Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Easy virtue (titre français : Un mariage
de rêve) est, à l’origine, une pièce de théâtre à succès de Noel Coward
créée en 1925. La pièce fut adaptée par Hitchcock en 1928 dans un film
muet en noir et blanc. Ce film, sorti en 2008 er réalisé par Stephan Elliott
en est la troisième adaptation.
Résumé
Après une longue absence, John Whittaker
(Ben Barnes), revient dans sa famille qui habite un immense manoir dans
la campagne anglaise, marié à une Américaine rencontrée lors du Grand Prix
automobile qu’elle disputait en tant que pilote de course. Dès son arrivée, Larita
Huntington (Jessica Biel) choque par sa beauté et sa liberté de mœurs dans
cette famille d’aristocrates compassés qui la considèrent comme une intrigante. Dès le premier jour, la mère de John, Veronica
Whittaker (Kristin Scott Thomas), et ses deux filles, Hilda et Marion, déclarent
une guerre larvée à l’intruse. Seul Jim (Colin Firth), le père de
famille, qui cache sous un humour grinçant son traumatisme de la guerre de 14,
et les domestiques, en particulier l’étrange majordome Furber (Kris Marshall)
sont de son côté. Des recherches faites par l’une des deux sœurs auprès d’un
oncle américain révèlent que Larita a menti sur son passé : elle a dit qu’elle
était veuve mais elle s’est bien gardée de dire qu’elle avait « aidé »
son vieux mari à passer de vie à trépas. La révélation ayant lieu juste avant
le bal de Noël, son apparition jette un froid. Elle demande alors aux musiciens
de jouer un tango mais John se refuse à être son cavalier. La voyant désemparée,
c’est Jim qui acceptera de danser avec elle après quoi ils quitteront ensemble
la propriété devant le regard médusé de la famille [la scène du tango est à voir ICI].
Mon opinion
J’avais vu, sur Youtube, un
extrait de ce film représentant la scène du tango que j’avais trouvé remarquablement
dansée.
Dommage qu’on n’ait pas trouvé
mieux, pour traduire le savoureux titre original, Easy virtue désignant
une « femme de petite vertu » ou aux mœurs légères, que cet insipide titre
français
Par ailleurs, le thème de l’intrus
(homme ou femme) qui a du mal à s’intégrer dans une famille d’un niveau social
supérieur n’est pas d’une grande originalité mais, avec ce film, on a un bijou
de méchanceté assaisonné d’humour anglais qui vaut le détour.
En outre les acteurs, que ce soit
Jessica Biel, en outsider affirmée,Ben Barnes, en fils de
famille aussi veule qu’inconstant, Kristin Scott Thomas, en venimeuse garce,
Colin Firth qui cache sous un cynisme de façade de profondes blessures,
que Kris Marshall, le troublant majordome, sont parfaits.
Des saumons dans le désert
(Titre original : Salmon Fishing in the Yemen) est une comédie romantique
britannique de Lasse Hallström sortie en 2012. Le film s’inspire du roman
de Paul Torday, Partie de pêche au Yemen;
Résumé
Un richissime cheik yéménite (Amr
Waked), propriétaire d’un splendide château en Ecosse, et passionné de pêche
au saumon, se met en tête d’importer cette discipline dans son pays. Pour cela,
il est prêt à investir des sommes fabuleuses qu’il confie à la société de
conseil financier londonienne où travaille Miss Harriet Chetwode-Talbot (Emily
Blunt). Celle-ci demande au Dr. Alfred Jones (Ewan McGregor), universitaire spécialiste
des saumons, une étude de faisabilité.
Dans un premier temps, celui-ci
balaye cette idée qui lui paraît totalement farfelue mais son gouvernement, qui
est engagé dans la guerre au Moyen-Orient, y voit une façon de redorer son
blason vis-à-vis de l’opinion publique et, Alfred Jones se voit forcé à
collaborer.
Il se prend d’amitié avec le cheik
qui s’avère être sincèrement passionné par la pêche au saumon, et, son propre
mariage battant de l’aile, il finit par se rapprocher d’Harriet.
Mon opinion
J’étais curieux de voir ce film
au titre improbable lors de sa sortie mais, comme il n’a pas été programmé dans
ma région, j’ai acquis le DVD et je viens seulement de le visionner.
A partir d’une histoire invraisemblable,
Lasse Hallström nous entraîne avec humour dans les arcanes de la la
real-politique internationale, en égratignant au passage les politiciens et
leurs conseillers sans scrupules (Kristin Scott Thomas, parfaitement odieuse), pour qui
seules les voix qu’ils peuvent ratisser comptent. Un film sympathique et
passablement déjanté qui donne encore une fois à Ewan McGregorl’occasion
de nous faire apprécier l’étendue de son talent.
Deux Sœurs pour un Roi
(Titre original : The Other Boleyn
Girl) est un film américano-britannique réalisé par Justin Chadwick, sorti en 2008. Le film de Chadwick est une adaptation du bestseller du même nom écrit par la
romancière britannique Philippa Gregory.
