jeudi 23 octobre 2014

WEEDS série américaine (USA 2005-2012)


Weeds est une série américaine créée par Jenji Kohan et produite par Brian Dannelly de Lionsgate television. Elle se compose de 8 saisons (102 épisodes de 30 minutes) et s’est étendue de 2005 à 2012. Le DVD de la 8ème saison (et dernière) vient de sortir en France.

Synopsis

Weeds signifie "mauvaise herbe" en anglais (dans cette série, « Weeds » désigne la plante de cannabis). Nancy Botwin (Mary-LouiseParker), devenue veuve après la mort par crise cardiaque de son mari, se retrouve seule avec deux enfants, le cadet, Shane (11 ans) dont le rôle est interprété par Alexander Gould et l’aîné, Silas (16 ans) joué par Hunter Parrish, dans une banlieue californienne huppée fictive dénommée Agrestic.

Confrontée à des difficultés financières, risquant de perdre sa maison et désirant garder son mode de vie, Nancy se met à vendre du cannabis à ses voisins, tous plus amoraux et déjantés les uns que les autres.

Dans un premier temps, elle commence modestement à dealer auprès de ses amis et connaissances le cannabis qu’elle achète à Heylia James (Tonye Patano), qui sous ses allures de bonne mère de famille au-dessus de tout soupçon, est une redoutable mégère.  

Au fil des saisons, Nancy met de plus en plus le doigt dans le business et devient une pro de la vente de cannabis. Elle se retrouve aussi de plus en plus embarquée dans des aventures louches et dangereuses pour elle, sa famille et ses amis.

Mon opinion

Dans Weeds, les réalisateurs, sous prétexte de comédie, ont opté pour une dénonciation sans concession du conformisme triomphant de la société américaine. Tout y passe : la drogue, qu'il est interdit de vendre mais que tout le monde, des étudiants aux "élites" consomme allègrement, les armes, le sexe (sous toutes ses formes), l'armée, la religion, les sectes intégristes, etc. Par certains côtés, la série rappelle beaucoup la décapante série britannique Skins qui mettait en scène la vie d'adolescents anglais ne reculant devant aucune transgression.

On peut comprendre qu'à ce jour, aucune chaîne grand public n'ait pris le risque de programmer cette série sur ses antennes et que seul Canal+ l'ait fait car Weeds, plus encore que Skins, est vraiment corrosif. 

On suit avec sympathie le parcours de Nancy, belle jeune mère de famille à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession tant elle paraît fragile et naïve. Elle tente d'élever ses enfants sans excès d'autoritarisme mais correctement, tout en n'oubliant pas son mari, qu'elle a beaucoup aimé. Elle devient peu à peu une véritable baronne de la drogue (exclusivement du cannabis, car elle se refuse, toujours de toucher à des drogues plus dures), tremblant avec elle lorsqu'elle se trouve confrontée à la mafia noire, puis mexicaine, embringuée dans des situations dangereuses, applaudissant à ses succès, fascinés par son "honnêteté" toute relative, admirant sa manière de se comporter avec ses enfants, traumatisés par la mort brutale de leur père, et par l'amour sincère qu'elle leur porte.  

Certes, la série n'est pas à mettre entre toutes les mains et elle déplaira sans doute à beaucoup par son extraordinaire liberté de ton qui confinent par moments avec l’indécence, voire la pornographie soft mais on ne peut l'ignorer car elle apporte vraiment, au milieu de toutes ses séries policières ou d'espionnage convenu qui, quelles que soient leurs qualités, finissent par lasser, un souffle vraiment nouveau.

Weeds est à mi-chemin entre Skins et Desperate Housewifes, que j'ai regardé à ses débuts jusqu'à ce que les rebondissements invraisemblables, l'un des travers majeurs des séries qui durent au-delà du raisonnable,  finissent par me lasser.

Générique

Le générique de Weeds, lui aussi détone. A la différence de la plupart des séries que je connais, il est a priori assez moche : du moins dans les 1ères saisons, on y voit une vue d'Agrestic, une banlieue huppée imaginaire censée se situer en Californie, avec toutes ses maisons proprettes, bâties sur le même modèle, entourées de pelouses et de piscines bien entretenues, desservies par des allées privatives, et met immédiatement dans l'ambiance qu'illustre parfaitement la chanson qui l'accompagne (Little boxes, little boxes... Petites boites, petites boites... de Malvina Reynolds, avec des variations et d'autres interprétations au cours du développement de la série)

Cette vision d’une banlieue bourgeoise n'est pas sans rappeler le monde, totalement artificiel de  Edward aux mains d'argent, de Tim Burton, avec ses maisons toutes semblables, peintes de couleurs pastel, entourées de pelouses impeccables, que quittent le matin les mêmes voitures conduites par les mêmes hommes en costume-cravate allant travailler des bureaux, laissant leurs femmes s'occuper du ménage, des enfants, de la cuisine et faire leur jogging. 

Mon classement 

Une série au ton unique, joyeusement (mais totalement) amorale. Excellente pour ceux qui ont un esprit ouvert.

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  • Skins (série britannique)

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