîtresse.

Or, le roi jette son dévolu sur sa sœur cadette, Mary (Scarlett Johansson), qui vient à peine de se marier avec William Carey (Benedict Cumberbacht). Contrainte et forcée, elle abandonne à regret une vie paisible à la campagne et devient la maîtresse du roi à la place de sa sœur. Anne, dépitée, épouse alors secrètement l'homme dont elle est réellement amoureuse, Henry Percy (Oliver Coleman) sans en référer au roi. Dénoncée par sa sœur, son mariage est annulé et elle est envoyée à la cour de France. La guerre entre les deux sœurs est alors déclarée.

Quelques mois après, Mary donne naissance à un fils mais, n’étant pas l’épouse officielle du roi, celui-ci est considéré comme un bâtard. Mary, affaiblie, est rejetée par le roi et son oncle, Thomas Howard, pense que c’est le moment de rappeler Anne pour qu’elle remplace sa sœur dans le lit du roi.
Anne, refusant d’être une maîtresse de plus dans le lit du roi, rejette ses avances tant qu’il n’aura pas trouvé le moyen de répudier la reine en titre, Catherine d’Aragon afin de se faire épouser et donner au trône un héritier officiel.  Afin d'y parvenir, le roi rompt avec l'Église catholique romaine, ce qui déclenchera l’une des pires guerres religieuses du royaume. Libéré de Catherine, Henri épouse officiellement Anne qui donnera bientôt naissance non au fils tant attendu mais à une fille, la future Élisabeth. Cependant, n’acceptant pas les infidélités du roi, la relation entre Anne et Henri se dégradent. Dans l’attente d’un autre enfant mâle, Anne refuse d’avoir des rapports sexuels avec le roi. Malheureusement pour elle, cette nouvelle grossesse se terminera par une fausse couche et elle n’osera avouer la vérité de crainte que le roi ne se détourne définitivement d’elle. L’avenir qui l’attendait était bien pire. Accusée de sorcellerie, et malgré l’intervention de Mary qui cherche par tous les moyens à obtenir sa grâce, Anne et leur frère George (Jim Sturgess), accusé d’inceste, sont décapités sur ordre du roi qui, désormais, convole avec Jeanne Seymour (Corinne Galloway) qui deviendra la mère d’Edward VI.

 Accablé et disgracié, sir Thomas Boleyn (Mark Rylance) meurt deux ans plus tard. Le duc de Norfolk, Thomas Howard sera emprisonné pour trahison ; son fils, son petit-fils et son arrière-petit-fils seront à leur tour exécutés pour trahison.

Mary épousera William Stafford (Eddie Redmayne) avec qui, loin de la cour et de ses intrigues, elle vivra heureuse jusqu’à la fin de ses jours.

N’ayant pu obtenir d’héritier mâle, Henri VIII aura pour successeur Élisabeth Iere, la fille d’Anne, qui restera 45 ans sur le trône. 

Autour du film

Le bestseller dont est tiré le film prenait déjà beaucoup de libertés avec l’histoire. Le film en prend encore plus : même s’il est vraisemblable qu’elle fut la maîtresse d’un soir pour le roi, Mary n’eut jamais d’enfant de lui et n’a jamais joué le rôle que lui attribue le film. Le seul enfant appartenant à la fois à la maison Boleyn et à la maison Tudor fut Élisabeth, fille d'Anne et d’Henry VIII. On observe aussi la quasi absence du cardinal Wolsey, ennemi des Boleyn, principal ministre d'Henri VIII du début de son règne à sa disgrâce en 1529, causée par les Boleyn. Il joua pourtant un rôle de premier plan dans le litige entre le roi et Rome qui aboutit à la création de l’église anglicane. Il en est de même de : Thomas Cromwell, aumônier des Boleyn, luthérien convaincu, chancelier d'Henri VIII de 1534 à 1540, qui apparaît une seule fois dans le film alors qu’il joua lui aussi un rôle éminent dans le conflit. Enfin, le film évoque, comme cause de la disgrâce d’Anne et de son frère Georges, la possibilité d'un inceste entre eux. On estime aujourd’hui que Georges et Anne furent victimes de fausses accusations des extrémistes catholiques pour se venger des Boleyn, rendus responsables, par leurs manigances, du terrible conflit religieux qui devait ensanglanter l’Angleterre.

Mon jugement sur ce film

Bien qu’il ait une dizaine d’années et repasse régulièrement à la télévision, je n’avais jamais encore visionné ce film au casting pourtant prestigieux (on y retrouve même Andrew Garfield, il est vrai crédité pour un rôle très secondaire). Ce film confirme une nouvelle fois qu’une éblouissante distribution ne suffit hélas pas à faire un bon film. Que lui manque-t-il pour en faire un bon film ? Les comédiens sont bien choisis, le cadre et les costumes somptueux…  Peut-être que l’insatisfaction que l’on éprouve vient du scénario, trop alambiqué et tortueux… J’ai de beaucoup préféré, même si j’ai fini par décrocher à cause des scènes de cruauté (qui, ceci dit, faisait partie des mœurs de l’époque), la série Les Tudors de la BBC avec Jonathan Rhys Meyers.   

