Scandaleusement vôtre
(Titre original : Wicked Little Letters) est une comédie dramatique
franco-britannique réalisée par Thea Sharrock et sortie en 2023 mais sur
les écrans français seulement fin mars 2024.
Thea Sharrock est aussi la
réalisatrice de l’émouvant film Avant toi (Me before you) avec
Emilia Clarke et Sam Claflin, qui traite de l’euthanasie volontaire.
Résumé
Dans les années 20, de
mystérieuses et ordurières lettres anonymes sont envoyées à Edith Swan (Olivia
Colman), une bigote respectée de Littlehampton, un village paisible du Sussex.
Les lettres scandalisent ses parents rigides et confits en dévotion, qui
accusent leur voisine, Rose Gooding (Jessie Buckley). Le seul tort de
Rose est d’avoir la langue bien pendue, d’être maman célibataire d’une
fillette dénommée Nancy (Alisha Weir) et vivant en concubinage avec Bill
(Malachi Kirby), un musicien noir.
Le procès à charge fait par Spedding
le chef de la police et son adjoint Papperwick révolte l’agent Gladys Moss (Anjana
Vasan) qui, malgré l’interdiction et le mépris que lui montrent ses chefs
masculins (elle est une femme et qui plus est d’origine indienne), enquête et
démontre grâce à la graphologie, alors considérée comme du charlatanisme, l’innocence
de Rose et la culpabilité d’Edith, seul auteur des lettres.
On a peine à croire que le film
soit tiré de faits réels dont les protagonistes s’appelaient effectivement Rose
Gooding, Edith Swan et Gladys Moss. Gladys a réellement existé et elle a été la
première femme nommée officier de police dans le Sussex en 1919. Dans la
réalité Rose Gooding a été condamnée à deux peines de prison, de deux mois et
demi en 1920, et de 12 mois de travaux forcés en 1921. Comme des lettres
injurieuses continuaient à circuler malgré son emprisonnement, elle fut innocentée,
libérée et dédommagée. Gladys Moss, qui contrairement à ce que dépeint le film
ne résidait pas à Littlehampton, y a été spécialement envoyée en août 1921 afin
de surveiller les familles Gooding et Swan. Les soupçons se sont alors portés
sur Edith Swan, qui a été arrêtée à la suite d'un flagrant délit. Lors d'un
troisième procès en décembre 1921 elle a cependant été acquittée par le jury.
Finalement en 1923, après une autre série de lettres, Edith Swan a été
condamnée elle aussi a un an de travaux forcés lors d’un quatrième procès.
Mon opinion sur ce film
Les Anglais, lorsqu’ils se
décoincent, sont les champions de l’humour. J’ai rarement autant ri car les
injures dont regorgent les lettres d’Edith sont d’une grande inventivité. Le
film est une comédie, certes, presque une farce, mais il va bien au-delà car il
dénonce le machisme, l’étroitesse d’esprit et la bigoterie qui peuvent régner
dans un petit village. La fin, heureuse pour Rose, marque le triomphe des
femmes sur l’obscurantisme. Quant à Edith, on comprend que c’est une victime et
que sa condamnation va lui permettre de se libérer une fois pour toutes de l’emprise de son père. Jouissif !
Un grand coup de chapeau aux
acteurs : Olivia Colman (vue dans Empire of light, Barbie
et Wonka), Timothy Spall (Harry Potter,
Le discours d’un roi, Mr. Turner…), Jessie Buckley, Anjana Vasan.
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