mardi 28 octobre 2014

LES CHORISTES de Christophe Barratier (Fr-2004)



Les Choristes est une comédie dramatique française réalisée par Christophe Barratier, sortie en 2004. Ce film est une adaptation du film de Jean Dréville, La Cage aux rossignols (1945), lui-même adapté par René Wheeler et Noël-Noël à partir d'une histoire de Wheeler et Georges Chaperot.

Synopsis

L’histoire se déroule peu après la fin de la 2nde guerre mondiale dans un internat de rééducation pour garçons difficiles situé en Auvergne, nommé du nom peu engageant de « Fond de l’étang ».

Clément Mathieu (Gérard Jugnot), un professeur de musique au chômage, y trouve un emploi de  surveillant remplaçant. Le pensionnat est dirigé d’une main de fer par un homme particulièrement rigide, M. Rachin (François Berléand) qui, malgré un système des plus répressifs ne parvient pas à maintenir l’ordre. Le nouveau surveillant, après s’être sérieusement fait chahuter, finit par gagner la confiance et le respect des élèves les plus récalcitrants en montant une chorale. La chorale est un succès. Ayant repéré le talent exceptionnel de l’un des élèves, Pierre Morhange (Jean-Baptiste Maunier), il convainc sa mère, Violette Morhange (Marie Bunel) de lui faire poursuivre des études de musique au conservatoire.

Un jour, alors que Clément Mathieu a profité de l’absence du directeur pour emmener les enfants en promenade, le pensionnat brûle. C’est un des anciens pensionnaires qui, par vengeance, a mis le feu à l’établissement. Revenu en urgence, le directeur découvre l'absence de Clément et des pensionnaires. Dès son retour, furieux, il le renvoie. Au moment où ce dernier monte dans le car qui doit l’emmener loin du « Fond de l’étang » auquel il a pourtant tant apporté, le petit  Pépinot (Maxence Perrin) se précipite vers lui et le supplie de l’emmener avec lui. Par la suite, Morhange part avec sa mère à Lyon pour, suivant les conseils de Mathieu, s’inscrire au conservatoire. Les anciens collègues de Clément dénoncent les méthodes du directeur, une enquête est menée et aboutit à son renvoi.

Malheureusement, à la différence de «  La Cage aux rossignols », qui se terminait bien, « Les choristes » n’a pas une fin heureuse, même si elle n'est pas tragique : elle laisse beaucoup d’interprétations possibles sur ce que vont devenir les personnages, que ce soit Clément Mathieu (le « pion ») ou Pépinot, surtout, dont le désarroi nous émeut profondément.

Secrets de tournage

Le film a été tourné dans le Parc naturel régional Livradois-Forez, en partie dans les communes de Courpière et de Ravel (Puy-de-Dôme) et c’est le château de Ravel près de Thiers qui a servi de lieu de tournage.

Les enfants, dont la plupart n’étaient pas des acteurs professionnels avant le film, ont été recrutés dans les établissements primaires et secondaires de la région de Clermont-Ferrand. Comme c’est souvent le cas avec les enfants acteurs, ils sont d’une spontanéité extraordinaire. Les deux seuls acteurs qui avaient une petite expérience de la scène sont  Jean-Baptiste Maunier, le jeune chanteur prodige de la troupe, dont la voix magnifique a enchanté tous les spectateurs et Maxence Perrin, (fils de Jacques Perrin) qui incarne le rôle du petit Pépinot, dont le personnage, extrêmement touchant, irradie le film.

Critique

Qui n’a pas vu Les Choristes ? Le film a été l’un des plus gros succès de l'histoire du cinéma français,  avec 8,5 millions d'entrées en dix semaines d'exploitation. Son succès ne s’est pas démenti puisque, lorsqu’il a été diffusé pour la première fois à la télévision sur France2 en avril 2006, il a rassemblé 11,5 millions de téléspectateurs ! Le DVD, sorti en 2004, s’est aussi immédiatement placé en tête des ventes (2ème après le Monde de Némo et avant la Trilogie Starwars). Il a fait aussi une carrière mondiale et a été récompensé dans des festivals internationaux.

Jean-Baptiste Maunier, que ce film révèlera au grand public, a fait partie, depuis l’âge de 6 ans, d’une chorale, la Chorale des Petits-Chanteurs de Saint-Paul. Dans ce film, Gérard Jugnot, dont on savait déjà qu’il était capable de jouer d’autres rôles que ceux du comique de service dans le style des « bronzés », séduit par le personnage qu’il incarne. Il est ici extrêmement émouvant et très juste. Son rôle est d’autant plus intéressant que, bien qu’il soit le personnage principal du film, c’est que l’on sait, dès le début que son passage au pensionnat n’a pas laissé de trace. C’est un héros effacé, qui met en valeur un des jeunes élèves de sa chorale. Il sera le vecteur du talent, sans jamais rien demander de plus. Et c’est cet aspect-là qui rend vraiment son personnage authentique et touchant.

On applaudit aussi les prestations de François Berléand en directeur d’établissement caractériel et Kad Merad, plus connu hélas, lui aussi, pour son côté « grosse déconne » que pour ses rôles sérieux, qui savent éviter la caricature et s’avèrent tous les deux très justes.

Le succès du film doit beaucoup à la musique originale écrite par le compositeur Bruno Coulais. Ce succès a provoqué en France un engouement pour le chant choral, notamment pour les chœurs d'enfants, redonnant un souffle à des formations musicales qui tombaient en désuétude. Les « pisse-froid » ont bien entendu reproché au film ses bons sentiments et son affrontement un peu trop manichéen des gentils et des méchants. Musicien ou pas, on n’est cependant pas près d’oublier les titres interprétés par la Chorale comme « Vois sur ton chemin » ou « Caresse sur l’océan » qui furent pendant plusieurs années au programme de toutes les chorales et les chœurs d’enfants de France et de Navarre.

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