Si vous aimez les films historiques, je vous conseille de voir :




samedi 27 janvier 2018

LES HEURES SOMBRES Film historique de Joe Wright (GB-2017)


Les Heures sombres (Darkest Hour) est un film dramatique historique britannique réalisé par Joe Wright, sorti en 2017.

Résumé

Le film se déroule en mai 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, au moment où Winston Churchill (Gary Oldman) devient Premier ministre du Royaume-Uni en remplacement de Neville Chamberlain, désavoué par la Chambre des Communes. La détermination de Churchill de combattre les Allemands sera décisive pour la suite des événements. Sa lucidité face au nazisme, son action décisive en tant que Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945 durant la Seconde Guerre mondiale ont fait basculer les consciences. Sa conviction et ses talents d’orateur lui gagnèrent la sympathie du peuple et retournèrent en faveur de la lutte contre Hitler une Chambre des Communes jusque-là plutôt encline à négocier la paix avec l’ennemi. Le film commence en mai 1940, peu avant sa nomination comme premier ministre. Il a alors 65 ans. On assiste à l’attaque éclair des troupes allemandes qui, à partir du 10 mai 1940, envahissent les Pays-Bas et la Belgique, prélude à l’invasion de la France que rien ne semble pouvoir empêcher.   Le 23 mai 1940, la majorité des troupes anglaises (200 000 hommes) se trouve acculée à Dunkerque par les Allemands, dont les chars se rapprochent inexorablement. Churchill, constatant la rapide avancée des troupes ennemies, le désarroi des Français, le désintérêt des Etats-Unis et l’état d’impréparation des forces militaires britanniques, a des moments de doute. Mais sa femme, Clémentine (Kristin Scott Thomas) lui apporte un soutien inébranlable et lui conseille de prendre l’avis des Londoniens. Ce qu’il fait en prenant le métro pour la première fois de sa vie dans une scène enthousiasmante. Churchill, regonflé à bloc, prononce alors son fameux discours du 13 mai 1940 qui galvanise les Britanniques.

Mon opinion sur ce film

Extraordinaire prestation de Gary Oldman qui, grâce à son talent, arrive à nous faire très vite oublier son manque de ressemblance avec Churchill. A part quelques longueurs (les moments de doute de Churchill), le film est prenant de bout en bout et nous vibrons à ses coups de colère homériques et ses discours enflammés, à telle enseigne que l’on a envie de joindre nos applaudissements à ceux des députés de la Chambre des Communes.  

Vous pouvez voir aussi :

mercredi 1 novembre 2017

ELLE S'APPELAIT SARAH film de G. Paquet-Brenner (FR - 2010)



Elle s'appelait Sarah est un film réalisé par Gilles Paquet-Brenner d'après le roman éponyme de Tatiana de Rosnay, sorti en salles en France le 13 octobre 2010. C'est l'adaptation du huitième roman de l’auteur, le premier qu'elle a écrit en anglais, dont la version originale (Sarah's Key) s'est vendue à des centaines de milliers d'exemplaires en édition de poche aux États-Unis. Les ventes totales dans le monde ont dépassé les deux millions d'exemplaires, a indiqué en décembre 2009 son éditeur français.

Résumé

Julia (Kristin Scott Thomas), une journaliste américaine vivant à Paris dans les années 2000, prépare un article lié à la rafle du Vél' d'Hiv' à Paris (juillet 1942) et recherche les traces de Sarah, une fillette juive de 10 ans déportée lors de cette rafle.

Alors qu'avec son mari et sa fille elle s’apprête à emménager dans un appartement du Marais, au 36 rue de Saintonge, Julia apprend que les grands-parents de son mari s'y sont installés fin juillet 1942, l'appartement ayant été confisqué, et recherche qui en étaient les précédents occupants.


Elle se rend au mémorial de la Shoah et apprend qu'une famille vivait là et que si les parents ont été assassinés à Auschwitz, leurs enfants Sarah et Michel ne sont pas mentionnés. Ses recherches vont la conduire sur la trace de Sarah, qui a été emmenée au camp de Beaune-la-Rolande. Elle apprend qu’elle a pu s'enfuir et a été recueillie par des gens de la région, les Dufaure. La quête de Julia l'emmènera à New York et à Florence en Toscane.

