dimanche 5 octobre 2014

ARRÊTE-MOI SI TU PEUX de Steven Spielberg (USA- 2002)


Arrête-moi si tu peux (Catch Me If You Can) est un film américain de Steven Spielberg sorti en salles en 2002.

Synopsis

Le film s’inspire de l’aventure extraordinaire (mais véridique) du jeune Frank Abagnale, Jr. (interprété par Leonardo di Caprio) qui, dans les années 60, devint un véritable caméléon, usurpant plusieurs identités, se faisant passer tour à tour pour un pilote de ligne, un médecin, un avocat, un procureur, etc., fabriquant de faux chèques, et multipliant les escroqueries jusqu’à ce qu’il tombe dans les filets du FBI et ne devienne la proie personnelle de l'agent Carl Handratty (TomHanks) qui se jura de l’arrêter et y parvint au bout d’une cavale de 6 ans.

Le film commence en 1969 alors que l’agent Handratty vient prendre livraison de Frank Abagnale Jr. dans une prison française où il attend son extradition pour les Etats-Unis. La carrière d’Abagnale avait commencé 6 ans plus tôt, alors qu’il n’avait que 16 ans. Son père perd alors son emploi et il surprend sa mère avec son amant. Il quitte sur le champ le domicile familial, sans aucune ressource. Pour survivre, il fabrique de faux chèques et, sous une fausse identité, il se fait passer pour un pilote de la Pan-Am. Entre l’âge de 16 et 18 ans, il parcourra ainsi 1.609.000 Km, utilisant 255 vols à travers 26 pays, tout cela aux frais de la compagnie. Sur le point d'être démasqué, il change d’identité et devient, pendant près d’un an, et sans la moindre connaissance médicale, médecin-pédiatre dans un hôpital de Géorgie. Puis, après avoir falsifié un diplôme de la prestigieuse Université d’Harvard, où il dit avoir étudié, il passe (et réussit !) l’examen du barreau en tant qu'avocat et obtient le poste de procureur général de l’Etat de Louisiane à l'âge de 19 ans ! Démasqué plusieurs fois, il parvient cependant toujours in extremis à échapper à la justice, arrivant même à faire faux bond aux agents du FBI qui l'ont arrêté en se faisant passer pour l'un d'entre eux. 

Après son arrestation définitive, le FBI lui proposa de devenir expert et de travailler pour eux à démasquer les faussaires. Il a, depuis, monté sa propre société d'expertise et est devenu milliardaire. Son autobiographie a été un bestseller et c'est de celle-ci que le film est adapté.

Bien qu’Abagnale ait été associé au scénario, le film prend beaucoup de libertés avec une réalité pourtant déjà suffisamment fournie en rebondissements et en faits incroyables pour faire un scénario en or massif. C’est un reproche récurrent que l’on doit faire à Spielberg qui, dans tous ses films, en rajoute toujours et ne sait jamais se réfréner.

La police française et les prisons de notre pays sont aussi décrites dans le film comme elles devaient l'être au Moyen-âge. On aurait pu s’attendre à mieux de la part de Steven Spielberg qui, s’il n’a pas personnellement eu affaire avec la réalité carcérale française, aurait pu prendre la peine de se renseigner sur celle-ci. La scène de l’arrestation d’Abagnale en France est aussi traitée de manière grotesque, en contradiction avec ce qui s’est réellement passé, à savoir qu’il fut discrètement interpellé par les forces de l’ordre alors qu’il faisait des emplettes dans un magasin de Montpellier et non après une course poursuite par plusieurs véhicules de police avec des flics sur les dents prêts à le descendre, comme cela est montré dans le film (Une arrestation sans effusion aurait, il est vrai, été moins spectaculaire !) Cela explique peut-être pourquoi le film a été relativement boudé par le public français (il semblerait qu’il ait beaucoup mieux marché aux Etats-Unis où il est crédité de 98 % d'opinions favorables par le site Rotten Tomatoes qui n'est pourtant généralement pas tendre dans ses jugements).

Reste que ce film, malgré son titre peu accrocheur, est un excellent film, en grande partie grâce à l’époustouflante prestation de Leonardo Di Caprio. En effet, celui-ci, dont on a déjà souvent eu l'occasion d'apprécier le talent, rend crédible, avec une aisance insolente, son passage de l'enfance à l'âge adulte, ainsi que les diverses identités qu'il incarne. Son talent lui permet même d’éclipser sans effort celui de ce vieux briscard de Tom Hanks qui avait déjà pourtant, à l'époque du tournage, un sacré palmarès avec des films aussi admirables que Philadelphia (1993) ou Forrest Gump (1994). 

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