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mardi 4 novembre 2014

LE CAMELEON film de Jean-Paul Salomé (FR-2010)



Le Caméléon est un film français réalisé par Jean-Paul Salomé et sorti en 2010. Le film est inspiré de la véritable histoire de Frédéric Bourdin et adapté du livre de Christophe d’Antonio : Le Caméléon, l’invraisemblable histoire de Frédéric Bourdin, paru aux Editions Patrick Robin. Avec Marc-André Grondin, jeune acteur canadien découvert dans C.R.A.Z.Y. A ne pas confondre avec la série américaine du même nom, Le Caméléon (The pretender) dont j’ai parlé ici même.

 Synopsis :

 Le film débute en Espagne où la police recueille un jeune homme qui dit être Américain et avoir été enlevé 4 ans plus tôt par les membres d'une secte, avoir été maltraité, violé et prostitué. C'est en fait un mythomane qui n'en est pas à son coup d'essai. Mal aimé par sa véritable mère, une française, qui l'a rejeté encore enfant, il est passé de familles en familles, renouvelant à chaque fois le même scénario.

Le film est adapté du cas réel d'un Français du nom de Frédéric Bourdin. Frédéric (Marc-André Grondin) usurpe l'identité de Nicholas Mark Randall et, à la surprise de la police espagnole qui soupçonne en lui un imposteur, sa sœur (Emilie de Ravin connue par la série Roswell et le film Brick), qui vient le chercher en Espagne pour le ramener "chez lui", en Louisiane. Lorsqu'elle le voit, elle ne manifeste pas le moindre étonnement et rien qui laisserait penser que le jeune homme n'est pas son véritable frère.

A l'arrivée sur le sol américain, Frédéric/Nicholas Mark, déchante car la famille qu'il a "choisie", à part sa sœur, est composée de marginaux de la pire espèce. A commencer par la mère, droguée et alcoolique jusqu'aux yeux, interprétée dans le film par une actrice américaine connue, Ellen Barkin. Mais, étrangement, pour toute sa « famille », il est bien Nicholas.

La couverture médiatique faite autour de ce retour quasi-miraculeux intrigue Jennifer Johnson, un agent du FBI à la personnalité froide et rationnelle, qui enquête depuis la disparition de l’enfant. Son enquête sur place la conforte dans l’idée que celui qui se fait passer pour Nicolas est un fabulateur, l'attitude de tous ceux qui l’entourent lui paraissant de plus en plus louche au fur et à mesure qu’elle les côtoie.

Frédéric vit cependant avec cette famille de paumés pendant plusieurs mois avant d'être démasqué et inculpé par le FBI d'usurpation d’identité.

L'histoire était intéressante et aurait pu donner lieu à un bon film mais, là encore, je n'ai pas été convaincu par un montage bizarre, fait d'aller-retours temporels qui ajoutent à la confusion de l'histoire. J'ai aussi trouvé insupportable le jeu outrancier de l'actrice qui joue le rôle de la mère, Ellen Barkin, que, dans le bonus, le réalisateur nous présente comme une "grande professionnelle". "Grande professionnelle", voire... C'est en effet une actrice qui a beaucoup tourné - si j'étais méchant, je dirais qu'elle a « beaucoup d'heures de vol » et que cela se voit (elle a à son actif presque 50 films ! mais, dans aucun, elle n'est inoubliable). Face à elle, Marc-André Grondin, avec un palmarès beaucoup moins impressionnant, démontre une bien meilleure maîtrise de son personnage trouble et son jeu tout en demi-teintes est fascinant.  

Mais, pour moi, le film, mal dirigé, mal monté, mal joué, n’a rien d’un chef d’œuvre et ne mérite pas les louanges que j’ai lues sur lui. 