Ce qui n'était au départ que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial.
Comment deux destins, à 60 ans de distance, vont-ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la vie de Julia et de ses proches ?
La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent...

Mon opinion sur ce film

Je n’avais pas vu ce film lors de sa sortie bien que j’aime beaucoup Kristin Scott Thomas aux prises ici, au-delà d’une enquête journalistique, à un secret de famille qui débouche, comme tous les secrets de famille, sur un drame terrible. Le scénario est par moments un peu compliqué et pas toujours facile à suivre, même si on comprend où veut nous emmener le réalisateur et son propos de superposer deux destins à un demi-siècle de distance. Mais le film, porté par Kristin Scott Thomas, remarquable dans son jeu alternant entre l'obstination et la fragilité, est poignant de bout en bout. Un grand coup de chapeau aussi à Mélusine Mayance, qui joue la jeune Sarah, d’une justesse et d’une sincérité qui forcent le respect.   

lundi 16 octobre 2017

GOSFORD PARK film de Robert Altman (GB-2001)


Gosford Park est un film britannique de Robert Altman écrit par Julian Fellowes d'après une idée originale de Robert Altman, sorti en 2001. Ce film se passe dans un manoir anglais dans les années 30 à l'occasion d'une partie de chasse. 

Résumé

Novembre 1932. Sir William et Lady Sylvia Mc Cordle organisent, dans leur somptueuse propriété de Gosford Park, perdue dans la campagne anglaise, une partie de chasse pour leurs relations, parents et amis.
Alors que les maîtres logent au premier étage de la vaste demeure et se rencontrent dans ses salons, la nombreuse domesticité de la maison ainsi que celle, tout aussi multiple et compliquée, des invités, est retranchée dans les cuisines et les couloirs du rez-de-chaussée. Cachotteries et mystères abondent : les sœurs de Lady Sylvia sont aussi malheureuses qu'elle-même, la fille de Sir William et Lady Sylvia, Isobel, dissimule à grand-peine un secret, plusieurs invités sont accablés de soucis financiers ou professionnels, et les domestiques errant en catimini savent presque tout sur les invités. Survient le meurtre du maître de maison. Le mystère s’annonce, ici encore, entre mensonges et vengeance.

Anecdotes

Avant d'être un film d'enquête policière, Gosford Park est surtout un film dépeignant la société anglaise de l'époque. Les deux niveaux — l'aristocratie et les serviteurs — sont symbolisés par les deux niveaux de la maison — le rez-de-chaussée et les étages pour l'aristocratie, les sous-sols pour les serviteurs —, et l'allégorie est renforcée par le montage parallèle. Il fait de nombreuses références à La Règle du jeu, le chef-d'œuvre de Jean Renoir. L'intrigue, quant à elle, est librement inspirée du roman d'Agatha Christie Le Noël d'Hercule Poirot. Les acteurs jouant les serviteurs ne portent aucun maquillage.

Distribution

  • Maggie Smith : Constance, comtesse de Trentham, tante de Sylvia, Louisa et Lavinia
  • Michael Gambon : Sir William McCordle, le maître de maison
  • Kristin Scott Thomas : Lady Sylvia McCordle
  • Camilla Rutherford : Isobel McCordle, fille des maîtres de maison
  • Charles Dance : Lord Raymond Stockbridge
  • Geraldine Somerville : Lady Louisa Stockbridge, sœur de Sylvia et de Lavinia
  • Tom Hollander : commandant Anthony Meredith
  • Natasha Wightman : Lady Lavinia Meredith, sœur de Sylvia et Louisa
  • Jeremy Northam : Ivor Novello, célèbre acteur et chanteur, cousin de sir William
  • Bob Balaban : Morris Weissman, producteur d’Ivor Novello
  • James Wilby : Freddie Nesbitt
  • Claudie Blakley : Mabel (vo) / Babette (vf) Nesbitt
  • Laurence Fox : Lord Rupert Standish
  • Trent Ford : Jeremy Blonde
  • Ryan Phillippe : Henry Denton, acteur se faisant passer pour le valet de M. Weissman
  • Stephen Fry : inspecteur-chef Thomson
  • Kelly Macdonald : Mary MacEachran, camériste de lady Trentham
  • Clive Owen (VQ : Daniel Picard) : Robert Parks, valet de chambre de Lord Stockbridge
  • Helen Mirren : Mme Wilson, gouvernante de la maison
  • Eileen Atkins : Mme Croft, chef cuisinière
  • Emily Watson : Elsie, domestique et maîtresse de Sir William
  • Alan Bates : Jennings, majordome

Récompenses

Le film a obtenu 7 nominations aux Oscars mais seul le scénario a été récompensé. Robert Altman a reçu le Golden Globe et le BAFTA du meilleur réalisateur.

