Weeds est une série
américaine créée par Jenji Kohan et produite par Brian Dannelly de Lionsgate
television. Elle se compose de 8 saisons (102 épisodes de 30 minutes) et s’est
étendue de 2005 à 2012. Le DVD de la 8ème saison (et dernière) vient
de sortir en France.
Synopsis
Weeds signifie "mauvaise
herbe" en anglais (dans cette série, « Weeds » désigne la plante
de cannabis). Nancy Botwin (Mary-LouiseParker), devenue veuve après la mort par crise cardiaque de son mari, se
retrouve seule avec deux enfants, le cadet, Shane (11 ans) dont le rôle est
interprété par Alexander Gould et l’aîné,
Silas (16 ans) joué par Hunter Parrish,
dans une banlieue californienne huppée fictive dénommée Agrestic.
Confrontée à des difficultés
financières, risquant de perdre sa maison et désirant garder son mode de vie,
Nancy se met à vendre du cannabis à ses voisins, tous plus amoraux et déjantés
les uns que les autres.
Dans un premier temps, elle commence
modestement à dealer auprès de ses amis et connaissances le cannabis qu’elle achète
à Heylia James (Tonye Patano), qui
sous ses allures de bonne mère de famille au-dessus de tout soupçon, est une
redoutable mégère.
Au fil des saisons, Nancy met de plus en plus le doigt dans le business et devient
une pro de la vente de cannabis. Elle se retrouve aussi de plus en plus embarquée dans des aventures louches et dangereuses pour elle, sa famille et ses amis.
Mon opinion
Dans Weeds, les réalisateurs,
sous prétexte de comédie, ont opté pour une dénonciation sans concession du
conformisme triomphant de la société américaine. Tout y passe : la drogue,
qu'il est interdit de vendre mais que tout le monde, des étudiants aux
"élites" consomme allègrement, les armes, le sexe (sous toutes ses
formes), l'armée, la religion, les sectes intégristes, etc. Par certains côtés,
la série rappelle beaucoup la décapante série britannique Skins qui mettait en
scène la vie d'adolescents anglais ne reculant devant aucune transgression.
On peut comprendre qu'à ce jour,
aucune chaîne grand public n'ait pris le risque de programmer cette série sur
ses antennes et que seul Canal+ l'ait
fait car Weeds, plus encore que Skins, est vraiment corrosif.
On suit avec sympathie le
parcours de Nancy, belle jeune mère de famille à qui on donnerait le Bon Dieu
sans confession tant elle paraît fragile et naïve. Elle tente d'élever ses
enfants sans excès d'autoritarisme mais correctement, tout en n'oubliant pas
son mari, qu'elle a beaucoup aimé. Elle devient peu à peu une véritable baronne
de la drogue (exclusivement du cannabis, car elle se refuse, toujours de
toucher à des drogues plus dures), tremblant avec elle lorsqu'elle se trouve
confrontée à la mafia noire, puis mexicaine, embringuée dans des situations
dangereuses, applaudissant à ses succès, fascinés par son "honnêteté"
toute relative, admirant sa manière de se comporter avec ses enfants,
traumatisés par la mort brutale de leur père, et par l'amour sincère qu'elle
leur porte.
Certes, la série n'est pas à
mettre entre toutes les mains et elle déplaira sans doute à beaucoup par son
extraordinaire liberté de ton qui confinent par moments avec l’indécence, voire
la pornographie soft mais on ne peut l'ignorer car elle apporte vraiment, au
milieu de toutes ses séries policières ou d'espionnage convenu qui, quelles que
soient leurs qualités, finissent par lasser, un souffle vraiment nouveau.
Weeds est à mi-chemin
entre Skins et Desperate Housewifes, que j'ai
regardé à ses débuts jusqu'à ce que les rebondissements invraisemblables, l'un
des travers majeurs des séries qui durent au-delà du raisonnable, finissent par me lasser.
Générique
Le générique de Weeds,
lui aussi détone. A la différence de la plupart des séries que je
connais, il est a priori assez moche : du moins dans les 1ères saisons, on
y voit une vue d'Agrestic, une banlieue huppée imaginaire censée se situer en
Californie, avec toutes ses maisons proprettes, bâties sur le même modèle, entourées
de pelouses et de piscines bien entretenues, desservies par des allées
privatives, et met immédiatement dans l'ambiance qu'illustre parfaitement la
chanson qui l'accompagne (Little boxes,
little boxes... Petites boites, petites boites... de Malvina Reynolds, avec des variations et d'autres interprétations au cours du développement de la série)
Cette vision d’une banlieue
bourgeoise n'est pas sans rappeler le monde, totalement artificiel de Edward aux mains d'argent, de Tim
Burton, avec ses maisons toutes semblables, peintes de couleurs pastel,
entourées de pelouses impeccables, que quittent le matin les mêmes voitures
conduites par les mêmes hommes en costume-cravate allant travailler des bureaux,
laissant leurs femmes s'occuper du ménage, des enfants, de la cuisine et faire
leur jogging.
Mon classement
Une série au ton unique, joyeusement
(mais totalement) amorale. Excellente pour ceux qui ont un esprit ouvert.
Dans le même ordre d’idées, je
vous recommande aussi :
- Skins
(série britannique)
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