Présentation
L’action se déroule au XVIe siècle,
sous le règne d’Henri VIII d’Angleterre (Eric Bana). Le duc de Norfolk, Thomas Howard (David Morissey), frère de Lady
Elizabeth Boleyn (Kristin Scott Thomas),
bien que déjà très puissant, cherche encore à se rapprocher du trône. Tandis
que le mariage d’Henri XVIII et de Catherine d’Aragon (Ana Torrent) se délite car la reine ne parvient pas à donner un
héritier mâle au trône, il décide de placer sa nièce, l’ambitieuse Anne Boleyn
(Natalie Portman) auprès du roi dans
l’espoir qu’il en fasse sa maîtresse.
Or, le roi jette son dévolu sur
sa sœur cadette, Mary (Scarlett Johansson), qui vient à peine de se marier avec
William Carey (Benedict Cumberbacht).
Contrainte et forcée, elle abandonne à regret une vie paisible à la campagne et
devient la maîtresse du roi à la place de sa sœur. Anne, dépitée, épouse alors secrètement
l'homme dont elle est réellement amoureuse, Henry Percy (Oliver Coleman) sans
en référer au roi. Dénoncée par sa sœur, son mariage est annulé et elle est
envoyée à la cour de France. La guerre entre les deux sœurs est alors déclarée.
Quelques mois après, Mary donne
naissance à un fils mais, n’étant pas l’épouse officielle du roi, celui-ci est
considéré comme un bâtard. Mary, affaiblie, est rejetée par le roi et son
oncle, Thomas Howard, pense que c’est le moment de rappeler Anne pour qu’elle
remplace sa sœur dans le lit du roi.
Anne, refusant d’être une maîtresse
de plus dans le lit du roi, rejette ses avances tant qu’il n’aura pas trouvé le
moyen de répudier la reine en titre, Catherine d’Aragon afin de se faire
épouser et donner au trône un héritier officiel.Afin d'y parvenir, le roi rompt avec l'Église
catholique romaine, ce qui déclenchera l’une des pires guerres religieuses du
royaume. Libéré de Catherine, Henri épouse officiellement Anne qui donnera
bientôt naissance non au fils tant attendu mais à une fille, la future
Élisabeth. Cependant, n’acceptant pas les infidélités du roi, la relation entre
Anne et Henri se dégradent. Dans l’attente d’un autre enfant mâle, Anne refuse
d’avoir des rapports sexuels avec le roi. Malheureusement pour elle, cette
nouvelle grossesse se terminera par une fausse couche et elle n’osera avouer la
vérité de crainte que le roi ne se détourne définitivement d’elle. L’avenir qui
l’attendait était bien pire. Accusée de sorcellerie, et malgré l’intervention
de Mary qui cherche par tous les moyens à obtenir sa grâce, Anne et leur frère
George (Jim Sturgess), accusé
d’inceste, sont décapités sur ordre du roi qui, désormais, convole avec Jeanne
Seymour (Corinne Galloway) qui
deviendra la mère d’Edward VI.
Accablé et disgracié, sir Thomas Boleyn (Mark Rylance) meurt deux ans plus tard.
Le duc de Norfolk, Thomas Howard sera emprisonné pour trahison ; son fils,
son petit-fils et son arrière-petit-fils seront à leur tour exécutés pour
trahison.
Mary épousera William Stafford (Eddie Redmayne) avec qui, loin de la
cour et de ses intrigues, elle vivra heureuse jusqu’à la fin de ses jours.
N’ayant pu obtenir d’héritier
mâle, Henri VIII aura pour successeur Élisabeth Iere, la fille
d’Anne, qui restera 45 ans sur le trône.
Autour du film
Le bestseller dont est tiré le
film prenait déjà beaucoup de libertés avec l’histoire. Le film en prend encore
plus : même s’il est vraisemblable qu’elle fut la maîtresse d’un soir pour
le roi, Mary n’eut jamais d’enfant de lui et n’a jamais joué le rôle que lui
attribue le film. Le seul enfant appartenant à la fois à la maison Boleyn et à
la maison Tudor fut Élisabeth, fille d'Anne et d’Henry VIII. On observe aussi la
quasi absence du cardinal Wolsey, ennemi des Boleyn, principal ministre d'Henri
VIII du début de son règne à sa disgrâce en 1529, causée par les Boleyn. Il
joua pourtant un rôle de premier plan dans le litige entre le roi et Rome qui
aboutit à la création de l’église anglicane. Il en est de même de : Thomas
Cromwell, aumônier des Boleyn, luthérien convaincu, chancelier d'Henri VIII de
1534 à 1540, qui apparaît une seule fois dans le film alors qu’il joua lui
aussi un rôle éminent dans le conflit. Enfin, le film évoque, comme cause de la
disgrâce d’Anne et de son frère Georges, la possibilité d'un inceste entre eux.
On estime aujourd’hui que Georges et Anne furent victimes de fausses accusations
des extrémistes catholiques pour se venger des Boleyn, rendus responsables, par
leurs manigances, du terrible conflit religieux qui devait ensanglanter
l’Angleterre.
Mon jugement sur ce film
Bien qu’il ait une dizaine
d’années et repasse régulièrement à la télévision, je n’avais jamais encore
visionné ce film au casting pourtant prestigieux (on y retrouve même Andrew Garfield, il est vrai crédité
pour un rôle très secondaire). Ce film confirme une nouvelle fois qu’une
éblouissante distribution ne suffit hélas pas à faire un bon film. Que lui manque-t-il
pour en faire un bon film ? Les comédiens sont bien choisis, le cadre et
les costumes somptueux…Peut-être que l’insatisfaction
que l’on éprouve vient du scénario, trop alambiqué et tortueux… J’ai de
beaucoup préféré, même si j’ai fini par décrocher à cause des scènes de cruauté
(qui, ceci dit, faisait partie des mœurs de l’époque), la série Les Tudors de la BBC avec Jonathan Rhys Meyers.