Mon opinion sur ce film


J’ai profité de son passage à la télévision pour voir ce film dont j’avais entendu parler sans l'avoir jamais vu. J’ai été globalement déçu car, malgré une distribution particulièrement brillante (citons bien sûr cette chère Maggie Smith, toujours aussi géniale, mais aussi, en vrac Kristin Scott Thomas, Charles Dance, Clive Owen ou Hellen Mirren (dans un rôle un peu inférieur à son talent), mais aussi… et c’était plus inattendu, Ryan Phillippe, le film m’a paru terriblement ennuyeux. 

Certes, on apprécie le jeu parfait des acteurs, les décors et les costumes somptueux, les dialogues à double sens, mais justement, l'intrigue est un peu trop complexe pour faire un film parfaitement réussi. Pour une fois, je reprendrais volontiers la critique au vitriol des Cahiers du Cinéma : « Statique, lourdement psychologique, figé dans une esthétique paresseuse, Gosford Park affecte la brillance mais sent le formol. » car c’est aussi mon avis. A trop vouloir en faire, trop de personnages, trop de dialogues, trop de situations alambiquées, Altman se perd lui-même dans son scénario. En outre, on a déjà vu cela mille fois : rien de vraiment nouveau sous le soleil glacé de la bourgeoisie anglaise. 

jeudi 7 mai 2015

MY OLD LADY comédie d'Israël Horovitz (FR-GB-USA- 2014)


My Old Lady est une comédie franco-anglo-américaine écrite et réalisée par Israël Horovitz, sortie en 2014.

Résumé

Mathias (Kevin Kline), un New-Yorkais sans-le-sou arrive à Paris pour prendre possession de  l’appartement que lui a légué son père dans le Marais. Arrivé sur place, il découvre que l’appartement est en viager et qu’il est occupé par une vieille dame, Mathilde Girard (Maggie Smith), qui y vit avec sa fille, Chloé (Kristin ScottThomas). Le système juridique du viager n’existant pas aux Etats-Unis, Mathias ne comprend pas qu’en tant que propriétaire, non seulement il doive attendre la mort de l’occupante pour pouvoir vendre un appartement qui lui appartient mais qu’en plus il doive lui payer une rente de 2400 €/mois. Le pire est que, s’il ne paie pas une seule fois cette rente, il perd définitivement l’appartement. Or, Mathias a quitté les Etats-Unis sans rien et il est totalement incapable de payer la prochaine mensualité à l’échéance.   

Mais ce qui commence comme une situation vaudevillesque, s’avère être une situation beaucoup plus compliquée encore car il s’avère que son père a eu Mathilde comme amante et que, s’il lui a payé une rente pendant plus de 40 ans, c’était pour la mettre à l’abri du besoin tout en cachant la vérité à sa femme et à son fils. De son côté, Mathilde a caché à sa fille Chloé l’existence de cet amour pour le père de Mathias.

Pour Mathias, cette révélation est dévastatrice et, lui qui s’était arrêté de boire, sombre à nouveau dans l’alcool.

Quant à Mathilde, elle est dévastée par une révélation que lui fait à son tour Mathias quand il lui apprend que sa mère n’est pas morte, comme elle l’avait toujours cru, de maladie, mais qu’elle s’est suicidée devant son fils adolescent et qu’elle l’a fait par chagrin en raison de la relation qu’entretenait son mari avec Mathilde.

Mon opinion sur ce film

J’ai regretté de ne pas avoir vu ce film en anglais car je pense que j’aurais mille fois mieux apprécié la saveur des dialogues entre Mathias, Mathilde et Chloé. Ceci dit, bien que très bien joué et malgré les très belles vues de Paris, le film reste un huis-clos, et paraît être ce qu’il est, à savoir du théâtre filmé puisqu’il est adapté d’une pièce de théâtre et il m’a paru un peu long. Je salue néanmoins la performance des trois acteurs principaux qui n’ont pas démérité bien que Maggie Smith reste ma favorite : c’est vraiment une très grande actrice capable de faire passer tellement de sentiments dans ses mimiques et ses moues et si typiquement anglaise. Rien que pour elle, ce film vaut d’être vu.  
    

jeudi 30 avril 2015

KRISTIN SCOTT THOMAS (Actrice franco-britannique)




Kristin Scott Thomas est une actrice anglo-française née le 24 mai 1960. 

Elle a fait ses études secondaires en Grande-Bretagne et les a poursuivies à l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du spectacle de Paris, mieux connue sous le nom d'Ecole de la Rue Blanche, qui a formé un grand nombre d’artistes français, comédiens, réalisateurs, décorateurs, costumiers, éclairagistes, etc.

