jeudi 12 octobre 2023

LE PROCES GOLDMAN de Cédric KAHN (FR-2023)

 


Le Procès Goldman est un film français réalisé par Cédric Kahn et sorti en 2023. Il raconte le second procès de Pierre Goldman qui donne lieu à son acquittement au printemps 1976, la condamnation à la prison à perpétuité de décembre 1974 dans l'affaire du double meurtre du 19 décembre 1969, ayant été annulée par la Cour de cassation. Le film mêle au second procès quelques détails du premier et des éléments fictifs, ce qui a été critiqué par la veuve de l'acquitté, la cinéaste Christiane Succab-Goldman. Le film a été présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes du festival de Cannes 2023.

Présentation

Pierre Goldman était le demi-frère du célèbre chanteur Jean-Jacques Goldman qui, sans partager ses idées, l’a toujours soutenu. Pierre Goldman, militant d'extrême gauche dans les années 1960, a passé quatorze mois dans les maquis du Vénézuela. Pendant ce séjour, il aurait commis un vol à main armée contre la Royal Bank of Canada. A son retour en France, il commet trois attaques à main armée qui lui valent une condamnation à douze ans de réclusion. Il reconnaît les trois vols à main armée mais dément catégoriquement avoir participé en 1969 au hold-up d’une pharmacie, Boulevard Richard-Lenoir à Paris, au cours duquel les deux pharmaciennes ont été tuées et un client grièvement blessé. Pour ce dernier forfait, qu’il a toujours contesté, il a été condamné à la perpétuité en 1974. En prison, il écrit un livre de mémoires « Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France » où il se décrit comme un bouc-émissaire politique et dénonce ce qu’il considère comme une erreur judiciaire. A la suite de cette publication, son premier procès est annulé par la Cour de cassation et il est rejugé en 1976. Ce second procès, très médiatisé, devient alors une véritable affaire d’Etat, Pierre Goldman, étant soutenu par une partie de la gauche et de l’opinion publique. Goldman devient un symbole de la présomption d'innocence.

Le film

Le film commence par une entrevue entre maître Chouraqui (Jeremy Lewin), jeune avocat ami de Goldman, et son confrère, l’avocat Georges Kiejman (Arthur Harari) que Goldman, mécontent de lui, a décidé de dessaisir peu de jours avant le début du procès. Le reste du film est le déroulé du procès, avec un Pierre Goldman (Arieh Worthalter) qui intervient en permanence, coupant la parole à ses avocats, tenant des propos où il fait le procès de la société bourgeoise et de sa justice « aux ordres », ses propos les plus polémiques étant applaudis par un public dont l’enthousiasme est difficilement contenu par le président (Stéphan Guérin-Tillié). Entre les éclats de Goldman, la claque de son comité de soutien venu le soutenir (parmi lesquels des intellectuels de gauche comme Simone Signoret, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Régis Debré, etc.) et les attaques vicieuses de maître Henri-René Garaud (Nicolas Briançon), l’avocat des victimes, on assiste pendant deux heures à un éblouissant pugilat verbal qui ne faiblit pas une seule minute. On est presque surpris, à la fin, d’apprendre que Pierre Goldman a été acquitté de l’accusation de meurtre. Après sa libération, Pierre Goldman sera assassiné en 1979 dans des circonstances qui n’ont jamais été éclaircies.    

Personnellement, j’ai trouvé la distribution un peu faible. Si l’acteur qui incarne le charismatique Goldman (Arieh Worthalter) est parfait, je n’en dirais pas de même de celui jouant le rôle de Georges Kiejman (Arthur Harari), que j'ai trouvé très faible dans son interprétation. Certes, à l’époque, Kiejman n’avait peut-être pas la faconde qu’on lui a connu dans la suite de sa carrière, mais il avait déjà 20 ans de métier !  C’est le seul reproche que je ferais à ce film dont le mérite est de nous révéler l’importance d’un procès qui eut un incroyable retentissement et remua toute la société de l’époque.

 

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