Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Une robe d'été est
un court-métrage de François Ozon sorti en 1996. Je l’ai vu, dans une
version numérisée et restaurée avant la projection de Peter Von Kant,
du même réalisateur.
Résumé
Frédéric (Frédéric Mangenot)
et Sébastien (Sébastien Charles), deux copains gays, sont en vacances au
bord de la mer. Après une dispute avec Frédéric, qui danse sur la chanson Bang
Bang interprétée par Sheila, Frédéric saute sur son vélo et va se
baigner. Comme la plage est déserte, il décide de se baigner nu. Il est en
train de se faire sécher sur le sable lorsqu’une jeune femme espagnole du nom
de Lucia (Lucia Sanchez) lui demande du feu et lui propose d’aller faire
l’amour avec elle dans un bosquet en arrière de la plage. D’abord interloqué,
Frédéric accepte. C’est la première fois qu’il couchera avec une femme. Lorsqu’il
veut reprendre ses affaires et se rhabiller, tout a disparu et il est obligé d’accepter
la proposition de la jeune femme : lui prêter sa robe pour lui permettre
de revenir chez lui. Comme il n’a pas d’autre choix, il met la robe. Cela
change complètement sa vision des choses et, lorsque Sébastien le voit ainsi
habillé, il lui fait l’amour comme il l’aurait fait à une femme. Lorsque, le
lendemain, Frédéric veut rendre sa robe à la jeune femme, elle lui dit de la
garder comme un « cadeau d’émancipation ».
Mon opinion
Il n’y a rien de graveleux dans
ce film où les protagonistes sont jeunes, beaux et purs. Les choses se font « comme
ça », sans arrière-pensée. C’est frais et ça se laisse apprécier comme un
sorbet acidulé dégusté sur un transat au bord de l’eau.
Une robe d’été a
reçu le Léopard d'or au Festival international du film de Locarno. Il a
également été remarqué dans de nombreux festivals de court métrage : Dublin,
Pantin, Grenoble, Genève ou Brest.
Le Secret de Brokeback Mountain
(Brokeback Mountain) est un film
dramatique américain réalisé par Ang Lee,
sorti en 2005.
Adapté de la nouvelle Brokeback Mountain d'Annie Proulx, le film raconte la
passion secrète vécue pendant vingt ans par deux hommes, Ennis del Mar et Jack
Twist qui « avaient grandi dans deux misérables petits ranchs aux deux
extrémités de l'État du Wyoming ».
Présentation
Ennis del Mar (Heath Ledger) et Jack Twist (Jake Gyllenhaal), deux jeunes cow-boys
de l'État du Wyoming, se rencontrent au printemps 1963. Ils ont été embauchés par
le Farm and Ranch Employment, l'un comme berger, l'autre comme responsable de
camp et assignés au même élevage de moutons au nord de Signal, dans un alpage
situé sur la Brokeback Mountain, une ville et une montagne imaginaire du
Wyoming. Les deux jeunes gens développent d’intenses relations amoureuses. Mais
la vie les sépare et chacun d’entre eux se marie et a des enfants. Ils se retrouvent
cependant épisodiquement en secret entre le Wyoming et le Texas avant que Jack
Twist ne soit tué dans des circonstances dramatiques et douteuses, laissant
Ennis seul avec ses souvenirs.
Réception
Le film a été un très gros succès
commercial, avec plus de 80 000 000 de dollars aux États-Unis et 170 000 000 de
dollars dans le monde, ce qui en fait le film produit par Focus Features le
plus rentable (il n'aurait coûté que 14 000 000 de dollars, sans les coûts de
promotion). Il se classe d'ores et déjà au 8e rang des films dramatiques depuis
1980, d'après IMD. En France, au bout de la 12e semaine d'exploitation, il avait
dépassé 1 255 000 spectateurs, dont plus de 405 000 rien qu'à Paris, ce qui en
fait l'un des plus beaux succès du début 2006 en France. Le film est l'un des
plus gros succès pour un film traitant de l'homosexualité masculine.
L’accueil critique s’est, pour
une fois, fait l’écho de l’accueil commercial avec, à part quelques voix
dissonantes et le film fut le plus primé de l’année 2005 :
Lion d'or (Mostra
de Venise 2005)
Meilleur film
dramatique (Golden Globes)
Meilleur
réalisateur pour Ang Lee (Golden Globes)
Meilleur
scénario pour Larry McMurtry et Diana Ossana (Golden Globes)
Meilleure
chanson originale pour A Love That Will Never Grow Old, composée par Gustavo
Santaolalla et paroles de Bernie Taupin (Golden Globes)
Meilleur film (British Academy Film
Awards)
Meilleur
réalisateur pour Ang Lee (British Academy Film Awards)
Meilleur scénario pour Diana Ossana
et Larry McMurtry (British Academy Film Awards)
Meilleur acteur
dans un second rôle pour Jake Gyllenhaal (British Academy Film Awards)
Meilleur
réalisateur pour Ang Lee (Oscars)
Meilleur
scénario adapté pour Larry McMurtry et Diana Ossana (Oscars)
Meilleure
musique pour Gustavo Santaolalla (Oscars)
Etc.