Elle a commencé une carrière au cinéma en 1986 et a tourné avec nombre de metteurs en scène avant que Roman Polanski lui confie le rôle de Fiona dans Lunes de fiel (1992). Curieusement, dans le film suivant, Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell (1994), son personnage portera à nouveau le prénom de Fiona. Mais c'est surtout le rôle de Katharine Cliffton dans le film Le patient anglais d' Anthony Minghella quelle deviendra une star internationale.

L'année suivante, on la retrouvera dans le rôle d'Annie, la maman de Grace, dans le beau film de Robert Redford, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux (1998).
Dans La femme du Ve (2011), d'après le roman à suspens de Douglas Kennedy, elle joue le rôle de l'énigmatique et inquiétante Margit au côté d'Ethan Hawke.

Elle a tourné à ce jour dans plus 70 films, une 10e de pièces de théâtre et plusieurs séries télé. 
C'est une actrice élégante et racée qui a touché à beaucoup de rôles et est aussi à l'aise dans la comédie que dans la tragédie où elle excelle particulièrement.

Parmi ses autres films qui comptent (outre les films cités) :


Distinctions

  • ·         BAFTA Awards du meilleur second rôle pour Quatre mariages et un enterrement (1995)
  • ·         Prix Lumière 2011 de la meilleure actrice pour Elles’appelait Sarah
  • ·         Multinominée pour Le Patient anglais.

mercredi 29 avril 2015

BEL-AMI film de Declan Donnellan et Nick Ormerod (GB-2012)




Bel-Ami est un drame italo-britannique réalisé par Declan Donnellan et Nick Ormerod et sorti en 2012, avec Robert Pattinson dans le rôle-titre.

Synopsis

Cette 9e adaptation de l’œuvre de Guy de Maupassant (parue en 1885) suit assez fidèlement le déroulement du roman. L’histoire se déroule sous la IIIème République à Paris. Georges Duroy (Robert Pattinson) est un jeune homme ambitieux, qui, au retour de deux années pendant lesquelles il a servi dans l’armée pendant la conquête de l’Algérie (1830-1847), vivote en occupant un emploi mal payé au bureau du chemin de fer et vit dans une mansarde misérable. Un soir, lors d’une virée au bordel, il rencontre Charles Forestier, un de ses anciens camarades d'Algérie, devenu rédacteur politique au journal « La Vie Française ». Charles l’invite chez lui et lui propose, pour lui mettre le pied à l’étrier, d’entrer au journal et d’y publier ses souvenirs de guerre. Comme Georges ne sait pas écrire, Charles le met en contact avec son épouse, Madeleine Forestier (Uma Thurman), une femme intelligente et ambitieuse, qui le prend sous son aile et lui dicte ses premiers articles. Elle l’introduit aussi auprès des femmes influentes de la capitale, dont Clotilde de Marelle (Christina Ricci) et Virginie Rousset (Kristin Scott Thomas), épouse du directeur de « La Vie Française ». Usant de son charme et de son intelligence, Georges passe de la pauvreté à la richesse en devenant d’abord l'amant de Clotilde puis,  après la mort de Forestier, de sa veuve. Tout en continuant à aimer en secret Clotilde, il couchera avec Virginie Rousset et en profitera pour asseoir son influence au journal. Dans un univers où la politique et les médias se bousculent pour avoir de l'influence, où le sexe est synonyme de pouvoir et la célébrité est une obsession, Georges ne recule devant rien pour réussir…

Mon opinion sur ce film

Je m’étais promis de voir le film lors de sa sortie ne serait-ce que pour y découvrir Robert Pattinson, le célèbre vampire de Twilight, dans un autre contexte mais je n’en avais pas eu l’occasion. J’ai profité du passage du film sur Arte pour le voir. Je n’ai été déçu ni par la réalisation (somptueux décors de l’époque, beaux costumes, belle distribution…) J’ai trouvé Robert Pattinson très à l’aise dans ce rôle de jeune ambitieux prêt à tout pour se sortir de la misère. Il a su insuffler à son personnage juste assez de l’ambiguïté qui manque au personnage de Maupassant pour nous le rendre sympathique. Beau film historique dans l’esprit de Chéri de Stephen Frears, adaptation elle aussi réussie du roman de Colette,  auquel il s’apparente par beaucoup d’aspects.  

dimanche 22 mars 2015

LA FEMME DU 5ème de Pawel Pawlikowski (PL-FR 2011)


La femme du 5ème est un film de Pawel Pawlikowski (2011). Ce film est tiré d'un roman de Douglas Kennedy (The woman in the fifth). Les acteurs principaux sont Ethan Hawke et Kristin Scott Thomas.

Synopsis

Un écrivain américain, Harry Ricks (Ethan Hawke), débarque à Paris où vivent sa femme, française, et sa fille.