Si vous aimez les films historiques, je vous conseille de voir :
Les Heures sombres (Darkest
Hour) est un film dramatique historique britannique réalisé par Joe Wright, sorti en 2017.
Résumé
Le film se déroule en mai 1940, en
pleine Seconde Guerre mondiale, au moment où Winston Churchill (Gary Oldman) devient Premier ministre
du Royaume-Uni en remplacement de Neville Chamberlain, désavoué par la Chambre
des Communes. La détermination de Churchill de combattre les Allemands sera
décisive pour la suite des événements. Sa lucidité face au nazisme, son action
décisive en tant que Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945 durant la
Seconde Guerre mondiale ont fait basculer les consciences. Sa conviction et ses talents d’orateur lui gagnèrent
la sympathie du peuple et retournèrent en faveur de la lutte contre Hitler une
Chambre des Communes jusque-là plutôt encline à négocier la paix avec l’ennemi.
Le film commence en mai 1940, peu avant sa nomination comme premier ministre. Il
a alors 65 ans. On assiste à l’attaque éclair des troupes allemandes qui, à
partir du 10 mai 1940, envahissent les Pays-Bas et la Belgique, prélude à l’invasion
de la France que rien ne semble pouvoir empêcher. Le 23
mai 1940, la majorité des troupes anglaises (200 000 hommes) se trouve acculée à Dunkerque par les Allemands, dont les chars se rapprochent inexorablement. Churchill,
constatant la rapide avancée des troupes ennemies, le désarroi des
Français, le désintérêt des Etats-Unis et l’état d’impréparation des forces
militaires britanniques, a des moments de doute. Mais sa femme, Clémentine (Kristin Scott Thomas) lui apporte un
soutien inébranlable et lui conseille de prendre l’avis des Londoniens. Ce qu’il
fait en prenant le métro pour la première fois de sa vie dans une scène enthousiasmante.
Churchill, regonflé à bloc, prononce alors son fameux discours du 13 mai 1940
qui galvanise les Britanniques.
Mon opinion sur ce film
Extraordinaire prestation de Gary Oldman qui, grâce à son talent,
arrive à nous faire très vite oublier son manque de ressemblance avec Churchill.
A part quelques longueurs (les moments de doute de Churchill), le film est
prenant de bout en bout et nous vibrons à ses coups de colère homériques et ses
discours enflammés, à telle enseigne que l’on a envie de joindre nos
applaudissements à ceux des députés de la Chambre des Communes.
Elle s'appelait Sarah est
un film réalisé par Gilles
Paquet-Brenner d'après le roman éponyme de Tatiana de Rosnay, sorti en salles en France le 13 octobre 2010. C'est
l'adaptation du huitième roman de l’auteur, le premier qu'elle a écrit en
anglais, dont la version originale (Sarah's
Key) s'est vendue à des centaines de milliers d'exemplaires en édition de
poche aux États-Unis. Les ventes totales dans le monde ont dépassé les deux
millions d'exemplaires, a indiqué en décembre 2009 son éditeur français.
Résumé
Julia (Kristin Scott Thomas), une
journaliste américaine vivant à Paris dans les années 2000, prépare un article
lié à la rafle du Vél' d'Hiv' à Paris (juillet 1942) et recherche les traces de
Sarah, une fillette juive de 10 ans déportée lors de cette rafle.
Alors qu'avec son mari et sa
fille elle s’apprête à emménager dans un appartement du Marais, au 36 rue de
Saintonge, Julia apprend que les grands-parents de son mari s'y sont installés
fin juillet 1942, l'appartement ayant été confisqué, et recherche qui en
étaient les précédents occupants.
Elle se rend au mémorial de la
Shoah et apprend qu'une famille vivait là et que si les parents ont été
assassinés à Auschwitz, leurs enfants Sarah et Michel ne sont pas mentionnés.
Ses recherches vont la conduire sur la trace de Sarah, qui a été emmenée au
camp de Beaune-la-Rolande. Elle apprend qu’elle a pu s'enfuir et a été
recueillie par des gens de la région, les Dufaure. La quête de Julia l'emmènera
à New York et à Florence en Toscane.
Ce qui n'était au départ que le
sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un
mystère familial.
Comment deux destins, à 60 ans de
distance, vont-ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la
vie de Julia et de ses proches ?
La vérité issue du passé a
parfois un prix dans le présent...
Mon opinion sur ce film
Je n’avais pas vu ce film lors de
sa sortie bien que j’aime beaucoup Kristin Scott Thomas aux prises ici, au-delà
d’une enquête journalistique, à un secret de famille qui débouche, comme tous les secrets de famille, sur un drame terrible. Le scénario est par moments un
peu compliqué et pas toujours facile à suivre, même si on comprend où veut nous emmener le réalisateur et son propos de superposer deux destins à un demi-siècle de distance. Mais
le film, porté par Kristin Scott Thomas, remarquable dans son jeu alternant entre l'obstination et la fragilité, est
poignant de bout en bout. Un grand coup de chapeau aussi à Mélusine Mayance,
qui joue la jeune Sarah, d’une justesse et d’une sincérité qui forcent le respect.