Mon opinion
Curieusement, alors que j'ai vu ce film en VO lors de sa sortie au cinéma en 2005, je n'avais jamais commenté ce film. C'est en mettant à jour la filmographie de Jake Gyllenhall, après avoir vu tout récemment Zodiac, que je me suis aperçu de cet oubli.
Bien que j'aie vu Le secret de Bokeback Mountain il y a plus de dix ans, je ne l'ai pas oublié, ce qui est déjà un bon point tant le souvenir de certains films nous échappe dès qu'ils ont été vus. Cependant, quitte à faire
hurler mes lecteurs, car je sais bien qu'en faisant ceci je marche à contre-courant, je dirai sans détour que je n’ai pas aimé ce film et
certainement pas pour son scénario, plus que bâclé, et ses dialogues réduits à
des grognements. Des acteurs aussi exceptionnels que Jake Gyllenhall et surtout le regretté Heath Ledger(qui n’a pas obtenu de prix pource rôle !) méritaient mieux. Certes, les
paysages du Wyoming (en réalité le film a été tourné dans l’Alberta au Canada
et au Nouveau Mexique) sont somptueux. Mais cela ne suffit pas pour faire un bon film. Personnellement, je l'ai trouvé lent et
beaucoup trop long pour mon goût (134 min). Sans doute, d’après les propos du
réalisateur, cette lenteur était-elle voulue pour évoquer l’attente
amoureuse et la difficulté à atteindre l’amour (Ang Lee). Certains, comme Louis Guichard, de Télérama, ont au
contraire été séduits par la lenteur de ce rythme :
« Comme s'il n'y avait qu'un seul
instant d'éternité dans toute une vie et, ensuite, des décennies vouées, en
solitaire ou à deux, au culte de cet instant » (Télérama no 2923).
Quant à Thomas
Sotinel, dans Le Monde, il qualifie ce film de « beau film, grave et déchirant » (Le Monde, 18 janvier 2006).
Pour ma part,
je n’ai jamais ressenti d’émotion dans cette quête d’un amour impossible et je
me suis ennuyé tout au long de ce film.
Transamerica est un film américain de Duncan Tucker, sorti en 2005.
Résumé
Née garçon, sous le prénom de
Stanley, Sabrina ‘Bree’ Osbourne (Felicity
Huffman) est une transsexuelle qui vit à Los Angeles et attend l’ultime
opération qui fera d’elle une femme. Quelques jours avant d’entrer en clinique,
elle reçoit l’appel téléphonique d'un jeune homme de 17 ans, Toby Wilkins (Kevin Zegers), qui prétend être le fils
de Stanley. Il fait appel à lui car il est incarcéré à New York et Stanley est
son plus proche parent.
Dans un premier temps, Bree, qui
ignorait jusqu’à ce jour son existence, refuse de le reconnaître comme son fils
mais sa thérapeute, jugeant que, si elle nie l’existence de ce fils, elle n’assumera
pas sa nouvelle personnalité, la force à aller à New York. Bree prend donc l’avion
pour faire libérer Toby qui vit de prostitution et se drogue. Mais, confrontée
au jeune homme, elle n’ose pas lui révéler la vérité. Bree décide de ramener Toby
auprès de son beau-père à Callicoon (Kentucky) mais, arrivée sur place, elle se
rend compte qu’il a été violent envers Toby et renonce à son projet. Elle poursuit
alors sa route vers Los Angeles. Lors du voyage, Toby découvre la véritable
nature de Bree et la prend pour une dépravée. Après qu’un auto-stoppeur leur
ait volé leur voiture et les économies de Bree destinées à payer son opération,
Bree se rend à Phoenix (Arizona) où habitent ses parents malgré leurs relations
tendues depuis qu’elle a décidé de
changer de sexe dans le but de leur emprunter de l’argent. Après l’avoir
quasiment mise à la porte, ils redeviennent plus humains lorsqu’ils apprennent
que Toby est leur petit-fils. Mais le drame intervient lorsque Toby fait des
avances à Bree et que celle-ci, contrainte et forcée par les circonstances, lui
révèle la vérité. Toby la frappe et s’enfuit. A la fin du film, après que l’opération
de Bree a eu lieu, Toby vient la retrouver chez elle.
