mercredi 1 mai 2019

J'VEUX DU SOLEIL film documentaire de F. RUFFIN et G. PERRET (FR-2019)



Hier soir, une affluence record prenait d'assaut Le Navire à Aubenas pour une présentation du film "J'Veux du soleil", documentaire de François Ruffin et Gilles Perret sur le mouvement des Gilets Jaunes. Le film était suivi d'un débat auquel participaient des Gilets Jaunes ardéchois ainsi qu'Alain Lacoste, maire de St. Julien-du-Serre où une séquence du film a été tournée. Les 300 places de la salle n°2 ayant été vendues, de nombreux spectateurs ont dû renoncer à voir le film. Une nouvelle séance est programmée jeudi 2 mai à 20.30 H  

J'veux du soleil ! est un film documentaire français réalisé par Gilles Perret et François Ruffin, sorti en 2019. Construit comme un road-movie, il retrace le voyage des deux réalisateurs du Nord au Sud de la France à la rencontre des Gilets jaunes mobilisés au bord des routes du pays en décembre 2018.

Après Les Jours heureux (2013), La Sociale (2016) ou encore L'Insoumis (2018) réalisés par Gilles Perret, et Merci Patron ! (2016) réalisé par François Ruffin, J'veux du soleil est le premier projet commun entre les deux amis, qui se connaissent depuis une quinzaine d'années.

Présentation

Au volant de sa Citroën Berlingo, François Ruffin, accompagné par Gilles Perret et sa caméra, sillonne les routes de France, du nord au sud, pendant six jours à la rencontre de Gilets jaunes sur les ronds-points, les péages ou les parkings d'hypermarchés. Les deux hommes traversent ainsi neuf départements : l'Oise, la Saône-et-Loire, l'Ardèche, l'Isère, la Haute-Savoie, la Drôme, le Gard, les Bouches-du-Rhône et l'Hérault.

Historique

Gilles Perret, documentariste, et François Ruffin, député insoumis de la Somme et rédacteur en chef du journal Fakir, se sont rencontrés en 2005 lors de l’émission de radio-culte sur France Inter Là-bas si j'y suis (depuis, supprimée) et sont devenus amis. L'idée de réaliser un film ensemble sur les Gilets jaunes émerge lors d'un déjeuner au début du mois de décembre 2018, alors que Ruffin projette initialement de sillonner les routes de France pour écrire un livre sur le mouvement. Quelques jours plus tard, ils partent donc ensemble à bord de la Citroën Berlingo du député. Ils en reviennent au bout d'une semaine avec quelques vingt-quatre heures d'images.

Le 9 janvier 2019, François Ruffin annonce le film sur sa chaîne YouTube, depuis la salle de montage en compagnie de Gilles Perret et de la monteuse Cécile Dubois (qui avait déjà travaillé sur Merci Patron !). Il précise que ses droits d'auteurs seront reversés au Secours populaire. Il explique également que « si on ne fait pas ce boulot, la trace de ce mouvement exceptionnel dans notre histoire va être faite par BFM TV, des éditorialistes, des intellectuels à chemise blanche, qui vont résumer ça à un mouvement violent, d'alcooliques, voire de fascistes et d'antisémites ». L'objectif des deux réalisateurs est de donner la parole aux Gilets jaunes dans leur quotidien. Il s'agit du premier long métrage sur le mouvement.

La sortie en salles en France étant prévue pour début avril 2019, le montage de J'veux du soleil ! se réalise en un temps record. François Ruffin sollicite l'aide du public pour la diffusion du film, que ce soit en allant le proposer aux salles de cinéma ou en organisant des projections sur les ronds-points avec des Gilets jaunes. Une tournée d'avant-premières à travers toute la France précède la sortie en salles, d'abord dans une version non finalisée. La première projection publique a lieu le 16 février à Grenoble, dans l'Isère, et attire 350 personnes dans les trois salles du cinéma Le Club. Il a aussi été présenté en avant-première devant 300 personnes le 17 février à St. Julien-du-Serre (Ardèche) où des Gilets jaunes et le maire de la commune Alain Lacoste, avaient participé au tournage. À Marseille, où il est diffusé le 2 mars au cinéma Toursky du quartier Saint-Mauront, le film est un succès : les deux séances organisées font salle comble et les gérants doivent en rajouter une supplémentaire pour pouvoir accueillir tous les spectateurs ; J'veux du soleil réunit un total de 2 000 personnes au cours de cette journée. Le samedi 16 mars 2019, le film est diffusé en plein air et sur écran géant lors d'une grande fête organisée par les Gilets Jaunes de Dions (Gard). François Ruffin, Gilles Perret et de nombreux acteurs-figurants-Gilets Jaunes du rond-point dit de Dions et alentours sont présents. Environ 3 500 personnes participent à cette fête et à l'inauguration du très symbolique second portrait de Marcel. Toujours au mois de mars, il est diffusé durant le festival Les Écrans du doc à Décines-Charpieu. La dernière avant-première se déroule le 2 avril, veille de la sortie, au cinéma Lincoln, situé sur les Champs-Élysées, à Paris.