Gosford Park est un film britannique
de Robert Altman écrit par Julian Fellowes d'après une idée
originale de Robert Altman, sorti en
2001. Ce film se passe dans un manoir anglais dans les années 30 à l'occasion d'une partie de
chasse.
Résumé
Novembre 1932. Sir William et
Lady Sylvia Mc Cordle organisent, dans leur somptueuse propriété de Gosford
Park, perdue dans la campagne anglaise, une partie de chasse pour leurs relations,
parents et amis.
Alors que les maîtres logent au
premier étage de la vaste demeure et se rencontrent dans ses salons, la
nombreuse domesticité de la maison ainsi que celle, tout aussi multiple et
compliquée, des invités, est retranchée dans les cuisines et les couloirs du
rez-de-chaussée. Cachotteries et mystères abondent : les sœurs de Lady Sylvia
sont aussi malheureuses qu'elle-même, la fille de Sir William et Lady Sylvia,
Isobel, dissimule à grand-peine un secret, plusieurs invités sont accablés de
soucis financiers ou professionnels, et les domestiques errant en catimini
savent presque tout sur les invités. Survient le meurtre du maître de maison.
Le mystère s’annonce, ici encore, entre mensonges et vengeance.
Anecdotes
Avant d'être un film d'enquête policière,
Gosford
Park est surtout un film dépeignant la société anglaise de l'époque.
Les deux niveaux — l'aristocratie et les serviteurs — sont symbolisés par les
deux niveaux de la maison — le rez-de-chaussée et les étages pour
l'aristocratie, les sous-sols pour les serviteurs —, et l'allégorie est
renforcée par le montage parallèle. Il fait de nombreuses références à La
Règle du jeu, le chef-d'œuvre de Jean
Renoir. L'intrigue, quant à elle, est librement inspirée du roman d'Agatha ChristieLe Noël d'Hercule Poirot. Les acteurs jouant les serviteurs
ne portent aucun maquillage.
Distribution
Maggie Smith : Constance, comtesse de Trentham, tante de Sylvia,
Louisa et Lavinia
Michael Gambon : Sir William McCordle, le maître de maison
Ryan Phillippe: Henry Denton, acteur se faisant passer pour le
valet de M. Weissman
Stephen Fry : inspecteur-chef Thomson
Kelly Macdonald : Mary MacEachran, camériste de
lady Trentham
Clive Owen (VQ : Daniel Picard) : Robert Parks, valet de chambre de
Lord Stockbridge
Helen Mirren : Mme Wilson, gouvernante de la maison
Eileen Atkins : Mme Croft, chef cuisinière
Emily Watson : Elsie, domestique et maîtresse de Sir William
Alan Bates : Jennings, majordome
Récompenses
Le film a obtenu 7 nominations
aux Oscars mais seul le scénario a été récompensé. Robert Altman a reçu le Golden Globe et le BAFTA du meilleur
réalisateur.
Mon opinion sur ce film
J’ai profité de son passage à la
télévision pour voir ce film dont j’avais entendu parler sans l'avoir jamais vu.
J’ai été globalement déçu car, malgré une distribution particulièrement brillante (citons
bien sûr cette chère Maggie Smith, toujours aussi géniale, mais aussi, en
vrac Kristin Scott Thomas, Charles
Dance, Clive Owen ouHellen Mirren(dans
un rôle un peu inférieur à son talent), mais aussi… et c’était plus inattendu, Ryan Phillippe, le film m’a paru
terriblement ennuyeux.
Certes, on apprécie le jeu parfait des acteurs, les
décors et les costumes somptueux, les dialogues à double sens, mais justement, l'intrigue est un peu trop complexe pour faire un film parfaitement réussi.
Pour une fois, je reprendrais volontiers la critique au vitriol des Cahiers du Cinéma : « Statique,
lourdement psychologique, figé dans une esthétique paresseuse, Gosford Park
affecte la brillance mais sent le formol. » car c’est aussi mon avis. A
trop vouloir en faire, trop de personnages, trop de dialogues, trop de
situations alambiquées, Altman se perd lui-même dans son scénario. En outre, on
a déjà vu cela mille fois : rien de vraiment nouveau sous le soleil glacé de la
bourgeoisie anglaise.
My Old Lady est une
comédie franco-anglo-américaine écrite et réalisée par Israël Horovitz, sortie en 2014.
Résumé
Mathias (Kevin Kline), un New-Yorkais sans-le-sou arrive à Paris pour
prendre possession de l’appartement que
lui a légué son père dans le Marais. Arrivé sur place, il découvre que
l’appartement est en viager et qu’il est occupé par une vieille dame, Mathilde
Girard (Maggie Smith), qui y vit
avec sa fille, Chloé (Kristin ScottThomas). Le système juridique du viager n’existant pas aux Etats-Unis, Mathias
ne comprend pas qu’en tant que propriétaire, non seulement il doive attendre la
mort de l’occupante pour pouvoir vendre un appartement qui lui appartient mais
qu’en plus il doive lui payer une rente de 2400 €/mois. Le pire est que, s’il
ne paie pas une seule fois cette rente, il perd définitivement l’appartement. Or,
Mathias a quitté les Etats-Unis sans rien et il est totalement incapable de
payer la prochaine mensualité à l’échéance.
