Une année difficile
est un film français écrit et réalisé par Éric Toledano et Olivier
Nakache, sorti en 2023.
Résumé
Albert (Pio Marmaï) est
bagagiste à l’aéroport de Roissy et vivote de petits larcins commis lors des
contrôles de bagages avec la complicité d’un agent de sécurité à qui il doit de
l’argent. Il fait bonne figure auprès de ses amis qui ignorent qu’il vit et
dort dans l’aéroport, comme Tom Hanks, le héros de Terminal
de Steven Spielberg, tant un aéroport comme Roissy-Charles-de-Gaule est
une ville dans la ville où il est facile de se perdre (au propre comme au
figuré). Lors d’une énième magouille, il tombe sur Bruno (Jonathan Cohen),
un autre paumé, qui vient d’être saisi et va être expulsé de chez lui après un
divorce difficile. Il arrive au moment même où Bruno tente de se suicider aux
barbituriques, ce qui, par la suite, le fera surnommer « Lexo » (de
Lexomil). Le troisième personnage du film est Henri (Mathieu Amalric),
qui travaille dans une association venant en aide aux surendettés dont il tente
de défendre les dossiers auprès de la Banque de France. Mais on apprend au
cours du film que lui-même est accro au jeu et interdit d’entrer dans les
casinos.
Albert, surnommé
« Poussin » et Bruno « Lexo » vont rencontrer une bande de
jeunes gens engagés contre la surconsommation et la défense du climat conduits
par Valentine, dite « Cactus » (Noémie Merlant) et
« Quinoa » (Grégoire Leprince-Ringuet).
Au cours des actions qu’ils vont
mener, Albert, qui n’a pas cessé ses magouilles, va être démasqué par « Quinoa »,
secrètement amoureux de « Cactus » car il est jaloux de l’idylle
naissante entre elle et « Poussin ». A la fin, « Poussin »
se rachète en introduisant toute la bande sur les pistes de l’aéroport. Jusque-là,
toutes les actions relevaient plutôt de la bouffonnerie mais cette dernière aurait
pu se terminer tragiquement.
Mon opinion
Huitième long métrage de Toledano
et Nakacjhe qui nous avaient enchantés avec Intouchables (2011) et
Hors normes (2019), ce film nous propose un nouveau duo entre
deux laissés pour compte d’une société cruelle aux perdants, incarnés par Pio
Marmaï et Jonathan Cohen. Le ton est donné d’entrée de jeu avec un hilarant
montage de la succession des présidents de la République, depuis Pompidou en
passant par Giscard, Sarkozy et Hollande, qui souhaitent aux Français, en guise
de vœux de nouvelle année, « une année difficile ». Le film est
traité comme une comédie et on y rit beaucoup même si les sujets (la descente
aux enfers des travailleurs pauvres, le surendettement, l’éco-anxiété…) sont
des thèmes sérieux qui ne peuvent que nous préoccuper. Pio Marmaï, que j’avais
découvert dans le film Dans la cour, en voleur compulsif de vélos, vivotant dans un immeuble bourgeois où Catherine Deneuve était, elle, obsédée
par une fissure sur un mur de son appartement, est formidable dans son rôle de loser
aux yeux perpétuellement écarquillés, qui forme avec Jonathan Cohen un
sympathique duo de pieds nickelés. En écho au générique d’ouverture, celui de
fin nous donne à entendre la voix de notre actuel président qui, pour ne pas
déroger à la tradition de ses prédécesseurs, souhaite à son tour aux Français, « une
année difficile » déclenchant dans la salle une tempête de rires et même
quelques applaudissements.
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