Dès son arrivée, il leur rend visite mais, pour une raison que l'on ne nous révèle pas, sa femme refuse de lui laisser voir sa fille et le chasse. Désemparé, fatigué par le décalage horaire, il s'endort dans le bus et est réveillé par le conducteur en bout de ligne en s'apercevant qu'on lui a volé tous ses bagages. Il entre dans le premier bar qu'il trouve et y prend une chambre sordide. N'importe qui dans son cas serait immédiatement allé à la police ou au consulat américain, ne serait-ce que pour refaire faire ses papiers et demander de l’aide. Lui pas... Pourquoi ? On ne sait pas et on ne le saura pas. A part le patron, qui a l'air de se livrer aux trafics les plus louches, le bar est tenu par une jolie et gentille jeune femme, d'origine polonaise.

Quelques jours passent et l'écrivain est invité à une soirée organisée par un éditeur. Il y rencontre une femme mystérieuse, Margit (Kristin Scott Thomas), veuve d'un écrivain hongrois décédé, qui lui laisse sa carte avec pour seule consigne de ne pas l'appeler avant 16 H. A son premier coup de fil, elle l'invite chez elle, au 5ème étage d'un immeuble parisien et ils font l'amour.
Le patron du bar a proposé à Harry un travail de gardien de nuit. De 10 H du soir à l'aube, il doit surveiller un écran de télévision et faire entrer ceux qui lui donnent un mot de passe. Pour cela, il aura 50 € par nuit. Il se doute bien que ce marché cache quelque chose mais il ne sait pas quoi et nous ne le saurons pas plus que lui.

Dans la journée, il tente d'approcher sa fille et lui écrit. A 16 H, il va voir Margit et ils font l'amour. Le soir, il retrouve son poste devant l’écran.

La jeune serveuse devient aussi plus qu'une simple amie : ils tombent amoureux. Harry veut alors mettre fin à sa liaison avec la mystérieuse femme du 5ème.

Un jour, en revenant à l'hôtel, il trouve son voisin de palier sauvagement assassiné dans les toilettes qu'ils partageaient : Il est arrêté. Tout l'accuse du meurtre car Margit est le seul alibi qu’il puisse donner. Or, il apprend du commissaire que la femme qui habitait dans cet appartement au 5ème étage et qu’il voyait tous les jours n’existe pas car elle est décédée depuis des années après que son mari et sa fille ont été tués par un chauffard. On le relâche néanmoins car le véritable meurtrier a été identifié comme étant le patron de l'hôtel. Voulant en avoir le cœur net, Harry retourne à l'appartement du 5ème et les voisins lui confirment qu'il n'est plus habité depuis des années. Il y retourne donc après 16 H et Margit lui ouvre, comme si rien ne s'était passé. Comprenant qu'il a affaire à un fantôme, il lui annonce qu'il veut rompre.

Quelques jours après, la police revient à l'hôtel lui annoncer que sa fille a disparu. On ne l'accuse pas de l'avoir enlevée mais lui comprend que c'est Margit qui se venge de l'avoir abandonnée. Il retourne à l'appartement du 5ème et promet au fantôme de rester définitivement à ses côtés. Peu après, sa fille est retrouvée, errant à travers la forêt.

Mon opinion sur ce film

J'avais lu en son temps le livre de Douglas Kennedy. L'adaptation est fidèle. Pourquoi, alors le film ne m'a-t-il pas convaincu ? J'ai lu dans une critique qu'on comparait le réalisateur Pawel Pawlikowski à Roman Polanski. C'est vrai qu'on ne peut s'empêcher de penser, en voyant ce film, à Frantic de Polanski ou au plus récent  Theghost writer, que j'ai adoré. Si l'ambiance y est, on est tout de même très loin du chef d'œuvre de Polanski. La femme du 5ème est un film glauque, qui hésite entre le film fantastique et le thriller : de l'arrivée de cet auteur américain à Paris à sa fin, rien ne vient éclairer (au sens propre comme au sens figuré) la réalisation ni répondre aux questions que se pose le spectateur. Le cauchemar est complet. Vous me direz, pour ceux qui ont lu le livre, que Douglas Kennedy n’est guère plus disert, dans son livre, que ne l'est Pawel Pawlikowski mais justement, fallait-il faire un film de ce livre (qui n'est pas le meilleur – loin de là - de l'auteur américain). Par comparaison, L'homme qui voulait vivre sa vie, adapté d'un autre livre du même auteur, se place bien au-dessus de cette réalisation lente, lourde, sans contrastes et aux dialogues minimalistes.