Récompenses
Golden Globe de la meilleure actrice pour Felicity Huffman.
Prix du meilleur scénario lors du Festival du film américain de Deauville.
Révélation masculine au Trophée Chopard pourKevin Zegers.
Mon opinion sur ce film
J’ai vu ce film par hasard hier
soir alors qu’il passait sur LCP Sénat. Il était suivi d’un débat sur la
transidentité. Le sujet, en soi, m’aurait a priori plutôt rebuté mais je l’ai
trouvé parfait dans sa façon d’aborder un sujet délicat, avec beaucoup de finesse, d’émotion et d'humour. Les acteurs principaux sont excellents, chacun dans leur rôle : Felicity Huffman, que je connaissais par la sérieDesperate Housewifes (elle jouait le rôle de Lynette Scavo) mérite amplement le Golden globe obtenu pour ce rôle. Quant à Kevin Zegers, que j'ai découvert, il est parfait dans la peau de cet adolescent rebelle en quête de tendresse. En outre, la photo est magnifique. En conclusion : un très beau film qui mérite d'être mieux connu.
Si vous avez aimé ce film, je vous recommande aussi :
Call Me by Your Name est
un film dramatique romantique franco-italien écrit, produit et réalisé par Luca Guadagnino, sorti en 2017. Il
s’agit de l’adaptation du roman américain du même nom d'André Aciman (2007).
Il obtient l'Oscar du meilleur scénario adapté par James Ivory. En France, la sortie a lieu le 28 février 2018. Durée
2.11 H.
Résumé
Le film se déroule en Italie,
dans la province de Bergame, pendant l’été 1983. Elio Perlman (Timothée Chalamet), 17 ans, passe
ses vacances dans la villa familiale, à jouer de la musique
classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père, un éminent
professeur spécialiste de la culture gréco-romaine et archéologue, et sa mère, traductrice,
l'entourent de leur affection.
Un
jour, Oliver (Armie Hammer), un séduisant doctorant américain de 24 ans, vient séjourner et travailler
auprès du père d’Elio.
Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir
au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à
jamais.
Le tournage s'est déroulé en
Italie, en Lombardie, dans la région de Bergame et du lac de Garde. Le parc
régional du Serio a aussi accueilli certains plans. Enfin, la villa utilisée
comme domicile de la famille est la villa Albergoni qui a été redécorée pour les besoins du film.
Distinctions
Le film a été présenté pour la
première fois le 17 janvier 2017 lors du 67e Festival de Berlin, dans la section « Panorama » et a été nominé
pour le Teddy Award.
Il a été sélectionné en hors
compétition « Premieres » et projeté au Festival
du film de Sundance, le 22 janvier 2017, avant sa sortie nationale dès le
24 novembre 2017 aux États-Unis. Le film a reçu le prix spécial du jury
international du Festival international
du film de La Roche-sur-Yon 2017. Un mois plus tard, en novembre 2017, il a
remporté le Grand Prix du festival du film LGBT de Paris Chéries-Chéris.
Mon opinion sur ce film
Ma première critique est sa
longueur. Pourtant, le film n’excède pas la durée d’une majorité d’autres œuvres.
Quant à l’histoire, on comprend dès les premières images qu’Elio est attiré par
Oliver et que c’est réciproque. 2.11 H pour en arriver là, c’est beaucoup trop.
Heureusement, le cadre du film est superbe mais cela ne suffit pas à dissiper l’ennui
que l’on ressent tout au long de la projection jusqu’à, du moins, l’émouvante « confession-coming
out » du père qui, non seulement, comprend son fils, mais lui avoue à
demi-mot qu’il aurait aimé être à sa place. En conclusion, je ne trouve pas que ce film mérite toutes les louanges que j'ai entendues sur son compte et qui doivent certainement beaucoup, d'une part au charisme et à l'ambivalence de Timothée Chalamet, que personne ne saurait nier, et au mini-scandale que peut représenter en 2017 l'attirance d'un jeune garçon pour un homme plus âgé. La scène érotique de la pêche, plus ridicule que véritablement choquante, a fait aussi beaucoup pour le succès d'un film qui ne mérite pas la publicité qui lui a été faite.
Seule la Terre (Titre
original : God's Own Country)
est un film britannique écrit et réalisé par Francis Lee, sorti en 2017.
Résumé
Johnny (Josh O’Connor) travaille du matin au soir dans la ferme familiale,
perdue dans le brouillard du Yorkshire. Les mots sont rares entre son père, sa grand-mère et lui et se limitent aux taches de la ferme. Entre les humains quasi-mutiques, aucune marque d'affection ne se manifeste jamais John accomplit le travail imposé à contrecoeur tout en essayant d’oublier la frustration de
son quotidien en se saoulant chaque soir au pub du village et en s’adonnant
à des aventures homosexuelles sans lendemain.