Voyez plutôt, sur un sujet semblable, le film de Spielberg Arrête-moi si tu peux autrement plus réussi. 

dimanche 5 octobre 2014

ARRÊTE-MOI SI TU PEUX de Steven Spielberg (USA- 2002)


Arrête-moi si tu peux (Catch Me If You Can) est un film américain de Steven Spielberg sorti en salles en 2002.

Synopsis

Le film s’inspire de l’aventure extraordinaire (mais véridique) du jeune Frank Abagnale, Jr. (interprété par Leonardo di Caprio) qui, dans les années 60, devint un véritable caméléon, usurpant plusieurs identités, se faisant passer tour à tour pour un pilote de ligne, un médecin, un avocat, un procureur, etc., fabriquant de faux chèques, et multipliant les escroqueries jusqu’à ce qu’il tombe dans les filets du FBI et ne devienne la proie personnelle de l'agent Carl Handratty (TomHanks) qui se jura de l’arrêter et y parvint au bout d’une cavale de 6 ans.

Le film commence en 1969 alors que l’agent Handratty vient prendre livraison de Frank Abagnale Jr. dans une prison française où il attend son extradition pour les Etats-Unis. La carrière d’Abagnale avait commencé 6 ans plus tôt, alors qu’il n’avait que 16 ans. Son père perd alors son emploi et il surprend sa mère avec son amant. Il quitte sur le champ le domicile familial, sans aucune ressource. Pour survivre, il fabrique de faux chèques et, sous une fausse identité, il se fait passer pour un pilote de la Pan-Am. Entre l’âge de 16 et 18 ans, il parcourra ainsi 1.609.000 Km, utilisant 255 vols à travers 26 pays, tout cela aux frais de la compagnie. Sur le point d'être démasqué, il change d’identité et devient, pendant près d’un an, et sans la moindre connaissance médicale, médecin-pédiatre dans un hôpital de Géorgie. Puis, après avoir falsifié un diplôme de la prestigieuse Université d’Harvard, où il dit avoir étudié, il passe (et réussit !) l’examen du barreau en tant qu'avocat et obtient le poste de procureur général de l’Etat de Louisiane à l'âge de 19 ans ! Démasqué plusieurs fois, il parvient cependant toujours in extremis à échapper à la justice, arrivant même à faire faux bond aux agents du FBI qui l'ont arrêté en se faisant passer pour l'un d'entre eux. 

Après son arrestation définitive, le FBI lui proposa de devenir expert et de travailler pour eux à démasquer les faussaires. Il a, depuis, monté sa propre société d'expertise et est devenu milliardaire. Son autobiographie a été un bestseller et c'est de celle-ci que le film est adapté.

Bien qu’Abagnale ait été associé au scénario, le film prend beaucoup de libertés avec une réalité pourtant déjà suffisamment fournie en rebondissements et en faits incroyables pour faire un scénario en or massif. C’est un reproche récurrent que l’on doit faire à Spielberg qui, dans tous ses films, en rajoute toujours et ne sait jamais se réfréner.

La police française et les prisons de notre pays sont aussi décrites dans le film comme elles devaient l'être au Moyen-âge. On aurait pu s’attendre à mieux de la part de Steven Spielberg qui, s’il n’a pas personnellement eu affaire avec la réalité carcérale française, aurait pu prendre la peine de se renseigner sur celle-ci. La scène de l’arrestation d’Abagnale en France est aussi traitée de manière grotesque, en contradiction avec ce qui s’est réellement passé, à savoir qu’il fut discrètement interpellé par les forces de l’ordre alors qu’il faisait des emplettes dans un magasin de Montpellier et non après une course poursuite par plusieurs véhicules de police avec des flics sur les dents prêts à le descendre, comme cela est montré dans le film (Une arrestation sans effusion aurait, il est vrai, été moins spectaculaire !) Cela explique peut-être pourquoi le film a été relativement boudé par le public français (il semblerait qu’il ait beaucoup mieux marché aux Etats-Unis où il est crédité de 98 % d'opinions favorables par le site Rotten Tomatoes qui n'est pourtant généralement pas tendre dans ses jugements).