Bien sûr, Ethan Hawke est excellent dans le rôle de ce personnage blessé, comme effacé par la vie et la froideur de Kristin Scott Thomas colle-t-elle parfaitement au personnage étrange et mystérieux, vaguement menaçant, de Birgit. Mais un casting parfait ne suffit pas à faire un bon film. Il y faut aussi un scénario bien ficelé et un réalisateur d'une autre envergure. Il faut dire qu'on a du mal à comprendre comme un réalisateur qui n'a, à son palmarès, que très peu de films (dont plusieurs documentaires en polonais) et qui, de surcroit n'avait pas tourné depuis 7 ans, a pu trouver un producteur qui lui permette d'engager deux acteurs du calibre de Kristin Scott Thomas et d'Ethan Hawke. Inutile d'ajouter que le film n'a pas été très bien accueilli ni par la critique, ni par les spectateurs et qu'il n'a obtenu aucune récompense. 

mardi 17 mars 2015

DANS LA MAISON de François OZON (FR-2012)


Dans la maison est un film français réalisé par François Ozon sorti en 2012. Son sujet est librement adapté de la pièce du dramaturge espagnol Juan Mayorga, « Le Garçon du dernier rang » (El chico de la última fila). Avec Fabrice Luchini (M. Germain),  Kristin Scott Thomas (Jeanne Germain), Ernst Umhauer (Claude Garcia) et Jean-François Balmer (le proviseur).

Synopsis

Cette année-là, l'Education nationale a décidé, dans le lycée-pilote Gustave-Flaubert où le professeur Germain Germain (Fabrice Luchini) enseigne le français, d’imposer l'uniforme dans le but d'effacer les différences sociales. Germain se trouve face à des élèves de 2e peu intéressés par son enseignement et, de retour chez lui, il se désole de leur lamentable niveau devant sa femme Jeanne, directrice d'une galerie d'art moderne (Kristin Scott Thomas). Un seul élève sort de l'ordinaire mais en cours, il se tient curieusement en retrait, au dernier rang de la classe (d'où le titre espagnol de la pièce). Il s’agit de Claude Garcia (Ernst Umhauer).

Comme galop d’essai, le premier devoir que donne M. Germain à ses élèves a pour sujet : "Racontez votre week-end". Ce qu’il obtient en retour de la plupart des élèves est tellement désastreux que, parmi toutes les copies qu’il a à corriger, la seule qui mérite son intérêt est celle de Claude. Celui-ci raconte son week-end passé au domicile d'un de ses camarades, Rafa, avec un talent qui tranche sur le reste de la classe. Il y a cependant, dans le récit qu’il fait de ces quelques heures passées avec cette famille qui n’est pas la sienne, quelque chose qui s’apparente à du voyeurisme. Germain et sa femme,  à qui il fait lire la copie, sont à la fois gênés mais en même temps fascinés par ce récit qui se termine par l’énigmatique formule "à suivre".

Face à cet élève poli, doué et différent, Germain reprend goût à l'enseignement, mais la personnalité trouble du jeune homme va entraîner pour lui des conséquences qu’il n’aurait pas imaginées.
Issu d'une famille déshéritée (il vit seul avec son père handicapé, sa mère les ayant quittés), Claude s'est pris de fascination pour une famille qu’il qualifie lui-même dans ses écrits de "normale", celle de son camarade Raphaël (Rafa) Argol. Dès son premier texte, Claude évoque "le parfum de femme de la classe moyenne" qu'exhale Esther (Emmanuelle Seigner), la mère de Rafa. Au fil des épisodes, le jeune homme entre chaque fois un peu plus dans leur intimité, décrivant avec une lucidité confinant à la cruauté cette famille qui l’attire en même temps qu’elle le repousse.

Germain, qui aurait dû rester neutre et ne pas encourager son élève dans une voie que lui-même considère comme malsaine, devient, à travers le regard de l’élève, un voyeur et prend goût à ce jeu pervers et dangereux.

Comme il le fait dans Huit femmes, ou même dans Potiche, Ozon joue avec ses personnages, les plaçant à contre-emploi. Ici, celui qui tire les ficelles, ce n’est pas le professeur mais l’élève et encore celui-ci le fait-il avec une sorte de pureté troublante qui engage à le considérer plus comme une victime que comme un coupable, craignant même, plus on se rapproche de la fin, une issue fatale pour l'un ou l'autre des personnages. Comme dans Huit femmes, le film est construit comme un labyrinthe de miroirs : la vérité apparente des faits cache une situation beaucoup plus complexe qui met le spectateur mal à l’aise. On pense un moment que c’est l’introverti Claude qui est amoureux du sportif Rafa, alors que ce sera Rafa qui, au contraire, lui volera un baiser. Quant à Claude, il n’hésitera pas à faire des avances à Esther, un substitut de sa mère. L’intérêt que porte Germain à son élève est, au début du film sans ambiguïté, mais elle se transforme vite en une affection morbide qui fait croire à ses collègues et à sa hiérarchie qu’il entretient une relation amoureuse avec son élève, ce qui est manifestement faux.