Quand un saisonnier roumain,
Gheorghe (Alec Secareanu), est embauché par son père, handicapé suite à un AVC, pour le seconder pour la période de l'agnelage, Johnny est attiré par cet homme plus âgé que lui, bosseur, compétent et calme, dont on comprend qu'il a vécu une vie douloureuse, bien qu'on ne sache rien de son passé. Mais John se défend de cette attirance, se rendant pérpétuellement odieux envers cet immigré roumain jusqu'au moment où celui-ci se rebiffe et qu'une bagarre n'éclate entre eux. Lors de cette affrontement qui les rappoche physiquement, les deux hommes cèdent à l'attrait sexuel puis une relation plus complice et tendre naîtra entre eux, à partir de laquelle John trouvera la part d'humanité qui lui manquait.
Accueil et distinctions
Seule la Terre a
rencontré un accueil critique très favorable, obtenant 99 % d'avis favorables
sur le site Rotten Tomatoes, basés
sur 98 commentaires collectés et une note moyenne de 8,2⁄103 et un score de
85⁄100 sur le site Metacritic, basé
sur 21 commentaires collectés, correspondant au status universal acclaim.
En France, l'accueil critique a
été aussi très positif : le site Allociné
recense une moyenne des critiques presse de 3,8⁄5, basée sur 16 critiques de
presse collectées, et des critiques spectateurs à 4,3⁄5.
Télérama a salué les décors d'un film qui constitue à la fois « une
rugueuse éducation sentimentale et une lumineuse chronique paysanne », et loue
tout particulièrement la performance de Josh O'Connor.Le film a été sélectionné
dans la catégorie « World Cinema Dramatic » et projeté en avant-première
mondiale en janvier 2017 au Festival du
film de Sundance dont il a remporté le prix du meilleur réalisateur, ainsi
que le Hitchcock d'or au Festival du
film britannique de Dinard 2017. Le 10 décembre 2017, lors des British Independent Film Awards 2017, il
a remporté le British Independent Film
Award du meilleur film ainsi que plusieurs prix, dont celui de meilleur acteur pour Josh O'Connor
Mon opinion personnelle
Je suis allé voir ce film sur la
foi de toutes les excellentes critiques qui l’entouraient. J’ai failli quitter
le cinéma dans la 1ère partie car, d’une part, les scènes crues d’amour
entre hommes m’ont gêné mais aussi pour l’ambiance glauque et désespérée dans
laquelle baigne le film.
John, jeune garçon immature entièrement semble presque demeuré tant il est soumis à son père et installé dans une routine mortifère. A la différence de ce que dit Télérama (dont je me méfie autant des enthousiasmes que des critiques "pour la critique"), le spectateur ne trouve même pas son compte (ce qui était au moins le cas dans Le secret de Brokeback Moutain) dans la beauté des
paysages dont le réalisateur ne nous montre que l'austérité, la boue, filmés sous une lumière crépusculaire et sous un crachin permanent. Rien non plus n'est épargné au spectateur des scènes pénibles (le film commence par les vomissements de John après sa nuit de cuite), ni de l'austérité des tâches de la ferme (mise-bas d'une vache dont le veau mort-né sera abattu d'une balle de carabine, rudesse de l'agnelage, etc.) Certes, c’est peut-être
la réalité de ce que vivent beaucoup de petits paysans mais est-on obligé de nous montrer cela en gros plan dans un film non-documentaire ?
Le film devient plus acceptable dans la deuxième
partie où, au-delà de la seule satisfaction physique que John trouve dans de brutaux rapports sexuels, il se rapproche de Gheorghe qui lui apporte une forme de tendresse qu’il n’a jamais connue dans sa propre famille.
La scène qui m’a cependant le plus ému est le timide "merci" que bredouille le père diminué après son second AVC au fils qui le baigne, grande première dans des relations que l'on n'imaginait pas évoluer entre eux. On comprend que cela, John le doit à la présence tranquille et lumineuse de
Gheorghe (dont l’acteur roumain aurait, à mon avis, davantage mérité une
distinction que Josh O’Connor), grâce auquel il trouve enfin l'humanité qui lui a toujours fait défaut.
Mais, à part ces quelques instants privilégiés, le film, qui n'est pas dénué de qualités, est
bien pesant et me laissera une impression désagréable. Mention spéciale pour la musique, discrète (c'est rare !) qui sous-tend le film, composée par le groupe britannique A Winged Victory for the Sullen, en particulier la belle chanson du générique de fin.