Reste que ce film, malgré son titre peu accrocheur, est un excellent film, en grande partie grâce à l’époustouflante prestation de Leonardo Di Caprio. En effet, celui-ci, dont on a déjà souvent eu l'occasion d'apprécier le talent, rend crédible, avec une aisance insolente, son passage de l'enfance à l'âge adulte, ainsi que les diverses identités qu'il incarne. Son talent lui permet même d’éclipser sans effort celui de ce vieux briscard de Tom Hanks qui avait déjà pourtant, à l'époque du tournage, un sacré palmarès avec des films aussi admirables que Philadelphia (1993) ou Forrest Gump (1994). 

lundi 30 décembre 2013

BLOOD DIAMOND d'Edward ZWICK (USA-2006)



Blood diamond (Le diamant de sang) est un film américain d'Edward Zwick (2006) avec Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou, Jennifer Connelly.

Synopsis

Ce film est un film militant qui dénonce la surexploitation des richesses de l'Afrique à travers l'extraction des diamants en Sierra Leone grâce à la guerre entretenue par les grandes puissances entre FRU (Front Révolutionnaire Uni) et gouvernement "légal" pour faire de cette zone une zone de non droit.
Blood Diamond, c'est le "diamant de sang" extrait de ce minuscule pays de l'ouest de l'Afrique au prix de massacres sanglants des populations civiles. Le film démontre comment, non seulement les occidentaux, ferment les yeux sur ce trafic juteux mais pire, comment elles encouragent une guerre qui leur permet de régner en maître sur des pays aux institutions inexistantes et corrompues.

Mon opinion sur ce film

Film magnifique mais des scènes très dures (amputations d'enfants à la machette, massacres à répétition commis par des hommes armés, qu'ils soient noirs ou blancs, dont on ne sait ce qu'ils représentent si ce n'est la force brute et la cruauté gratuite, sont montrés sans voile mais sans complaisance), qui révèle une réalité que, généralement nous devinons sans en connaître toute l'horreur. Si le nom de la société belge qui exploite les diamants n'est jamais cité, on n'aura aucune peine à y reconnaître la société belge De Beers qui a le monopole mondial de la commercialisation des diamants. 

Film courageux, qui ne fera certes pas avancer la situation d'un pays, l'Afrique, que les grandes puissances  tiennent entre leurs mains d'acier baguées de "diamants de sang". Mais s'il pouvait au moins réveiller la (mauvaise) conscience de ceux qui en mettent à leur doigt ou autour de leur cou tout en sachant comment ceux-ci ont été obtenus !

Dans ce film, Leonardo DiCaprio, est toujours impressionnant. Il est ici aussi à l'aise (et parfaitement crédible) en mercenaire qu'en adolescent rebelle et caméléon dans Arrête-moi si tu peux ou dans le rôle d'Howard Hugues, le milliardaire aussi cinglé que génial d'Aviator.

Dans ce film il joue le rôle d'un ex-mercenaire blasé et cynique qui se recycle dans le commerce des "diamants de sang". Sa rencontre avec Solomon Vendy (magnifique Djimon Hounsou), un pêcheur Mendé dont le village a été dévasté par les pseudo-révolutionnaires du FRU, et Maddy Bowen (Jennifer Connelly), une journaliste américaine têtue qui veut révéler le martyre de ce peuple sacrifié sur l'autel de l'argent, changera sa destinée et lui permettra de retrouver l'humanité qu'il avait perdue.

Mon classement : 5/5 (Très grand film. Ne peut être vu par tous en raison de scènes de violence insoutenables)

Très grand film engagé et efficace sur la situation en Afrique et le rôle des grandes puissances.
A voir aussi ces films dénonçant les puissances d'argent et le cynisme avec lequel elles manipulent l'opinion publique :