Mais ce qui commence comme une
situation vaudevillesque, s’avère être une situation beaucoup plus compliquée encore
car il s’avère que son père a eu Mathilde comme amante et que, s’il lui a payé une
rente pendant plus de 40 ans, c’était pour la mettre à l’abri du besoin tout en
cachant la vérité à sa femme et à son fils. De son côté, Mathilde a caché à sa
fille Chloé l’existence de cet amour pour le père de Mathias.
Pour Mathias, cette révélation
est dévastatrice et, lui qui s’était arrêté de boire, sombre à nouveau dans l’alcool.
Quant à Mathilde, elle est dévastée
par une révélation que lui fait à son tour Mathias quand il lui apprend
que sa mère n’est pas morte, comme elle l’avait toujours cru, de maladie, mais
qu’elle s’est suicidée devant son fils adolescent et qu’elle l’a fait par chagrin
en raison de la relation qu’entretenait son mari avec Mathilde.
Mon opinion sur ce film
J’ai regretté de ne pas avoir vu
ce film en anglais car je pense que j’aurais mille fois mieux apprécié la
saveur des dialogues entre Mathias, Mathilde et Chloé. Ceci dit, bien que très
bien joué et malgré les très belles vues de Paris, le film reste un huis-clos,
et paraît être ce qu’il est, à savoir du théâtre filmé puisqu’il est adapté d’une
pièce de théâtre et il m’a paru un peu long. Je salue néanmoins la performance
des trois acteurs principaux qui n’ont pas démérité bien que Maggie Smith
reste ma favorite : c’est vraiment une très grande actrice capable de
faire passer tellement de sentiments dans ses mimiques et ses moues et si
typiquement anglaise. Rien que pour elle, ce film vaut d’être vu.
Kristin Scott Thomas est une actrice anglo-française née le 24 mai
1960.
Elle a fait ses études
secondaires en Grande-Bretagne et les a poursuivies à l'Ecole nationale
supérieure des arts et techniques du spectacle de Paris, mieux connue sous le
nom d'Ecole de la Rue Blanche, qui a formé un grand nombre d’artistes français,
comédiens, réalisateurs, décorateurs, costumiers, éclairagistes, etc.
Elle a commencé une carrière au
cinéma en 1986 et a tourné avec nombre de metteurs en scène avant que Roman Polanski lui confie le rôle de
Fiona dans Lunes de fiel (1992). Curieusement, dans le film suivant, Quatre
mariages et un enterrement de Mike
Newell (1994), son personnage portera à nouveau le prénom de Fiona. Mais
c'est surtout le rôle de Katharine Cliffton dans le film Le patient anglais d' Anthony Minghella quelle deviendra une
star internationale.
Dans La femme du Ve (2011),
d'après le roman à suspens de Douglas
Kennedy, elle joue le rôle de l'énigmatique et inquiétante Margit au côté
d'Ethan Hawke.
Elle a tourné à ce jour dans plus
70 films, une 10e de pièces de théâtre et plusieurs séries
télé.
C'est une actrice élégante et
racée qui a touché à beaucoup de rôles et est aussi à l'aise dans la comédie
que dans la tragédie où elle excelle particulièrement.
Parmi ses autres films qui
comptent (outre les films cités) :
Bel-Ami est un drame
italo-britannique réalisé par Declan
Donnellan et Nick Ormerod et
sorti en 2012, avec Robert Pattinson
dans le rôle-titre.
Synopsis
Cette 9e adaptation de l’œuvre de
Guy de Maupassant (parue en 1885) suit assez fidèlement le déroulement du
roman. L’histoire se déroule sous la IIIème République à Paris.
Georges Duroy (Robert Pattinson) est
un jeune homme ambitieux, qui, au retour de deux années pendant lesquelles il a
servi dans l’armée pendant la conquête de l’Algérie (1830-1847), vivote en
occupant un emploi mal payé au bureau du chemin de fer et vit dans une mansarde
misérable. Un soir, lors d’une virée au bordel, il rencontre Charles Forestier,
un de ses anciens camarades d'Algérie, devenu rédacteur politique au journal « La
Vie Française ». Charles l’invite chez lui et lui propose, pour lui mettre
le pied à l’étrier, d’entrer au journal et d’y publier ses souvenirs de guerre.
