dimanche 30 octobre 2016

ROMEO ET JULIETTE de Carlo Carlei (USA-IT-CH 2013)


Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) est un film américano-italo-suisse de Carlo Carlei inspiré de la pièce de théâtre de William Shakespeare. Le film est sorti en 2013.

Résumé

L’histoire se déroule à Vérone au XVIe siècle. Deux riches familles de marchands, les Capulet et les Montaigu, sont des ennemis héréditaires et se livrent des combats incessants et sanglants. Après une ultime escarmouche, le prince de Vérone a décidé d’y mettre bon ordre et ordonne aux deux familles de cesser de se combattre sous peine de mort. 

Roméo, le fils unique du noble Montaigu, est follement amoureux de Rosaline, jusqu’au moment où, au cours d’un bal masqué chez les ennemis de sa famille, il ait le coup de foudre pour Juliette, la fille du noble Capulet, promise au comte Pâris, dont elle ne veut pas. 

Le coup de foudre est réciproque et les deux jeunes gens, en cachette de leurs familles respectives, sont mariés en secret par le frère Laurent, avec la complicité de la nourrice de Juliette, qui se ferait hacher menu pour l’amour de celle-ci.

Les choses auraient pu s’arranger si le cousin de Juliette, Tybalt, qui voue une haine profonde aux Montaigu, ne tuait Mercutio, un proche de Roméo. Pour venger son ami, Roméo tue Tybalt. 
Le prince condamne alors Roméo à l’exil. Celui-ci s’enfuit à Mantoue. 

Pour faire avorter le mariage avec le comte Pâris auquel Juliette est promise, Frère Laurent lui donne à boire un breuvage qui la fera passer pour morte aux yeux de tous pendant 48 heures. 

Pendant ce temps, Frère Laurent envoie l’un de ses moinillons à Mantoue pour prévenir Roméo du stratagème. Mais l’émissaire est retardé et, lorsqu’il arrive pour remettre son message à Roméo, celui-ci, prévenu entre temps par son ami, le jeune Benvolio, qui a cru à la mort effective de Juliette, il l’a rejointe dans le tombeau, boit un poison procuré par un apothicaire de Mantoue, et tombe mort dans les bras de Juliette au moment précis où  celle-ci s’éveille de son sommeil léthargique. Juliette, constatant la mort de son amant, se poignarde avec l'arme de Roméo.

La réconciliation des deux familles sera scellée par la mort des jeunes amants.  
     
L’adaptation de Carlo Carlei

L’histoire de Roméo et Juliette a été adaptée un nombre incalculable de fois, que ce soit au théâtre, à l’opéra, en danse, au cinéma et même en comédies musicales. Jusqu’à ce film, la plus fidèle adaptation au cinéma de la pièce de Shakespeare était le Roméo et Juliette de Franco Zeffirelli (1968) mais ce film commençait à beaucoup dater. Il y eut aussi le fameux Romeo + Juliet de Baz Luhrmann avec Leonardo di Caprio et Claire Danes (1996) qui eut un succès mondial bien qu’il prenne de très grandes libertés avec l’œuvre originale en transposant Vérone dans un quartier violent de New York au XXe siècle. Il y eut, depuis, d’autres adaptations mais rien de bien notable. 
    
Ce film est véritablement magnifique. Tourné en décors naturels, à Vérone, mais aussi à Mantoue ainsi qu’à Caprarola (j’ai reconnu le superbe escalier d’eau de la Villa Farnèse à Caprarola), dans des lieux extraordinaires et avec de beaux acteurs tout à fait dans le rôle (Douglas Booth, incarne un Roméo plus vrai que nature, déjà découvert en héros romantique dans une autre adaptation littéraire, De grandes espérancesHailee Steinfeld, petite porcelaine à peine sortie de l’enfance, dans celui de Juliette, Ed Westwick  dans celui de Tybalt, mauvais garçon pétri de haine, etc.) J’ai retrouvé avec plaisir une actrice que j’aime particulièrement : Natascha McElhone, d'une grâce et d'une classe infinie dans le rôle de Lady Capulet. J'ai aussi découvert quelques acteurs que je ne connaissais pas, comme Kodi Smit-McPhee (Benvolio) ou Christian Cooke (Mercutio), sans parler de l’excellent Paul Giamatti (Frère Laurent). Les somptueux costumes (plus de 800) ont été dessinés et confectionnés pour le film par une armée de couturières. Les concepteurs se sont inspirés de peintures de la Renaissance tout en donnant à leurs créations une touche de modernisme assuré parfaitement réussi.


Mon enthousiasme va pour une fois à l’encontre des critiques qui, dans leur grande majorité, ont éreinté ce beau film qui, tout en prenant quelques libertés avec la pièce de Shakespeare, lui reste pourtant d’une scrupuleuse fidélité. Il aurait dû séduire par sa beauté et sa magnificence même les plus blasés. Certains sont allés jusqu’à lui reprocher son « manque d’action et d’énergie » alors que les affrontements entre les familles ennemies sont admirablement traités et sont loin d’être statiques, le « manque de passion » alors qu’elle est à tout instant présente et que les acteurs jouent leur rôle à la perfection, réussissant à nous émouvoir envers et contre tout. Un critique est même allé jusqu’à écrire : « Unique par son manque de respect pour la pièce, les acteurs et les jeunes gens » ! alors que, justement, ayant moi-même longuement étudié la pièce dans le texte original afin de l'adapter au théâtre, j’ai dû y renoncer tant la complexité des événements et leur invraisemblance, la lourdeur des dialogues (à part quelques répliques géniales), font qu'elle est inadaptable. Il faut être un très grand  scénariste pour y parvenir. Et c'est le cas de Julian Fellowes, par ailleurs connu pour avoir écrit et scénarisé Gosford Park et Downton Abbey (pour lesquels il a d'ailleurs obtenu des récompenses internationales aussi prestigieuses qu’un Oscar et des Emmy Awards) : à mon sens, il a relevé et réussi, un défi presqu’irréalisable. 

J'ai cependant trouvé la bande son du compositeur polonais de Abel Korzeniowski  par moments un peu mièvre et regretté que l'on n'ait pas davantage choisi parmi le merveilleux répertoire classique, ou, se lancer dans un pari osé comme l'avait fait Brian Helgeland avec la musique de Chevalier, où il était allé jusqu'à convoquer Queen pour son éblouissante bande-son. 
   
C’est vraiment à n’y rien comprendre ! L'ostracisme dont fait preuve le monde des critiques m'étonnera toujours, en particulier lorsqu'il s'agit d'un réalisateur qui ne fait pas partie du sérail ! A leur propos, Jean-Pierre Chabrol ne disait-il pas ? : "Aucun enfant n'a jamais voulu être critique quand il serait grand!" Alors, chers lecteurs, je vous en prie, ne les écoutez pas et laissez-vous emporter par la beauté des décors, des costumes et des acteurs...

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