Le documentaire est officiellement sorti le 3 avril 2019 dans plus d'une centaine de salles en France, durant la campagne pour les élections européennes.

Accueil critique

Pour Clément Pétreault, dans Le Point, « le spectateur se retrouve [...] plongé dans des intimités rarement poussées au cœur de l'actualité » face à des « témoignages [...] sincères, parfois dérangeants, souvent révoltants ». Xavier Demagny, pour France Inter, considère que le parti-pris est assumé et que la vision de François Ruffin est « empathique, bienveillant[e], parfois même tendre ». Pour Luc Chessel, de Libération, le documentaire s'apparente à un « un joyeux et nécessaire best-of » qui « donne la parole aux Gilets jaunes ».

Le montage oppose les témoignages de Gilets jaunes et des extraits de discours d’hommes politiques (en particulier du président Emmanuel Macron), alternant avec des scènes de violences policières et des commentaires de journalistes présentant le mouvement sous son jour le plus négatif.  

Box-office

François Ruffin annonce le 28 mars 2019 sur son site web que J'veux du soleil a dépassé le chiffre de 20 000 spectateurs avant même sa sortie, sur l'ensemble des avant-premières du film.

Le 3 avril 2019, lors de son premier jour d'exploitation, le film réunit près de 12 000 entrées sur un ensemble de 91 salles, atteignant un total provisoire de 32 135 avec les avant-premières, ce chiffre cumulé plaçant le film en 4ème position des nouveautés au box-office français ce jour-là. Après sa première semaine d'exploitation, il totalise 74 619 entrées dans 120 cinémas. Le film se place ainsi à la 12ème place du box-office hebdomadaire.

Références culturelles

Le titre film reprend celui de la chanson « J'veux du soleil » du groupe Au p'tit bonheur. À la fin du documentaire, une manifestante, Marie, entonne a cappella cette chanson sur la plage en compagnie de François Ruffin puis, durant le générique, on la voit rejoindre trois membres du groupe Au p'tit bonheur pour interpréter le titre dans un studio d'enregistrement.

Outre cette chanson, le film utilise plusieurs chansons préexistantes :

  • ·      Douce France, à la fois dans la version originale de Charles Trenet et la reprise du groupe Carte de séjour ;
  • ·        Nationale 7 de Charles Trenet ;
  • ·        Voyage en Italie de Lilicub ;
  • ·        Y'en a marre des pauvres de Didier Super.

D'autre part, lors d'une discussion avec des Gilets jaunes, François Ruffin explique que le mouvement lui a fait penser au film L'An 01 de Jacques Doillon (1973), adapté de la bande dessinée éponyme de Gébé, largement inspiré du mouvement de mai 68 ; des extraits du film sont alors inclus dans le montage.

[Texte en grande partie repris de Wikipedia]

Mon opinion

En plein mois de décembre 2018, François Ruffin, journaliste, réalisateur et député de la France Insoumise, est parti du Nord de la France au volant de sa voiture pour parler avec les Gilets Jaunes mobilisés contre la politique anti-sociale d'Emmanuel Macron et de son gouvernement depuis le 17 novembre 2018. Accompagné de son ami et cameraman Gilles Perret, il va ainsi à la rencontre des manifestants d'une 10e de villes en France, terminant son périple à Montpellier. Il les écoute parler de leurs galères, de la solidarité qui s'est créée entre eux, de leurs espoirs et de la vie meilleure dont ils rêvent pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Ces séquences alternent avec des images de répression policière, de prises de paroles d'Emmanuel Macron, et de commentaires des journalistes "aux ordres" qui contrastent de manière dramatique avec les témoignages rassemblés par François Ruffin. De cette confrontation naissent plusieurs passages comiques tant l'on mesure le fossé qui s'est créé entre ce qu'il est convenu d'appeler les "élites" et les "Français des ronds-points". 

Le film est une belle leçon d'humanité, et même d'optimisme, quand on entend ces témoignages, certains tellement poignants qu'ils vous tirent les larmes, de personnes comme vous et moi, qui ont tout compris de la dérive économique d'un système absurdes où les valeurs de la République ont été oubliées face à celles de l'argent. Un film salutaire !   

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2 commentaires:

  1. Bonjour Roland, je l'ai malheureusement pas vu et je le regrette. J'avais beaucoup apprécié Merci patron! du même François Ruffin. Je dois acheter son livre paru tout récemment. Bon dimanche.

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  2. Dommage que ce film ait été aussi mal distribué (mais doit-on s'en étonner ?) Il mériterait une bien meilleure diffusion.

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