Comme Georges ne sait pas écrire, Charles le met en contact avec son épouse,
Madeleine Forestier (Uma Thurman), une
femme intelligente et ambitieuse, qui le prend sous son aile et lui dicte ses
premiers articles. Elle l’introduit aussi auprès des femmes influentes de la
capitale, dont Clotilde de Marelle (Christina
Ricci) et Virginie Rousset (Kristin Scott Thomas), épouse du directeur de « La Vie Française ». Usant
de son charme et de son intelligence, Georges passe de la pauvreté à la
richesse en devenant d’abord l'amant de Clotilde puis, après la mort de Forestier, de sa veuve. Tout
en continuant à aimer en secret Clotilde, il couchera avec Virginie Rousset et
en profitera pour asseoir son influence au journal. Dans un univers où la
politique et les médias se bousculent pour avoir de l'influence, où le sexe est
synonyme de pouvoir et la célébrité est une obsession, Georges ne recule devant
rien pour réussir…
Mon opinion sur ce film
Je m’étais promis de voir le film
lors de sa sortie ne serait-ce que pour y découvrir Robert Pattinson, le célèbre vampire de Twilight, dans un autre
contexte mais je n’en avais pas eu l’occasion. J’ai profité du passage du film sur
Arte pour le voir. Je n’ai été déçu ni par la réalisation (somptueux décors de
l’époque, beaux costumes, belle distribution…) J’ai trouvé Robert Pattinson
très à l’aise dans ce rôle de jeune ambitieux prêt à tout pour se sortir de la
misère. Il a su insuffler à son personnage juste assez de l’ambiguïté qui
manque au personnage de Maupassant pour nous le rendre sympathique. Beau film
historique dans l’esprit de Chéride Stephen Frears, adaptationelle
aussi réussie du roman de Colette, auquel il s’apparente par beaucoup d’aspects.
La femme du 5ème
est un film de Pawel Pawlikowski
(2011). Ce film est tiré d'un
roman de Douglas Kennedy (The woman in the fifth). Les acteurs
principaux sont Ethan Hawke et Kristin Scott Thomas.
Synopsis
Un écrivain américain, Harry
Ricks (Ethan Hawke), débarque à
Paris où vivent sa femme, française, et sa fille.
Dès son arrivée, il leur rend
visite mais, pour une raison que l'on ne nous révèle pas, sa femme refuse de
lui laisser voir sa fille et le chasse. Désemparé, fatigué par le décalage
horaire, il s'endort dans le bus et est réveillé par le conducteur en bout de
ligne en s'apercevant qu'on lui a volé tous ses bagages. Il entre dans le
premier bar qu'il trouve et y prend une chambre sordide. N'importe qui dans son
cas serait immédiatement allé à la police ou au consulat américain, ne
serait-ce que pour refaire faire ses papiers et demander de l’aide. Lui pas...
Pourquoi ? On ne sait pas et on ne le saura pas. A part le patron, qui a l'air
de se livrer aux trafics les plus louches, le bar est tenu par une jolie et
gentille jeune femme, d'origine polonaise.
Quelques jours passent et
l'écrivain est invité à une soirée organisée par un éditeur. Il y rencontre une
femme mystérieuse, Margit (Kristin Scott Thomas), veuve d'un écrivain hongrois décédé, qui lui laisse sa carte avec pour seule
consigne de ne pas l'appeler avant 16 H. A son premier coup de fil, elle
l'invite chez elle, au 5ème étage d'un immeuble parisien et ils font l'amour.
Le patron du bar a proposé à
Harry un travail de gardien de nuit. De 10 H du soir à l'aube, il doit
surveiller un écran de télévision et faire entrer ceux qui lui donnent un mot
de passe. Pour cela, il aura 50 € par nuit. Il se doute bien que ce marché
cache quelque chose mais il ne sait pas quoi et nous ne le saurons pas plus que
lui.
Dans la journée, il tente
d'approcher sa fille et lui écrit. A 16 H, il va voir Margit et ils font
l'amour. Le soir, il retrouve son poste devant l’écran.
La jeune serveuse devient aussi
plus qu'une simple amie : ils tombent amoureux. Harry veut alors mettre fin à
sa liaison avec la mystérieuse femme du 5ème.
Un jour, en revenant à l'hôtel,
il trouve son voisin de palier sauvagement assassiné dans les toilettes qu'ils
partageaient : Il est arrêté. Tout l'accuse du meurtre car Margit est le seul
alibi qu’il puisse donner. Or, il apprend du commissaire que la femme qui
habitait dans cet appartement au 5ème étage et qu’il voyait tous les
jours n’existe pas car elle est décédée depuis des années après que son mari et
sa fille ont été tués par un chauffard. On le relâche néanmoins car le
véritable meurtrier a été identifié comme étant le patron de l'hôtel. Voulant
en avoir le cœur net, Harry retourne à l'appartement du 5ème et les voisins lui
confirment qu'il n'est plus habité depuis des années. Il y retourne donc après
16 H et Margit lui ouvre, comme si rien ne s'était passé. Comprenant qu'il a
affaire à un fantôme, il lui annonce qu'il veut rompre.
Quelques jours après, la police
revient à l'hôtel lui annoncer que sa fille a disparu. On ne l'accuse pas de
l'avoir enlevée mais lui comprend que c'est Margit qui se venge de l'avoir
abandonnée. Il retourne à l'appartement du 5ème et promet au fantôme de rester
définitivement à ses côtés. Peu après, sa fille est retrouvée, errant à travers
la forêt.
Mon opinion sur ce film
J'avais lu en son temps le livre
de Douglas Kennedy. L'adaptation est
fidèle. Pourquoi, alors le film ne m'a-t-il pas convaincu ? J'ai lu dans une
critique qu'on comparait le réalisateur Pawel
Pawlikowski à Roman Polanski.