Dans ce film, on retrouve l’ironie légère et la cruauté qu’Ozon avait déjà manifestées dans ses précédents films mais il le fait ici avec une maestria qui nous évoque les meilleurs réalisateurs de suspense comme le Polanski de  Ghost writer, ou le Woody Allen de Match Point (est-ce un hasard, mais on en doute, car les clins d’œil au cinéma sont généralement voulus, lorsque Germain et sa femme vont au cinéma, ils vont justement voir ce film-là), voire le Pasolini de Théorème (film auquel Germain fait lui-même allusion dans un de ses entretiens avec Claude).

Hormis la révélation que représente Ernst Umhauer, dont l'innocence apparente recouvre une trouble menace, sans toutefois atteindre la noirceur psychopathe d’un Michael Pitt dans Funny Games USA de Michael Haneke, le casting est impeccable : même si le couple Kristin Scott Thomas-Luchini est assez improbable (mais pas plus que ne l'était Luchini-Deneuve dans Potiche), la première est parfaite dans le rôle d’une élégante bourgeoise un peu froide ; quant à Luchini, dont je redoute toujours le cabotinage et les débordements, je dois dire que je l’ai encore plus apprécié dans ce rôle de prof que dans celui de directeur hystérique et dépassé d'une usine de parapluies. Il n’empêche que, comme dans les précédents films de François Ozon, les personnages ont tous quelque chose de vaguement monstrueux qui nous fascine, nous peine et nous fait rire à la fois. C’est le grand talent de ce réalisateur de parvenir à rassembler tous ces traits antinomiques en un seul film. 

Mon opinion

Je viens de voir ce film qui était reprogrammé dans le cadre du festival Télérama. Je m'étais éclaté avec Huit Femmes et Potiche. Ce dernier film m'a paru encore plus réussi. On y ressent la patte d'un vrai metteur en scène, sûr de ses plans et parfaitement écrit et joué.

En tant qu’ancien prof, j’y ai retrouvé certains des sentiments que j’ai pu éprouver dans l’exercice de ce difficile métier : la surprise et la joie que l’on éprouve à découvrir une personnalité qui sort de l’ordinaire, le désir de l’aider à mieux exprimer ce qu’il ressent et à se dégager du carcan… mais aussi la crainte d’établir une relation trop personnelle, sachant qu’elle risque d’être mal interprétée par l’entourage.

jeudi 5 mars 2015

L'HOMME QUI MURMURAIT A L'OREILLE DES CHEVAUX de Robert Redford (USA-1998)




L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.  Film américain de (et avec) Robert Redford, adapté du roman éponyme de Nicholas Evans, The Horse whisperer. Le film est sorti en 1998.

Synopsis

Grace et Judith, deux adolescentes férues d'équitation, sont amies. Lors d'une balade un matin d'hiver particulièrement froid, Gulliver, le cheval de Judith glisse sur une pente verglacée et entraîne Pilgrim, le cheval de Grace, sur la route, juste au moment où arrive un semi-remorque qui ne peut rien faire pour les éviter. Judith et Gulliver sont tués sur le coup mais Grace, bien que grièvement blessée, survit, ainsi que son cheval. Hélas, Grace doit être partiellement amputée d'une jambe et Pilgrim est traumatisé. Grace s'enferme dans le mutisme. Pilgrim, devenu incontrôlable et dangereux aurait dû être euthanasié mais la mère de Grace, Annie (Kristin Scott Thomas), pressentant que le salut de sa fille est lié à celui de son cheval, cherche un "horse whisperer". Elle le trouve dans le lointain Montana en la personne de Tom Booker (Robert Redford). Tom n'accepte d'aider Annie que si Grace s'associe au processus de guérison. Il exige aussi que Grace, sa mère et le cheval viennent dans son propre ranch dans le Montana.

Outre l'aspect financier, cela représente un énorme sacrifice pour Annie qui a une vie professionnelle très chargée (elle est éditrice d'un magazine en vue) mais, comprenant que le salut de sa fille est à ce prix, elle accepte la proposition de Tom et part pour le Montana. 

Mon opinion sur ce film

Ayant lu le livre, j'avais beaucoup hésité à voir le film car j'avais peur d'y voir des scènes insoutenables. Heureusement, Robert Redford, qui est l’acteur et le réalisateur du film, a su suggérer la cruauté et la douleur des scènes décrites dans le livre avec tact et rien, dans le film, n'est choquant. On en sort au contraire regonflé à bloc par le courage d'Annie et celui de Grace, la belle complicité entre Redford et le cheval, la splendeur de la nature et des paysages grandioses du Montana.
Un très beau film porteur d'un message d'espoir, de courage et d'humanité. Une résurrection.

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