C'est vrai qu'on ne peut s'empêcher de penser, en voyant ce film, à Franticde Polanski ou au plus récent Theghost writer, que j'ai adoré. Si l'ambiance y est, on est tout de même très
loin du chef d'œuvre de Polanski. La femme du 5ème est un film glauque, qui hésite entre le film fantastique et le thriller : de l'arrivée de cet auteur américain à Paris à sa fin, rien ne
vient éclairer (au sens propre comme au sens figuré) la réalisation ni répondre
aux questions que se pose le spectateur. Le cauchemar est complet. Vous me
direz, pour ceux qui ont lu le livre, que Douglas
Kennedy n’est guère plus disert, dans son livre, que ne l'est Pawel Pawlikowski mais justement,
fallait-il faire un film de ce livre (qui n'est pas le meilleur – loin de là - de
l'auteur américain). Par comparaison, L'homme qui voulait vivre sa vie,
adapté d'un autre livre du même auteur, se place bien au-dessus de cette
réalisation lente, lourde, sans contrastes et aux dialogues minimalistes.
Bien sûr, Ethan Hawke est excellent dans le rôle de ce personnage blessé,
comme effacé par la vie et la froideur de Kristin Scott Thomascolle-t-elle parfaitement au personnage étrange et mystérieux,
vaguement menaçant, de Birgit. Mais un casting parfait ne suffit pas à faire un
bon film. Il y faut aussi un scénario bien ficelé et un réalisateur d'une autre
envergure. Il faut dire qu'on a du mal à comprendre comme un réalisateur qui
n'a, à son palmarès, que très peu de films (dont plusieurs documentaires en
polonais) et qui, de surcroit n'avait pas tourné depuis 7 ans, a pu trouver un producteur
qui lui permette d'engager deux acteurs du calibre de Kristin Scott Thomas et d'Ethan
Hawke. Inutile d'ajouter que le film n'a pas été très bien accueilli ni par
la critique, ni par les spectateurs et qu'il n'a obtenu aucune récompense.
Dans la maison est un film français réalisé par François Ozon sorti en 2012. Son sujet
est librement adapté de la pièce du dramaturge espagnol Juan Mayorga, « Le
Garçon du dernier rang » (El chico de la
última fila). Avec Fabrice Luchini
(M. Germain), Kristin Scott Thomas (Jeanne Germain), Ernst Umhauer(Claude Garcia) et Jean-François Balmer (le proviseur).
Synopsis
Cette année-là, l'Education
nationale a décidé, dans le lycée-pilote Gustave-Flaubert où le professeur
Germain Germain (Fabrice Luchini)
enseigne le français, d’imposer l'uniforme dans le but d'effacer les
différences sociales. Germain se trouve face à des élèves de 2e peu
intéressés par son enseignement et, de retour chez lui, il se désole de leur
lamentable niveau devant sa femme Jeanne, directrice d'une galerie d'art
moderne (Kristin Scott Thomas). Un
seul élève sort de l'ordinaire mais en cours, il se tient curieusement en
retrait, au dernier rang de la classe (d'où le titre espagnol de la pièce). Il
s’agit de Claude Garcia (Ernst Umhauer).
Comme galop d’essai, le premier
devoir que donne M. Germain à ses élèves a pour sujet : "Racontez votre
week-end". Ce qu’il obtient en retour de la plupart des élèves est
tellement désastreux que, parmi toutes les copies qu’il a à corriger, la seule
qui mérite son intérêt est celle de Claude. Celui-ci raconte son week-end passé
au domicile d'un de ses camarades, Rafa, avec un talent qui tranche sur le
reste de la classe. Il y a cependant, dans le récit qu’il fait de ces quelques
heures passées avec cette famille qui n’est pas la sienne, quelque chose qui
s’apparente à du voyeurisme. Germain et sa femme, à qui il fait lire la copie, sont à la fois
gênés mais en même temps fascinés par ce récit qui se termine par l’énigmatique
formule "à suivre".
Face à cet élève poli, doué et
différent, Germain reprend goût à l'enseignement, mais la personnalité trouble
du jeune homme va entraîner pour lui des conséquences qu’il n’aurait pas
imaginées.
Issu d'une famille déshéritée (il
vit seul avec son père handicapé, sa mère les ayant quittés), Claude s'est pris
de fascination pour une famille qu’il qualifie lui-même dans ses écrits de
"normale", celle de son camarade Raphaël (Rafa) Argol. Dès son
premier texte, Claude évoque "le parfum de femme de la classe
moyenne" qu'exhale Esther (Emmanuelle
Seigner), la mère de Rafa. Au fil des épisodes, le jeune homme entre chaque
fois un peu plus dans leur intimité, décrivant avec une lucidité confinant à la
cruauté cette famille qui l’attire en même temps qu’elle le repousse.
Germain, qui aurait dû rester
neutre et ne pas encourager son élève dans une voie que lui-même considère
comme malsaine, devient, à travers le regard de l’élève, un voyeur et prend
goût à ce jeu pervers et dangereux.
Comme il le fait dans Huit femmes, ou même dans Potiche,Ozon joue avec ses
personnages, les plaçant à contre-emploi. Ici, celui qui tire les ficelles, ce
n’est pas le professeur mais l’élève et encore celui-ci le fait-il avec une
sorte de pureté troublante qui engage à le considérer plus comme une victime
que comme un coupable, craignant même, plus on se rapproche de la fin, une
issue fatale pour l'un ou l'autre des personnages. Comme dans Huit femmes, le film est construit comme un labyrinthe de miroirs : la
vérité apparente des faits cache une situation beaucoup plus complexe qui met
le spectateur mal à l’aise. On pense un moment que c’est l’introverti Claude
qui est amoureux du sportif Rafa, alors que ce sera Rafa qui, au contraire, lui
volera un baiser. Quant à Claude, il n’hésitera pas à faire des avances à
Esther, un substitut de sa mère. L’intérêt que porte Germain à son élève est,
au début du film sans ambiguïté, mais elle se transforme vite en une affection
morbide qui fait croire à ses collègues et à sa hiérarchie qu’il entretient une
relation amoureuse avec son élève, ce qui est manifestement faux.
Dans ce film, on retrouve
l’ironie légère et la cruauté qu’Ozon avait déjà manifestées dans ses précédents
films mais il le fait ici avec une maestria qui nous évoque les meilleurs réalisateurs
de suspense comme le Polanski
de Ghost writer, ou le Woody Allen de Match Point(est-ce un
hasard, mais on en doute, car les clins d’œil au cinéma sont généralement
voulus, lorsque Germain et sa femme vont au cinéma, ils vont justement voir ce
film-là), voire le Pasolinide Théorème(film auquel Germain fait lui-même allusion dans un de ses entretiens
avec Claude).
Hormis la révélation que
représente Ernst Umhauer, dont
l'innocence apparente recouvre une trouble menace, sans toutefois atteindre la
noirceur psychopathe d’un Michael Pitt
dans Funny
Games USA de Michael Haneke,
le casting est impeccable : même si le couple Kristin Scott Thomas-Luchini
est assez improbable (mais pas plus que ne l'était Luchini-Deneuvedans Potiche), la première est parfaite
dans le rôle d’une élégante bourgeoise un peu froide ; quant à Luchini, dont je redoute toujours le
cabotinage et les débordements, je dois dire que je l’ai encore plus apprécié
dans ce rôle de prof que dans celui de directeur hystérique et dépassé d'une
usine de parapluies. Il n’empêche que, comme dans les précédents films de François Ozon, les personnages ont tous
quelque chose de vaguement monstrueux qui nous fascine, nous peine et nous fait
rire à la fois. C’est le grand talent de ce réalisateur de parvenir à
rassembler tous ces traits antinomiques en un seul film.
Mon opinion
Je viens de voir ce film qui
était reprogrammé dans le cadre du festival
Télérama. Je m'étais éclaté avec Huit Femmes et Potiche. Ce dernier film
m'a paru encore plus réussi. On y ressent la patte d'un vrai metteur en scène,
sûr de ses plans et parfaitement écrit et joué.
En tant qu’ancien prof, j’y ai
retrouvé certains des sentiments que j’ai pu éprouver dans l’exercice de ce
difficile métier : la surprise et la joie que l’on éprouve à découvrir une
personnalité qui sort de l’ordinaire, le désir de l’aider à mieux exprimer ce
qu’il ressent et à se dégager du carcan… mais aussi la crainte d’établir une
relation trop personnelle, sachant qu’elle risque d’être mal interprétée par l’entourage.
L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Film américain de (et avec) Robert Redford, adapté du roman éponyme
de Nicholas Evans, The Horse whisperer.
Le film est sorti en 1998.
Synopsis
Grace et Judith, deux
adolescentes férues d'équitation, sont amies. Lors d'une balade un matin
d'hiver particulièrement froid, Gulliver, le cheval de Judith glisse sur une
pente verglacée et entraîne Pilgrim, le cheval de Grace, sur la route, juste au
moment où arrive un semi-remorque qui ne peut rien faire pour les éviter.
Judith et Gulliver sont tués sur le coup mais Grace, bien que grièvement
blessée, survit, ainsi que son cheval. Hélas, Grace doit être partiellement
amputée d'une jambe et Pilgrim est traumatisé. Grace s'enferme dans le mutisme.
Pilgrim, devenu incontrôlable et dangereux aurait dû être euthanasié mais la
mère de Grace, Annie (Kristin Scott Thomas), pressentant que le salut de sa fille est lié à celui de son
cheval, cherche un "horse whisperer". Elle le trouve dans le lointain
Montana en la personne de Tom Booker (Robert
Redford). Tom n'accepte d'aider Annie que si Grace s'associe au processus
de guérison. Il exige aussi que Grace, sa mère et le cheval viennent dans son
propre ranch dans le Montana.
Outre l'aspect financier, cela
représente un énorme sacrifice pour Annie qui a une vie professionnelle très
chargée (elle est éditrice d'un magazine en vue) mais, comprenant que le salut
de sa fille est à ce prix, elle accepte la proposition de Tom et part pour le
Montana.
Mon opinion sur ce film
Ayant lu le livre, j'avais
beaucoup hésité à voir le film car j'avais peur d'y voir des scènes
insoutenables. Heureusement, Robert
Redford, qui est l’acteur et le réalisateur du film, a su suggérer la
cruauté et la douleur des scènes décrites dans le livre avec tact et rien, dans
le film, n'est choquant. On en sort au contraire regonflé à bloc par le courage
d'Annie et celui de Grace, la belle complicité entre Redford et le cheval, la
splendeur de la nature et des paysages grandioses du Montana.
Un très beau film porteur d'un
message d'espoir, de courage et d'humanité. Une résurrection.
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